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Full text of "La fauconnerie de Jean de Franchieres, grand prieur d'Aquitaine, avec tous les autres autheurs qui se sont peu trouver, traictans de ce subject. De nouveau reveuë, corrigee et augmentee, outre les precedentes impressions"

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341599 

FAVCONNERIE 

DE IEAN DE FRANCHIE- 

RES, GRAND PRIEVR D'AQVI TAINE, 

AVEC T O VS LES AVTRES ÀVTHEVRS 

qui Ce font peu trouuer , trai<5fcm$ . 
de ce fubiedt. 



De nouueau rcucu'c , corrigée & augmentée, outre 
les precedentes imprejjions. 






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LA 

341599 

FAVCONNERIE 

DE IEAN DE FRANCHIE- 

RES, GRAND PRIEVR DAQVrTAINE, 

AVEC TOYS LES AVTRES ÀVTHEVRS . 
qui fc font peu crouucr, trai6hn$ 
de ce fùbieâ. 



De nouueau reueu'c , corrigée (p augjnentee, outre 
les precedentes imprejjions. 




A PARIS, 

Chez A » * 1 t’A N © i l i l fc > au p rc it,i cr piHier de la 
grand’ Salle do Palais. 



h. P c t y i. 

AVEC PRIVILEGE DV ROY. 



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EXTRAICT DV PRIVILEGE DV ROY. 

P Ar grâce 8c ptiuilege du Rby , il çft pcrmisà Abel l’An gelier Li- 
braire Iurérn l’Vniucrfité de Paris , d’imprimer ou faire imprimer 
les liures intitulez, Lu V en erte de Iacques du F oui doux , & l<t Fauconnerie 
de Ieandes Frtnchters, OpcAcs fufdits liures reucuz, corrigez , 6c de beau* 
coup augmentez. Et font faites tref-exprefies defemes à tous Impri- 
meurs & Libraires d'imprimer ou faire imprimer nycxpofcr en vente 
les fufdits liurcSjtiy partie d’iceux augmentez ou abrégez , furpeinc de 
confifeation de tous les liures qui fc trouucront cftrc imprimez , d’a- 
mende arbitraire, & de tous defpens, dommages 6 c interefts en u ers le 
fufdit l’Angdi ct 5 8tou tre Vô ulons qïfcn mettant cc*prefcatlfcxtrai& du 
priuilegc,il foit tenu pour deuëment lignifié , comme plus amplement 
eft deelaisé és lettres données à Paris le premier iour de. Maijs,i 600. 

• ) 

ParleConfciI, Rambo vu. 4 et. 



, t 



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A TO VS AMATEVRS 

DV PASSETEMPS, ET VERTVEVX 

exercice de U Fauconnerie,. Salut. 

P r e s auoir imprimé vn traité de la Venerie,il nous a fem- 
blé conucnable de mettre auffi en lumière ces prefensliures 
concernansla Fauconnerie: d autant qu’outre ce que ces 
deux exercices ont quelque lîmilitude, & l’accompagnent 
l*vn àl'autre , ils fonr aullî inuen'tez à mcfmc fin , qui cil d’accou (fumer 
les hommes au labeur, & les rendre plus adroi&s aux armes: dcliurcrlc 
peuple des belles & oifcaux qui luy portent dommage, & quali par ma- 
nière de guerre chafler Tes ennemis, Se leruir à la république. Et font 
aulfi moyens honneftes pour cuiter oilîueté, mcrc de tous vices,allc<*er 
les ennuis quifurufènncnt quelquefois, & donner plailîr honnclftà 
l’homme, pour lequel Dieu a fait tou tes choies. 

En la Veneric on pratique plulîcurs inuentions poiir furprendre les 
belles, quelques rufecs qu elles foient. Et n’y en a point de ii furieufes 
qui ncpuilTcnt çllrc prinfes, ou aux rets, ou à force, ou par autre indu- 
ftriedu bon Veneur : &auec ce il n’y a mulîquc lî harmonieufe , que les 
abbois dVncmeutc de chiens, auec la trompe du Veneur dedans vnc 
foreft. 

La Fauconnerie aufsin’efl pas moins loüable &recreatiue: car les 
Fauconniers ne prennent peu de plailîr à traiéter &drelTcr Icsoifcaux 
&les rendre prefts à voler. À quoy ils font fi affe&ionncz, qu’ils delaif- 
fenttoutes voluptez deshonneftes pour y vacquer : tellement qu’on dit 
en commun Prouerbc, que iamais bon Fauconnier nefutmal condi- 
tionné. 

Mais quand ils les voyent au partir de leurs poings pafler les nues 
fendre le ciel, fc perdre de veüc, & donner poin&e, le fondre en bas fus 
leur gibbicr, ou taire les autres deuoirs, qu’ils rëdent Sc donnent com- 
me par les mains à leurs maiftres laproyc qu’ils délirent, ferendansde 




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reehcfàlcur fcruicc &fubic&ion:c’eftvn paflctemps &plaifirfi grand 
qn’ilnc ccdc en rien à eeluy de la V eneric. Et voilà comment ccfte an 
cienne contcntoit tant debatue entre les Veneurs & Fauconniers, à 
fçauoir laquelle cft à préférer à l’autre, a cfté iufques icy indecifc. Tant 
y a que l’vnc & l’autre cft fi recômandablc, que les Roys,Princes,grâds 
Seigneurs, & autres efprits nobles, & bien n ez, ne trouuent pafietcmps 
plus vertueux, ne plus digne de leur grandeur, que ccftuy-cy. 

Or nous cfpcrons que ces liures feront d’autant plus recommanda- 
bles,que les anciens nous en ont donné moins de cognoiflance: car ils 
en ont fi peu eferit, qu’on doute s’ils l’ont pratiquée. Iclailfelc iugemet 
aux plus do<ftes,qui ontamplcmcnt leu & feuilleté les autheurs. 

Le premier a cfté compofé, pluftoft raflcmblé & extrai&de plu- 
ficurs pièces çà & là efparfcs,fans aucun ordre , par Ieàn de Frâchieres, 
Chcualier de l’Ordre de fhofpital de S.Ican de Hierufàlem, Comman- 
deur de Choify en France: retirées non fans grand labeur, des mémoi- 
res 8c brouillars de trois maiftresfort (çauants & renommez en cet art: 
fçauoir cft Molopin , Fauconnier du Prince d’Antioche, frere du Roy 
de Chipre: Michclin,Fauconnicr du Roy de Chiprc: &: Aimé Cafsian 
Grec de nation, Fauconnier des grands Maiftres de l’Ifte de Rhodes. 

Le fécond cft vnc Fauconnerie de Guillaume Tardif, du Puy en Vcl- 
lay, Lc&cur du Roy Charles VIII. & dediee à fa Majcfté. 

Le tiers cft la volcric de Mefsirc Artclouche de Alagona , Seigneur 
de Marauccqucs, Confeillcr & Chambellan du Roy de Sicile. 

Le quatriefme & dernier cft vn recueil de tous les oifeaux de proye, 
quifcrucntàlaVolerie &Fauconncric,parG. B. 

Icy donc font recueillis & mis par ordre tous les fecr cts de cet art,ob - 
fcruczparlong vfagc&bicn expérimentez: afin que le temps glouton 
deuorateur de toutes chofes, n’en efgare la fouucnance : & que d'autâ. 
plus foient aduancez les nobles efprits adonnez auplaifir du Vol dii 
Faucon, fir à la chaftc oifelicrc. 



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TABLE DE LA FA VCONNERIE DE 
F. Iean de Franchieres, grand 
Prieur d’Aquitaine. 

Le premier Liure. 

e U differente & ài- Le fécond Liure. 

uerfi nature des 

Faucons. ftml.ua Enfngnemens pour conferuer tous oifeaux de 
Du Faucon dit G en» proye enfanté. io.fr 

til , CT' de fana tu- utreremede pour ofierrheumes O' eaux de U 

re. mefmefueil. te fie en lieu de tirer. I2.fr 

Du Faucon dit Pele~ %Autre recep te pour garder les oifeaux en fan - 
rin, ex de fanat u- te ; ^13.4 

2.4 Les caufes cy fig* ei de mal de la tefle : qut ad - 
Du Faucon dit Tartaret iCri Uf 4ndtHre ^ mef. usent pour auosr donné aux oifeaux trop grof» 

DuFaucondst Çerfaut ,(y de fa nature, làfnef. f es gorges, cy de males chairs: cy les remedes 

DuFaucon dit Sacre ,cy de fa nature, mefme propres prour Usguarir. mefifueiLb . 

fueil.b. Hemedes pour guarir boifeau qui a mal aux 

Du Faucon dit Lanier , (y de fou naturel, là yeux, à caufedu rheume , ou dijtiiation de 

mefme . cerueau. 14.fr 

Du Faucon Thunicien , (y de fa nature. 4.4. Moyen afe cy Propre pour conferuer toifeauen 
De quelques autres oifeaux de leurre cy de Jantc,cyen bonne haleine. là mef 

pting, cy de Uur nature, mef.fueil. b . Hemedes pour U mal de rheume enraciné de log 
Quels moyes faut garder pour faire bien voler les temps , g?/ qui procédé de froidure. 1 5.4 
oifeaux, tant tour riuiere que pour chaps. f.a. %y£utre remede pour la maladie deffudite, 1 64 
Comme il faut duire U Faucon à bien voler pour a utre remede pour defeharger bosfeau du rheto» 
les champs. meffueiLb. me de la tefle. là mef 

De la volerïe des champs pour le gros . là mef Hemedes pour le mal des oreilles qui vient aux 
Les moyes quon doit obfiruer pour bien inflrui» oifeaux de rheume ou froidure. là mef.b . 

re cygouuemer Faucons, cy autres oifeaux , Hpnede pour mal de paupière , qui aduient par 
foient niais, ou hagars,cy les apprendre à vo» froidure de rheume. 17.4 

1 er cy oifeler. 6 . b Du mal de l’ongle qui vient à bœil des Faucons, 

De la différence des Faucons, cy deleurnatu- de fs caufes Ctfignes, cy des remedetProprts 

redes conditions. 7 .b. pour le guarir. mef.fueil.b 

D'aucuns Faucons Gentils , différons des au» Hemedes pour guarir Coif au , qui a eu coup en 
très. là mefme. bœil. làmefme. 

De la différence qu'il y a entre le Faucon P ele- Hemedes pour le mal de taye en bœil des oifeaux, 
rin , cy le Faucon Gentil, cy comme on Us qtf aucuns appellent vérole. 18 .4 

pourra remarquer cy difeerner l'vn contre Dumal de la couronne du bec, défis caufis (y 
b autre, tant à la compofutondu corps qu'à la fignes , (y des remtdes propres pour lesgua- 

manière de voler. 8.b rir. 19.* 

* üj 




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TABLE. 



Remettes pour U mal des ndriDes CT du bec . 
la mefme. 

D'vn dutre feu, qui fe donne aux nariUes des oi- 
fidux pour les embellir . mef fuetl.b 

Dumdl de bdrbiUons , oui vient dedans le bec 
des, oifeaux,de fes coups Çf/ fignes, CT des re- 
medes propres pour U guarir promptement • 
lamefme. 

Du màlde chancre, de fis edufis CT figf* s > W 
des remedes propres pour legudrir . 20.4 

D u mol de U pepte q m vient dux Fducons , fur 
ld Ungue d coufi durheume,defis edufis CT 
fignes, O* des remedes propres pour U gué- 
rir. meffemLb 

Dumdl de pdldit , qui enfle dux oifidux pdr 
froidure CT rheume de tefle , de fis edufis CT 
fignes, CT des remedes propres pour le gué- 
rir. 11.4 

Dumdldes fingfues, de fis confis crfigtses,cT 
des remedes propres pour le guérir. mef. feuil. b 
Du méldes méchoires , qui vient dedéns le bec , 
de fis edufiser fignes CT des remedes propres 
propres pour legudrir. n.é 

Dumdldebec, défis edufis CT figne s, des re- 
medes propres pour legudrir. U mefme . 

Duhdutmélouepilepfie , dont Us oifidux tom- 
bent pdr fois, de fes edufis O' remedes propres . 
pour Us guérir. mefme feuiLb. 

Le tiers liurc. 

D u mol de la pierre ou delà croye , quiéduient 
dux boyaux ou bée fondement des oifidux: de 
fes effeces , edufis CT Agnes, (T des remedes 
propres pour Us guérir. z$.b 

Du mél des filandres , qui éduient dux Fducons 
en plufieurs pdrties inferieures de Uurs corps, 
CT des remedes pour legudrir: tT défis eff 
ces,cdufis &/ flgnes, CT premièrement des fi- 
ldndres de lé gorge. i 6 .é 

D'vne dutre fécondé effecede fildndres, qui 
viennent dux efbreines CT dux reins des oi - 
fiduxiet des remedes propres d les guarir . ijjo 



D’vne dutre efpcce de fildndres , qui viennent 
dux cuiffes des Faucons ; CT’ Us remedes pour 
les guarir . mefm efeud.b 

D y vne autre efpece de filandres , que bon nomme 
vulgairement efgmllcs, CT fint pires que 
toutes Us autres : CT des remedes pour Us gué- 
rir. la mefme. 

Des apofiumes qui s'engendrent ducunesfois de- 
dans U corps des oifidux : de Uurs edufis 
Agnes , CT remodes pour Us guérir. zi. b 

D u mal iefoye aduenant dux oifidux , de fis 
edufes CT fignes, CT des remedes propres pour 
Us guarir. 29 . 4 

D u mal de chancre qui vient de chdUur de foye r 
CT des remedes pour Us guérir, mef fueiL b 
Du mal de pantois, des trois e frètes d'iceluy,de$ 
edufis CT fign*s>CT desremedes pour Us gué- 
rir nommiement le pantois delà gorge. $o .4 
D fié fécondé efpece de pantois, qui vient de froi- 
dure, des edufis CT fignes, CT des remedes qui 
y font propres , mef. Jueil. b 
De lé tierce efrece de pantéis , qui tient es rems 
CT rongnons, de fis céufis fignes CT éccidens 
CT des remedes propres p ourla guarir. }!. b 
D u malde morfondure, qui éduient a Foifiau 
par quelque accident: des fignes CT cou fes du- 
ditt mal, CT des remedes propres pour Us gué- 
rirai. b I 

Dumdl vulgairement appelle lemdl fubtil,de 
fis caufes CT figjtes , CT des remedes propres 
pour Uguarir. Umefme. 

Autres remedes propres pour Coifidu qui n en- 
duit, CT ne peut paffir fa gorge. 33 .b 

Autres remedes pour guarir loifidu qui remet 
fit chair, CT tse la peut enduire. 34 .b 

Autres remedes propres pour remettre F oifiau 
■ dègoufie, CT Iny faire reuenir F appétit de 
manger. 3J.4 

Autres remedes four remettre fus vn oifiau, 
quand il efi trop maigre. mef. fueiLb 

Autres remedes pour vn oifiau qui efi dlenty 
CTpareffiux,CT na volonté de voler, 
la mefme. 



1 

1 






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TABLE. 



Le quart Liure. 

Dumâl Appelle la t oigne , qui vient aux rifles 
(X queues des oifieoux,0 de fes efpeces. 3 6.b 
Delà première efpece de la t digne , & de je s cou- 
[efjignes remedes. 37.4 

DeUjecende efpece de t oigne, de fes caufes0 * fi- 
gnes , 0 des remedes progrès pour U guarhr. 
Umejme . 

De U tierce tfpece de t digne, de fes edufes 0 fi- 
gues^ des remedes propres pour U gudrir. 

. #•* - 

Sivnmfedud F a fie rompue par quelque accU 
dent, quels moyens il f dut tenir pour U luy re- 
mettre, 0 le guérir. mefi fueil. b 

Sil'oifeAu ne fioufiient bien fis difies, quelle en efi 
Le au fi , 0 quels font les moyens dry remé- 
dier. 3?. 4 

Si toifiau a Faifle disloquée 0 defmifi hors de 
fin lieu quels moyens tenir pour la remettre 
O* le guérir. mefi fueiL b 

Sil oifidu a demdl'jduenture ïaifieron rompu, 
quels remedes font propres pour le luy recou- 
vrer. ld mefi 

Si toifidu d U idmbe ou cuijfe rompue quels 
moyens il fdut tenir pour ld remettre 0 gué- 
rir. 40.4 

SiUifiduefi bleffi de coup, quels moyens 0 re- 
medes font propres pour le bien trdttter $/ 
guérir. là mefi 

Quand toifidu d les pieds enfie^, quelles en font 
lescdufis,^/ les moyens propres pour y remé- 
dier. 41 .b 

Quand les oifidux ont les cuiffis ou iambes.en- 
fiees, quelles en font les edufis, 0 les moyens 
ejfrouuéX^pour les guérir. jfj..d 

Si les oifidux ont clous ou galles dux pieds que 
ton Appelle p$ dagres , quelles en font les Cdufis 
0 les moyens dy donner remede. mefifuci.b 
Sivn oifidu fie grdtte ou mange les pieds , quelle 
en efi. la edufie, 0 * f uels moyens fdut retenir 
four y obuier. 43 . b 

Quels moyens fient à garder qudnd on veut ferrer 
ouefloupper les veines de idmbes de toifidu, % 
pourlegdrentir des enfieures , clouds , gdlles. 



podagres 0 * demdngedifons dejfufidites. 44 .^ 
j Quels moyens on doit tenir, quand on veut rom - 
pre la tombe a toifidu, pour legarentir des po- 
dagres g£/ autres maladies des pieds. 4 ;. 4 

La façon de mettre les oifeauxen mué: 0 * les 
moyens qu'on y doit tenir pour les confieruer en 
fonte 0 * alegreffie. mefi. fueil. b 

Quels moyens font propres pour auancer vn oi- 
fieaudemucr. 4 j.4 

Quels moyens font bons a garder pour faire que 
tous oifidux fi portent bien en ld mué ,0 
qu'ils en puijfint for tir foins 0 drus, 
mefi. fueil. b 

Commette on doit trditter Faucons apres quon 
lésa leueT^hors de ld mué. ld mefine. 
Si, quand, (X comment on doit donner tdlocs 
aux oifidux volons. 47 . b 

Si boifeaus’efi rompu Us ongles , quels moyens 
0 ' remedes font propres p our les faire reuenir, 
0* les guérir. 48 .d 

Quand les Faucons font des œufs en la mue ou 
dehors , 0 * puis en deuiennent malades 0 en 
danger de mourir : par quels moyens on y doit 
remedier . 48 . 4 

Qjaels moyens doit tenir le Fauconnier voulant 
prendre Faucons en taire ou au nid. mefifu.t 
Par quels moyens on peut voir fi les Faucons ont 
pouls ou moufiches : 0 s'ils en ont , comment 
on les peut ofiter , ou faire mourir. 49.4 

Quand t oifidu pend trainetaifle , par quel 

moyen on la luy peut faire leuer &/ foufienir. 
mefi fueil. b 

Si les oifieaux fie font caJfe,froiJfe ou rompu quel z 
ques pennes des difies, ou de la queue, par quels 
moyens on les doit racoujber, 0 enter s'il 
en efi befioin. là mefine. 

Quand vnefenne efi arrachée par force ou tirée 
en fiang, quel moyen il y a de la faire reuenir 
fans offente de l'oifcdu. jo. b 

Si toifieau a l'halaine puante quelle efi la caufi, 
0 quels moyens font bons pour y donner re- 
mede. ji.4 

Conclu fi \ ondcF%sfutheur. mefine fieuil.b 

F 1 N. 






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DE L'ART DE FA V 

connerie,Liure premier. 

raa® 

De la différence & diuerfe nature des Faucons. 

Chapitre i. 

E l o h ce que Tay peu apprendre des trois maiftres 
Fauconniers dcfTufdits, ilyafeptcfpcccsdcFaucons 
de leurre: lefquels font touscomprins foubs ce nom 
general de Faucon,pource quetous bons Faucôniers 
(lefquels auflî ont prias leur nom du Faucon) ontdc 
tout temps appelle Faucon tout oifeau de leurre & de 
proye. Et ncantmoins ont- ils donné à chacune def- 
ditcscfpeccsvn nom propre & particulier : comme au lîi les ayansainfi 
particulièrement vcuz,cogneuz & nommez, ils les ontpuis apres affai- 
rez & introduits chacun félon fa complcxion & nature. Et pource 
nousparlerons maintenant de leurs noms pour fin de ce premier cha- 
pitre : puis aux chapitres enfuiuans déclarerons de chacun à part & par 
ordre de la complcxion & la nature. Ces fept efpcces doneques font. 

Le Faucon, dit Gentil. 

Le Faucon, dit Pelerin. 

Le Faucon, dit Tartaret. 

Le Faucon, dit Gerfaut. 

Le Faucon, dit Sacre. 

Le Faucon, dit Lanier. 

Le Faucon, dit Thunifian. 

t A 




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LIVRE PREMIER 




Vu lnucondiÜ Garni, & defd nature. . Chai», ii. 



E Faucon dit Gentil, de fa nature cil bon Haironhier dctfùs' 
& dcflbuz:cft bon pareillement aux RoufteauxrefiemblanS' 
aux Haironniers,aux Efpluquebaux,aux Poches, aux Gar- 
fotes, & àplufieurs autres efpeceSd’oifeaux : &prinçipale- 
mét eft bon pour la riuicrc. Ccftuy Gentil foit prins niais pour mettre à 
la Grue , cars’il n’eftoit niais il ne feroitpas fi hardy : poûrcc que venâe 
du nid il n’a iamais rien cognu*. A cefte caufe fi vous l’oifelez première- 
ment fur laGiuë,il en fera plus vaillant, ,& en fin deuiendra fort bon* 

- Cruycr,pourcc qu’auparauantilnauoit point veu d’autre oifeau J 




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2 



DE LA favconnerie: 

D u Fducon ditt Peler in, O" de fd ndture. 

Ch AP. III. 

E Faucon dit pelerin , cft naturellement vaillant, 
hardy & de bon affaire, & fi eft fort courtois à fon 
maiftre. Ceftuy Faucô cft dit pèlerin, pourcc qu'il 
eft oifeau de partage, &: va de région en autre, cômc 
qui fait vn pèlerinage. Et encor dit-on dcluy,quc 
iamais ne fe tencôtraliommc, fuft Chrcftien ou in- 
fidclle,qui ait peu dire auoir veu ou trouué,ou fçeu 
où le Faucô fait fes petits, ny Ton aire : ains fe préd 
tous les ans enuirô le mois de S eptembre, en la faîfon qu’il fait fon paf- 
fage. Quan&vous en aurez recouuré aucun, aduifez premièrement à 
raffaiter,leurrer&affcurer comme il appartient: puis le pourrez faire à 
JaGruëjàroifeaude Paradis (qüieftvn pcumoindrcquclaGruc) au 
Hairon,aux Rouffeaux,aux Efpluqucbaux, à Poches, à Garfotcs , & à 
toutes autres fortes d’oifeaux deriuiefe. Aufli le pourrei-vous oifeler 
&aduirc pour les champs àl'Oycfauuage,aux Ouftardcs, auxOlims, 
aux Fauflcs-pcrdrix, & à toutes manières d’oifeaux de menu gibier. 
Car de fa nature il eft prompt, propre à tout faire ? docile & fort aifé d 
apprendre. 

Pu Fducon diEl Tdrtdret,CT de fd future. 

Ch a p. nu. 

Ous traiterons maintenant du Faucon dit Tartarct, qui 
n’eft pas commun par tous pays, ains eft de partage, aufsi 
bien que celuy qui eft appelle Faucon Pèlerin. Maisccftuy 
Faucon eft plus grâd& plus gros que le Pèlerin : ileftrrux 
dertus les ailles, au furplus bien empiété, & ayant les doigts 
longs. Aucuns difent que ce font Pèlerins d’autre efpcce : & de fait 
les Tarfaccts font bien peu differents de ceux que vulgairement on ap- 
pelle Pèlerins. Ceux quel’on appelle ordinairement Tartarcts, font oi- 
feaux bien vollans , & hardis à toutes manières d’oifeaux, & fe peuuent 
facilcjnen^oi^cler & aduire à tout ce qui a cfté dit du Pèlerin. Or faites 
ceftuy Tar:aret,& pareillement le Pelerin, leurrer &C voiler pour tout le 
mois de May & deluin, car ils font tardifs cnleursmuës: mais aufsi 





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LIVRE PREMIER 

quand ils commencent à muer, ils fcdefpouillcnt promptement. Ce* 
ftuyFaucon fcditTartaret de Barbarie, pource que communément il; 
fait l'on paffage par le pays de Barbarie où il fen prend plus grand nom- 
bre qu'en aucune autre contrée, comme font auffi prins les Faucons 
Pèlerins és Mes de Cypre, Candie, [Rhodes, & autres Ifîes de l’Archi- 
pel. Ncantmoin s en ladite Ifle deCandie font en plus grand& frequent 
vfageles Pèlerins & Tartarcts qu’en tous les autres pays: Pource que les 
nobles Candiots les font & aduifent plus à la Grue , qu’à aucuns autres 
oifeaux. De fait là plus qu’en autre lieu fe trcuuent Tartarcts & Pèlerins, 
fingulicrcmcnt bons 6c adroits.. 

Pu Eauten dit Gerfaut Cf défi nature* Ch A P. v- 





DE LA F AV CONNERIE. j 

E Faucon dit Gcrfàut.cftvn Faucon de grande fortfêôtdc 
rare puiflancc, fingttlicrement bon oifeau , fpecialcment a- 
prcs qu’il a mue. Le Gerfaut cft bien empiété, & aies doigts 
longs,fit les ferres fortes. Ileftfin fit hardy de fa nature : & 
d’auranten cft-il plus fort à faire, car il veut auoir la main 
douce, St le raaiftrc débonnaire. Ceftuy Faucon fait fes petits fit fon ai- 
re és, parties de Pruflc & Danncmarc d eu ers Lubcc. Mais communé- 
ment il fe prend és confins de l’Allemagne en fniiant fon paifage. Le 
Gerfaut de&naturc cft propre à toutvol, fit le pouuez oifeler & met- 
tre à toutes maniérés d’oifeaûx de riuieres fit de champs, comme diéta 
cfté du Pèlerin fit Tartarct. 

Dttl Auctnêut $ iertfdt de Ji future. Ch AP. VI. 





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LIVRE PREMIER 

’Eftchofc certaine que le Sacre eft vn Faucon aflcz 
grand,&plus grand que le Faucon Pèlerin: toutesfois 
laid de pennage, & court empiété. Mais fi eft il de grâ- 
dcforce, & hardy à toutes manières de voleries,* ju- 
tant ou plus que le Pèlerin & le Tartaret: Toutesfois 
n’cft-il point li frac pour faire grâds efFortsTur lagroë, 
-ou faire vn femblablefortvol, comme eft le Pèlerin. Maiftre Molopin 
ditqucccftuy Sacré cft oifeau dcpaflàge:&qu’iIncfeftrencontré ho- 
me, quel qu’il fuft , qui aitpeu dite âuoir veu , l^eu , ny trouué lelicu ou 
vn Sacre feift (on aire & Ces petits. Combié qu’és contrées où il fc préd: 
l’on dit qu’il viét de Roufïie & de Tartarie, de là la mer Majeur. P.ource 
qu’és voyages que l’on fait tous les ans vcrsles Indes &IflesOricntaIe$, 
pnlc prend vers laNatolie & les contrées de Leuant, tant en Chiprc, 
Rhodes , & Candie, comme és autres Ides de l’Archipel. Le Sacre 
cncores cft plus enclin &plus propre de fa nature pour la voleric des 
champs, comme pourl’Oyc fauuage,Butors Gelines de bois, Phaifans, 
Perdrix, Lieurcs,& toute autre forte de gibier: Et eft moins dangereux 
en fonviurc: mais aufli cft meilleur pour la riuicre de Sarret, que le Sa- 
cre forme. 

Du Faucon (fit Lanier, CT de fon naturel. Ch A P. VII. 

N void frcqucntcmcnt le Faùcon dit Lanier , eftrc affez cô- 
mun en tout pays, fpecialement en France & és pays circon- 
uoifins. Car il fait volontiers fon aire &fcs petits aux bois 
lurlcs hauts arbres, ou és hautes roches , félon l’aifancc des 
paysoùilfctrouuc. Ce Lanier eft plus petit de coriage quelcFaucon 
gentil : & cft fortbeau dé pennage, principalemétapres lamuë: & eft 
plus court empiété que aucun des autres Faucons. Et dit Maiftre Mi- 
chelin que le Lanier qui a plus grofle tefte, & dont la couleur des pieds 
tireplusfur le blcu,foitniaysoufot, eft meilleur que les autres. Decc- 
ftuy Faucon pouuez vous voler eu riuicrp & en plulieurs autres maniè- 
res de volcrie.Specialement eft bon par les prez pour battre les Lieurcs, 
voler Perdrix,Phaifans,Chaliuan$,&toute autre forte de menu gibier. 
Il n’cft point dangereux en ft>n paft ny en fonviurc : car il fupporte 
mieux fon paft gras,. qu'aucun des^autres Faucons de genre penne. 





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t>E LA FAVCONNERIE. 





VuFétKtn Thimijîdn, O' dtfd ndfurr. ‘ ' C« Vïl Ti 

Aut maintcnâc parler du Faucon dit Thunifian -, lequel apro- 
chc allez près delà nature du Faucon Lanier:caril afçmbla-- 
blc pennage & femblablc pied, toutesfois a- il le corps pluyde-- 
lie , plus long deuant & mieux croilé , & la telle plus grolfc SC 
plus rôde.Il ell appelle Thunifian, pourcc qu’il fait fon aire Si Tes petits* 
au pays de Barbarie, enuiroh la ville de Thunis^qui ell l’Vnedes princi- 
pallcs villes de Barbarie , cnlaquellè le Roy du pays refide aucc fes 
Gentils-hommes ,* qui font grand compte de tels oilcaux qui naifi- 
fent là , & y font bien recueillis , comme les* Laniers en France;.. 
Le Faucon- Thunifian cil bon a riuicre , Si à tous oifeaux hantant 




fl 



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.' LIVRE PREMIER' 

furicelle. Encor eft-ilbô aux champs (ne plus ne moins qüele Lanier) 
bat volô tiers les Lieures,fie voile tout autre gibier. Ceftùi Faucon n’eft 
pas commun ne eogneu par tous pays, ainfi que font autres oifeaux : fie 
nefen trouue gueres ailleurs qu’audit pays de Barbarie & de Thunis. 



De quelques autres etfeaux de leurre (y de poings de leur nature. 




C H A P. I X. 

i L fc trouue encor ( dit maiftre Aymé Calïfan ) quelques au- 
tres oifeaux de leurre fie de poing,propres au déduit delà vol- 
lerie, comme le Hobicr,l’Efperuicr, l’Autour, fie l’Efmcrillon: 
combien que rEfmcrillon pour fapetitefle fie dc}icatefTc ne 
voile gueres qu’aux Allouëtres 8e femb labiés oifillons, fie que rarement 
il prenne le Cailleteau & le Perdriau. Les trois autres comme ils fonc 
grands & plus forts, aufsi font-ils les vols plus beaux fie dcplushautcs 
entreprinfes. Quclques-vns ont voulu dire qu’on pouuoit drefler 8c 
leurrer le Corbeau & le Milan , pourcc que tous deux fonc oifeaux de 
proyc, lefqucls on void Journellement châtier de nature, fie pourfuiurë 
leur gibier. : mais ce ne font beftes fi nobles comme Faucons 8e Efper- 
uiers, lefquels fcmblent plus s’efforcer à faire vol grand 8e hautain pour 
quelque fentiment de gloire & honneur de la victoire, que pour appé- 
tit de la proyc. Où au contraire Milans fie Corbeaux ne voilent 8c fui- 
uent gibier que pourlacuifinc, 8cpour contenter leur appétit affamé. 
Aufsi ne fc mcttét-ils iaraais à fuiurc ne Grue ne Héron , ny femblablcs 
oifeaux de combat, ains feulement Poulets fie Pigeonneaux, fie fcmbla- 
bles, qui n’ont ne vol ny autres defenfes pour fefauuerde leur bec fie 
griffes. Etccfte eft la caufc pour laquelle les Gentilshommes fie nobles 
efprits ne f amufent à leurrer fie affaiter tels oifeaux, vilains , poltrons fie 
tripiers de nature : fie fi quclqu vn fcft trouué qui en ait voulu prendre 
lapeine, ç’aplus cfté par curiofité que pour plaifir qui en peuft reuenir. 

Quels moyens faut garder pourfaire bien vtüer les o'feaux,tant 
pour rimere que pour champs. 



Ch ap. x. 



. Maiftre 



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DE LA F AV CONNERIE. y 

Aiftre Molopin cftoit d’aduis que l’oifeau voilant 
pour riuiere, parceluy qui defiroit luy voir faire 
bon vol, deuoiteftre lafché contre le vent, &au 
defïus de Ton gibier , pour luy donner autant d’a- 
uantage de fa montée. Audi qu’il faut côduireles 
Faucons à l’endroit desoifeauxderiuiere : puis 
quâd on les verra bien à leur poin<ft,efcrier leldits 
oifeaux de riuiere, & les chaifer en fus, en les fal- 
lu. Mais fil ad uient qu’ils faillcnt à fc bien drefler 
vers la proye, il les faudra lancer à quelque poulet, ou autreoifeau vif, 
pour les arrefter,& donner bon enleignementà ces oifeaux qu’on met 
àvoIlcrdenouucau,iufquesàce qu'ils cognoiflcnt biéle vif, &enten- 
dentmieux ce qu’ils doiuent faire. Quant à la vollerie du Héron, imb- 
ibe Michelin dit, que c’eft la plus noble de toutes. Audi que le Faucon 
qu’on y affeâedoiteftrebieninftruiâàcognoiftrele vif, & à fçauoir 
monter. Que le Faucon Hcronnicr ne doit point eftre employé à au- 
tre vollcric que celle du Héron: pourcc qu’en autre vollcric quelcôque 
nefefaiâ telle montee,ny effort fi grana qu’au vol du Héron: partant 
eft bien raifon que Faucons Heronnicrs ne foient mis plus bas, ny att 
moindre effort de volleric, attendu auffi qu’il doit bien fuffireau Gétil- 
homme,ou au Fauconnier, devoir fon Faucon bon Heronnier. Car fi 
on le veut puis apres appliquer à autre legerevollerie de commun gi- 
bier, il prendra incontinent vn defdaing,& vnc parcfic telle, qu’au lieu 
qu’auparauantil cftoitbon Hcronnier,ilneleferaplus, & fappoltron- 
nera de telle forte, qu’il n’aura plus d’enuie de voiler le Hcrô , & fc vou- 
dra arrefter au commun gibier, qu’il aura trouué le plus aifè, quittant & 
abandonnant toute violence & couragcufe hardiefle : qui reuient à 
grand dommage & regret à ccluyquiauoitauparauantvnfibonFau- 
conHeronnicr.Bicn eft vray que leSaçrc voile à tous oifeaux plus aifé- 
ment que tous les autres Faucons, pource qu’il eft prompt & franc, & 
commun à tout: mais il eft grofsicr d’cntédemcnt,& mal- aifé à façon- 
ner, combien qu’en fin il fc rende bonà qui voudra prendre le trauail, 
quicftncceflaire. 




Comme d fdut conduire le F Af^on a bien voiler four les chdmfs. 



C H A P. XI. 




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LIVRE PREMIER. 

Aiftrc Aymé Caflian a dit : pource que quelques feignent* 
& Fauconniers prennent plus grand plaifir aux Faucons 
faits pour la volleric des champs, qu’à ceux qu’on fait voler 
pour riuicre: que pour bien inftruirc les Faucons au vol 
, ilfautcômenccràlcs faire cognoiftre les chiens, &àlcs 
aimer, foit pour le poil, foit pour la plume. Cariln’eftpaspofliblefc 
tirer de la volleric des champs, le plaifir qu’on cndcfîre, files chiens 
nccognoiflent&aimcntlesoifeaux, ôdesoifeauxlcs chiens. Et com- 
bien que l’oifeau de fa nature foit mal aifé àappriuoifcr , & entrer en 
cognoiflance & amitié auec le chien , ne fen faut point cftonner. Car 
auec le temps, &la iournaliere communication que faire on pourra 
de l’oifeàu auec le chien, pourl’en afTcurcr, aduiendra qu’en fin ils fen- 
trecognoiftront&f’entr'aimcront. Aufli les faut il fouuent mener aux 
champs à la volleric: car cefte hantife fera qu’ils fcntrccognoiftront, 
& s’accouftumeront encorcs d’auantage de l’vn àl’autre.Er pourra-on 
faire bons Faucons pour les champs , n on les tient bié curez &accô- 
modez, en leur baillant du premier , du fécond & du tiers oifeau qu’on 
prendra, vnc aflez bonne gorgée : &aprcs cclà le faudra retirer petit à 
petit, pour le mettre en plus grand erre i.carccftuy eft vn bon moyen 
pour mieux luy faire cognoiftre le vif, Ôtfaifant becqueter lateftedo 
l’oifeau prins,&en meogcrdclaccruclle, &de chacun autre qu’on pré- 
draïufques àccqu’onlcvueillc paiftre à l’heure accouftumce , 8dor$. 
luy faudra donner gorgee raifonnablc. 




De U volleric des chdmps pour le gros. 

Ch AP. XII. 

L y avneautrevoleric pour les champs, qu’ôn appelle, voF 
pour le gros : comme quand on fait voler le Faucon aux 
Grues, aux Oyes aux butors, àl’oifeau de Paradis (qui eft 
quafi aufli grandquela Grue) auxRbufleaux ( quirefem- 
blétpropremétaux Hérons) aux Efpluquebos, aux Valerâs, auxPov 
ch es, aux Garfottcs & à pluficurs autres fortes d’oifeaux de goflîerc na- 
ture , & de cuifîne. En ccftc vollerie les Faucons pcuuent faire bon 
vol partans du poing , quel’on dit à la fourfe : toutesfois ne fc peu- 




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DE LA F AVCONNERIE. 6 

tnent-ilsbonnement faire , & bien déduire à ce vol pour le gros, pour 
prendre Grues, Oyes, & autres oifeauxdefort, fans Efpaigneul , ou 
Jeurrctc, où autre chien apprins &façonné auccqucs le Faucon : du- 
quel le vol pourlegros requiert prompt &prefentfecours, auecques 
toute diligence. Si pour ce vol de gros,& pour toute autre vollcrie que 
voudrez faire faire à voftre oifeau , vous le voulez ren dre prompt , har- 
dy, courageux & vaillant: il le vous faut fouuent & quafi toutlciour 
tenir fur le poing, & le paiflre de poulets (tant que vous en pourrez re- 
couurer) enuîron l'heure de tierce: & apres qu’il fera pu, le mettre au 
foleil, en lieu où ilaitl’eau deuant luy, afin qu’il fy puifle baigner, quâd 
il luy plaira. Mefmes qu’il y puiffe boire , comme bien fouuent il le dé- 
lire: car k boire luy fait grand bien, & parfois le prend tant à propos, 
qifil le preferue de maladie. Toutesfoisquclqucsfois aduient qucl’oi- 
feaubeuuant apres vne longue maladie , par le boire fc donne la mort: 
d’autresfois que par le boire il fe guarift. A près celà, foit baigné ou nô, 
il le faut encor es tenir furie poing, iufqu’à ce qu’on faille coucher : & 
quand onfe va coucher, mettre deuant luy vne chandelle ou lumière, 
quidure toute lanuiét. Sid’auenturc il f’eftoit baigné: lelendemam 
lefaudroit mettre vne heure au foleil, pour lerefiouir & iufquesàce 
qu’il fuft refehauffé. Mais s’il ne s’eftoit point baigné, faudroit pren- 
dre du vin, & de l’eau meflez cnfcmble, puis l’arroufer auecques la 
bouche enuiron l’heure de tierce, & apres le remettre au foleil, &à 
faute de foleil , deuant le feu, tant qu’il foit bien fec : onleco- 

gnoift bien effuy è , net, & afleuré , trente ou bien quarante iours apres 
on le pourra feurement mener aux champs ,pour le faire voler au gi- 
bier. Lors fi on void qu’il foit en bonne difpofition & volontédcvo- 
icr ,1e faudra lailfcr voler à fonaife: & fil prend quelque proyc, luy 
donner à manger de l’oifcau mefmc qu’il aura prins vne allez bonne 
gorgee. Mais auflî lice iour là il ne prend rien du tout, le faudra pàiftre 
d’vnecuiffc ou aide de poule lauee en eau fraifehe, en le tenât toujours 
furie poing, ainfi que dit cftcy deuant. Lelcndemain le faudra encor 
porter à lavollerie:&s’il prend quelque chofc,letrai<ftcrcÔmcdclTus, SC 
le tenir & conduire en celle façonnant qu’il foit bien enoifcllé. Cepen- 
dant le gouuerner& conduire toufiours, auec prudence & fagedifcre- 
tion : pourcc que par fois il fepourroit mettre bas , &ne pourroit fatis- 
faire à la force & continuation de fon vol. Il yen a d’autres qui difent 
que lî l’oifeau fc mon (Ire rebelle ou ombrageux au Fauconnier qui 
prend peine de l’enfeignerà bien voler, fera bon de l’arrofer derechef 



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LIVRE PREMIER 

d’eau chaudette ou tiède, puis le mettre la nuidt au ferain, & la matinée 
enfuiuant le remettre au foleil, ou au feu : puis quand il fera bien eflTuyé* 
fir aura bien tiré, on pourra leportcraudeduitdelavollerie. Qui fera 
lors que fil oifelle & prend bien, luy faudra continuer celle trempe : ou 
autrcmét il fe pourroit rendre enclin à quelque mauuais vice. Et fi vous 
voulez que les oifeaux aimét mieux le gibier, prenez delà eanclle,aucc 
du fuccrc candy , autant de l’vn que de l’autre, puis en faites de la pou- 
dre, & quand vous luy baillerez fagorgee del’oifeau qu'il auraprins, 
faupoudrez-en ce que luy en donnerez, 6c vous verrez puis apres qu’il 
aimera bien fon gibier. 



les moyens qu'on doit obfrruer peur bien infirmée O* rouuemer F durons O" autres otfedux, 

J tient ni a ss eu h*gdrs y zr les dp prendre d voiler CF oijcler. 

Chap. xj'ii. 

Aiftrc Aymé Caffian a enfeigné , que pour bien appriuoifer 
vn oifeau tout neufj& le rendre adroidî & prompt au vol, eft 
befoing en premier lieu le mettre furie poing,puis le chappc 
rôner, & le voiler trois iours& trois nuidts,fans le defehap- 
peronner ou dcfcouurir mcfmes en luy donnant à manger. Apres ces 
trois iours & trois nui dis partez, il n’y aura point de danger de luy oftet 
lcchappcron, nydcle faire manger defcouucrt: toutesfois apres qu’il 
fera repeu, le faudra recouvrir incontinent, & ne plus le dcfcouurir, fi 
ce n’cft pour le paiftre, iufqucs à ce qu’il cognoifle bien la chair. Quand, 
il commencera defafleurer, il fera bon de le dcfcouurir fouucnt, 6C 
fouuentlerecouuriri car c’eft lemoyende le rendre bon chappcron- 
nier,pourueu qu’il ait main douce &gouuerncur patient. Pour mieux 
afleurer voftre oifeau, 6c plus toft aufsi, fera-il bô de le porter toufiours, 
ou le plus fouucnt que faire fe pourra, aux lieux aufqucls il y aura gran- 
de compagnie, & plufîeurs esbateméts. Lors qu’il fera bien afleuré, pe- 
tit à petit, faudra le faire venir fur le poing , en luimonftrant la barre, 6C 
le liant fur icelle mettre auec luy fur ladite barre quelque poulaille viuc, 
ou autre oifeau vif, le plus (buuent qu’on pourra, 6c luy faire plumer & 
manger à fon aife 6c plaifir , iufques à ce qu’il en ait prins gorge raifon- 
nable. Etincôtinent apres que l’aurez duit& façonné comme eftdidt 
cydeffus, par quelque cfpace de temps, deuxfoislc iour, mcfmcaueç 
le leurre,lequcl il cognoiftra, 6c le vif aufsi , vous le pourrez lors lafeher 




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DE LA FAVCONNERIE y 

atout la filière (qu’on furnoramc vn Tien la bien) en le leurrât déplus 
loingenplusloing deux fois leiour. E t apres qu’il fer a bien réclamé & 
bien leurré, luy faudra apprendre à roder hault en l’air ,iufqucsàtant 
qu*il fçache bié bien môter & roder. Puis apres luy faudra lafcher quel- 
que oifeau vif & quand ilfera dcfcendu,luy laifler tenir 8ç plumer tout à 
fon plaifir,luy en donnant gorge competante, comme a cfté dit cy def- 
fus. Faudra attfficontinûer à luy donner plaifir fur le leurre, de maniéré 
queiamais il ne voyc, qu'il n’y ait toufiours quelque morcelct de chair 
lié ou autrement attaché deffus iceluy :de fait celà luy fera toufiours ai- 
mer fon leurre & fon maiftre, & l’engardcra de iamais fe perdre, &cô«* 
tinuant d’ainfilctraiâcr , par l’cfpace de quarante iours ou enuiron, 
vous lepourrczpuisaprcsiairefeurementvolcr. Mais fera^befoing au 
parauant qu’il foit baigné, & nettoyé dedans le corps, &peu de chair 
bien lauee& bien nette : & que chaque nuit on luy ait baillé les cures 
qu’onadccouftumede donner aux oifeauxvolans. Au furplus, quand 
vous aurez quelque oifeau niais, vous le faudra fouuent paiflre de pou- 
laille,de chair de bœuf,ou de cheure:car les paiflant de telle viande, elle 
lesempcfchcrad’enclincrà quelque fafeheux &mauuais vice.Et quâd 
ils feront bien arreftez & allongez, les faudra tenir fur le poing enchap- 
peronnez : &lcspcnfcr&gouucrner en la maniéré deflufditeau com- 
mencement de ce chapitreÆt apres les trente ou quarante iours , mis là 
où il faudra voiler: Seau premier, fccoad & tiers vol , bien doucement 
traitez, en les retirant peu à peu , tant qu’ils demeurent en température 
de vol, en leur arroufantfouuentla bouche de vin & d'eau. Car les roai- 
flrcs deffufdits tiennent que les aucuns d’entre eux fe veulent baigner.. 
Toutesfoisily doit bié auoir delà difcrctiô, pour le regard du rocher: 
pourcc qu’en fin roifeaupourroiteftre maigre & bas, qui plus auroit 
befoin d’vne bonne gorge,quc du bain , du rocher, & delà bouche. Ce 
qu’il faut entendre des Faucons ou autres oifeaux, ficis dcleur nature, 
lefquels n e veulent cflrc baignez. 

P eU différence des Fducons ) cr' de leur s rutui tHes , 
conditions. 

Chap. XIIII. 

B iîjj 



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LIVRE PREMIER 

E naturel des Faucons & oifeaux de proyeçft diffcrend:car 
les vns veulent oifclcr & voiler haut &: gras, les autres plus 
bas & plus maigres. A ceftc caufe doit le Fauconnier fur ce 
auoir bonne cognoiffance du naturel de fon oifcau,& bon- 
ne difcrction pour le bien gouuerner. Car tous Faucôs font' pour voi- 
ler & prendre grands & petits oifeaux, pourueu qu’ils foiearfclonleur 
nature bien gouuerhcz &c côduits.Car les Faucons noirs font d’vnc na- 
ture, les blacs d’vne autre, & ceux de roux pennage d’vnc autrc.Ncant- 
moins ie trouue, & eft vray,queles Faucôs blancsfont fur tous les plus 
hauts ôc de meilleur affaire: aufsi pour bien voiler defircnt'ils cftrc tc- 
nuz plus hauts & plus gras qu’aucuns autres. Aufsi fe trouuera le blanc 
Faucon, paft pour paft, plus gras 6 c plus haut que toutes autres comple- 
xionsd’oifeaux :&roOcafion de cclàcft , que le Faucon blanc eft plus 
doux & gracieux, & plus courtois enuers fon maiftre en toutes fesa- 
étions : & pource l’entretient mieux en bon cftat, & plus haut en fa pâ- 
ture & condition,qu’aucun des autres Faucons. ' 

JJ’ducuns Fducons Gentils, different s des autres. 

C H A P. X V. 

Ntreles Faucops gentils f en trouue vnc elpccc, qui 
eft ordinairement degrand courage, mais au furplus 
d’affez pcrucrfc nature. Aucuns'les appellent Fau- 
cons gentils d’eftrange pays,: Molopin dit que telle 
efpccc de Faucons eft mal-aifec à gard er faine, côme 
les autres : ains fe veut tenir maigre, & cftre bien foi- 
gnee,: Car elle dcfirceftrc tenue fur le poing, &fitut 
la faire fouuent voiler, pource qu’elle en vaudra & f en portera mieux. 
Mais fil aduen oit que tels Faucons fuffenttrauaillez des maladies def- 
qucllcs les autres oifeaux font couftumiereracnt vexez* ne leur faut pas 
appliquer ne donner aucune medecine ; Seulement eft befoing les -pai- 
ftre de quelque pigeon, & leur en faireboirclefang, puis empliffez vn 
pot ncufplein d’eau , SC la faites boüillir au feu , où il n’y ait point de fil- 
mée : & l’ayant verfee en vn bafsin,ou autre vaiffeau bien nct,apres que 
clleferarcfroidie,&commetiedc, la faudra prefenter à l’oifeau: & fil 
en boit, on le pourra curer &mcdcciner, somme on aaccouftuméde 
faire les autres oifeaux : côbicn qu’aucunesfois quand l’oifeau mala- 
de fc met à boirc,ce foit vn vray figne de fa mort, nommément quand 




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il cft gricfù em en t malade, & la bouChe luy dcuient blanche & pâlie, xât 
cftj quefivn telFaucon fc peut garder fain , ilfetrouueraà lafin des 
meilleurs qu’on puifle fouhaitter : pourucu que la nuit il ne foit point 
tenu dehors : & quand on le voudra faire voler , qu’auparanantilfoit 
pu de quelque poulaillc, & qu’il ait eu cure déplumé auec vneioin- ; 
te:Oilfetrouue de bonneyolonté, &en humeur de voiler, lorsle fau- 
dra-il laifler oifeler tout à fon aife , &afon plaifîr , &rodcrçà &i là 
auec le? autres oifeaux ainiî qu’il voudra. Ets’ilnefàit tantde fonde- 
uoir que fon maiftrc le defireroity mefmes qu’il 1 ne prenne ricn^ 
ne Pcn donner autre peine : Car en luy continuant Je dtffuf- 
traitement il ne peut manquer à deuenir très- bon; - 

» ' 

* 



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LIVRE PREMIER 

Et pour bien cognoiftre (île Faucon gentil fera pour deuenir bon , fclô 
l’aduis de Michelin, faut aduifer fil alatefts ronde, le bec court & gros, 
le col long, les cfpaules larges, les pennes des ailles fubtiles , les cuiftes 
longues, les iarabes courtes, & les pieds longs, larges & grands. Loi- 
feau qui aura toutes ces conditions , on le pourra bien tenir pour gétil: 
& à cela fc pourra bien cognoiftre. Le Faucon pelerin à la vérité auâcc 
&furmontc de beaucoup du picdle Faucon gentil, car ila plus grande 
prinfc & plus longs doigts. 

Delà différence qu'il y a entre le Faucon pelerin cr le Faueongentil : O ' comme on les 
pourra remarquer O" difeerner l’vn de l’autre, tant à la compofit tondu 
corps, qu'à la maniéré de voiler. C H A P. x v i. 

’Ay maintes fois difeouru de ces deux manières 
de Faucons, & difputéauec plusieurs excellents 
Faucôniers,de diuerfes nations , & comme on les 
peutbié cognoiftrc,&difArnerlcsvns d’auec les 
autres , à quoy faut de bien près aduifer : caria co- 
gnoiflanec en eftbicn fubtile & mal-aifee à ceux 
qui n’en ont veu,& fouuent renu des vns & desau- 
tres.Etcertainemét les Faucôniersdc Lcuatfont 
fort experts en ceftccognoiftancc: comme ceux du Royaume de Cy- 
pre,de R.hodesjdc Syrie, & de pluficurs autres ifles de l’Archipel, oùil 
fen prend grande quantité en la faifon du partage: &par ce moyen les 
Leuantins les fçauét cognoiftre & difeerner naturellemcnt.Toutcsfois 
pourccqucicfçay quenoz François défirent auoirl’adrcfte de lesbien 
difeerner &recognoiftre, ievous en diray icy quelques enfeignes & 
marques. En premier lieu le Faucon pelerin cft plus grand & plus gros 
que le Çaucon gétil, & a les iarnbes plus longues, les pieds plus grands, 
les doigts plus longs , le col plus long,la tefte plus lôgue & plus fubtile, 
le bec plus long. Quant aux pennes des aides il ne les a pas fi longues, 
commcaufsin’a-iIpaslccol,fîlongquelegentil,mais il a la queuëvn 
eu plus grande quïceluy. Lepënagedu pelerin grand & petit eftrouc 
ordé,& plus que du gétil for ou mué : &c fe tiét en for plus qu’en mué, 
Lcpclerin a encor lacuirte plus plattc,& le gentil la plus ronde. Et fi 
on regarde tout au long du plat de la cuifte du pelerin, &on y trouuc 
tout le duuet entièrement blanc, fans aucune macule on différence : on 







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PE ia favconnerie: 



9 




Ce peut bien afïeurer qu’il eft Pclcrin.Et ce peu que 1 en ay dit doit fuffi- 
rc pour lafeure cognoilfancc & remarque du Faucon Pelerin.Toutes- 
fois encores font les Faucons Pèlerin & Gentil , bien differents l’vn de 
l*autre,quantau vol. Car le Pèlerin fc tient mieux & plus longuement 
fon aille, & en fon vol batplusàloilir&àfonaife, que nefaiéUcGé- 
tilî car le Gentil volant fur aille, bat plus fort & plus vide que le Fau- 
con Pèlerin. De faiâplulieurs Fauconniers experts, difeernent bien 
l’vn de l’autre au fculbattem et de l’aide mcantmoins ils difent que de 
prinlàut le Gentil palfele Pclerinrmais qu’au longvol , le Pèlerin pâlie 
tous autres oifcaux,pour bonne aille qu’ils puilfentauoir : 6c fepeut di- 
re Pelcrin,mefmeroét pour lepaiTage qu'ilra^t,,commççy.delIu$acfté 
diâ. Encor fc peut lotfër le Pclçriri d’vnc grande douceur & courtoi- 



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LIVRE PREMIER 

lîequicftenluy : carquand il aura eu cure au matin, l'heure eftant ve- 
nue qu'on le deura mettre ûir le poing, & le pailtre,li on lemet fur aille, 
il regardera çà & là à l’entour de luy , où il aeura prendre fa contrée & 
là proye. Et l { il void quelques autres oifeaux deproye le luiuâs derriè- 
re, ou à collé, abbatra tout ce qu’il pourra de proye pour lespaillrc: 
puis la laiflera palTant outre pour trouuer autregibier, duquelilpuilTe 
dire pu. Et difent lcfdits maillres Fauconniers, que plulîcurs fois ils 
ontveu maints Faucons Pèlerins delà proyepar eux prinfe faire telle 
largelTc & courtoific aux autres oifeaux de proye, tant ils font de bône 
& douce nature. I’ay pareillement ouy dire à plulîcurs ellrangers Fau- 
conniers,iïngulicrcmentàccuxdespays parlefquels ilspa£Tent& re- 
pairent: comme d’Egypte, de Suric, de Chiprc, de Rhodes, & autres 
lieux circonuoillns, qu’en ces contrées de Lcuant és lieux parlefquels 
ils palfcnt en la faifon du paUàge, fc prend fi grade quâtitc de ces Fau- 
cons diéls Pèlerins, que les vilains qui lés prennent les védentàd’au- 
très vilains du pays, qui les achètent pour manger. Et à la vérité ils font 
fi fréquents & à grand marché, qu’ils les ont & donnent le plusfouuét 
pour trois ou quatre medins la pièce. Lemcdin eftvnc pièce d’argent 
monnoyè, quipeut retenir à la valeur de deux fols monnoyc de Fran- 
ce. Mais pource que les Maures, Sarrazins, Barbares, & toutes autres 
perfonnes des pays où on les prend,fçaucnt que les Chrcftiens en font 
cas, ils leur en enuoyent tant qu’il leur eft pouible , & leur vendét tren- 
te ou quarante medins la pièce. Les Faucons Pèlerins, enuirô le mois 
de Septembre & Octobre palfcnt au pays d’Inde la Majeur, où ils fc 
tiennent de trois à quatre mois, puis l’enreuiénent és parties S cpten- 
trionnalcs, fubjeôes à la T ramôtan e,pour fiirc leur aire &leurs petits; 
mais onnepeut fçauoiroù ils les pcuucnt faire. Defaiâne fcftonc- 
ques trouuc ny Maure ne Chreftien, cômc a efté dit cy deuant, où i’ay 
parlé du naturel des Faucons, qui ait peu dire auoir iamais veu aucune 
alreny petits de quelque Faucon Pclerin. Etlemcfmefediâdcccluy 
qui eftdift Sacre. Difent auflt les maillres & experts Fauconniers qui 
ont longuement tenu ôrnoorry ces deuxefpcces de Faucons: que lé 
Faucon Gentil,defanature en toutes fes aûions eft plus prompt, plus 
ardent & plus remuant que le Pelerin : & l’cftiment folaftrc & outra- 
geuXyà comparaifon de l’autre. De £ai& quand ils viennent à voler cn- 
femble, le Gentil eftpl us toft fur aille, &plusbafrif à monter & àdef- 
ccndrc que le Pclerin. Et quand de malheur il viét à faire vnc faute par 
de&ticsitufc, il commence à fc dclpitcr & à fc mettre au change fur au- 



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DE LA FAVCONNERIE. io 

ttegibiet, ou oifeaupuifiant. De manière que fouucfttesfbisil eft bien 
mal-aile de les faire reuenir. Toucesfois aucuns difent du Fau- 
con Pèlerin tout le contraire^ qu’il eft d’autre comple- 
xion : car il eft pofé & attrempé en tous Tes 
£ti ds 9 8c fçait bien prendre Ton a- 
uantage en telle façon 
qu’on veut. 

FIN DE CE PREMIER LIVRE. 



Cij 





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LIVRE SECOND 

Liure Second. 

Ch a p. i. 

Ovs vous auons cy defius déclaré la diuerfîté des Faucons 
& autres oyfeaux de leurre & de poing, & leur nature brief- 
ucmept&fommairemcnt. Pour ce queies Gentils-hom- 
mes qui prennent plaifir à la Fauconnerie pourront d’eux 
mefmesalTcz pratiquer & apprendre la nature & comple- 
xion de chacun oifeau, fans ce qu’il foit befoing vous amufer à plus 
long difeours de Celte matière. le ne me fuis point aulfî voulu arrefter 
à plus longs enfeignemens de Aller , affaiter & leurrer oifeaux , pource 
qu’en telles petites pratiques ne confiftentlcsfccrcts d c l’art de la Fau- 
connerie: & qu’il çftaifé à chacun decognoiftrccn peu de temps tout 
ce qui en cft.Mais les plus grâds fccretsquei’y voyc&quci'aycapprins 
des trois maiftres dcftufdits , l’ont pour conferuer les oifeaux en fanté, 
& les guérir des maladies & autres petits accidents qui leur peuucnt 
furuenir par fortune ou parla négligence &parelfe de ceux qui en ont 
la charge. Tous lefqucls fecrets ie vous veux enfeigner cy apres. N 5- 
mément en ce fécond liure les moyens de conferuer les oifeaux en fan- 
té, & de les guérir des maladies ôt accidents qui leur peuucnt furuenir 
en la telle & parties d’icelles. 

Enfeignemcnt ftwr conferuer tous riftâux ieprtye en ftntè. 

C H A P. II. 

Our conferuer Fàucons & toutes maniérés d’oifeaux de proye 
enfanté, maiftre Molopin dit qu’il fefaut fur tout garder de 
leur donner grolTc gorge. S p ecialem en t d e grofTc chair , com- 
me de bœuf, porc & fcmblables chairs de dure digeftion& fafeheufe 
concoâion.Encores vous faut il bien plus foigneufement donner gar- 
de de paiftre voftre oifeau de chair, dontla belle foit en rut: carvous 
le verriez toft apres mourir, fansluy cnauoir donné autre occalion. 
Or tiennent tous les trois maiftres deftufdits que pour auoir donné 
aux oifeaux grottes gorges,nômémcnt de telles grolfes chairs, &au très 
chairs froides , ils tes ont fouuent veuzfe perdre, ou ènchoir en ma- 
ladies plus dangereufes , que toutes maladies qui leur puiflent fur- 
uenir. Et partant veux-iebicn aduifertous Fauconniers defe don- 





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ncr garde de bailler groiTes gorges à leurs oïfcaux. Et que fi en defaut 
de meilleure chair ils font contraints les paiftre de groffe chair, qu’ils 
la trempent premièrement en cauë nette, fraifehe en rfté , chaude en 
Hyuenpuisrefpreigneift, toutesfoisne leur donnent trop efpreinte, 
car l’eau qui eft laxatiue , fera moyen delà faire pluftoft pafler 8c cou- 
ler, & leur enduire la gorge : auffi leur ficndra-clle les boyaux plus 
larges : lefquels fe purgeront cncores mieux par basdes* phlegrtieS Ô£ 
groffes humeurs que lesoifeaux pourront auoir dedans» le corps, xt 
ce coulent il entendre des greffes cftairs, dont on el$ par fois cô train t 
paiftre boifeau à faute d’autres: mais non des autres paffez vifs & de 
bonne digeftion. Car faut auoir ceftc diferetion de reeompenfer 8C 
refaire quelquesfoisfon oyfeau de quelque bon paft vif& chaud: au- 

C iij 



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LTVKE SECOND 

ïîertientonlc pourroit bien mettre trop bas. Combien que donner 
chair laueeàl’oifeau, non trop efprèinéte toutesfois enEitéfraifchc, 
en Hyacr chaude, cft bon & certain moyen de letenir en fanté. Difenc 
auifi lefdits maiftres , que pour entretenir tous oifeaux en bônctànté, 
& les garâtir de maux, leur faut douer de iy.en 15. ou de 2o.en 2o.iours 
de l’aloës cicotrin, le gros d’vne petite febue , & leur mettre au bec en- 
ueloppé de quelque petit de chair, oudVn boyau de'gclic pour leur 
ofter legouft &fentimet de l’amertume. Et quad l’oifeau l’aura mis bas 
le faudra tenir furie poing, apres toutesfo is qu’il aura tenu le plus 
long temps que pofliblc fera. Apres ce , le faudra laiffer ietter les phlcg- 
mes & coles qu’il aura dans le corps tout à fon plaifir :en reprenantle 
refte de l’Alocs qui ne fera point fondu , car ilfcrabon pour vn autre 
fois.Puis foit mis l’oifeauau foleil ou au feu enéhapperonné; & ne foie 
pu de deux heures apres, qu’il luy fera donné de quelque bon paft vif, 
gorge raifonnablc. Vous pourrez encorcs avoftre difefetion au lieu 
dudit Aloes faire vfer àvoftre oifeau de celle maniéré de pillules com- 
munes que les hommes prennent communément pour lafeher le ven- 
tre , & cft maiftre Miphelin d’opinio qu’elles font beaucoup meilleures 
que ledit Aloes,pour ce qu’elles chaftent par bas , & font plus grande 
purgation.T outesfois de l’vn ou des autres pouucz vfer à voftrc plaifir: 
mais choififtantlespilules, vous en baillerez à l’oifeau vne ou deux à 
difcrctibn, félon qu’elles feront grofics : puis apres le mettrez au feu 
ou au foleil, & ne le paiftrez que deux heures apres , & lors luy donne- 
rez quelque bon paftvif,car il aura tout le corps deftrempé. 

Item par autre moyen paruiendrez-vous à ce mcfme cffeët : Pre- 
nant d’ Aloes cicotrin &c de graines de filandres, autât de l’vne comme 
de l’autre le gros d’vne febue, & le mettant dedans vn boyau de geline 
du longd’vn pouCe en trauers lié des deux bouts, puis le faifantauàller 
à l’oifeau, de maniéré qu’il le mette à bas. Puis foit mis aufoleil,ou au 
£êu,& foit pu de ppplaiUe ou autre paft vifdcux heufesapres. Ainfi vo- 
ftrcoyfcftu-fcticndrafain. Mais notez qu’à vn Autour, ilhc luy en faut 
pas tant donner.*pource qu’il n’cft de fi forte complexion commeles 
autres oyfeaux de proyc. Moins encores à l’Efperuier , pour ce qu’il 
n’cft aftczfort pour fupportcj: fiforte médecine. Ainfi par cillcmét faut- 
il entendre toutes les Chofes defiufdittes, afin d’en donner à chacun 
oyfeau félon fa complexion auecla bonne diferetion des perfonnes, 
qui à ce Rappliquent. 

Autre aduis a encorcs donné Maiftre Molopin pour la fanté des oy- 



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DE LA FAVCONNERÏE. « 

féaux, qui eft, quand aucuns oifcaux tiennent trop leur cure, ou l’on eft 
en doute fils ont eurc ou non : en ce cas vous leur pouûcz donner VA 
petit d'alo es, & en defaut d’alo es, delà racine d’vnc herbe nommeè 
chelidoineou cfclcrc,le gros d’vnefebue en deux ou trois lopmsjôc vô 
ftre oifeau puis apres viendra à cftnutir, & à ictter flegmes & coles : ci 
quiferagrand bien à la telle de au corps. Autre aduertiflementa dauâ- 
tage donne M.Caffian: qui eft, que pour tenir oifcaux èn fauté, &les 
faire bien voler, on les doit fouucnt baigner, & lcurmcttrcdercau au 
deuant,encorc qu’ils ne fcvueillcnt baigner: poureequepar ccmoyê 
les oifcaux prennent aucuncsfois appétit de boire, & faire boyau , qui 
leur fert de remède & allégement aux accidents qu’ils peuuent auoir à 
caufc dcl’cfchaufFemét du foye, ou autre intempérie du corps. Etalors 
l’eau qu'on leur prefente eft luffilante pour les remettre en meilleur e- 
ftat. Ce que l’on pourra aifément recognoiftre au femblant que fera 
roifeau,femonftrant puis apres plus gaillard & allègre. Soicntauffi ad- 
uifez tous Fauconniers que quand ils viédront de voler , ou de gibier, 
ou d’ailleurs, de leurs oifeaux feront baignez par pluy e ou autre incon- 
vénient, il les face efTuyer diligemment au foleil ou au feu : carautre- 
snentils fepourroient morfondre & refroidir, ou prendre rheumes en 
la telle ou au corps: &de là fepourroient auffi engendrer le mal de 
pantois , de autres maladies qui de iour à autre furuiennent aux oifeaux 
par la négligence des Fauconniers. it apres qu’ils auront fciché leurs 
oifeaux, qu’ils fc gardent bien de les mettre en lieu humide ourheu- 
matique,ains en quelque lieu chault de Ce c, en leur mettant deftoubs 
Jcspiedsquclqucsdrapsàlapcrchcotrdcflruslebloc:;car bien fouuét 
il adulent que les oifeaux qui auront battu ou féru le gibier, ouàlari- 
uiere,ou aux champs, aurôt les pieds foulcz,froiiTez ou efehauftez ; de à 
celle occalion f’engendreront les galles de doux aux pieds, à caufc des 
humeurs qui y dcfccndcnt de arreftét : laquelle maladie, qu’aucuns ap- 
pellent podagre, aduient par la parefîe des Fauconniers, quinc preen- 
nentgarde à ce que deifus. Parce defaut auffi viennent fouucnt aux oi- 
feaux les pieds de iambes enflez, qui font maux périlleux &fortsàgue~ 
rir. Admonnefte auffi maiftre Michelin, quepourtenir voftreoifeao 
'bien fain, vous ledeueztous les iours faire tirer verslevefpre, auanc 

3 u’ilfc mette à dormir. Et apres qu’il aura enduit &pa!Té fa gorge, luy 
onner cure à voftre diferetion. Et pourrez, fi bon vous femble, met- 
tre vn petit d’alo es en ladite cure : ou bien Juy bailler vncpillule qui 
]uy 'pourra defeharger la telle, & ce de huiél en huiét, ou de dix en 
dix iours. Aucuns toutesfbis leur en donnent beaucoup plusfouucnr. 



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L'IVRE SECOND 

quand ils ne veulent point faire tirer leurs oifeaux.Ncantmoins faut-il 
bien entédre que le tirer du matin cft moult bon, apres quelcs oifeaux 
ont cure. Mais fi le tirer cft de plume, gardez-lc bien de prédre plume: 
afin que ne mettiez rien en curciufqucsau vcfpre.Car deucrslevcfpre 
n’y à nul danger. Soient auffi aduertis les Fauconniers défaire tirer 
leurs oifeaux contre le Soleil, en les abecquantvn petit, àdiferetion, 
félon ce qu*ils fontlas 8c affamez, 8c en attendant qu’ils voyent aller au 
déduit. \ i 

Maiftre Aimé Caffian dit, qu’il a veu 8c cogneu aflez de Fauconicrs 
qui iamais ne faifoient tirer leurs oifeaux, difans: Que ce n’cft pas bon- 
ne accouftumâcc,&: que le tirer n’eft point neccflaire: ains que les oi- 
feaux en tirant fc grcuent le corps 8c les reins. T outesfois il eft d’opi- 
nion contraire, 8c fouftient qu’entant que l’oifeau prend exercice à ti- 
rer raifonnablcmemcnt, il en eû plus fain de corps, & plus léger de te- 
lle, comme on peut apprendre de tops exercices qui fc fontauccmo- 
dcration.Dhftcncorcs que ceux qui tiennent cesopiniôs de nepoint 
faire tirer leurs oifeaux, font appoltronnez de parefte: qui leur procé- 
dé du peu d’dmour qu'ils portet à leurs oifeaux, aufquelsfemble parce 
moyen qu'ils craignent faire trop de bien. 

Le tirer doneques foit deuers le Soleil, comme cy deffus a efté diâ: 
carl’oifeau fen defeharge mieux des rheumes & eaux qui luydefcen- 
dét de la telle , 8c le mettez puis apresau preau,ou à la perche au Soleil, 
afin qu’il fy efgaye 8c esbatte mieux à fon plaisir, puislercmettezau 
lieuaccouftumé. 

; ■ ' 

Autre remede f»ur tfier rheumes CTedux de U tefie,en lieu de tirer. 

Ch a p. ni. 

N doit prendre agaric & mis en poudre, hicra-pic- 
ra. De ces deux firaples foit faille vnc pillule grofle 
comme vne moyenne febuc. Toûtçsfois fera bon y 
mettre la tierce partie moins d’hiera-picra que d’a- 
garic pour mieux lier enfcmblcrvn & l’autre. Ccftc 
pillule foitbaillee à l’oifeau fur le Vcfpre, enuelop- 
pee d’vn peu de cotton, apres qu’il aura pafTé la gor- 
ge. Et en defaut d’hicra-picra,luy pourrez dôner cu- 
re du fcul agaric du gros d’vnc febue, ainfique dj<£t cft. Laquelle luy 

fera 




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DE LA FAVCONNÈRIE. , i 5 

ferai continuée en ceftc forme par trois iours côfecutifs. Âpres lefquêls 
vous pourrez voir voftre oifeau defchargé des caux&rhumcs delà telle 
& encorcs des groflcs humeurs dont il au oit le corps plein. Et de celle 
maniéré de cure pourrez vfer de mois en mois , ou plus ou moins à vo- 
ftre difcret ion, & félon la cbmplexion de voftre oifeau. Laquelle a cfté 
expérimentée moult profitable , mefmes cotre toutes fortes d’aiguilles 
& filandres qui peuuent aduenir aux oifeaux. Et encores font d'opiniô 
les trois mailtres deffiifdits , Sc plu fi eu rs autres experts Fauconniers, 
qu’à faute] d’autre remède celle pillule eftbonnc pour toutcsimaladics 
d oifeaux. L’Agaric Sc l’Hicra-piera fe trouuent aux boutiques dès 
apothicaires. ' : 

K^utre recette pour garder oifenux en finte. 

Ch A P. IÏII. ; • 

Oitprins Chamelon furmontain (dit en Latin) Silermon- 
tanus , balilicum , mil , fleurs de gcnell , demie once de cha- 
cun tyfope, fâuge , péuliot , calamitte , quart d’once de cha- 
cun , noix tnulcades , quart d’once , iuiubes, fidrac , borac, 
mommie, armoife, macis , rue, tiers d’once de chacune; 
myrabolans indes, myrabolans bcllcris , myrabolans emblis,de- 
myc once de chacun: aloèseicotrin, vn quart d’once. De toutes ces 
choies foit faite poudre ,dc laquelle vous donnerez de huit en huit , ou 
de douze en douze iours à voftre oifeau ( à voftre difcrction)&luy en 
pulucriferez fa chair iufques à la concurréce de la grolfeur d’vn e moyc- 
nc fcbuc. it fi l'oifeau faifoit difficulté ou refus d’ainfi la prendre ef* 
parfe fur la chair, mettez la poudre dedans vn boyau de geline , com- 
me cy dclfiis vous a cité dit, Sc ainfi la prendra aifément. Mais faut bien 
auifer que le tout foit fait nettement, & qu’en quelque forte que ce foit 
luy foitcouucrteotrdcfguifeel*amertumedclapoudre,defaçô quel’oi- 
feau la prenne Sc la mette en bas. Mais fi voftre oifeau venoit à rendre fa 
chair,au moyen de ràmcrtumè ou force de la poudre, ne lui en faudra 
puis apjcs plus bailler fur fa chair, mais feulement dedans le boyau de 
geline, en la forme cy delfus déclarée. Il fc faudra bien garder de le pai- 
ftrc d’vne heure ou demie heurc apres, Ainfi pourrez-vous donnet de 
celle poudre à voftre oifeau à voftre diferetion, Sc félon fa complcxion 
ôebonne difpofition. Car quélqucsfois les oifeaux font bienords par 
dedans le corps , à l’occafion des mauuaifcs chairs dont on les a puz. Sc 

D 




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-* {LIVRE SECOND 

ûilcur ontfait engendrement & mouuemcntd’aiguillcs&de Filant 
rcs. A caulë de quoy Ce perdept & meurent pluficurs oifeaux. Partant 
fera bon d'vfer de la poudre dcflufditeîpour les confcru cr en fan té. 

; . ) •)}; . ; 

les tdufcs çrfignes du nul de refit tjiu aduiennent four autir donné aux oifeaux trop grtjfis gor- 
ges, (y èle nuits chairs , (y- tes remèdes propres pour les guérir. 

Chapitre, v. 

Lcd certain que les trois maidrcsFaucÔnicrs def- 
fuldits s’accordent fur ce point , &difcnt quclc 
mal de la telle vient & procédé d’auoir donné aux 
oifeaux trop grofle gorge , fpecialcment de trop 
groflicre & mauuaifc chair. Potircc que quand 
l’oifeau a trop grolTe gorge , il ne lapeut paner ne 
digérer: tant qu’elle vient puis âpres à fc corrom- 
pre & empuantir par dedans pour la tenir Sc gar- 
der trop longuement. Et en ce cas prend plus-tod mal foileau maigre 
uel’oifcaugras: puis apres il luy cd force de la remettre toute puante, 
ts’iladuieht qu’il la pafleainfi puante corrompue, ccftc chair &la 
puanteur d’icelle luy vient à cftraindrc & aflecher les boyaux , de façon 
que les fiimees & vapeurs montans àlatefteluycaulcnt vn rheumeou 
catharre qui luy referre &edouppelesaureillcs, & autres conduits du 
col de la rcfte:lcs condipànt auecqucs le temps de telle forte, que les 
* humeurs qulont accouftumé de descendre & purger le cerueau, y de- 
meurentarredez. A celte caufc fende la telle , au moyen de la douleur 
& replction : tant que nature cherchant àvuideFj Sc Ce defeharger de 
ccquifoffèncc, S’efforce de ietter ces humeurs pcchans parles aureiî- 
les .les narilles,& lagorge, & cclàmct fotfeau en granddanger de mou- 
rir, Il promptement ny eft rcmidiê^Vous pourrez cognoidrc celle ma- 
ladie de telle à ce que vollrcoiléau cllcrnuërafouuent, & furlcvefprc 
fera les grands yeux, fermant par fois l’Vn,& puis par fois l’autre , & fài- 
fantcontcnapce de dormir, &plus mauuaife chere que de coudume. 
Il regard e aufli bien fort les perfonnes quand il cftatteintdc ce mal , SC 
enflé entre l’œil & le bec. Maisquandle rhume fait fcmblant d’yflîr par 
les ycuXjlcs n arillcs, & les aurcillcs,lorsfefàut donner garde de foifeau: 
pourec qu’il ed en danger de lêpcrdrc s’il n’ed fecouru promptement. 
Pour guarir cedc maladie nousenfeigne M. Aymé Calîîan vnbon 
ic fouuctain rëtnedc. Etditquc pour purger foifeau, & luy allegcrfon, 
mal de tcde,il faut prendre lard dépote, qui ne foittancc ne trop vieil,. 




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DE LA FAVC.ONNERIE.; 14 

& du plus gras faire deux lardons , comme pour larder de la chair, ou 
peu plus menus, puis les mettre tremper dedans eau fraifehe toute vne 
nuiâ, ou plus long temps , iufques à ce qu’ils foient fuffifamment tré- 
pez: en changeant l’eau par trois ou quatre fois ce pendant qu’ils trem- 
peront, & de la moüellc de bœuf bien nette , & du fuccre de première 
cuitte, autant de l’vn comme del’autre, & les battre tresbien énfem- 
ble: puis en faire vnepillule du gros d’vnc bonne febue, ou deux plus 
petites, &les donnera voflrrc oifeau en luyouurant le bec par force 
pendant qu’vh autre le tiendra. Puis foit mis ledit oifeau au fèu ou au 
foleil : & tort apres vous pourrez voir cÔm ent il fe nettoy cra & purgera 
desgroffieres & mauuaifes humeurs dont il auoit le corps rcmply. 
Et apres qu'il aura bien cfmuti par trois ou quatre fois, foit leué du feu, 
ou dufoleil, & remis en fa place ordinaire: & ne foit pu iufques à vne 
heure ou deux heures apres, que vous le paiftrez de pqulaille ,ou de 
mouton à demy gorge. Etluyfoient baillées & continuées lefdites 
pillulcs par la forme cydeflus récitée par trois iours confecutifs. Etlcs 
les trois iours paflez apres que l’aurez ainfi purgé, vcrfezvn peu dévia 
aigre en vneefcuêllc,aucc poudre de poiure bien fubtile, & lcsmefl.cz 
bien enfcmbLe. Puis ouurcz le bec à voftrc oifeau , & luy frottez le haut j 
du palais de ccfte poudre ain'fîdcftrempee, le mettant puis apres au feu 
ou au foleil. Ce fait vous apperccurez toft apres qu’il fe defehargera 
fortdelatcftc. Mais auffi gardez vous bien de donner de ccfte poudre 
& vinaigre à oifeauqui foit trop maigre. Car à peine les pourroitilfup 
porter. Tant eft que l’oifeau auquel vous en aurez fait prendre, deura 
vne heure oudcuxaprcseftrcpud’vnecuifledcieunc poulaille. Et le 
lendemain pu à fds heures deux autres fois de gorge raifonnable. Mais 
auffi vous faut ilfouuenir de ne luy faire plus d'vncfois vfer de ccfte 
poiurade. Au lieu de laquelle aucuns donnent d’vne graine qu’on ap- 
pelle Saphifagria. Toutesfois eft ladite graine moult forte, quinela 
kaitattréper. Mais fl vous en vouiez doncr àvoftrc oifeau, prenez en 
feulement trois ou quatre grains , & les liez dedans vn linge , & battez 
en poudre. Puis verfez vn peu d’eau nette en vne efcuellc, & mettez 
voftrc poudre dedans, & les meflez enfemble, comme fl en vouliez 
fairelcfsiue: vous en mettrez puis apres trois ou quatre goûtes és n a- 
rilles de voftrc oifeau, lequel ce fait fera mis au feu ou au foleil, ainfl que 
i’ay dit apres la poiurade: & vne heure apres gorge de quelque bon paft 
comme de cuifle deieune geline , ou autre telle viande délicate. 



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LIVRE SECOND 

il tmeie pourguarir l'oif tau, qui a mal aux ye»x t à caufe de 
rhume ,011 dtjhlalio n de ccrueau. 

Ch A p. vi. 




Vand voftre oifeau aura mal d’yeux (dit maiftre 
Molopin) prenez marguerite franche, auec deux 
ou trois grains de fel , & les ayans broyez dedans 
le creux de voftre main, fai&es-en diftiller le ius 
dedans les yeux de voftrè oifcau,toft apres il gua- 
rira. Autrement,prcnezdclafoucic (ditM. Mi- 
chelin ) & la pilez : puis fai&cs-en diftiller le iuS 
dedans les yeux de voftre oifeau, & il fen trouue- 
ra bien. Autrement, prenez de la couperofe blanche ( dit maiftre Aimé 
Cafsian) & vn ccufffais. Faites cuire voftre œufen beau, tellement qu’il 
foitbien dur rpuislccouppez par moitié, coque & tout, mais il fâuto- 
ftci le moyeu , & au lieu d’iceluy mettre en chafque moitié de l’œuf de 
ladite coupperofe blanche, aufsi gros qu’vnc noifette, puis l’empliflez 
d eau rofepar deffùsla couperofe,& la faites chauffer près du feu iufqu'à 
cequelacouppcrofcfoitfondue. Cela fai&cfpreigncz le tout enfem- 
ble,puis le paflcZ par vn linge net,& en mettez le ius en vnc phiolc, du- 
. quclvousferez diftiller le plus fouucnt que Vous pourrez dans lesyeux 
de voftre oifcau,continuantparplufieurs fois. Et vous afleurez quefoit 
homme foit oifeau auquel mal d'y eux vous appliquiez tel remède, il 
fien fendra bien toftguary. 



Moyen ai fé & propre pour conferuer Foi feau en fanté en bonne haleine. 

Ch ap. vu. 

> ’ . • . s 

Ousauez aufsi à noter, félon l’aduis de maiftre Aymé 
Cafsian, que pour rccôfbrter voftre oifeau, & leçon-» 
ferucr en vigueur & fanté, vous luy pourrez dôneras 
vefprc quatre ou fix cio uds de girofle , félon ce qu’ils 
feront» gros:, enucloppez en la cure: car ccfte cho+ 
fc eft fouuerainement bonne à tous oifeaux, contre le 
rheu me &eaux delà tefte,lcur fait auoir l’halei n c bon- 
ne, & leur garde de puir,lcur réconfortant au furplus tout le corps, mais 
aufsi fuffira d vferdefdits cloudsdegirofledcfîx en fix, ou de huit en 
huit iours,enla maniéré deuant di&c* 




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DE LA FAVCONNERIE. 

Rondes pour le msi de rheume enraciné de longtemps^ qui 
.procédé de froidure. Chaf. v i i i. 



O us vous auons cy dcuat trai&é des remedes pro- 
pres pour alléger & guérir les oifeaux des maux 8c 
maladies qui lcuraduiennentpourraifon des grof- 
fes gorges : c’cft à dirc,des mauuaifes chairs : main- 
tenant nous parlerons des remedes plus conuena- 
bles pour guérir le mal du rheume , qui aduient aux 
oifeaux par froidure de cerueau de lôguc main en- 
racinée. Orcft-il qu’àcaufede la douleur qui prd- 
uient dudit rheume froid ,1c plus fouuentles oifeaux ne pcuuent bon- 




nement ouurir lcsycux,ne les tenir ouuerts.Et de cernai renaiflentfou- 
ucntesfois plufieurs autres maladies : comme lataye en l’œil, donrplu- 
fîcurs oifeaux perdent la veuë, l’ongle en l’œil, comme aux cheuaux : 8c 
parfois aufsi leur en vient la pépie en la langue, qui fappellc les effor- 
cillons. Leur adulent aufsi le mal de palais enflé, 8c fouuent le mal de 



chancre: qui font maladies bien perilleufcs,fitoft n’y eft remédié. Mai- 
ftre Caffian dit que telles maladies fcconcrecnt&aduiennentaux oi- 
féaux à eau fc des flegmes &mauuaifeshumeurs accumulées dans leurs 
corps, ainfî que cy deuantaeftédiélde l’autre rheume. Audi leur peu- 
ucnt-ellcs arîuenir pour les tenir en lieux rheumatiques 8c froids, prin- 
cipallemcntquâd on reuient des champs par temps pluuieux, que l’on 
remet les oifeaux baignez &?moüillez au billot & à la perchc,fansles a- 
uoirfaiéf fcichcraufoleilouaufeu. Pour ces caufes donc aduiennenc 



fouuent aux oifeaux lefdites maladies : mais pour y remédier eft befoin 
faire ce qui enfuit. En premier lieu, foit faiét faire vn petit fer en forme 
defprcuuc ou fondc,qui foit rond par le bout, delagrofleurdVnpois. 
Soit Ce fer mis au feu tantqu’il foitrouge, puis en foit donné le feu à 
l’oifeau malade, tout au plus haut de la telle : car couftumicrcmct en ce 
lieuluy tientla douleur : mais auffi gardez-vous bien queneluy en dô- 
niez trop, &luy rcuerfez vn peu les plumes en cet endroit. Puis à la 
mcfmc heure que vous lui aurez ainfî donné le feu fur la tefle,prencz vn 
autre ferbien fubtil,dclié &aigu parl’vn dcsboutscommevne aiguille, 
lequel mettrez pareillement au feu iufqucs à ce qu'il foitrouge , & apres 
en percerez les narillcs à voftreoifeau de part en part, puis au bout de 
deux ou trois iours prenez vn autre fer qui foit plat parl’vn des bouts, 
qui foit enuirô de la longueur d’vn caniuct dont on taille les plumes, 1c- 

D iij 



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LIVRE SECOND 

quel mettez fcmblablcment au feu tant qu’il foit rouge : puis en don- 
nerez le feu audit oifeau du taillant dudit fer droi&emcnt entre l’oeil & 
le bec : mais entendez bien, quand iedy du taillant dudit fer: que ce 
tvcft pasà dire qu’il foit trcnchant comme pourrait eftre vn couftcau 
bu trancheplume , ains fuffit qu’il foit plat de cefte forme ; & rabbatu & 
moufte par l’endroit que i’appelle trcnchant, ou taillant. Mais ce fai-, 
fant donnez vous garde que le feu ne touche au tournant des aureilles 
ny aux narilles : auffi vous ; faudra-il couucir l’oeil de voftre oifeau 
d’vn petit drapeau mouillé,afin qu’il ne puilfe eftre offenfé de la fumee ; 
Et toutes ces maniérés defeufe doiuent donner deuersle Vefpre : Et 
puisapres donner à l’oyfeau demie gorge ( ou moins) de bon paft vif. 
or ce iour mefmes que lefeu aura efté donné àl’oifeau , le Fauconnier 
deura auoir faiét prouifion de limaçons qui fetouuent aux vignes ou 
aux iardins furies arbres & herbes: toutesfois ceux que l’on pourra 
trouuer fur le fenoil, & qui auront les coquilles rayées , feront les meil- 
leurs: & d’iceux en mettra cinq ou lîx tremper dedâs lait d’afnefte ou de 
cheure,& en defaut delait d’afnefte ou de cheure, dedans lait de femme 
qui fera mis en vn verre couuert, afin que les limaçons n’en puiftent for- 
tir. Ëtlelendcmain matin apres auoir rompu les coquilles , & auoir la- 
uélefdits limaçons en autre lait franchement tiré, en dôner à voftre oi- 
feau quatre ou cinq félon ce qu’ils feront gros:& incontinent apres le 
mettre au feu ou au Soleil, d’où il ne le faudra Icueriufqucsàceau’il ait 
efmeuty quatre ou cinq fois: Toutesfois filenduroitbienla chaleur, 
l’y faudroit laifler plus longuement : pourcc qu’elle luy feroit grand 
bien: £t apres midy le paiftre d’vnc cuiflc de gcline,ou de petits oileaux, 
rats,oufouris qui valent encores mieux: puis le mettre en lieu chaud 
&C non rhumatique aueebien petire gorge, & venu le vefpre, qu’il au- 
ra enduit &paftè fa gorge, prenez cinq ou fix cloudsde girolle qui 
foyentrôpuscndeux,&lesenueloppantcnvnpctit morceau de chair, 
faites tant qu’il les mette bas, par force ou autrement, en luy ouurant 
dextrementlebec : Continuez cefte médecine par cinqoufixiours, & 
voftre oifeau guarira. 






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DE LA F AVCONNERIE. 1 $ 

Autre remede four U nuladie dejfufditte. 

CH AP. XII. 

O lire mailtre Molopin a enfcignéj, que pour guarit 
l'oifeau du rheumciufdit , eftbô & bien experimé- 
té lui faire vfer de la médecine qui enfuir. Prenez 
du faffran&de la camomille battus en poudre, de 
chacun le gros d’vn peut pois , & les niellez en- 
semble. Puis Soit prins du lard qui ncfoitne ran- 
ce netrop fort, & foit foi£ tremper vnc nui<51 & 
vn iour , en luy changeant d’eau trois ou quatre 
“fois : fi laucrcz puis apres ledit lard ainli trempé en eau fraifehe & nette: 
& méfiant ledit lard aucc fuccre de première cuitte &mouëllc de beeufj 
autant d’vn comme d’autre cnfcmblc auec lefditcs poudres, en ferez 
cinq ou fix pillulcs de la grofleur d’vne febuc, & chafque matin en dô- 
nerez vnc à voftreoifcau iufques à ce qu’il les ait toutes vfccs. Puis le 
mettez au folcil ou au feu, &c ne le pailfez qu’vne heure ou d eux apres la 
pillule prinfe,quc vous luy dônerez d’vnc cuiffc de gelin c, ou petits oi- 
feaux,rats ou fouris, à demie gorge. Et au foir apres qu’il aura bien en- 
duit, luy donnerez quatre oucinqclouds de girofle cnueloppez dans 
quelque petit lopin ae chair ou de peau de gelin c,ain fi que deffus a eftê 
diél. Aufli auant celle médecine pouucz-vous don cr le feu à voftrc oi- 
feau par la forme cy deuant dedui£te,& Semblablement luy foire puis au- 
près vfer de médecine des limaçons defïuldits. 

Autre remede four defeherger toifcAU du rheUme de U tefle^ 

Ch AP. X. 

M Aiftre Michelin ditqu’vn iour ou deux apresque l’oifeau au- 
ra vfé des pillulcs dcflufdites, cftâs par le moyen d’icelles les 
humeurs défia cfmeuës, il fera bon prendre poudre depery- 
ure,aucc vn peu de bon vinaigre, & les battre cnfercble, purs 
luy en froter le haut du palais, & lui en foire encor’ diftillcr deux ou trois 
goûtes dans les narilles:puis apres le mettre elTorer au feu ou au Soleil:#: 
lors luy pourrez- vous voir les flegmes & mauuaifcs humeurs ylfir 8c 
couler hors de la telle» Cefoift,&vne heu reçu deux apres, fera pu de 
quelque bon pafl vif. Au lieu de poy urc , vous pourrez vfer de trois ou» 




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livre second 

iquatre grains de ftaphifagria enlaforme deuant dicte : mais ne luyeni 
faudra bailler qu’vnefois. Et fi vous’ voyez quel’oifcau ait trop grande 
peine àvuider les humeurs peccantes, iettczluy de l’eau fraifche parla 
tefte, ôt-és narilles, ôi elles palTerontpIus legercment. 

R emeie pour le mil des aureilles qui vient MX oifeiux 
de rhume ou froidure. 

Ch ap. ii. 

Vcunesfoisaduientaux oifcauxvn mal d’aureilles à caufc 
de froidure & rheume de telle. Et fe cognoift celle maladie 
quand l’oifeau met l’œil de trauers , & ne fait point fi bon- , 
ne chcrc que decouflurae, à caufe des humeurs qui luy 
fluent par les aureilles, comme vous pourrez appcrccuoir en y regar- 
dant. Pour remede à celle maladie enfeigne maillreCalfiah, depren- 
dre le fercy deflusmentionnê , quia l’vn des bouts rond comme vn 
petit bois, & dcl’huillc d’amédes douces, &fil nef en trouue,dc l’huille 
rofat:& apres que le fer fera vn peu chauffé, foit ce bout rond trépé de- 
dans l’huile, lequel huille fera fait dégoutter dedansles aureilles dcl’oi- 
feau: & pour cmpcfchcr quelles ne fe conllipent & eftoupent,fera bon 
faire entrer tout doucement ce bout de fer rond& ainu trempé que 
dit ell dedans les aureilles de l’oifeau : ce qui profitera auflï pour faire 
entrer l'huile plusauant. Mais auflï gardez vous bien de mettre le fer 
trop auant, ou trop chaud : car Tvn & l’autre pourront grandement o£ 
fenfer l’oifeau. Continuez celle medecine par quatre ou cinqiours 
confecutifs, enluyollant& leuanttoufiours bien doucement les hu- 
meurs fluans aux oreilles, &luy vifitant par fois fa gorge pourvoir 
fi elle fera nette: &vou$cncognoillrcz voftrcoifeaubicn roll &bien 
fort allégé: & fera befoing d’y pouruoir d’heure : car de tel mal aduient 
aucunesfois le chancre au cerueau de l’oifeau:qui ell vn mal incurable, 
&eft force que l’oifcaü en meure. Vous en pourrez fcmblablc ment en 
celle maladie faire vfer àvollre oifeau des pillules de lard, fuccrc.& 
moüelle de bœuf, dont cy deflus au neuficfme chapitre a elle fait men- 
tion : carie vous veux bien donner aduis des vncs & des autres , afin 
d’en vfer à voflrc choix. 

J{emcdc 




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DE LA FAVCONNERIE. 

Hfmtdts peur nul de paupières qui aduientper freidure de rheume. 
Ch A P. XII. 



17 



N autre maladie ad nient aux oifeaux que l'on appel- 
le mal de paupières : pourcc que les humeurstembéf 
fur la paupière, & la font enfler au dcfïus de l’œil, Et 
fi prompt remede n’y eft mis, l’cnfleurc gaigne tout 
l’entour de l’oeil, & par fois croift tant que l’œil mef- 
mc en eft offenfé , & bien fouuent fc perd ou crcuç r 
fi l’oifcau porte longuement ce mal : & de fait a-oa 
yeu mourir plufleurs oifeaux, àfautcd'cftrcàtempsfccourus. Or en» 
feigne lebonmaiftre Caflîan pour remede à celle fafchcufcmaladio: 
de prendre cefer rond parle bout, ainfi qu’àefté diuifécy dcffasaiÿ 
hui&icfme chapitre: le faire chauffer, & luy en donner le feu fur latefle, 
ainfi qu’a elle dit audit chapitre: & femblablement de l’autre petit fer 
pointu &agu parle bout luy percer les narillcs par la forme dcoant 
dite: puis luy donner la médecine des limaçons trempez en lai& daf* 
neftè ou de chcure, ainfi qu’a cfléenfeigné au mefmc endroit. Ou au 
lieu decefte médecine , luy pourrez faire vferdes pillulcs faites de 
poudre de faffran & camomille, lard , fuccre , & mou elle de bçeuf, co- 
rne cy deflus a elle monfiré. Etfi d’aucnturcilne poüuoit guérir pour 
toutes ces chofes , vfez de la médecine que maifire Molopin ditauoir 
extraire du liurc du Prince , dont la receptc enfuit. Soit prinfe cafle fi- 
flulc, & ladites battre au ecl’efcorce: puislapaffcz par vnc cftaminc 
aucc le blanc d’vn œuf méfié cnfemblc. De tout cela faites vn empla- 
ftre eftendu furvn linge délié, &l'appliquçz furrœil de l’oifeaupar 
trois ou quatre iours côfecutifs. Et là où vous cognoiflrez qu’il n’y au- 
ta plus grand amasde flegmes, donnez luy en cet endroit là vne tou- 
che du cautcre ou fer dcfTufdit. Mais auffi fi vous cognoiffcz qu'il y ait 
autre plus apparente enflure, abftenez vous de luy bailler le feu: ains 
continuez luy feulement ledit emplaflrc. Et fi feu luy voulez donner, 
faites mefehes de papier: dont chacun efoit de la grofleurd Vü fer d’e- 
guillettc, & les ayant allumées au feu , touchez l'en tout doucement fur 
fcnflurc, mais fur tout donnez vous garde de luy donner Icfeu trop 
afprc,& par ce moyen ilguarira. 




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LIVRE SECOND 

Du mal de l’ ongle, 4 ut vient en l'œil des Faucons, de (èstaufes, (y _/>£»«, (y 
des remedes propres four le guanr. 

Ch AP. XIII. 

Vcunesfois aduiéc en l’œil des oifeaux,vnmal qu’on appelle 
l'ongle, qui vient’ainfi comme aux cheuaux , quelquefois de 
coup, quelquefois de froidure & mal detefte; autrefoisau 
moyen du chapperon , qui trop longuement & rudement 
aura preffé& foulé l’œil dcl’oifcau , & autresfois par autres accidcns 
quel'on ne peut euitcr.Ce mal d’ongle fc cognoift & apperçoit , quand 
l’on void comme vne petite tay c en l’œil de l’oifeau ,qui luy vient com- 
me vne bande couurir peu à peu le coin de l’œil du cofté du bec , citant 
▼npeu noire pardeuant : &c’eft pourquoy on l’appelle l’ongle. Etad- 
uient fouuent lors quelle furmontc la prunelle de l’œil, qu’elle le creuc 
ou perd tout àfait.Pour y donner prompt rcmede enfeigne maiftre Ai- 
mé Caflian, de prendre vne petire aiguille bien fubtillc cnfilecdefildc 
fbic,& en enfiler & enleuer l’ongle bien doucement & dextrementrpuis 
auecvn petit cizeau coupper mignonnementledit ongle , enlafbrmc 
& maniéré que les bons marefehaux ont accouftnmé de le coupper aux 
yeux des cheuaux:maisauffi donnez vous bien garde d’en tropconp- 
per,car l’œil en demeureroit trop laid & difforme. Ce foi ékfoit l’œil ar- 
rouféde bonne cau’rofepar trois ou quatreiours confecutifc : & par ce 
moyen l’oileau guarira. 




Hcmedes pour guanr l’oifeau, qui a eu coup en Fœil. 
Ch A P. XII II. 



Duient parfois que l’oileau a mal en l’œil à raifon de 
* quelque coup qu’il y a rcceu.Et dit maiftre Caffiâ,quc 
'fi le mal cft en cores petit & recent, en luy lauât l’œil 
d’eau rofe & d’eau de fenoil meflees enfemble en éga- 
lé quantité, il en retiendra prôpt allégement. Maiftre 
Molopin ayant bonne cognoiftance de eeque deflus, 

' enfeigne que fi l’oifeau a coup en l’œil, il faut prendre 
de l’herbe aux ArôdclleSjVulgâircmétapellçeGhelidoine ou fîclere, la 
broyer, en drer le ius, &lc mettre en l’œil de l'oiieaudequelpar cemoyé 




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DE LA FAVCONNERIE. 18 

guarira. Et fi ne pouuez crouucr de celte herbe verde,trouuez-en de fei- 
che&enfaiètes poudre, delaquelleauecvn bout de plume vous fou£- 
fierez dans l’œil acToifcau malade.Ec quâd n'en pourrez recouurer ny 
vcrdc nyfçiche, prenez lafemencc de jufquiane,& la broyez, & apres 
mettez-luy du jus dedans l’œil, & il guarira. 

Hemtie pur le nutl de U tAj/t en l’œil des tifetux, qu’aucuns Appellent verole. 

* 

C H A P. XV. 

Ous voyons fouucnt arriucr aux oifeaux certaine 
maladie appellee cômuncméc la taye en l’œil, tou- 
tesfois aucuns l’appellent vérole, qui procédé du 
mal de la telle & de rheume, defeédant fur les yeux 
par froidure. Et encor ce mal peut venir de ce que 
lechapperori touche trop longuemét ou ferre trop 
fort le dclfus de l’œil de loifeau. Pour remedeà ce 
mal,mailtre Calfîan ordonnequ’on face &c donne 
àl’oifeau lamedecine deuant diète au chapitre cinquicfmc de cefccôd 
liure,compofec de lard, de fuccre, &mouëllcdebœufjcy delïusdeui- 
feepour purger & nettoyer le corps de loifeau. Et faut qu’elle luy foit 
continuée partrois ou quatre fois à diuersiours: puis le mettre au feu 
ou au foleil, & puis apres le paiftre d’vn bon paît vif, vt fupra : & le gar- 
derbien du vent & d’humidité. Apres que voftreoifcau aura eltéainli 
purgé,ainfi la taye fe monftrc &defcouurc fort. Lors luy faudra donner 
' iefeu au haut de la telle, & pareillement l’autre petit feu entre l’œil &lc 
bec, en la manière diète cy dclfus au chapitre huièticfme de ce liure, où 
nousauons enfeigné les excellents & fouucrains remedes pour guarir 
le rheume. Puis apres vous luy laucrez l’œil de bonne eau rofe: & fi 
vous voyez que befoing foit,luy pourrez aulïi appliquer comme dclfus 
aellé dièt, du jus ou de la poudre de l’herbe d’arondellc , vulgairement 
appelle cfclaire. Mai lire Molopin a lailïè par eferît que pour prompt & 
aÎTeurc remede à ce mal delà taye en l’œil, que lui-mefmc appelloit ve- 
rolle, faut prendre de rcfcaillcd’vnc tortue, puis la mettreboüillir de- 
dans vn pot neuf, puis la bien battre & mettre, en poudre, qui foit puis 
apres panée au trauers d’vn linge bien délié, ou dVhc eltaminc. Il fera 
bonaulfideprendrcvncdcces coquilles de mer, qui fontlongucs,en 
manière d’vn cor, puis la faire bien cuire au feu, iulques à ce qu’on la 






LIVRE SECOND 

puiftc battre &en faire poudre bienfubtile, qui foit puis apres paffee 
par vn linge bien delié,ou cftamine,côme cy deuant a efté did de tau* 
tre poudre d’efcaillc de tortue. Prendre encor fuccre câdy en poudre: 
& dç toutes ces trois poudres faire vne compofition, y métrant autant 
del'vnequc de l’autre, & les meflant fort bien cnfemblc. Dceeftccô- 
pofîtion & mixtion vous mettrez puis apres dedans l’œil de l’oifcau 
malade, luy continuant ainfi cefte médecine iufques à ec que le voyez 
bien guary. Le bon mai (Ire Michelin a enfeigné encor vn autre remc* 
de, qui cft de prendre vn œuf frais, & y faire vn petit pertuis, par lequel 
on en puifle tirer tout le blanc dehors. Le blanc donc cftant ainfi tiré, 
faut prendre de bonn c eau rôle, & de la poudre de fang dcdragon,puis 
en mettre dedans ledit œuf auecqucs le moyeu qui y fera demeuré, & 
Ictoutbicnbattte &mcfler là dedans enfemblc auecques yn petit ba- 
bon. Puis apres prédre de la parte, & en boufeher & couurir tellement 
ledit œuf que rien n’en puiÏÏe fortir : puis le mettre au feu,& le faire cui- 
rciufqucsàtantqucla parte dcuicnnenoirc ou rouge quand le tirerez 
hors dudit feu. Pren e j puis apres tout ce qui fera dedâs L’œuf, & en fai- 
lles poudre bien fubtile, que vous pafferez parvn lingebien délié, ou 
cftamine, & de cefte poudre mettrez dedans l’œil de voftre oifeau ma- 
lade, continuant iufques à ce qu’il foit bien guary , l’arrofant toutesfois 
par interuallcs d’eaux de fenoil & de rofes méfiées , comme cy dcfliis a 
erfté dit. Maiftre Molopin a encor laifïe rcceptc dvnc autrepoudrc,qui 
dit eftrc foouerainc pour remédier à ce mal. Prcnez,dit-rl,fiantc de Lé- 
zardait Proucnçal,& en faites poudre: prenez aufli poudre de fuccre 
candy,& de cefte plus que de l’autre, & les méfiez bien toutes deux cn- 
fcmble, &c en mettez dedans l’œil de voftre oifeau, puislclauez& ar- 
rofezpar fois des eaux de rofes & de fenoil, comme cy deffus a efté dit. 
Et cfï cefte poudre de fingulier cffeét fur toutes autres, comme nousrc- 
citc ledit maiftre Molopin. 



Dum*l de U tourtnne du bec^de fei edufes <yfignes t (y des remtits 
, frtfrtsftur te guérir. 

C H A F. JE fl. 



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DE LA FAVCONNÎBRIE. jp 

. Vcunesfoisaduicnt vne maladie fur brcouroanedu bec de 
’ l’oifcau,qui defeharne ledit bec d’auec la telle. Et ditmaillre 
* Aimé Calïian que c’eft corne vne fourmilière qui leur man- 
gcpar dedans ladite couronne : dontl’oifeau eftfouucnt en 
bien grand ganger. Vous pourrez àppcrccüoif Cernai lofsqueverrez 
ladite couronne du bec deuemr roulfe,& peu à peu defcbarncr,ôt fcpa- 
rcrd’aucclebcc&latcftc. OrenfcignclebonmàillreCalsiâ quepour 
remédier à celle maladie, faut prédrele fiel d’vnbœufj ou d’vu taureau, 
quivautmieux,&Iefomprc& efpâdrc dans vne efcuellc, püismeflcr 
Ifedcflaycrparmy ledit fiel de l’aloëscicotrinàdîfcretion, Se tant que 
deraifon. De celle mixtion oignez là couronne du bec & fourmilière 
devoftreoifeau deux fois le iour,iufqués ace qu’il foit guary. Mais en 
l'oignant gardez vous bien de toucher a l’œil ny aux narilles , pource 
que cela luy pourroit beaucoup nuire. 

J{emedes pntr le nul Je s n&iâesct' Jttbec. 

C H A P. XVII. 




L aduient fouu ent au fli aux oifeaux,vn mal qui leur fait enfler 
les nariUcs tout à l’entoûr, & leur monte aucùnesfois iufques 
à la couronne du bec, & puis fe fait vne crou lie, laquelle fe ve- 
nant puis apres àlcucr, le bec fe trouuc tout defeharné par 
defloubs: Encor par le moyen de ce mal efehet bicnfouuent que l’oi« 
fcaüaccucilleplufîeurs petits poux cnlateilc, quiluy couurent Se def- 
ccndct iufques furie bec, Centrent dedans fes narilles, Si adoneques 
quesl’oifeau fe donne des pieds cldites narilles , dont luy procédé 
celle maladie. Pour prompt fie feur remède à ce mal , nous enfei- 
gne maillfe Caflian, faut prendre du papier , & en faire de petites mef» 
ches,qui foient grofles comme vn fer d’aiguillette : puis prendre Se te- 
nir roifeaudextrement. Se apres auoir allumé lcfdites mefcli es à vnd 
bougie,luy en donner le feu fur rcnflcurc:maisqù’ilncluydôné trop 
afpre. Apres foit oingt l’endroit auquel on luy aura donné le feu, d’vn 
peu de graille de gelinc, Sè parce moyen il guarira. Aucuns ontefté 
d’aduis de luy donner le feu d’vn fer rond, mais il cil plus dangereux 
que le feu des mefehes ou allumettes fuldits. 

E iij 



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LIVRE SECOND 

P' vn autre feu qui Je donne aux nanties des eifeasuc Jour les embeiir. 

Chap. XVIII. 

L fc rcncôtrc des oifeaux qui de leur naturel ont 
les narilles* fort petites : aucuns Fauconniers cui- 
dans les amender leur y donnent le feu, mais le 
plus fouuent au lieu de les améder ils les gaflent. 
Toutesfoisfipour cet effet vous prend fàntaifie 
de donner le feu à voftreoifeau, faire le pourrez 
en celte manière. Prenez vn caniuct de moyéne 
taille, & le faites chauffer bien chaud, puis ap- 
puyez-le doucemét & dextremét fur le bord de la narille de l’oifeau,en 
cflcuant la main, afin de toucher plus fur le dehors : mais mieux vaudra 
que ce foit du taillât du caniuet,pourluy dôner le feu moinsparoiflant: 
puis oignez l’endroit efehaudé d’vn peu de graiffe de gelinc: & vous 
fera feur moyen de rendre à voftre oifeau plus belles narilles. 





Pu mal de barbillons qui vient dedans le bec des oifeaux, de fescaseÇes (y figses y (y desremeics 
f rof res jour leguarirfromftement. Chap. xix. 

L’occafiondurhcumeou de la froidure qui defeend de là 
i telle fur bec &mafchoires des oifeaux, fouuétcsfoisleurad- 
uient vn mal appelle les barbillons , ou fourchillons: lequel 
•fengendre dedans le bec del’oifeau, & luy fait enfler, puisfc 
rend &fcftcndiufqucs à la langue, deforte qu’il luy fait perdre l’appc- 
tit. Enfin croift de telle façon que les oifeaux ne pouuans plus ferrer le 
béeront forcez & contraints de mourir. Qui parconfcquenteft vne 
maladie fortdangereufe. Pourlaqucllebiencognoiltrcdéslc cômen- 
cement d’icelle, prenez l’oifeau,&luy ouurczlebec,&luy contemplez 
bien la langue& les barbillons, fils font plus enflez qucdecouflume. 
Pour vous en cfclarcir dauantage, vous pourrez prendre vn autre oi- 
feau, & luy ouurirfemblablement le bec, pour voir fil'aura la langue & 
les barbillôs en mefme point que celuy que péfez malade : & par celle 
côferccedifccrncr le point &lagrâdeur dumal.Pourremedc,maiflre 
Molopin, au liure du Prince, enfeigne qu’il faut prendre amendes dou- 
ces, ou huile d’oliueslauee en quatre ou cinq eaux, puis auccvne plu- 
me de celle huilé arrofer la gorge & la langue de l’oifeau trois ou quatre 



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DE LA "FAV CONNERIE. 20 

fois le iour,cinq ou fix iours durant. Cependant fi vous voy ez cjucToi- 
feau n e puifTe paiftre, taillez luy la chair en petits morceaux , &luy ou- 
urant le bec dextrem ent & doucemét, faites la luy aualler auec vn pc- 
titbafton:maisncluydônezquedcmiegorgedcmouton ou de pou- 
Jaille. Ces cinq ou fix iours paflcz,luy foit ouuert le bec dcxtrement,& 
auec vn petit cizeau ou caniuet, taillez leboutdesbarbillons,tant que 
le fan g en forte : mais auffi gardez vous bien d’en trop tailler. Apres cc- 
làfoit l’oifeau oingt &: arrofé defyrop de meures par dcdansla gorge, & 
quelque temps apres d’huile d’amande douces ou d’oliues, & ainlî faut 
continuer iufqucs à ce qu’il foit guary. 

Du mal de chancre, de fes caufes 0'J!gnes,O J des remtdtsffe fret four lesguarir. ' 

C B A P. xi. 

Ouuent aduient le mal de chancreaux oifeaux pûz 
demauuaifes chairs, & dcgrofics gorges, qui leur ont 
cfté baillées fans préalablement les laueapu tremper, 
ou fans les monder en Hyuer dleau chauac,& en zfté 
d’eau froide. Ce quie ft bien fouucntcaufe que plu- 
fîcurs flegmes & autres mauuaifcs humeurs fengen-* 
drent dedâs le corps & les entrailles des oifeaux, les- 
quelles venans puisapres à f’efmouuoir , montent ou fontmonter des 
fomees en lateftc, qui leur caufe vne grande efehauffaifon de foyc, puis 
font naiftre & croiftre le chancre en la gorge & en la langue de l’oifeau. 
De ce malvous pourrez facilcmentapperceuoir lorsque le paillant, il 
Jaifrcrachcoircequ’ilprendraaucclebcc,ouI’auallcrâ àgrand’peine. 
Lors luy ouurantlc bec comme auec de couflume, vous luy appercc- 
urez clairement le chancre en la gorge &c en la langue. Levray remede 
ourguarircetant fafcheuxraal, M. Caflïan enfeignequ’il fàutprédre 
uile d’amandes douces, ou huile d’oliucs, lauce ainfi qu’il aerfté di<$t 
au chapitre precedét, & luy en oindre la gorge & la lâgue trois ou qua- 
tre fois leiour. Puis apres taire v fer à l’oifeau des piilules delard,dcfuc- 
cte & mouëllc de bœuf, ainfi que cy deffus clics ont cfté deuifecs, & cc 
partrois ou quatre iours confecutifs. Et cefaiét luy donner le paft de 
poulaille ou chair de mouton graiffee de l’huile dcfïufdite : & fi ne fera 
aucun befoing que ccfte huile d’amandes foit lauee. Mais toutesfois il 
vous faudra voir ôevifiter le chancre: &: vous le voyez blanc, ayez vn 
petit fer, faiét par l’vn des bouts en forme de racloireoù ratilfoirc, & 
par l’autre bout taillant. Si la langue eff par trop chargée de chancre. 




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LIVRE SECOND 

U tint qu’il ne Te puiffc tirer aupcqucs la racloire, fendez luy bien d«ï* 
trement& doucement auecques le taillant du long ducpfté de la lan- 
gue, puis dudit raclct rafclcz route celle blancheur de chancre que 
vous y verrez 6C trouuerez , & gardez-bien que rien n’y demeure: Puis 
prenez vn peudecotton pour cfîùyer lefâng de la langue. Et fi tant 
eftoit que l’autre cofté de la langue fuft pareillement chargé de chan- 
cre, fendez le toutainfi que l’autre : puis prenez l’herbe dite, Capilli 
Ven cris, 6c en tirez le ius , &Tcn arrofez : 6c fi ne ttouuez de ladite her- 
be, prenez vn peu de vinaigre. Mais encorcs mieux vaudra le ius de 
limon: duqucllauerez falanguc&fachair, iufques àccqu’ilfoitdu 
tout bien guary. Encorcs enfeigne maiftre Michelin vn’autrcremcdc 
tel qu’il enfuit. Prenez ditil du firop de meures , & en oignez bien la 
langue 6c la gorge à l’oifeau qui aura le chancre par d eux ou trois iours 
ecmfecutifs. Ayez puis apres du camphre en poudre , du fuccrç candy, 
ou autre fuccrc blanc, autant de l'vn comme de l’autre , & méfiez bien 
tout enfemfade: 6c de celle poudre mettez en vn petitdefTus le chancre: 
car fi vous en mettiez par trop, il le pourroit manger trop afprement: 
ma|s y çnmettîc médiocrement, encor donnera elle atteinte au fort 
-chancre iufques à la racine: puis apres foit l’oifcau pu de chair bonnet 
fraifehe de vollaillc ou de Mouton : laquelle ait cfté preallablcment la- 
uee en bonne huile d’oüuos ou d’amendes douces. 

Ou nul de Uftficqui vient aux Féuttru fit» U bague À C4uft darhetme, de fit 
eauftt, O'fignes » O" remedei propres peur U guérir. 

Chapitre xxi. 



E mal de la pepie vient le plus fouuent en lalangu c des! au» 
cons, à caule qu’ils ont cfté pus de mauuaifes chairs &pul- 
tes, qu’on leur à baillées fanslauer ou nettoyer: &àccftc 
occauon ^engendrent flegmes &grofTcs humeurs dedans 



pus de mauuaifes chairs &pul- 



occafion ^engendrent flegmes 6c groffes humeurs dedans 
ieuFseorps & entrailles, dont les fumées 6c vapeurs leur 



montent puis apres en la tefte : lcfqu elles puis apres coacLeofces en pi- 
tuite leur defccndcntiur la langue, & de leur corruption C’y engendre 
lapepie au bout d’icclle, tout ainfi que l’on void ad ucnir ordinaire- 
mentaux pouUaillcs. Vous apperceuerez ceftuy mal, lors que vous 
verrez voftre oifeau fouuent efternuer , 6c apres auoir cfternué fai- 
re vn cry par deux ou trois fois. Ce que luy voyant faire , & 
le prendrez &luy vifitant ^langue vous luy trouuerez la pepie au def* 

fous 



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DE LA FAVCONKEfCm 21 

foubs d’icelle, Pbury donner remède, dirmaifirc Molopin auliurc du 
Prince, qu’il fiiut prendre bon ne eau rofe, fie d’vn morceau de cotron 
attaché au bout d’vn petit ballon, & trempé en -icelle eau rofe frottée 
ft laucr très-bien la langue à Toifeau : puis apres- d'huile d’amandes 
douces j ou d’oliues, ainfi lauec cômo cy deffiis a cftécnlcigné, lui oin- 
dre la langue deux ou trois lois le iour par trois ou quatre ioursconfc- 
cutifs. Ce fai <51 vous verrez la pépie touteblanche & molli fiée. Alors 
vous prédrervn caniuct,& de la poiucSted’iCcluy. foufleuercz la pepie,. 
en latiranttout doucement dehors, ainfîqucion a accouftumé dc la 
tirer aux poulaill es. Mais donnez-vous gardede ne la tirer tant qu’elle 
foit bien mollifîec: car aurrement vous pourrez faire grand mal &gcâd 
dommage àl’oifcau. Et n’oubliez, apres que luy aurez oftè la pépie, de 
iuy oindre &arrofcr (trois ou quatre fois le iour) la langue dcfvucdcs 
huiles fufditcs,iufques à ce qu'il foit guary. 




Pu mal de féUis qui enjte éux oifeéuxfitr froidure (y rhtume de tejle,de Jèscéufes O* 
figues, des terne de s frofres four les guérir. 

Çh AP. XXII. 

* ' • - ■ S » ' . t .l 

L aduientparfois auxoiflrauxvnc autre maladie, 
qui cil, que le palais leur en fie, pource qu’ils font 
1 morfondus & chargez- de rheumeen la telle. Ce 
►‘mal pourrez vous cognohlrc fie appcrccuoir lorS 
1 que verrez voftre oilcau ne pouuant fie n’ofant 
bonnement ferrer lcbcc , Sc ati furplus faire chcrc 
trille &mauuaife plus que de eouftume. Se met- 
^ treauccbicn grande peine la chair en bas. Voyant 
cela fi voüsluy ouurez le bec, vous luy trouuerez le palais blanc fie en- 
flé. Mais au (fi ayant trouué quelque commencement de ce mal, il vous 
fàudrabiendiligemmëtvifiterlebecderoifeau,& regarder s’il y a au- 
cune chofe qui l’çmpcfchc de le ferrer ainfi que decoüllume. Car au- 
Cunesfois le bec croift S£ furmontcd’vnebandeplusqucde l’autre , Se 
fài& ccllc excrcfccnCc que l’oilcaunepcur en aucune façon referrer le 
bec à fon droiél poinét. 

Pour remede à cernai, enfèigne maifire Cafiîan, qu’il faut faire des 
piUùIes de iard,fuccre,& moücllcdebœuf, compoiecs par là formé cy 
deflus enfeignee , fie en donner à foifeau malade , chalq.uc matin vnc 
ou deux par l’cfpace de quatre ou cinq iours. Et ne le paiure iufqués à 

F 



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LIVRE SECOND 

vne heure ou deux aptes la prinfe dcfdites piliules: mai$àfbn paft luy 
dôner chair de mouton ou poulaillcarrofee des huiles dcflufditcs.Ces 
cinq ou fix iours palTez ,luy faudra ouurir le bec, & auecla racloire mé- 
tionncecy delfus au chapitre du chancre, luy racler tout doucement 
cefte blancheur apparoiflant en £bn palais.Toutcsfois fi vous apperce- 
ucz que l’enfleur doit diminuée, neferabefoing d’y faire autre ehofe,’ 
ains feulement luy continuer l’arrofement des huiles fufdites. Mais fi 
l’cnfleure fe trouuoit haute outre mcfurc, vous la luy pourriez fen- 
dre au long, ou vn peu getfer , (ans entrer trop auant , pource qu’on le 
pourroit légèrement faire mourir. Puis apres ayant efpraintdujus de 
l'herbe de Capilli Vcncris , l’cn pourriez laucr par deflus le mal, lui ar- 
xofanttoufiours £on paft des huiles dclTufditcs, iufqucs à ce qu'il fiift 
bienguary. 

Dumdits fdnrfuës, de fesedufes CT Jtntts,0'des remtdts prtpn» 
fourlegutrir. C H ▲ P» zxiii, 

Ous voyons aucun csfois quelles oifeaux fe bai* 
gnansen eaux coy es & croupies, ou en fontaines 
limonncufcs , famufent à y boire , & lors .leur en- 
j trent petites fangfuës dedans la gorge, ou dedans 
1^ les narilles:.lcfqucllcs viennent puis apres à f’en- 
|y fier du fang qu’elles boiuent dedans le corps de 
-l’oifcau , qui cft la feule caufe que bien ibuucnt ils 
checnt en péril de mort, h fautcd’y don n cr-vn bon 
& prompt remede. De ce mal vous pourrez appcrceuoir, voyant la 
fangfuc fe remuer dedans h gorge de foifeau, lorsqu’il prend fon paft, 
& aucuncsfois fe monftrer par les trous des narilles. Pour remede à ce 
mal, maiftre Aimé Caifian nous enfeigne qu’il faut prendre quatre ou 
cinq punaifes toutes viues , & les mettre fur vn charpon de feu ardent: 
puis faire ouurirl a gorge à l’oifeau,& luy faire panchcr la telle fur ledit 
charbon, de tefleraçon que la fumee de ces punaifesbruflantes luy 
puifie entrer en la gorge & és narilles: carlcfditcsfangfucsy ferô tin- 
continent qu’elles auiont fenty la finnee, & chcrront dehors. Autre 
excellent remede extrait du liure du Prince, nous enfeigne maiftre 
Molopin : Prenez, dit-il, deux qu trois gouttes de jus de limon, & les- 
feides dégoutter dedans les narilles de l*oifcau, vous verrez qu'incon- 
tinent apres il mettra les fangfuës dehors. Et encore a dit maiftre Mi*- 




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DE LÀ FAVCONNÊftIE. as 

éhelin, qu’en mettant de la mooftardc for lès narille$ del’oifetu*, il a 
f arplufieurs foiscxpcrimtntéquc les fangfues en font itfucs. 

Pumal des nufeboirts, qui vient dedans le bec, de fit 

. eanfes (^fignes, <y des rtmeies popes , . 

four les guérir. 

Chapitre xxiur. 

♦ 

Vcuncsfois adulent dedans lcbec des oifeaux vn mal , que 
les Fauconniers appellent vulgairement, le mal des maf- 
choircs:&proccdc le plus foiiuét de trop leur ferrer le chap- 
peron, ou de ce que le chaperon cft trop petit. Aduiét auffî 
rheume delatefle, qui leur defeend fur l’os du bec. Vous 
apperçcurczcemaldece que l'oifeaune pouurra bonnement çuurir 
ne fermer lebec. Pour remede à ccfte maladie enfeigne maiftre Ay- 
mé Caffian , prendre de l’huile d’amendes douces, &ien arroufer tres- 
bien la gorge & l’os du bec de l’oifeau par trois ou quatre iours consé- 
cutifs. Et au défaut de celle huille d’amendes , prendre de bonne huille 
d'oliues,&ialauer en ‘l’eau deux où trois fois , &iuy en faire Semblable 
arronfem €t: m efm es Iuÿ en oindre &lauer fachai^comtnea efté dit cy 
dciTus. Aufli dit ledit maiftre Caffian que pour ofter la première 8c 
principale caufe du mal,il ferabon luy faire prëdre des pillules de lard, 
fuccre, &moüelle de boeuf, par la forme cy deuant plus aulong dc^ 
Quitte* v ; " 

Hunul de ht, iefts eaufes (rJigiKt, Qp ittrtmdtt 
propres pttr legwtrsr. 

€ H A P. X XV. 

Arfois il aduîent vn autre mal 8c fàfcheux ineonuenient aux 
oifeaux par la faute des Fauconniers qui les gardent & pen- 
lent. Qui cft vn certain mal de bec, qui le fait rompre & cfclat- 
tfcr. Et procédé de ce qu en paillant les oifeaux, aucunesfois il leur de- 
meure quelque petit de chair an delTus du palais près le bout du bec: 
laquelle chair fe viét puis apres à pourrir, & pourri fïatcorrôpt 8c galle 
le bec del’oifeau tcllcmér qu’Ô le void ferôpre 8C choirpar elclats. Au- 
Stcsfois adule taufsi ce mal à faute d’affincr&appointer le bec à l’oifcau 

F 9 





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LIVRE SECOND 

ainfi qü*il cft requis: car il croift.tant d’vncpart St d’autre , qu’en fin effc 
force qu’il Te rompe: fit puis fengendre vncformicre, qui les fait efclat- 
tcr& déchoir. Pourremcdeà ccfte,màladie, ditmaiflrc ayméCaflian 
qu’il faut prendre l'oifcau ? fie dilligemment luy vifiter le bec , en le luy 
taillant fit bien nettoyant. Etfiony trouuc formierc, lalauer & net- 
toyer auffi très bien, tant qu’onla mette dehors. 

Du hdtUftudu* Efileffie, dtnt Us oiji*ux tombent 

pdrftis, de [es ceufet o* remedts prtprtt- . 

■p vurtesgÙÂrir. 

Chaî.ï. 

'Vclquesfais il adpient que l*c$ Faucons tombent de 
Ü’rpîlepfîequ hautmal : & leur procédé ce mal , com 
[mediçnt les maiftres Fauconniers , de certaine châ' 
leur de foye qujjcur fait monter les fûmeésau cerueau 
k&’puis apres tomber du haut mal. Pour rcmcdierii 

* ce fafch c u x.in oqn u en i ent , maiftre Molopin au liure 

du Princc,dit.qu’il faut chercher-deracrc la telle de l’oifeaujôdà on luy 
trouucra deux xo dettes >. lcfquellcs il luy faut chauffer d’vqc v erge d’ai- 
rain ou fil derichard, & il guarita.Et fi celle rccepte ne profite, faites 
celle qui cy apres enfuit. Prenez le petit rond, duquela efte cÿ defTus 
parlé Sc le faites fort chauffer : puis luy en baillez le feu fur la telle parla 
maniéré d euant dite: mais que ce fait doucem ét fit d cxtrcmëtr car au- 
trement le pourriez tuer. Ce faitprenez lentilles rotifTcs, fit les mettez 
jfcchcraufour,fircn faites pèudre fubtile,& encorcs de lafimeurc defer 
la plus delieeque pourrez trouucr autant dcl’vn côme dcl’autre, fitles 
enefiez fit battez fort cnfemblcauec du miel de moufch.&reccnt* Puis 
en ayant fàitdes pillulcs dc la grofieurd’yn moyen pois , prenez vo^fc 
oifeau fit luy en faites- auallcr deux au trois : -le tenant puis^pres tout 
tours fur le poing 3 tant qu’ilait cfmuti v nef ois ou deux : 'puis foi t mis 
jau feu ou Soleil, fie ne foitpu iufqucs à d eux ou trois heucos.apres ) qu ! e 
vous luy donncccz dvne aille de Pigeon :-luy conntinuantxiinficçfte 
façon demcdccinc St -régime iufqucs à fept ou huiâ ioursconfecutifs. 
Ef cep endant foi 1 1 edit oifeau ten u dcnuiâàla f raifeheu r , & pareiilc- 
mcntdc iouren lieu obfcur. Autre rccepte pour guarir de ce mal à 
enfcignémaiftrc Aymé Caffian, difant qu'il faut fendre à l’oifeau la 




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D E LA F AVC ON N E R I E. 
peau deffus la tcftcràl’cndroit des follettes defTufdites , & làfonrpetitcs 
veines ou artères qu’il faudra ferrer & lier aucc vn petit fil de foye: 
puis apres oingdrc & en graifTcr ceft endroit de fang ou grailfede 
pouiaille: &confequemmentluy donner des pillulcsde lentilles &li- 
muredeferparla forme cy deifus eferite , parl’efpace dcfeptouhuiâ 
iours. Et de nuiâfoit ténu au ferain & auvent, 8c deiour en lieu ob- 
feur, comme cy dcfTus aeftédit, & deux ou trois heures apres foitpu 
d’vnc aille de Pigeon oudevollaille de moyenne gorge : mais donnez 
vous garde de tenir antre oifeau près de luy ,ou le paiflre furie naelmc 
gant : car celle maladie cil dangereufe & contagieufe,&pourroit pren- 
dre à autres oifeaux quion feraient approchez » oujtus furie mcfmp 
gant* , 

. * * ' ' ' f 

ETN DE CE SECOND LIVRE. - f 

i 

i ' 'i 

' 'E'iij: 



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I. 

i 



Liure T roifielme 

chapitre t 

> • f i 

V liure precedent nous vous auons déclaré 8c enfd- 
gnéau plus près de bien qu’il nous a cfté possible, 
tous les moyens laiflcz par eferit 8c monllrez par ces 
trois bons & excellents maillres Fauconniers cy 
deflus nommez, tant pour conferuerFaucons en fan- 
té, que pour les guarir des maladies & accidents qui 
leur peuuent aduenir en la telle 8c parties d’ic elles: Or 
f cllc-il maintenant à vous déclarer par ordre les maladie s qui furuicn- 
nent dedans le corps d es oifeaux, 8c les remèdes propres 8c requis pour 
icelles guarir 8c faner, 8c remettre lçs oifeaux au premier 8c bon eftat 
dcleurfanté; ce que i’ay entreprins vous enfêigner en ce troifîcfme 
liure : 8c ne vous rien celer des notables fecrets 8c bons cnfcigncmcns 
quci’ay peu par expérience apprendre 8c fçauoir des trois maillres def- 
iufdits; nommément du bon maillée Aimé Cafsian , qui furtous a cfté 
expert 8C bien expérimenté en ce noi^le art de Fauconnerie* 

VittHdl deldpierre t e» de U ertpt qui édifient tisx hyéuse m t*s fondement 
des eiÇedux t defeseffeccs, edûfes CT figues» O 1 des remedes propres 
pour Ugudrtr, 

■Ch ak tu 




| Oncques vous ferez aduertis qu’il aduientfouuent aux Fax* 
) cons vn mal de pierre (qu’aucuns maillres Fauconniers ont 

i voulu appeller mal de croyc)qui les tourmétc&vcxe merucil- 

féulcucnt. De ce mal de pierreya deux efpcccs: l’vncfç prend aux 
boyaux 8c inteflins de l’ oileau : l’autre fc tient au bas du ventre pref 




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du fondement. Et fe p ouuent bien guarir & tirer toutes deux enfembkC 
Maiftrc Aimé GafEâ nous cnfcignc, que le mal de la pierre, dite croy c, 
vient k l’oifcau de manger mauuaifcs viandes & groffes chairs, lc£« 
quelles leur opilent & aboutifl'ent tous les boyaux & le ventre, comme' 
cy deflus a efté dit en parlant du mal de rheume qui prend aux oifeaux' 
par la telle. Et de telles ordures &boutcfles leur aduientvn efehauffe- 
ment de foye tlequel eftantainfi cxccffiuemét cfehaufFé , leurdeiîeche 
les boyaux, de telle façon qu’ils ne pcuuent dmutir,& faut qucla mort: 
fencnfuiucjfion nelcur donne vn prompt & leur remede» La pierre 
du bas întcftin près le fondement, procédé ordinairement de l’ordure 
que (kiét l’oifcau à l’efmutir, & fc concrce ladiâc pierre au bout dix 
boyau çullicr, ou fondement : & deuient tant grofle que l’oifcau nt- 



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-LIVRE- S.ECOHB 

ti pouuanticttcr dehors, d’euienttout maigre Se aiïangouré, & en fin 
demeure eonftipé de telle forte qu’illuy. convient mourir. Toutesfois 
quand le Faucon eft de fa nature chaud.âs'grasj il la iette bien dehors. 
Vous pourrez facilement apperccuoircc mal de pierre ou croyc, lors 
que vous verrez voftre oifeau cfmutir picçe à’piccc.Car lorsfc cô men- 
tant la croyc d engendrer & concrccr, lepaflagedes ioteftinsdeuient 
eftroidjd’autant qu’en emporte Se cftouppc la pierre, qui commence à 
fe former. Et quand vous le verrez cfmutir à doux fois coup fur coup, 
& à vnc autre fois vn peu plus retatdee; lorsvaus pourrez eftre bié af- 
feuré que la pierre fera formée dedans le corps,- M us pour ne-rien ou- 
blier, ic vous veux bien aducrtir que luy voyant le fondemet efehauffé 
& fortant vn peu dehors , les plumes defon b rayer ordes de fon cfmu- 
fîflcmcnt, Se le voyant, pareillement fouuenrmettrc fon bec dedans 
fon fondement : Se lors pourrez^vous- bien feurement apperecuoit 
qu’il aura la pierre ou croyc au fondement. Encore quand il cfmutit 
de fàiâ femblant de fe coucher fur le poingdu Fauconnier qui lctient, 
Zc a les yeux troubles plus que de cottftume, lors pourrez croire de 
vérité qu’il a la pierre près du fondemet: &pourcc qu’il nela peutvui- 
dcr,cft en danger apparent de mourir. Ptwir donner remède à ce mal, 
dit M. Aymé Ca(fian,qu’il faut faire vn^etit lardon de lard frais, de nô 
rancCjde lagrofleurd’vncplumç d'OyCj & deialongeurd’vn pouce en 
trauers : puis prendre aloës cicotnn en poudre. Se en poudrer entiere- 
mét ledit lardon : apres auoirprinsl’oifcau,& luy auoirdexrrcmét ou- 
vert le fondemet, luy mettre là dcdansledit lardon, en la ftyroe qu’on 
baille aux honames vn fuppofîtoire. Et fi le lardon eft trop tendre & 
mol pour entrer dedans le fondement de l'oifcau,foit embroché d’vnc 
plume de gelinc, laquelle neantmoins nedeura pafler tout outre ledit 
lardon : carpafiant outre elle pourroit faire g^fand mal à l’oifcau. Par 
lç moyen donc de ladite plume vous pourrez plus aifémënt parueriir à 
Tcffeët dudit lardon, mais au (fi vous le faudra-il tout doucement reti- 
rer apres que verrez le lardon entré dedans le fondement de l’oifeau. 
Ce faldt prendrez des limaçons, fielcSayans préparez &accouftrez en 
la forme di&c cy deflus, au huiétiefmc chapitre du fecôdliure, en bail- 
lerez à voftre oifeau, ainfi que plus amplement eft déclaré audit cha- 
pitre. Et luy fera bailleeladite medecine de limaçons incontinent a- 
pres luyauoir mis lelardondcdâs le corps. Et en defaut de limaçons, 
Vous luy pourrez bailler auftî les pillules côpolees de lard , moùëlle de 
bœuf, ôcfuccce, par la forme cy deftus dcdui&c aux cinquicfme SC 

neufief- 



I 



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DE LA FÀVCONNEtm ** 

neufiefmc chapitre dudit fécond liurc. Puis fera mis l’oifcau aufeuojt 
au foleil, & ne fera pu iuiqocs à vne heure apres midy. Et fi voyez qu -3 
endure bien le feu ou le foleil , laificz Ic yjplus longuement , car la cha- 
leur luycllfort profitable: Puisfoitpud’vnc cuilfe de geline à demie 
gorge ou.peu plus. Et fi pouuez recouurerrats ou fouris,nc fàfilczà 
Feu fekepaiftre. Car trop mieux valent que pigeons ou gclineS. Et ne 
foktenu au vent , linon quand ilfera grandchaud. Puisaprres auvef- 
pre quand il aura enduit, luv foient donnez cinq ou fix clouds de giro- 
fle cnueloppez en vn petit de cotton ou peau de gèlinc , ou rompus vn 
peu auec les dents: Soitccftc forme de médecine continuée pàr trois 
ou qaatre iours ( excepté le lardon fuppo fitoire qui ne fe doit donnet 
quVnefois ) ; & par ce moyen Voftrc oifeau fera fort bien purgé. Mais 
aufsidonnez vousbien de garde, qu’il ne remette hors les clouds de 
girofle. Car meilleure drogue ne plus propre ne pouuez vous donnet 
a foifeaù malade , fpecialemcnt de rheume de la telle , combien qu’en 
toutes maniérés de filandres , & autres maladies, ce luyfoit fort idoine 
fecours. Mailtre Molopin au liurc du Prince a cnfcignécncorcs vn au- 
tre bon remede à ce mal depierre: foitprins, dit-il, leficld’Vn petit 
cochon de laid, aagéde quinze iours outrais fepmaines, & mis an 
bec de l’oifcau de telle addreflè & dextérité qu’il le puilfe auallcrfans 
le rompre, &lans rien en remettre ou reietter: puisluy foie donné vn 
petit lopin du coeur d’icduy cochon de la grofleur d’vnc febue moyc- 
nernent greffe : Et l’ayant puis apres mis au feu ou au foleil , laificz le 
, ainfi leufncr iufquesau velpre. Celle médecine cil moult propre & 
bien approuuee pour tous oifeaux deproye qui ont mal depierre on 
decroye. Mais fi ceftoit vn Autour ou vn Efpcruier qui cull celle 
maladie de la croy e , ne luy en faudroic donner quVnc fois : 6c aux 
autres oifeaux eftans de plus force nature & coraplcdion n’y aura dan- 
ger de leur en faire prendre par trois diu ers iours. Or l’heure du vcf- 
pre venue vous paiurez voftrc oifeau de poulaille, oü mouron, ou 
bien de quelques petits oifeaux. Et le lendemain ayez laid deche- 
ure fi en pouuez recouurer , linon pren cz laid de femm c , 6c y trempez 
la chair dontvoudrez paiftre voftre oifeau: Siainfi lepaificz trois ibus 
àpetite gorge fans doute il fe guarira. Autre remede enfeigne en cores 
maillre Michelin, pourcelluymaldccroye, ou pierre , drifant. Soit 
laite la medecine deflufditcdelard, moüelle de boeuf, & fuccre en 

, moins la moitié 
de l’autre : Mais 
G 



poudre de moyenne cuicte , 6c faffran en poudre 
que de fuccre, & des trois autres autant dcl vn que 



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LI VRE TR OIS IES ME 
«que le lard ait trempé, ainfi que cy deffus a efté dit, parl’e(pacede 
vingt & quatre heures, luy changeant l’eau trois ou quatre fois , & foit 
misdenuiétau ferait) : Puis foyent faiétes vos p Ulules de la grolfeur 
d’vnc moyenne febue , & vnc ou deux d'iGelles( à voftrc diferetion) 
données à loifeau qui foit mis au feu ou au Soleil, .& puis après à fon 
heure pu de mouton ou de poullaille par railbn : continuez celle mer 
dccincpar troiç ou quatre iours , luy donnant , fi bon vou s femble, des 
doux de girofle , par la forme cy deuant enfeignéc,& vous l’en verrez 
bien fort allégé» Luy-mefmesa laifle par efccit & enf^gné eqeores 
autrebonremede. Prenez, ce dit-il, le cceur d’vn mouton, & l’ayant 
couppé en petits morceaux, m ettez le tremper en laiéf d’afneffe ou de 
cheure, ou de femme, tout vnc nuiét: Et le lendemain matin poub 
drez voftrc Iai& d'vn petit de fuccrc de première cuitte,puisde ce 
cœurde mouton ainfi trempé dedans ce laiét fpit pu voftte oifca» 
raifonnablemcment. Si vous luy continuez par trois iours celle méde- 
cine, vous le trouuçrrez grandement foulage de fon mal de croye,& en 
pourrez £iire vfer indifféremment à tous oifeaux fans nul danger» 
Autre receptepour guarirce mal a enfeigné maiftre Molopin. Prenez, 
dic-üjd’yne herbe laquelle cft.appclléc Nafitort, & la pillez dedans vn 
mortier : puis en prenez le ius , & le mettez dedans vn boyau de gelinc 
long d'vn poulcc en trauers, qui foit lié par les deux bouts : prefentez 
puis apres ce boyau au bec de y oftrç o ifeau,& faites tant qu’il l’aualle & 
nvettreçnbas.Etfi nctrouuezdu Nafltort, rccouurcz s’il eft poflible, 
d’vnc autre herbe comme, Theodoin, de laquelle vqçs ferez com- 
me de la precedente: Puis mettez voftreoifcauaufeuouAufoleil,& 
ne foit pu iufqucs à quelque my-iour, de quelque bon part: vifrpour- 
cc que telle médecine luy aura defjtrempè tout le corps : laquelle 
neantmoins vous continuerez par deux ou trois iours, ou moins, fé- 
lon ce que verrez quela première prinfe aura fait bonne, ou moindre 
purgation. Et par lequel moyen voftrc oifeau guarira. Autre receptç 
pour guarir ce mal, met encores maiftre Molopin au liurc du Prince: 
Prenez dit-il, de la femence de Lambrufque pelant vn tournois, Sc au- 
lx delà femence d’Efpargouttc pefant vn tournois, femence de perfil pc- 
fantvn tournois femence d’ Achc pefant vn tournois^fuccre de premiè- 
re cuitte vne dragme, graine de Staphizagria pefant vn tournois, la 
moitié de la coquille d’vn oeuf, vn dçmy feptier ou peu plus d’eau 
de riuierc bien nette, & vous pourrez mettrcletoutçnfcmblecnvn 
petit pot nocuf,&lc faites bouillir tantqu’ilvienncàlamoftiémoins. 



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DE LA F A V C O N N E R I E. a* 

Apres foit coulé &pafle par vn linge délié. Puis foitprins cafte fiftule 
Icpcfantd’vn tournois,Turbithile, le pefanc d vn tournois , Hcrmoda- 
étylcs le pefant de deux tournois, Aloës deCicocrin pefant trois tour- 
nois: Et de tout ce foit fait pou ldrc fubtile , qui foie mife dedans ladite 
eauboullieauecles autres mixtions. Puis mettez ladite eau ainfi mix- 
tionnéc dedans la veffie d’vn porcelet, au col de laquelle vous atta- 
cherez bien proprement le tuyau d’vneplume d’oye ou de quelque au- 
tre oifeau pour feruir de conduitau clyftere que voulez bailler à voftre' 
oifeau,& le lierez fi bien que rien n’en puifte lortir ou efehapper. Puis 
apres appliquerez tout doucement ledit tuyau au fo ndement de Voftre 
oifeau, & luy ferez peu à peu entrer toute ladite eau dedans le corp s, par 
lamefmeforme & maniéré queToîi baille des clyfierercs aux hommes. 
Puis foit mis au folcil ou au feu : 6c ne foit pu iufques apres midy , que 
vous luy donnerez de la cuifie d Vne ieunc volaille: 6c par ce moyen il 
guarira.Or deuez. vous fçauoir 6c notter diligément, que de toutes les 
rcccpt es cydeftus déclarées vous pouuez choifir celles qui vousfem- 
bleront mieux à propos : & d’icelles vfer à voftre bonne difcrction, 
pour donner guarifon à voftre oifeau malade de la pierre ou croye def- 
fufditc. , 



V u mddesfiUndres, tftti aduient aux Pdunns en plujteurs punies intérieures Je leurs 
tirps, W desremedespeurlegutrir : Et defesefteces ,t*t*fes &Jignes, 

(Xf remierement Jes filandres de Ugorge. 

Ch ap. ni. 




, E s maiftres Fauconniers dient & tiennent pour chofe a f- 
’ feurée, que tous oifeaux ont des filandres : Dont ils font 
trois fortes bu maniérés communes & ordinaires: & en ad- 
ibuftent VUcquàtricfme efpece, pire que les autres (qu’ils 
nonimentuiguillès) : dont fera cy apres parlé en fon lieu 6c 
ordre. De tou tes cesquatrc maniérés de filâdres aucuns oifeaux en font 
plus,& aucuns moins affligez. Et leur aduicnnent ces maladies pour a- 
uoir efté pus & nourris de grofles 6c mauuaifcs chairs , 6c auqinesfctis 
puantesou autrement malnettes:àcàufedcquoy s’engendrent ^mul- 
tiplient en leurs corps les humeurs grofles 6c vicieufes qui font lef* 
dites filandres. Par fois auffi leuraduient ce mal du vol qu'ils peu- 

G ij 



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JLÏVRÊ f ftorsiÊSMÉ 

'üeflTatiûfr fai&, foit aux champs foie en riuiere : C’cfl: à fçauoir, quand' 
f’oiicau v pliant a battu fa prinfe, Se f efforçant àl’abbatre tfeft rompu 
quelques petites veines dedans le corps : Et à celle occalion f’cfpancilc 
&n g dedans fes entrailles; & là fe feiche & caille, dontvicnncnt le f’cü- 
gendrent ces filandres en grand nombre. Et puis pour la puanteur du 
ung ainfi caillé le figé , qui cil; tout cortôpu dedans le corps, côme e- 
ilant le fang hors de les vafes, les filandres viennent à chercher le plus 
net du corps pour fuir celle puanteur, & montent ou au cœur de loi* 
{eau ou iufqu es à la gorge, tellement qu'il en meurt. Lors quelques vnr 
4ifentquci’oifeaueftmortdumaldciatcftc,oudecroyc: ruais ils 
bulcnt, car il eft mort de filâdrcs,ou d’aiguilles, qui pis eft. Qr nous di r 
tons premier des filandres; l’abondance desquelles eft aucuncsfoil fi 
grande, qu’elles viennent à monter iufqücs St lâ gorge des oiftailx , St 
iufques aux pertuis près du palais, par oè l’oifeau préd le remet fonhi- 
leihe-, & pariccluy montent au ccrueau,dont adulent qu’ils en peuuent 
mourir. Et pourrez cognoiftrequcl’oifeauàurà cet inconuenient à la’ 
gorge, fi quand vous l'aurez pu 1 es filandres fentanslafeifch eue delà’ 
chair fe remuent en telle manierez qUe verrez voftrc oifeau qui fe prend’ 
à baaillcr fouuentcsfois,pcnfant fecourre Se ietter ces filandres dehors, 
dontpar fois viennent à ietter leur gorge. Encore pourrez cognoiftre 

3 uc l’oifeau a des filandres en la gorge, quand il Cy grattera du pied. A- 
ànc foitprinsgenriment,& luy foit regardé dedansia gorge. Se veos' 
Reverrez remuer dedans icelle. Pour faire mourir lefdites filandres, 
dit maifife Aimé Cafsian,prencz vne greffe rauc, & fkiftes vn trou de- 
dans, en manfert d’vne follette, &rempliffez d’eau, puis mettez ladite 
rauc dedans lâbraifebien chaude, & en luy changcantlahraife iufques 
à ce qu’elle foit bic cuitte parl'efpaee dé demie heure ou plus. Etfi vo^ 
lire eau fe diminuë,rcmpliflez toufiours voftrcdite foffette : combien 
que dé ft nature la rauc rende aficz d’eau. Aptes foit mife laraoccnv- 
xip efcuclle, le prêtiez tout le iiis tant qu’il ne demeure rien. Puis prenez 
feffrah en poudre, du grordVn petit pois; le lé mettez en ladite eau, & 
fuy én lauez fa chair quand le partirez, Se ne luy en donnez que demie 
gorge. Etfi d’au en turc il ne fc veut paiflre , gardez la luy iniques à ce 
iiu’u ait plus grand appétit dé manger. Si vous Iuyoontinuezccfte me* 
«ccihe par trois ou quatre iour$continus > {àns doute lefdites filandres 
tnourront 5 & Voflrcoifcau guarira.- 



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r>E LA FAVCONNERTÉ’. 

0'vne Mre fécondé tfftte de fiUndres,qui viennent eut» tfirdt nés (X 4sûe reins 
desosjté mx, (X dés rtmtdesfrtpres éUsffiânr, 

Chap. un. 



*r 




L y a vne autre efpcce de filandres , qui f engendrent Se eoil<- 
créent pareillement dedans le corps des oifeaux,lor$ qu’ils ie 
retrouucnt chargez de grofles humeur s, ordures, & putréfa- 
ction: dont namentlefoitcs filandres. Puis cherchans quel- 
que endroiâ plus net, montentaux reins, & aux cfiraincs des oifeaux, 
qu ils percent Se gaftent, tellement que toû apres on les void mourir. 
De celle cfpcce de filandres vous pourrez apperceuoir , lors qu’enten- 
drez voftre oifeau crier Se f è plaindre lanui&,aucc vne voix lamenta- 
ile,commc,cràc,crac.zncOre autrement le pourrez-vous defcouurir, 
quand portant au matin voftre oifeau fur le poing, vous fentitez qu'il 
vous cftrcindra plus fort qu’il n’auoit accouftumé : & il fera fcrablant 
de fe coucher fur la iftain , ou fe plumera furie dos à l’endroit des rein* 
ou éliminés. Et lors tenez-vous tout alTeuré que les filâdres on. aiguil-, 
Scs des reins le tourmentent : & qu’ücft en grand danger demoit v o- 
yous n’y donnez quelque bon & prompt remède. Lequel , fi vous en 
voulez croire le bon maiftre AimeCaman, fera td. Vous prendrez de*' 
lentilles des plusrpuges que vous pourrez rceoyurcr, $ les ferez bien 
eflùycf Se feicher* au SolçtljOU deuantle feu: Se prendrez aufli 4c lagrai- 
ne à vers, la moitié moins toutesfois que lefdites lentilles : puis -de cou* 
ces deux fimples méfiez cnfemble ferez poudre bien deliet Se fubtilç, 
laquelle vous ddayerez en huile d’oliue , puis ca ferez vne çmplaftrC, 
que vous eftendrczfuf toile ou cuip,Se puis l’appliquorezfur les eftjcai- 
nes ou reins de l’oifeau . Se la' changerez apres qu’ellc y ai) t<a demeuré 
quatre ou cinq heures. Etparcemoycn ce ditM. Caffian, mourront 
lefdites filandres. Vne autrereoepte enfeigne M. Michelin, pourfàirc 
mourir lefditcsfîlandrcs. Prenez, dit- il, feuilles dp pefeher, herbe dé 
rue, Se herbe de métc : Se apreS les auoif bien pilees en vn mortier, tirez 
te exprimez-cn le ius,puis dedans leditiüs délayez de lapoudre à vers: 
Se en fài&cs emplaftre fur toile ou cuir,qui puis apres foit applique e fur 
hesreins de l’oifeau, deuxfois leiourrc’eftàdirc, vnefokau matin^ 9s 
autre fois au vefpre,Se ainfi continuée par qudtré ou cinq iours. Eooc* 
ftUyvousferaVnbonmoycnpourfatfeinoueiflefditesfilandicS. , . 

6 iij- 



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, LIVRE TROISIESME 

D’ vne Autre efpeude fiUndresfm viennent aux cuijfes des FAucons>0 J lesremeim 
pturlesguArir. C H A r. v. 

V trc manière de filandres (lcfquelles aucuns ont ap- 
pelées vers).vicanent aux cuiflcs des oifcaux.Etfcn- 
gendrent a l’octafion de cctjuc par fois les négligent 
ou mal aduifez Fauconniers mettent leurs oifcanx 
fur la perche fans chapperon:qui eft eau fede les faire 
débattre àgrandcforcc: tellemenrqu’lls/c rompent 
parfais les veines descuifles, (pecialemctles oifeaux' 
HagarspluftoftquelcsSots.Parcemoycnlc (angefeoulât des veines; 
rompues fefpana au longdes’cuiflrcs,&encoresaulong du bas ventre- 
entre cuir & chair: & dc cefangainfi caillé & corrompu fc concrcent; 
& engendrent puis apréstanrt de vers ou filandres , qü’il eft forcc'atoi-' 
(eau de liiourir.Encorésaduicnt par fois deft inconuenîentà l’oifcau* 
de ce que fe battant furie poing du Fauconnier,!! fe donne aucunefois' 
•forte efeoufle , & le Fauconnier qui le porte par colère ou autrement 
lu y en redonne au (fi parfois vnc autre: qui eft caufe de luy faire rompre 
les veines , de engendrer ( àirrfl que cy deflus èft récité) lcfditcS filan- 
dres. Desquelles vous pourrés apperceuoir , voyant voftrcoifêaufc 
plumer fouuent les eûmes de le ventre , de en faire cheoir des plumes. 
Pour remedeà-ces vers où filandres, maiftre Molopin enfeigne de com. 
mande de faire à l’oifeau malade la médecine ou emplàftre du ius de 
fuciües de pefeher jnië,& mente , de pouldre à vers , dont a efté mifela : 
receptc au chapitre precedent ccftuy. Oubien du ius defditcs fùcillcS 
& herbes $ lauez les cuiftes & le ventre de foifeau malade dcuxfoisle 
iour par quatre ou cinq ioùrs: de fans douté mourront lcfdits vers & fi-; 
lladrcSj&^Veftrcoifcau guarira. J 

D’ vne Autre cfl/eceéU vert ou fiUnirfs,que ton nomme vulgeérement Aiguilles , (X font fires fut 
" ' toutes Us Autres:o* des remedes fiurlesguArir. 

. .<• *••• ;; Ch ae. vi. ”-i j . * . 

y aencores vne autre quaffieftne efpece de vers ou filandres 
T m ^j&b eau coup plus dangeteufeS de pecnicieutcsque toutes les au- 
très, quifoht nômecs-aiguilles, à caufc qu'elles font filus cour- 
tes flcfubtiles que les autres filandres qui montent à la gorge &auxc- 
ftraincs.Les aiguilles £ engendrent &coocrécnt és corps des oifeaux, 




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. DE LA F AV CONNERIE. 28 

'à caufc des mauuaifes humeurs qui y abondent , comme nous auons 
.dit des autres. Mais clics font beaucoup pires, pourccquefuyansla 
puanteur defditcs humeurs corrompues, &cherchans lieu plus net 
paient au trauers des boyaux , & montent iufques au cœur. Et fipluf- 
toftn’y cft .remédié , l’oifeau nepeut fuir qu’il ne meure. Vous vous 
pourrez appcrceuoir de ce mal d’aiguilles , lors que vous verrez voftre 
eifeau fefeourre delfus le leurre;. Ou quand le tenant fur le poing vous 
lefcntirczvous cfireindre & ferrer beaucoup plus fort que dccouflu- 
.mc. Pour remede à ce mal des aiguilles , en feigne mailire Molopin ce- 
lle médecine. Prenez ,, dit-il , S tafifagria fe de l’herbe de Barbarie ou 
rhçubarbç autant de l’vnc comme delautrê : & de l alocs cîcotrin au- 
tant que des deux autres enfemble,&ayant tout mis en poudre , meflez 
les bien l’vn parmi l’autre, puis enueloppez ladite poudre en peau de 
gcline, ou en cotton la gto fleur d’vne noifette , & la faites aualler à vo- 
ftreoifeau. Apres ce jdonnef luy dcla,çhairaufsi g^os qu’vncfebuç: 
puis le mettez au feu ou aufoleil: Scnelepaiffez iufques apres naidy, 
quevous luy donnerez demie gorge. Si vousJuy continuez ccftc mé- 
decine par. trois iours confeeutifs^ vous y cognoiftrez grand amende- 
ment. Mais foyezaduertis ne ne faire vfer de celle poudre a qifeauqui 
foit maigre: car il nela pôurroic cndueer:foyez aufsi aduifé de luy met- 
trefurfa chairdu poil de porc taillé bien menu : earH luy pourra gran- 
dement profiter. Vn autre bon & feurreraedepour le mal des aiguilles, 
a enfeigné mai ftre Michelin au liurc du Prince: duquel vous pourrez 
aider & accommoder au defaut du precedent. Prcn cz, dit-il, delà coi*- 
nede Cerf, &rla mettez aafeuitancqu’ellcfoit tres-bien euittc,& com- 
me réduite en charbon. Puis apres qu’elle fera bien refroidie, mettez- 
là en poudre bien fubtille.Prcnezaum d’vnc grolfe graine , que l’on ap- 
pelleen Latin Inty b us, autant comme ladite corne ,&lamettezpa- 
-reillemcntcn poudre.Rrenezicncores delà poudre à vers , autant ca- 
me des deux autres : &dc l’aiocS cicotrin la moitié moins quedela 
poudre de cornede Cerf: & delà theriaquef qu’on appelle vulgaire- 
ment tciaclc) la moitié. moins que dudit aloes. Et toutes ccschofes 
bien méfiées cnfemble,foientdcflrempcefc dedans du miel lefdites 

poudres y mixtionnecs peu à peu ,»tant qu’elles foient réduites en maf- 
îc pour faire pillules ulelquellcs vous pourrez former puis aprcsdcla 
gro fleur d’.v ne noilfctte , & en donner tous les matins à voftre oifea.u 
par rcfpacjcdc cinq ou fadouts : &puis en aptes loir pu à demie 
* gorge. < Et fir.posur la première fois .que luy endurez donné vous. 



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1TVRE TROTSIESME 

rtpptrceaéz qtfil ait vouloir de remettre dehors , les iours enrmuSsvo* 
pourrez enuelopper ladite pillule de peau de gelinc ou de cotton , cô- 
meauons cy dellus rcmonftrc.Etticnncntlcfdits m&ftrcsFaucônjcrs, 
que cefte formé de médecine cftvn prompt & leur moyen pour faire 
mourir lefditcs aiguillcS.Màiftre Aymé Caflîan dit, que pour remede 
àee mal d’aiguilles eft propre la médecine çydclfus récitée, & parluy 
enfeignee pour les filandrcS.'Prenez, dit-il, désherbe de ruë,& de l’her- 
be d’abfînee, (ou encenspuant)autant de l’vne comme de l’autre, fù cil- 
les de pefeher autant que des deux autres , pillez tou te cnfcmblc , & en 
efpreignezle jus : dedans lequel mettrez puis apres vn peu deiapoa- 
dre k verS:puis mettez iatncaecin eainfî compofec en vn boyau ac ge- 
linc, & en fai&es vfercnla maniéré deflufditc àl’oifcau malade des ai- 
guilles. Auffi foyez aduifezquede tous les remedes cy dediis récitez 
vouspouüez faire vfer à voftre oifeau,féionvoftrc bonne. difcrcn'on, 
tant pour les filandres que’pOurles aiguilles. Mais donnez vous bien 
garde de donner à voftre oifeau fortes médecines, fil n'cft haut &gras; 
autrement il ne les pourrôit fupporter. 

Des aftftumts quifengenJrmt àutunefm dedans le etrps des mfcutxïdc 
• lenrscditfis ty ftg**, dtsremedes'ftHrlesgwuîr. 

C H A P. . Vil. 

a Dmcntfouuentquc dedans le corps des Faucons , f engen- 
drenr & forment gro fies 6c dangereuses apoftumes : &Icut 
vient ce ma4pour prendre trop les hayes &c lcsbuifions:ott 
pour trop fe débattre , foit fur le poing , foit à la perche : de 
frapper fur lcurproycycn quoy faifant ils fc froiflent, & f efehauffent, 
puis Ce refroidifient, 6c de ce leur vient l’apoftumc.Dc ce mal vo 9 pour- 
rez prendre indice & demonftradon quand vous verrez les nasilles de 
voftre oifeau fouuét f eftouper , 6c le coeur luy battrebié fort dedâs le 
torps.Pour remede à ce mal enfeign e maiftre Molopin au liurc du prin- 
ce cefte médecine. Prcnez,dit-il,le blâc d’vn œu^ 6c le battez biéfort, 
êcfueiilcs de chou que ferez pillcr&en cfpraindrelcius,puislc méfierez 
auccqucs le blâc de l’œuf battu,& en côpoferez vne medccine,laquel- 
le vous mettrez dedans vn boyau de gelinc, &lafèrezle matin pren- 
dre à voftre oifeau, que vous ferez tenir puis apres au feu, ouaufo- 
leil , 6c ne le paiftrez iufques apres midy , que luy donnerez d’vn 
cœur de mouton, ou'd’vnc ieune poulaille. Le lendemain prendrez 
du rofinarin j que ferez brader 6c réduire en cendre &en poudre;: 
de laquelle poudre vous luy en poudrerez fa chair quand vous le 

voudrez 




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D E ' L A F A V CO N N E R I E. 29 

voudrez pàiftre à difcrction. Puispar trois iours luy donnerez du fac- 
cre: 8 de quatricfmc iour enfuiuant retournez à luy donner de telle 
pouldre ou cehdre de Rofmarin , changeant ainfî le fuccre & lapouldrè 
de trois en trois iours, par l’efpàce de quinze iours: pendant lesquels 
il faut aduifer foigrieufcmcntà le tenir chaudement iour & nuld , & ne 
le paiftre que de bon part à moyenne gorge. 

JX» ttuddu ftye dduenént aux iiftÀux,de [es Cdufts fâ/Jtgnes , 0* 

des remedesprtpres pçur Uguarir. '.’■■■ 

Ch AP. VIII. 

Vtâ?* Laduient fouuent mal ou cfchauftèmentdefoyeauxoifeaux 
fwy par ^ a f autc ^ cs Fauconniers, qui lesgouucrnent: ç’cftàiça-* 
SSfc^Uuoir, pour les paiftre de groflcs,&:mauuaifcs chairs, le plus fou- 
lent vielles & puantes à faulte de les lauer & nettoyer : ou au défaut 
de ce qu'ils ne font baignez , &qu’on ne leur donne l'eau commode & 
nccefîaire quand il en cftmeftier : ou par trop & longuement les faire 
voler, &àieun:Qui font tous moy ens de faire efchaufferlçfoye de l’oi-? 
feau. De ce mal vouspourrez apperceuoir , voyant voftre oifeau auoir 
les pieds fort efehauffez, & la gorge changée de couleur, & comme 
blanchie à caufe des fumees montans du foy e efehauffé : Mais fi vous 
trouuez que la langue luÿdeuicnnc noire, lors le pourrez vous croire 
en grand danger de mort. Pourrcmedeàcemal, maiftreAymé Caf- 
fian enfeigne pour prompt&proprc remede, la medecine cy deflus en- 
feignee pour le mal de teftc,&le mal de pierre: C’eft à fçauoir , de limas 
deftrempez en laid d’afnefle ou de cheure , par la formecy-dcflus 
d’eferitte au fécond liure chapitre huidiefme : & luy en donnez au 
matin par trois ou quatre iours confecutifs : Etfinepouuczrccouurcr 
des fim pics requis pour ladide medecine: vous pourrez vferdel’aUtre 
medecine , de lard , demouëllc de bœuf, &de fuccre, d'eferitteau 
cinquiefme chapitre dudid fécond libre , & en donner par chafque 
matin à voftre oifèaùTefpace de quatre ou cinq iours. Car par la pur- 
gation des humeurs vicieux qu’il aura dedans le corps, luÿ fera dimi- 
nuer la chaleur du foy e. Puis apres Jvous le pourrez paiftre de mou- 
ton ou poulaillc baignée en laid : & luy continuer ce paft huid ou 
dix iours. Car le laidcftvnfimple fort propre pour tempérer la cha- 
leur qui eflt au foy e: Mais auffi gardez vous bien de luy donner à man- 
ger pigeons , ny aiutrc gros paft. Aptes que voftre oifeau aura cfté 

H 



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LIVRE ; T R P I S ; I B S [M E 

purgé par le moyen des médecines dcfluldiétes,, St la langue luy fera 
amendée : Prenez huile d’amendes douces , fit fi n’en trouuez , prenez 
huile d'oliucs lauée deux ou trois fois , fit luy en arpofez la langue àucc 
vue plume, & la gorge trois ou quatre fois par iour>i puis df’ynepetite 
racloirc d’argent ou d’autre mctail , raclez lu y 'la langue fit la gorge iuf- 
ques à ce qu’il foit bien guary : mais fur tout qu’il vous fouuienne de luy 
lauer toujours fon paft dedans du laiéfc. Cependant fi tant cftoit mala- 
de qu’il nepeuft manger,gardcz vous bien de l’abandonner : maisauec 
vne petite fourchette ou vergette, mettez luy fa chair à petits morceaux 
tout doucement dedans la gorge , fit tant auant qu’il la puifle auallcr fie 
mettre bas.Car ccn’eftqucicmaldc la langue enflée, qui le gardede 
mangcr:8tparrantnedoibtcftre abandonné. Maiftre Michelin enfei- 
gncencores la médecine qui enfuit pour rafrcfchirlcfoye de l’oifcau. 
Prenez, dit-il, delaRcubarbe, fit la mettez en lieu fi ais tremper toute 
vnenuiâ en belle eau claire: fit de ccfte eau làuez le lendemain la chair 
dont voudrez paiftre voftrcoifeau,luy continuant ccfte médecine par 
quatre ou cinq iours, vous verrez que le foyc luy retournera en bon e- 
ftat, fie guarifa. Mais atifli deuez vous entendre que ccfte eau de Rcubar- 
be pourra profiter à l’oifcau qui ne fera tant ord dedans, comme cydef- 
fusaefté déclaré. Car fi ainfieftoit qu’il cuftboutcflè dedans le corps: 
micuxluy vaudroycntles autres médecines deftufdiéles. 

• ■ . • • • • 

D t* mil de chxncre qui vient de chaleur dt ftye, O' des 
rcmedes four U guérir, 

CHAPITRE IX. 



t lad uient aucun efois qu'à roccafiondercxccflîue 
chaleur efehauffant le foyc de l’oifeau, le chancre 
ileprentenlalangueouen la gorge: Pour à quoy 
i obuier fit remédier, dit maiftre Aimé Caflian,quïl 
i luy faut faire vfer de la médecine dcftufdite faite 
I de limaçons : où de l’autre compofce de lard, 
mouëllc de bœuf, St fuccrc, le tout par la forme 
^ fit manière cy deuant récitée aufdits cinquiefme 
fie haiétiefme chapitres du fécond Iiure. Et luy foit lauée fa chair delaiâ 
ou d’huile d’amendes douces, ou d’huile d’oliues,au defaut de /autre : fit 
en foitle châcrc arrofè deux ou trois fois le iour tant qu’il foit bien blâc 
fie meurt : puis le faut racler auccques la racloire tant qull n’y demeure 




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DE LA FAVCONNERfE. 30 

rien. Etfi chairmortc s’y prenoir, mettez *y vn peu d’Alum en poudre: 
& continuez le t'ai# ou huillc delTuidite tant que yçftre oifeau (oit bien 
guary. v . 

D u nul de Pantms, de trois effeces d'ictïuj , des Uufes (ÿ“ fignes, CT des remedes ! 

four le gwirtr nommément le PnntMs de Ugorge. 

Ch ap. x. 

EPantaiscftdc trois fortes: qui eft vn mal dont les 
oifeaux. font bien fouuent affligez: Ccftà fçauoir, 
de Pantais de la gorge : l'autre pan tais qui vientde 
de froidure : & le tiers qui aduient aux reins & ron- 
gnons des oifcaux:comme de chacune d’icelles fe- 
ra cy apres parlé en fon lieu & ordre. Or ce mal de 
Pantais de la gorge aduient aucuncfois de ce que 
l’oifeau e liant fort, fc débat fur la perche ou furie 
poing : & fe débattant fc rond aucunes petites veines du cerueau , puis 
s’cfpand furie goflierlcfangefcoulant des veines rompuës,&fcdefle- 
che, &eftant (ce fe défait par petites cfcaillcs : Puis de rechef Toifcau fc 
débat, & fe débattant cfmeut quclquVne dcfdites efcailles,qui luy vien- 
nent à couurir quelques côduis approchans de la gorge , & lors il corn» 
mcncc à pantaifer. Puis de rechervient à fe dcbattrc,& fe debatcantfàit 
approcher lefdiâes efcailles plus près delà gorge: lefquclles parfois 
(émettant de trauers, & luy cmpcfchcnt tellement la rcfpirarion& le 
cours de l’halcinc, qu’en fin il eft forcède mourir. Et à la vérité c’cft ce- 
ftecfpcccde Pantais que fait principalement & ordinairement mou- 
rir les oifeaux. De {fait qui en voudra faire preuueplus certaine, face 
ouurir & fendre la gorge à l’oifeau que l'on croit mort de ce mal du 
Pantais : &on y trouucra l’efcaillc ou efclac qui en aura donné l’oc- 
cafion. Maiftre AyméCalfian dit que bonnementon ne peut donner 
rcmedeà cemal: pource qu’il tient à vn pettuis appelle la quenoüillc 
delà gorge , par lequel l’oifeau prend & remet fon haleine : Toutesfois 
dit, lcdiétCallian, qu’il a veu refentir .quelque allégement aux Fau- 
cons malcdcs du Pantais de la gorge, les mettant en vnc chambre claire 
& nette, de laquelle toutes les fcneftresfoyentouuertes,treillees né- 
anmoins de fivçon que l’oifeau ne puifle y flir dehors. Fautauffi qu’en 
ladite chambré foyét mifes deux ou trois perches, afin qu’il puiftè faillir 
de l’vne à l’autre : & que la chambre, s’il eft pbflible,foit expofee au foleil 




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tlivre troisiesme 

dcleuant. Faut auffi que l’oilcau ait toufîours dé l’eau deuantfes yeux: 
it quandonle veut paiffre r q;itla enaie (oit taillée en petits morceaux 
a nn qu’il ne s’efforce point à tircr:mais qu’il ne foir pu qu’à demie gor- 
ge, & feulement vn c fois le iour: Et fur tout fc faut bien donner garde de 
luy donner bœuf, ou autre grofTe gorge. Ainfî vous le pourrez tenir 
trois fepmain es ou vn mois } puis aduiferez s’il fera point amendé. Et fi 
le trouuez amendé, foit remis tant qu’il foit bienjguary. Ce pendant 
n’oubliez à luy lauer & baigner toufîours fa chair dedans du laiâ,ou en 
huilcd amendes douces : & celuy pourra eftrc caufe d’vn grand bien: 
Car bien peu d’autres remedesfctrouüent pouramenderou guarir ce 
mal de pantais de gorge, depuis que l’oifeau en cftfurpris. 

Pe U fécondé ejjvee de Tdntâis qui vient de froidure, des edufes (^Jt^nes, 

ÇT des remedes qui y font propres. 

Ch ai, xi, 

N voit aulfi aduenirvne autre maniéré de Pantais 
aux oifeaux parfroidurc & morfondure : C’cft à lça- 
uoir quand ils fc baignentaux champs erv volant , & 
puis apres ne font fechés ne cfïuyés à propos , ne mis 
en lieu fcc & chaut , où l’humidité par eux accueillie 
Ce puiffe efparcr & affteher. Auient aufsi aucuncsfois 
le Pantais à l’oifcau pourauoir efté mis en vn lieu re- 
mugle & humide, ouauquelilaitrfuméc ou pouldre remuée s qui font 
tous moyens de le faire pantaifer : c’cft à dire de luy Élire reihettre fon 
haleine àpcinc,quicftlcpropreaccidentdu Pantais.Maiftre Molopin 
au liurc du, Prince contre ceft cfpcce dcPantais,enfeignc le remede qui 
enfuit. Il Éiuc prendre dit* il, limurcs de fer bien menues, & farinede 
lentilles, autant dcl’vn quedel’autre: & faut mefler tout cfifcmblca- 
uecques miel, de maniéré que vous en puifsicz faire quantité depilul- 
les:lcfqucllcs ferez de la grofTcur d’vn pois, &cn faut bailler deux ou 
trois le matin à voftrc oilcau par trois ou quatre iours confecutifs: puis 
lepàiftrczaprcslemidy depuelquebon paft vif& délicat. Etfiaubout 
dcfdits quatre iours vous y trouuez quelque amendement , mettez luy 
puis apres par deux ou trois iours de la pouldre d’orpimentfur fa chair 
lors que viendrés à le paiftre , & celuy pourra cftre moyen de guarir. 
Toutesfois où toutes les chofesdeffufdites ne luy profiteroient, vous 
pourrez cfïàycr de la med eciné qui efi fuit , laquelle maiftre Aimé Caf- 
lian enfeigne pour bien fort rcmediablc à ce mal. Prcnes, dit-il, d’vnc 




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DE LA FAV CONNERIE. 
herbe quife nomme en Latin Pulmonaria: & apres fauoirfàit bien def- 
fcchcrau foleil, faites en pouldre bienfubtile : puis prenez beurre frais 
troisfoisautantquedeladitepouldre, & trois fois autant de miel que 
de beurre, puis il faut mettre tout ensemble en vn pot nœuf, & le faites 
bouillir. & n'oublier de fcfcumcrcn bouillant, & apres qu’il fera bien 
refroidy, faites en pillulcs qui foient delà groffeur d vn pois : & luy en 
donnez deux ou trois tous les matins , de quatre ou cinq iours, ainfi 
queditaeftéen la recepte precedente: & le paiftre& gouuerncr au 
furplus en la forme y mentionnée. 

Autre médecine enfeigne maiftre Michelin pourle mal du Pantais. 
Quand loifeau pantife,ce dit- il, il faut prëdre de l’herbe de Capilli Ve- 
ut ris qui croift aux prez, racines de perfil, & racine d’achc, & pommes 
defainâ Iean, vieilles qui foient parces (ces pommes viennent couftu- 
micrcmentpluftoft que les autres:) toutes ces chofes foient mifes cn- 
fctuble en vn pot neufdcmoÿennc grandeur , & faites bouillir au long 
du feu : puis en foit l’eau du bouillon coùlee par vn linge net,& en icel- 
le mis du fuccrc fin,aucc vn peu de mouëlle de bœuftaillee bien menu, 
&lctout bien battu &meflè cnfemble. Dcccftc compofition vous 
baillerez à voftrc oifeau vncfois au matin , & vnefois au vefprc , vrie 
cuillcrec,que luy ferez prendre auecques vnccuillier ou auec vn petit 
entonnoir : comme verrez qu’il vous fera & àj’oifeau plusaifé & com- 
Jhode,& continuez d’ainiî le faire par l’efpacc dequatre ou cinq iours: 
pendant lefquels vous ne paiftrez voftrc oifeau iufques apres midy de 
poullaille auecques lcfang:&: toufiours luy arrouferez fon paft d’huile 
d’amendes douces: ou d’huile d’olifùcs au defaut de l’autre. Apres tou- 
tesfois que vou&aurez laué ladite huile dedans deux ou trois eaux. Et 
cncorcs apres que fa chair fera, ainfi que dit eft, arroufec, il la faudra 
poudrer d’vn peu de fuccre fin , & d’vn peu de fafFr&n , moins la moitié 
que de fuccrc. Apres lcfdits quatre ou cinq iours, fi vous voiez queme- 
ftier en foit, vous luy pourrez d’abondant par quatre ou cinq autres 
iours poudrer fon paft d’orpigment fans graiffe: & puis apres repren- 
dre l’huile dcflufdiétc iufques à ce qu’il foit bien guary. 

Pela tierce ej)>ece de Paîtrais , qui tient e's rems (y rongnons } dc fes 
caufes , Jîgnes , (y acadens : (y des remèdes 
propres pour la guarir. 

CH A P. XII. 

H iij 



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LIVRE TR OISIESME 

O v s trouuons qu*iiy a vnc tierce efpcce de Pan- 
tais,qui afflige les Faucons de la part des reins & ro- 
gnons. Et leuraduientfouuentccinal,apresqu’ils 
ont efté vexez de quelque autre griefue maladie : de 
laquelle ncantmoins ils font refehappez parle bon 
ioing & diligente cure que le Fauconnier en a peu 
auoir, £t par le moyen du rcliqua des mauuaifes hu- 
meurs qui auoientcaulé ladite maladie, l'oifeaua- 
pres qu’il fembîc en cftrc guary viét à pantaifer. Or gift la caufc de celle 
maladie és reins de l’oifeau, efquels le concréc Sc engendre icncfçay 
quel mal rçfcmblant à chancre, qui cil de la grofleur d’vnefcbue:qui 
fait que l’oifeau vient toufiours de plus en plus à s'enfler ; Sc fe trouue en 
fin auoir l’eftomac pantais,& empefehé de tcllefaçon, qu’il elt côtraint 
rendre &reietterfonpaft. Celle efpcce Pantais tftmoul diferente des 
autresrcar vous verrez fouuent aduenir que le Pantais laiflera l’oifleau 
par l’cfpace de fix ou fept iours,& puis le reprendra plus fort que dculr: 
aucunesfois le lafehe Sc intermet de mois en mois, ou de trois en trois 
mois : de maniéré qu’il le portera quelquesfois tout vn an. Vous pour- 
rez appcrceuoir de cç mal, lorsque verrez l’oifeau pantaifant mou- 
uoirl.es reins piuftoft& plus fort que les cfpaulcs : ou au contraire aux 
autres efpeccs de Pantais , l’oifeau remue pluAolf Sc plus fort les efpau- 
les que les reins. Encores en aurez- vous plus certain indice, quand 
vous verrez 1e Pantais, lafeher par intermilfion huit ou.dix ioursvoltre 
oifeau,& puis apres le reprendre. Et s'il aduenoit qu’il en mouruft,fai- 
tes leouurir :& vous trouucrcz comme vnc glande au deflus de fes roi- 
gnons ou eftrenes. Pour remede à ce mal , enfeigne maiftre Aimé Caf- 
fian celle rcccpte. Prenez, dit-il racines d’afparges, racines de câpres, 
racines de fenoil , racines de perfil , & racines d’ache , &c les laites tou- 
tes bouillir enfcmblc dedans vn pot neuf, tant que l’eau, en laquelle 
elles auront bouilly vienne des trois parts aux deux. Prenez aufsi 
vnetuillc qui foit vieille (car tant plus fera vielle, mieqxvaudra) Sc en 
faites poudre bien fubtile. Puis quâd voudrez paillrc voftre oifcau,aicz 
toufiours frefehe Sc bonnechair, Sc non de bœuf: Sc la feidlcs tremper 
en l’eau, en laquelle auront cuit lefditcs racines, dedans vnc efcucllc, 
enuiron vn quart d’heure deuant que le paillrc : mais donnez vous gar- 
de que voftre eau où vous tremperez voftre chair, foit toufiours net- 
tement gardee. Et quand vous aurez le matin donné à voftre oifeau 
malade fa chair trempé e en ladite eau : donn cz luy au foir fa chair pou- 
drée de ladite poudre, changeant ainfidc fois à autre: mais le paillant 




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DE LA FAVCONNERIE. 32 

ne luy donnez que demie gorge pafois , & autre fois quand le verrez 
en appétit , doenez luy tant de chair qu’il en voudra ni eanger ,& pren- 
dre. - Continuant celle médecine par huiâou ncufiours,ouplusfi 
voyez que befoin foit, vous en relentirez quelque amendement. T ou- 
tesibis fi celle maladie cftoittrop enracinée, &l’oifcau l’auoit portée 
longuemétàbien grade peine en pourroit-il guérir: tant cil qu’y ob- 
uiant & pouruoyant diligemment du commencement plulîcurs Fau- 
conniers & G entils-hommes ont trouué & expérimenté grand loula- 
gement de la médecine delTufditc. Maillrc Cafiian a ènlcigné encor 
vn autre moyen dcguarirl’oifcau de ce mal: lequel ellfouuerain&bié 
approuué, combien qu’il fcmblc dangereux&difficilc.Si vollrc oifeau, 
dit-il a porté cclluy mal de pantais lîx ou ncufmois , ou vn an , & vous 
le voulez guarir , ten ez-lc hault& en alTcz bon poin&,& fil cil pollîble 
qu’il foittoufîours bien net dedans le corps. Si le prendrez tout dou- 
cement & le mettez en maillolet , puis fera ouuert, ainlî que l’on ouure 
vn quoc , quand on le veut chapponner. Et quand aurez faiél celle 
ouuerturc , vous tournerez tout doucement les boyaux de l’oifeau , tât 
que luy puilfiez voir l’cfchine à l’endroit des reins. Lors regardant en 
haut, vous voirrez comme vne petite^clsic qui commencera à durcir 
& fera aufsi gtofle qu’vne febue. Aucunes-fois vous y en trouuerez 
deux, pcndansàvn petit filet: cfquellcs entre aufsi par fois quelque 
chancre, &ont la forme d’vive glâde. Et quand vous les aurez chômes 
de l’oeil, prenez quelques petites pinfettes, &lcs tirez dehors , en for- 
te qu’il n’y demeure rien: puis foit recoufuelouuerture defildefoye 
rouge ou blanche, ou au defaut de ces deux de quelque autre couleur. 
Mais quand la recoudrez dônez vous bien garde d’atteindre ou pren- 
drelcs boyaux de l’oifeau : lequel vous mettrez puis apres fus vn coufi- 
fin en quelque lieu obfcur&haut, qui ne foit point rheumatique: puis 
lepaillrcz de bon paft vif taillé bien menu : qui luy fera cncorcs plus 
grand bien , fi le voulez arroufer de la bonne huile d’amendes douces. 
Toutesfois fi vous cognoifsicz qu’il feill quelque difficulté d’en man- 
ger à caufe d c l’huile,il fe faudroit abftenir de l’arroufer pour celle fois. 
Et dit ledit maillrc AiméCafsian,qu’iI en a ouuert plulîcurs en fon tëps 
delà Façon cy delïus rccircc, qui ont rccouucr leur fanté. Mais doit 
ellre aduifé le Fauconnier qu’il vaudra m ; cux faire telle ouuerture au 
dccours de la Lune qu’en fon croilïant combien que de ce maillrc 
Michelin au liurc du Prince n’ait fait aucune mention. 



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LIVRE T R OIS IË S ME 



D u mal de mtrfondure, qus dduient À t oifeau par quelque décident: 
désignés tT cdujes dudtél mal cr des remtdts 
propres pour legudrn. 

Chapitre xm. 

Arfois les Faucons fe morfondent à l’occafion des 
trop grottes gorges qu’on leur donne:fpcciaIement 
quand ils font mouillez : car ils ne pcuucnt palier 
ny enduire leur gorge, à caufc du froid qui les ref- 
traint: &nclapouuansbien cuire & digérer, force 
cft que cllcfeconuertiflc en flegmes & autres grof- 
fes humeurs , qui font perdre à l’oifeau l’appctit du 
paft,& puis apres vient à mourir, comme ditleliure 
du Prince. Or vous pourrez vous appcrceuoir de cette morfondure, 
lors qu’apres auoir fur le vefprq baillé à voftrc oifeau grotte gorge, vous 
verrez le lendemain matin qu’il aura perdu l’ap petit du part, à caufc 
qu’il fera refroidy & lent plus que de couftume. Pour remedeà cette 
maladie, dit maiftre Molopin pliure du Prince, qu’ettant l’oifcau ainfi 
morfondu & dégoutté, il ne doibt cftrc pu de tout le iour que commcn- 
ccrcz à vous en aduifcr:ains doit-on feulement mettre de l'eau deuant 
luy :& s’il en veut boire ou s*y baigner, le laitter faire àfon defirrpuis 
luy iettervn pigeon vifdeuantluy :& s’il le prend & tué, luy en laitter 
boire le fang tant qu’il voudra, puis apres ne luy en donner à manger li- 
non vnc euifle pour le plus: apres cela le mettre repofer en lieu chaud & 
fcc, pourucu qu’il y aittouflours de l’eau deuant luy, & fc bien garder 
de luy donner grotte gorge. Mais fera bon de luy bailler par l’elpaccdc 
uatreou cinq iours, cinq ou flxclouds de girofle enueloppez en peu 
ecotton. 




pu mdl vulgairement appelle le mal fuht*l } de Jes edufes (y /ignés, 

$/ des remettes propres pour le gudrir. 

Chapitre xiiiï. 

Vcuncsfois font les oifeaux vexez d’vne maladie, que les 
Fauconniers ont nommée , le mal fubtil : ou pourcequ’elle 
rend l’oifeau maigre , délié & fubtil , ou pourcc que protn- 
; ptement& fubtilcment il patte & efmeutitt tout ce qu’on 
luy baille. Et de ce mal fe perdent pluficurs oifeaux à faute de s’en don- 
ner 




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DE LA FAVCONNERIE. 33 

Ber garde de bonn c h cure. Or le pourrez vous defcouurir Sf^ppcrcc- 
uoir à ce que verrez, que quâd vous luy aurez le matin doAné quelque 
grolle gorge, il l’aura incontinent paffee. Et fi vous luy en donnez puis 
apres vnc autre pareille à midy, il la paffera encore plus legerement. Et 
filuy en donnez encore vne tierce au vefpre, elle fera aufsitoft paflcc. 
Qui pis eft, tant plus il mangera, plus il deuiendra maigre: Cernai ad- 
uient couftumicrcment de ce, que quâd vous voyez voftreoifeau fort 
maigre, vous efforcez de bien toft le remettre fus, & pour y cuider par- 
ucnir, vous luy donnez de tropgroflcs gorges de pigeons, ou autres 
bonnes chairs, penfans par ce moyen le remettre & rendre gras en peu 
deiours. Maisilenaduicnttoutau toutcontrairc , parce qu’ayant i’e- 
ftomachgreué & offenfé de fi groffes gorges, ilnclespcutnaturcllc- 
ment digererrpourcc qu’ilalefoye altéré, duquella chaleur tempercc 
eft caufe de toute bonne digeftion naturelle. Vous pourrez donc iuger 
l’oifeau affligé de ce mal, quand le verrez tel que cy deffus a efté récité: 
& au furplus fort affamé, & efmutiflant beaucoup plus fouuent, & en 
plus grande quantité que de couftumc. Maifirc Molopin.au liurcdu 
Prince, ditquepour promptement 6c feurement remédier à ce mal, 
fàutprcndre le cœur d’vn mouton, & le laifler tout vne nuiét tremper 
dedâs du laiâ d’afnefTc,ou de cheurc, apres toutesfois qu’on l’aiuranfis 
en morceaux allez petits , car il en trempera mieux. Et le lédemàin ma- 
tin en donnera manger le quart à vofire oifeau : vn peu apres midy au- 
tant, & au Vefpre le deihourant , & luy faire cependant prendre 6c auaN 
lerlc plus que vous pourrez dudit laiét: luy continuât ccfte forme de 
viureparl’efpacedecinqoufixiours, SC iufqucs à ce que verrez qu’il 
commencera à faire fes cfmuteSplus naturelles. Et apres ccqucl’àu- 
rez veu plus naturellement efmutir , vous le paifirez peu à peu ôc aflez 
raifonnàblement de quelque bon paft, dont h chair feraarrofee de 
quelque bonne huile d’amédes douces, & ce par trois ou quatre, iours, 
pendantlefqucls il ne fera pu que deuxfois le iour. Mais quand verrez 
qu'il commencera à amender, croiffez luy fon paft peu à peu, afin qu'il 
puiflëengràifFer ôfreuehir-enfon premier eftat. Et luy continuez touf- 
iour$le laiift, ainfiqucn’àgùeresacfté cnicigné. Car le iaiâd’afnefTe 
& de chcur.c eft fort propre à eefte maladie: &, comme difent aucuns, 
à toutes autres maladies d’oifeaux. Maiftrc Aimé Caffiâ nous enfeigne 
cncOrvÀcàùtre rcccptepOur gdark'Gcftui mal fubtil.Prcnez,diNil,vnc 
tortuë de garrigues : c’eft à dire, què celle^qui viucnt en terre én lieux 
fecs, & qui n’entrent point cnf’eau ï 6c apres que vous en aurez, fepare 



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V LIVRE TR OI SIE SME 
la chair d’auec les efcaillcs , mettcz-la tremper en lai<ftd r afneflc , ou de 
chcurc, ou*de femme au defaut des autres: & enpaifiez voftrc oifeati, 
peu au premier part, plus au fécond, encore plus au tiers, en atigmêtant 
ainfi de peu à peu iufqucs à fix ou fept iours. Puis apres paillez-lede 
cœur de mouton trempé dedans le laid fufdit , comme cy deflusa efté 
monftréjluy en augmentant ainfi le paftde peu à peu , iufqucs à ce qu’il 
foitbienguary. Et ne le tenez en lieu rheumatiquc,mais en Hyuercn 
lieu chaud, & en Efté en lieu frais, & toufiours cnchapperonné. Conti- 
nuant de lç traiter de ccfte façon, tenez-vous feur qu’il guarira. 

Autres remèdes propres pour roijetu qui n'enduit , <CT nr peut pajfer fis gorge; 

Ch a p. xv. 




Lors que verrez voftrc oifeàu dégoufté,&: ne pouvant en> 
duirc ou pafl'cr fa gorge,, donnez -lu y petit part, mais qu’il 
foitderats, ou de fouris,mefme de grands rats tcar ilsfoat 
?bien plus fubftantieux que les petits t & ne luy en donnez 
que demie gorge, car il la digérera mieux, &c plus-naturellement. Au- 
tresfoisfbitpudc.chair.de ponlaille, ou debon. mouton , trempée en 
laid d’afnefte,oudc cheurc, ou deferome, ainfi que cy deflus à cftédk, 
& ne luy en don nez que le quartde fa gorge. Mais quand vous le vou- 
drez paiftre de vif, baignez luy £a chair en fang, & cclà luy fera fort 
grand bien.Cominuan t ce trajdlqmét par quelques ipurs, vous remet- 
trez fus voftre oifeau. Maiftte Michelin dit., que quand vn void vn di- 
feauqui ne peut enduire ne pafter fa gorge, c’cft figne qu’il eft reffoidy 
dedans le corps, & lui manque la chaleur naturellcXt que pour y don- 
ner remede,faut prendre vin blanc bien fubtil,qui foie chauffé tiède, & 
dedansiccluy tremper lac b aie dont on veut paiftre l'oifeau, toutesfbis 
luy donner peu à mangcr,deux fois leiowr feulement , & augméterpe- 
tità petitàmefurc que l’on y cognpiftta amendement. Mais aufîî fera 
bon luy changer fouuen t fon paft,&dcchairs dcbôfuc, & de legere di- 
geftion. Ce traitement deura cftrc çotiqué iufqucs à ce qu’on le voye 
remis fus : en luy donnant d'abondant tous les foirs cinqou fix doux 
de girofle, enuelopp'cz dans vn peu de cotton r pource qu’ils luy c f- 
chaufferon t la tcft e & to üt le corps, & par ce m oy en luy feront vn grâ- 
diffimebien , & plus encore fil c cotto çftoit trempé en vnpeu.de bon 
vin blané vieil. Apcunesfbisaduicnjtquel’oifeau ne peut enauirenere- 
ietter fa chair, pource qu’on luy aura donné trop grofle gorge , la quel- 



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DE LA FAVCONNERIE. 34 

lcil n’aura peu digérer : Or pource que feftant cfgaré au ecqu es Ta pr$y p . 
il fcftra(cftant affamé) pu ugloutcment qu’il n’aura puis apres peu 
enduire ne reietter fa gorge. A ccftc caufe tout Fauconnier doibt 
cftrc diferet, & bien fe garder de donner à fon oifeau trop groffe gor- 
gc.Pour y remédier , dit maiftre Aimé Calfian , qu’il faut mettre eau 
fraifehe dedans vnvaiffeau net, ôdapoferdeuant l’oifcau , & fil luy 
prend enuie d’en boire, l’en biffer boire à fon plaifir. Puis prendre lard 
deporc du plus gros,& qui ne foit point rance ,1e gros d’vnc febue , de 
la poudre de poiureles deux parts moins que de lard, cendre, la tierce 
partie moins auecqucs vn petit de fcl, & le tout bien battre & mefler 
enfcmbîe,& en faire vne pillulc de la grofteur d’vnc mpyenne febue , la 
luymettreaubcc,&tantfairequ'illamettcbas : puis foitpbféau folcil 
ou au feu, & toft apres y cognoiftrcz amendement, & qu’il enduira fa 
gorge. Mais au (ïï gardez que l’oifeau auquel vous baillerez ccftc pillule 
ne foit trop maigre:car à peine la pourroit-il fupportcr.Maiftrc Molo- 

{ >in enfeigne encorevn autre rcmedefaifantmcfme cffcél. Prenez dit il, 
’oifeau doucement & dextrement, & luy fendez la gorge , puis luy en 
tirez gracieufement la chair dehors:Et apres que Taurez efluyee d’vn 
peudefotton mouillé cnvin,rccoufcz-la de fil defoye vermeil , puis 
foignpk de graiffe de gelinc: & tâtoft apres paiffez-lc de quelque cuiffe 
degéline trempée dedans le fang,& la luy taillez en petits morceaux: 

Par ccmoy en vous pourrez fauuer voftre oifeau. Encores ont enfeigne 
ces bons maiftrcsvn autre remede: Quicft,quc quand voudrez faire 
rejetterez rendre la gorge à voftre oifeau,vous faudra prendre poudre 
de poiurc,8c la mettre en peu de vinaigrc:puis en frotter le palais de vo 
ftre oifeau par le hautauecques le bout du doigt, & toft apres la) mettra 
hors.Si vous voulez vous luy en pourrez bien mettre auffi deux ou . 
trois gouttes aux pertuis des narilles , car cncoresplus toft il la mettra 
hors. Mais fi vous voyez qu’il l’ait mis hors, &ncanttnoins quclcpoi- 
ure luy face trop de mahlaucz luy d’eau frcfchela bouche, le palais , ÔC 
les narilles, afin de les luy nettoyer. Sineluy voulez foire vfer de celle 
poiurade, vous luy pourrez mettre du poil de la queue de chcual de- 
danslcs narilles: & fil remet par ce moyen , ne fera befoing luifairc au- 
tre chofe. 



Autres remies pur guérir l’tifeéu qui remtfé cliéir ,0* ne U feut enduire . 
Chap. XVI. 

Iij 



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LIVRE TROISIESMÈ 
Duicnt par fois, que l’oifeau, quand il a cRé pu, ne peuttenir 
fagorge, ainsincontinent la rejette, & en procède l’occa- 
lion de ce qu’on Iepaiftde quelque grofle chair non lauee 
ou ia toute infede. Aucunefois aura l’oifeau fc defgoufte 
pont çe qu’il eft plein dcdansle corps, & pour ce nepeuttenir fa gorges 
Aceftc caufctout Fauconnier fe doit bien garder de couppcr la chair 
defonoifeaude quelque couRcau falleoumal net,& dontonaitau- 
parauant taillé aulx, porreaux, ou oignons, ou autre chofe puante:mais 
fur toutes chofesfe faut bien garder de luy donner trop grofle gorge. 
Pourobuicràcemal , lorsque verrez voflre oifeau remettre fagorge, 
ne le paiflez de tout ceiour,ains le mettez au folcil,auec vn vaifleau net 
plein d’eau nette deuant luy , &f’il en veut boire foit laiflé boire à fon 
plaifir, car cela luy fera grand bien. Etquand puis apres viendrez à le 
paiftre ne luy donnez quvn quart de gorge. Audi patfois le pourrez 
vous bien paiRrc de vif, &enlcpaiflantainfipetit à petit, il fe pourra 
remettre fus.Toutcsfois fi vous voyez qu’il né puifle encore* rctenirfa 
chair,donnezluy à manger petits rats, ou petites fouris, ou petits oife- 
lets,fi rats &fouris vous défaillent, & luy continuez ce traitementiuf- 
quësà ce qu’il foit bien guary.Etficcrcmedencvous vientà effedou 
à grc , vfer pourrez du confeildemaiRreMoIopin ,quiditauliuredu 
Prince que quand l’oifcau remet fa gorge & ne la peut retenir, faut pré- 
dre coriandc,& la mettre en poudre, bien fubtile,puis la deflrcmper en 
eau tiède, &ccRe eau faire puis apres paflèr par vn linge délié, & en la- 
ucrla chair de voRrc oifeau auâtque de l’en paifirc par l’efpacé de qua- 
tre ou cinq iours.Et fi pour cela ne guarilfoit , vous pourrez experiraé- 
rer cefic autre rcccpte qu’enfeigne maiRrc Michelin. Prenez, dit-il, 
fueillcsd!elâurier,& apres quelcs aurez bien lauecs mettez les envn 
pot neufaueedu vin blanc, & les y laiflez tant bouillir que levin reuié- 
nc à fa iu Re moitié, & puis apres refroidir auecqueslcsfueillcs:Etquâd 
ce vin fera froid ,faides cntantboircàquelqueicunepigcon, qu’ilfen 
enyure,& en meure: Apres foit pu l’oifeau de la cuifle de ce pigeon , ou 
d’âutabt que monte la cuiflc.Et filne reticnticeluy paR, ainslc rfcmer, 
laides ce qui enfuit , fuy uantlc confcil de maiRre Aymé Caflian. Prc- 
ncz,ditil, des cigales: (cigales (ont comme fauterclles ou grâdesmou- 
ches,quiàla grand chaleur de l’efléfe pofent, & chantentfur les ar- 
bres ) & lesfaides bien fecher au four ou au foleit, puis en frites poudre 
bien fubtile, de laquelle vouspoudrerez la chair de voRrc oifeau auant 
quel’cn paiRrc, & par ce moyen il guarira. 




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DE LA F AV CONNERIE. 

\Autres remedes propres pour remettre l’otfedu defgouftè, (y luj fitire 
reuenirl’df petit demtnger. Ch A P. x v 1 1 . 



35 




Ouuentcsfoisroifcaufetrouue auoir perdu l’appetit de man- 
ger, à l’occafionde ce qu'on luy aura, peut cftre, donné 
trop groffe gorge vers le vcfpre: laquelle lino peut enduire ne 
palier la nui& enfumant , pour ce qu'il eft plein e ord par do» 
dans le corps : & par ce moy.cn perd l’appctit de manger. Or dit mai- 
ftreMolopin, que quand voftrc oifeau fera defgoufté , & aura perdu 
l’appctit de manger. Il vous faut prendre de l’aloés cicotrin , luccre 
d’vnecüitte, & moüelle de bœuf, autant de l’ vn cômmed e l’autre, 
fors qu’il y ait vn peu moins d'aloës,& apres auoir bien -tout niellé cn- 
femble , en faire vne pillule de la grolfcur d’vne febue , & là donner le 
matin à l'oifeau : puis le tenir au feu ou au folcil , tant qu’il ait vomy & 
reietté toutes les colles & fupcrflùitcz qu’il a dedans le corp$, & ne foie 
pu iufques à midy ,luy côtânuant celle médecine & traittem et pat trois 
ou quatre iours , vous luy verrez to II apres récouuttr entièrement fon 
bon appetit.il y a encores vn autre bon remedè quenfèignc maiftrcMi 
chelinpour donner guarifon à ceftuy mal. Prenez dit-il,pillnles cornu- 
nes(c’cft à dire, de telles quel’onordonne&donnccômunénicnt aux 
personnes malades pour purger le corps) &cii donnczlc matin deux à 
voftrc oifeau : puisl’ayantmisau feuouaufolcilaueclechapperonen 
telle, laiiTez le vomir tant qu’il voudra. $i dit le liurc du Prince que les 
pilles fufdires font bonnes à donner à tousFauconsau commencemét 
du mois de Septembre. Pouccc que filspnt filandres, ou autre mal 
dedans le corps, ils en font par ce moyen bien purgez & nettoyez. 
Mais pour reuenir à noftre propos , apres que par trois ou quatre iours 
vous aurez fai <51 à Voftrc oifcâu defgoufté vfer defditcs pillules , fi pour 
ce l'appetit ne luy eftoit rcuenu, poudtez lüÿaux troft ou quatre iours 
«enfuiuans fa chair de limurcs d e fer , & l'appétit luy rcuiehdta. Dit ou- 
trernaiftre Aimé Cafsian, file Faucon de fortune a perdu foh bon ap- 
pétit, luy foit baillé vn Pigeon , lequel on luy laificta tuer & boire le 
fcngà fon pladlir :mais apres ce on ne luy eii donnera à manger qu’vnc 
. cuiue oula valcurd’vne cuiflV. £t fil hevdulpitïircr,luyfàudra tailler 
en petits morceaux, &l’arrouferdc quelque bonne huillc d’amendes 
douces ou d’oliues, ou la poudre de fuccre , & luy continuerainlipcu 
àpeu tant qu’il ait rccouuré fon bon appétit. 

: ; r I iij 



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LIVRE TROISIESME 

Autre remeit pour remettre fus vn oife*u, qudndilejltrtp mnigre. 

C H A P. XV II I. 

; Nfcignehe bonmaiftre Aimé Cafiian , quand voûrcoifeau 
j eftpat trop defcharbé , fi le voulez remettre en graille, paif- 

J fez-le de bonnes viandes , f pecialcmen t de rats 6c de fouris , fi 

en pouuez tccouurcr. Carils font bons: & de léger paft, comme aulfi 
font les petits oifillons': mais ne luy en donnez que demie ou moindre 
gorge. La poulailiecftbonncdcfa nature, toutefois elle n’engraifie 
pas taritcomme la chair demoucon. Le ttaittant de telles viandes pis 
titàpetit, Vouslcverrezreprcndre chair, & fc mettre en graille. Le 
mcfmcmaiftrc Calsian enfeigne encor vn autre remede pourmefine 
cffeijk.Prcnez dit-il, vn pot neuf, & mettez del'eau dedansque vous fe- 
rez boüillir aufeu.Dcidansceftc eauboüillante mettez deux cuillerées 
d’huille d’oliucs & quatre, cuillerées de beurre irais, & faites le tout 
bien boüillir cnfcAble. Puis prenez chair de porefrais, de laquelle 
bien lauee & trépee en l’eau dclfufditc vous ferez paiftre voftre oifeau. 
Et fi pouuez recouurcr des limas qui fc trou uct* en l’eau courant, luy 
en foit donné au matin. Car ils le purgeront d.eÿ grolfcs humeurs qy’Ü 
aura dedans le corps,& luy donneront fubftance. 

Autres remedes ptur vn oifedu qusejl dlentj & ftrejfeux, nd volonté de voiler. 

• * ‘ . . .■ i 

. Chat, xix. • 1 




I vn Faucon ou autre oifeau eft remis 8e parelfeux , & ne voile 
point de bon hait) dit maiftre Aimé Cafsian , qu’il doiteftre 
recogncu &rcuHi té parles maiftres Fauconniers , &puispar 
eux traitté 8e médecine comme il appartient. C’cft à fçauoir 
en le baignant &luy mettant l'eau deuant luy: 6e fil eft haut Se ord, 
luy foit la chair bien lauee: & faire la médecine deuant ditte, de lard, 
moüelle de bœuf& fuccrc , 6c fi Toifcau eftoit dehaitté de voiler à cau- 
fc de quelque accident de maladie, il ÿ faudra pouruoir par les remè- 
des propres à chacune dcfditcs maladies, félon ce qui en aeftécydéÇ- 
fus particulièrement enfeigné. 

FIN DE CE TkOlSIESME LIVRE. 



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Liure Quatriefme. 



Chapito I. 




O v s aucz cy deuantpeu entendre les remèdes pro- 
pres pour les maladies qui viennent dedâs les corps 
des.oifeaux r & cy apres vous pourrez apprendre- les 
caufcs, lignes & remèdes des maladies qui aduien- 
nent aux Faucons par dehors les corps :& partant fc 
’dcfcouurcnt fit voyent à l’œil, Te touchent fit ma- 
nient de la main, fit confcqucmment'ûtat plus aifccs 
à cognoiftre fit à guarir, comme celles qu’on voidqaiftre, croiftre, 
moindrîr, empirer , ou amender à veuë d’œil : fit deiquçlles au furplus 
les lignes & caufcs font plus certains, & moins fccrctSy comme aulsi 
font les remèdes. Et ncantmoins telles maladies fontaiitaat ou plus de 
nuifance ^foifeau,& autant ou plus luy eriipjcfch en tics avions fit allc- 
grefles, comme ccflcsqui luy occupcnt& Vexent les principales par- 
ties intérieures du corps 'fit delà telle, èt dont a elle parlé bien au long 
aux trois liurcs precedents. A icelles donc le Fauconnier doit prendre 
garde d’aulsi près, comme à toutes les precedentes, & eftrc diligenta 
y pouruoir fit rcmediçr promptemét : d’autant que ces mots extérieurs 
defqoels nous entendons dilcourir en ce quaftifclmcliure, outre ce 
qu’ils donnent peine &^raqd trauaij à l’oifeau, encore luy rendent-ils 
le corps plus laid fit difforme , fit d’autant plus mal agréable aux yeux 
de tous ccuxqui teva^nc/oient Fauconniers ou alqrc 



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DumdjffeUcU ftjfenejpU. vient duxâijles tyqtiewU desoife<tux,(?'(UJès tfycttu 
' Ch AP. II. 

.... .. J. J c . . . . 

E plasjcemauin âî dangcrcaxxïs tous ces maux, exté- 
rieurs qui viennent horsdu corps des oifeaux , cft celuy 
que vulgaircmét tous Fauconniers appellent la teigne. Or 
__ pouren auoirplus certaine cognoiflàncc cft befoing d’en- 
„ tendre qu’il y a trois efpeccs de teigne: de chacune defquelles efpeccs 
nous ferons vn particulier trai&é. Donc la première cfpcce de tei- 
gnes cft, quand les grofles & grand es pennes des aides & queues des 
oifeaux leur cheent & tombent. La fécondé cfpcce cft, quand la teigne 

mange 




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DE LA FAVCONNERIE. 37 

mangé & ronge lefdites grandes pennes toutau long du tuyau , de tel- 
le façon que par laps detemps ricnn’y demeure. Latierce efpeee cft, 
quand lefdites grandes pennes fe fendent tout au long de la verge, & 
par ce moyen fe corrompent, 1 & empefchent l'oifeau de bien voler. De 
toutes ces trois efpeces côbien que le nom foit vn, n eantmoins les eau- 

fcs,&lc$ figncs,& femblablcment les remèdes font diuers le differens. 

/ 

De U première efpeee de U teigne^ & défis C4»fis,fignes , remedes. 

Ch ap. iii. 

Ous vousauonsditau chapitre precedent, que la première 
efpeee de la taigne cft, quand les plus grolTcs le grandes pé- 
nés des aifles & queue des oifeaux leur tombent & chccnt. 
Siditlebonmaiftrc Aimé Caflian, que plusieurs bons oi- 
feaux il a veu fe perdre de ce mal au defaut d’y donner vn 
prôpt remede. Et qui leur procedeà l’occafion delà chaleur du foye, 
&|autrefois à caufede quelque exccflîue ardeur le intemperature de 
toutlc corps. Et de ce font ligne les veflies que lonappcrçoit deflus les 
aifles ôcqueües dénuées de plumes. Ccftuy mal cft contagieux, le fc 
doit bien garderie Fauconnier d’approcher autre oifeau , ou le percher 
près de ccluy qui en fera entaché. Mefmes dit iceluy maiftre Caflian, 
qu’il fe faut aufsi bien garder de donnera manger àautreoifeau deflus 
legantduFauconquiauralataignc. L’on fepeut bien appcrceuoir de 
cernai, quâd on void l’oifeau fouuent toucher du bec deflus les tuyaux 
des grollcs pcnhcs de fes aifles & de fa qucüc, comme s’efforçant de les 
iàirechoir. De fait quand vous luy verrez faire celle contenance, foit 
vifité: le vous le trouuercz vcxédela taigne. Pour obuier à cernai faut 
(ceditmaiftrcCafsian) prend re l’oifeau, &aduifcr aux endroits dont 
luy feront tombées les plumes : le là voustrouucrcz vne ou plusieurs 
Vcfsies,quî vous feront certain indice qu’il efl malade delà taien c. Lors 
frites Vne petite brochette «Tvn bois appellé Sapin, qui cft de nibftance 
gtafle, le vifqueufe: le n'eft point befoin de la faire aiguë par vnbout 
plus que par l’autre, pouf ce qu’il ne faut pas aufsi quc’llc entre ou ifle en 
naalaife le comme à force, ains doucement Sdcgcremcnt. Et fl vous 
ne pouuez rccouurcr dudi&bois , prenez yn grain d’orge, le luy.çoup- 
pczlapointe,puis l’oignez d’vn peu de thériaque, ou d’huile d’oîiucs: le 
^mettez dedans le pertuis d’où fera tombée la penne, de telle manière 




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LIVRE QVATRIESME 

qu’il en forte vn petit bourau dehors, afin que ledit pertuis né s’eftoup 
pc ou ferme, puis apres foitprinfe vne lancette, ou vn trancheplumc, 
& luy en percez ladite velfie ou vefsies , tant qu’en faciez faillir vne eau 
roufie qui fera dedans. Apres prenez aloes eicotrin mis en poudrc,& du 
fiel debœuf,& mettez l’vn Se l’autre dedans vne efcucllc, fit les battez Se 
méfiez tres-bien cnfemble , & de ccft onguent oignez cefte vefsic per* 
cec tout à l’entour : mais donnez vous bien garde qu’il n’en entre rien 
dedans ledit pertuis de la penne : car il en pourroitaduenirgrandmalà 
l’oifeau. Apres cela fait, prenez lentilles des plus roufles que pourrez 
recouurcr , Se limures de fer moins la moitié que de lentilles , Si apres 
que les aurez bien méfiées Se battues enfcmbleauecques du miel , faites 
en pillules de la grofleur d’vn poix,& en donnez à voftrc oifeau tous les 
matins deux ou trois, puis le mettez au feu ou au folcil: & le paifiez apres 
midy de poullaille ou defraouton de allez bonne gorge, Et fi vers lefoir 
vous voulez donner dcfdi&cs pilullcs à voftrc oifeau , faire le pourrez. 
Mais vous fouuienne de tremper fa chair dedans lai&d’afneflc, ou de 
cheure , ou de femme, comme deflus aefté dit : car cela luy fera grand 
bien:& aufsi de fouucnt vifitcrlcs iarfures defdites vefsies pcrcecs,pour 
les oindre dercchefdudit onguent, fi befoin fera. Luy continuant tout 
cetraittcmentpar cinq ou fixiours, vous verrez qu’ilfcguariradcladi- 
tc taigne. 



DeU fécondé efpece de taigne, défis cattfes 0* pgnes,çr des. 
remedes propres pur Uguarir. 

Chapitre un. 




| A fécondé cfpece de la taigne , comme a cfté cy dcfiùs enfei- 
,gné, prend aufsi és grandes pennes des aifles & qucuédcs 
f oifeaux,& les ronge & mange tout du long, de manière que 

E fi on n’y pouruoit de bône heure, à la fin ifn’y demeure rien» 

Et ontlailTé par eferit les mefmcs Fauconniers deflbfdits , que çcmal 
aduientaux Faucons par la négligence de ceuxquienont la charge Si 
la garde : c’eft à fçauoir, à faute de les baigner, & curer en temps & lieu, 
mefmcmcnt de les tenir en lieu net,ains pourlèsauoif tenus en lieu ord, 
plein de poudre, ou de fumee. Et telles ordures leur engendrent vn Hu- 
meur ou excrçmcnt aigre & agu, qui les ronge & mange ainfi tout le Idg 
des grofles plumes desaifles & de laqucuë.A cefte caufeadmonncftcnc 
cxprcfTeracntï* diligemment lcfditsmaiftrcs, tous Gentils-hommes Se 



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DE LA FAVCONNERIE. 38 

Fauconniers, deiamaisnctenirleursoifeaux en lieu ord, mais au plus 
nct & bonnette que pofsible leur fera. Ce mal cncorcs peut aduenir aux 
Faucons pour dire nourris de mauuaifes chairs, ordes& puantes : qui 
font caufes de les charger de poux &taignes, qui leur mangent &gaftéc 
le pennage. Pourremedeà cemal,cnfeignentlcsmaiftresfufnommez 
lamedccine qui enfuit. Prenez, ce difent-ils , cendre de ferment de vi- 
gne, & en faites lcfsiuc la plus forte que vous pourrez, de laquelle vous 
lauerez voftrc oifeau vncfoislciour ,& le laitières tresbien refluicr : a- 
pres ce prendrez bon miel de moufches,& en oindrez toutes les pennes 
entachées de ce mal. Encores apres vous faudra prendre fangde dra- 
gon, & alun de glas, & de ces deux battus enfemble faire poudre bien 
fubtile , dont vous poudrerez puis apres tous les tuyaux,& pennes def* 
fufditcs : & par ce moyen voftrc oifeau guarira. 

Maiftrc Aimé Cafsian dit que pour obuier à ce mal , il s’eft fouuent 
bien trouué de la recepte qui enfuit. Prencz,dit*il, vnc taulpe,de celles 

2 ui fouillent aux prcz,& la mettez dedans vn pot de terre tou t neuf qui 
>itbicn eftouppé & bien lutté, & puis mis au feu tout vn iour : & en a- 
yant retiré la taulpe, en ferez poudre bien fubtile,de laquelle vous pou- 
drerez les groftes pennes & leurs tuyaux entachez & gaftez de taigne, 
apres les auoir tresbien lauczde la lefsiue de ferment par la forme cy 
deuant dite : & par ainfi voftrc oifeau fc guarira. 

DeUtierceefyece àet digne, ie ftt edufes 0'fignts > &‘Àtt 
remtdes propres pour ld gudrir. 

C H A P. V. 

A tierce efpecede talgne,dont nous auons cy def* 
fus parlé, eft quand l’humeur peccant neronge pas 
la penne de l’oifeau : mais la fait fendre de long en 
long de la verge. Cernai aduient, ce dientlefdits 
maiftres, de ce que les oifeaux ne font pas tenus 
nettement, ne curez, baignez, pus, fi&gouuernez 
comme ils doibuent: Dont feconcree ccft humeur 
vicieux qui leur fait ainfi fendre & rompre les pen- 
nes. Pour remedeà ceftuymal, enfeigne maiftrc Molopin au lîuroij^s 
Frince,la médecine qui cnfuit.Prcnez, dit-il, vne canne vcrde,&Iafcn- 
deztoutdulong : puis la raclez par dedans, &ilen fortira ius ou fuc, , 

K ij 




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LIVRE QVATRÏESME 

duquel ius ou fuc,vou$ baignerez & mouillerez les pennes fendues de 
voftre oifeau tout le long des fentes, & par ce moy en elles fc reprcndrôt 
& rclerr eront tout ainfi qu’elles cftoicnt au parauant ladite taignc. Et s’il 
tornboit d'auenture puis apres quclquVnc defdites pennes, foit mife de- 
dans le pertuis du tuyau , la tente du bois de Sapin , ou le grain d’orge, 
ainfi que cy delfus a cfté enfeigné : & ce faifant vous verrez que voftre 
oifeau mettra la plume plus droitte. 

Si vn oifeau d FdiJTe rompue for quelque décident , quels moyens ùl fdut tenir 
four U Luy remettre, O ' léguant. 

C H A P. VI- 



« ’Tl aduientpar quelque accident que voftre oifeau aitl’aiffe 
rompue, vous vferesde ce rcmede,qu’cnfeignemaiftreMo- 
lopinau liuredu Prince. Premièrement faut que l’aide rom- 
pue foit bien remife & rejointe à fon droit point : & puis que 
l'onguent, dont la compofition fera cy apres cnfcignec,luy foit mis en 
cataplafm c fus l’endroit de la rupture. Et apres luy auoir bien dextremét 
appliqué ledit cataplaûrfc deflus la rupture , luy remettre & difpofef 
bien doue emet les deux aides croidecs delfus le dos,en la mcfme forme 



qu’il a de couftume de les tenir en pleine fanté. Puis l’emmailloter d’vne 
bônebande,de façon qu’il ne puifle remuer les aides en maniéré que ce 
foit.La recepte ou compofition dudit onguent cft telle qu’il enfuit.Soit 
pris lang de dragon, terre d’Armenic appcllee vulgairement boliarme* 
nie, gomme Arabique,enccns blanc,momie,maftic, aloes cieotrin, au- 
tant de l’vn comme de l’autre, farine bien dediec autant que befoin fe- 
ra :foy en t toutes ces chofes deftrempees en blanc d-oeufs , & fut on- 
guent : lequel fera puis apres appliqué en cataplafmc en la maniéré déf- 
fufditc. Lequel premier cataplafmc ne fera remué ne changé de cinq ou 
fixiours apres lcditprcmicr appareil, & quand ony remettra autre ca- 
rapladne ,fe faudra bien fongneufement donner garde que l’aide rom- 
pue ncfoit dcfmcutcny esbranlee en maniéré que ce foit. Carpourpc- 
tdt qu’on la defmeuue ou dedoche toutee qu’au parauant on y pourrait 
auoir fait, ferait perdu Stgafté :êi l’oifeau en grand danger de demeurer 
pareillement perdu 6c affolé à iatnais (ans cfperance de falut. Orlcfàu- 
dra-il traiter & m edicamenter en la maniéré deffufdiâe par l’cfpacc da 
douze ou quinzeioucs : & pendant iceux le tenir & faire repofer fur vn- 



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DE LA FAVCONNERIE.^ j, 

coufsin bien mol, afin qu’il y demeure plus à l’aife & à Ton repos, au paft 
luy fcudraaufsi tailler la chair à petits morceaux, & luy en donner allés 
bonne gorge: car il n’aura point méllier d’eftre tenuny bas ny maigre 
pour pluftoft recouurcr fa gûarifon. 

Si lieijeauneftujfientbienfes aijlies, quelle en eflUi4ufe,çr 
quels fint les mtjenssl'j remeiier. 

CH AP. VII- 

Vandhoifcau ncfouftientbicn fe$ aides fc’eft pource 
qu’eftant mis fur le poing ou fur la p,eréhc } il s’eft ttop 
afprement débattu, fc débattant ceft efehauffé & puis 
refroidy ce refroidilTcment luy a fait afèntir 6 t pen- 

drclcs aiflcsîPourrcmedicrh cemal,ditmaiftre Aimé 
Carsian,qu’il faut prendre vn potdetcrrctoutncuf, C£ 
l’emplir de fort bon vin :puis mettre dedansledit vin,faulge,mentc, & 
pouliot, autant de l’vn que dcl’autre,& âpre» auoir mislcdit pot près 
du feu, fautffairclç tout bien bouillir cnfcmble.it quand ils auront bien; 
bouilly, tirczle pot hors du feu , & lemcttez furies charbons & cendre 
chaud , bien couuert & eftouppé de drap ou linge , afin qu’il n’en puifle 
rien fortir. Apres cela faites vn pertuis alfcz grandet au milieu du drap 
ou linge dont aurez couuert voftrc pot , par lequel pertuis en puifio 
fortir la fumée. Puis mettez voftrc oifeau fur le poing, & aprcsluy auoir 
relcué les aides, le tenant droit fur ledit pertuis , laifiez-lc parfumer de 
celle fùmec&chaLeur ilïànt dudit potrfic l’y tenez fi longuement, que 
eftant bien refehauffé & parfumé d'iccllc fumee , il en foit comme bai- 
gné & en fueur. Apres ce tenez le près du feu ou en autre lieu chaud: car 
s'il venait à fe refroidir , ce feroit mal pire que le premier. Tan teft que 
luy continuant ce traitement trois fois le iotir par l’efpace de quatre 
ou cinq iours, vous y appcrccurcz gtan d amendent en t,& les verres toffc 
apres bin guary. ' 

Si tiifeau 4 Faifle dijloquee c? dèmife horsdefon lieu, quels mejens 
faut tenir ftur la remettre, <cx le guérir. 




K iij 



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LIVRE QVATRIESME 



Ch a p. vi’ii. 

ê 




Vandvodreoifcau en volant trop rudement , ou 
donnant atteinte à la proy c qu’il pourfuit , fe fera 
démis l’aifle hors de Ion lieu & fiege naturel, vous 
luy donnerez prompt & feur remede, le traittant 
delà façon qui enfuit, & qui enfeignee aeftépar 
maidre Aimé Caflian : Soit, dit-il , prins l’oifeau 
doucement, & luy foit l'aide difloquee, dextre- 
ment remife en fon lieu. Puis fur l’endroit de la 



didocature foit mis vn cataplaûne de l’onguent de fangde dragon, 
bqliarmeni,mommie,&c.ainfi compofé comme a cdémonftré cydcf- 
fus au chapitre. 6 . de ce quatriefme liurc, auquel eft parlé de l’aide rom- 
puë, puis foit emmaillotté, & laide en cede manière trois ou quatre 
iours.Au pad luy foit fa chair taillée en petits morceaux, afin qu’en ma- 
géant il ne fccontourncny efforce. 



, si hijèdudde mdl-duenture bdifleren rtmpu, t juelsremeies 
fint prepres peur luy rdctujbrer . 

i 

Ch ap. ix. 



vodreoifeau de fortune auoit laideron rompu : maîdrcMo- 
lopin au liure du Prince confcille vfer des mcfmes reccptcs,rc- 
fjglflfrfjf medes &traittcmcns,qui n’agucrcs ont edé mondrez pourre- 
mcttrc & racoudrer fon aide rompuë. Et fi befoin cd ,'cnl’vne 
& en l’autre rupture, apres auoirreioint & reuni dcxtrementle mem- 
bre rompu , le faudra lier auec petites lattes, afin de l’affermir d’auanta- 
ge : Auffi faudra-il au pad luy bailler fa chair en petits morceaux, com- 
me aux chapitres precedensa edé remondré : afin que tirant il ne fe 
contourne,&defineuueIespiecesioinâes:&aufurplusle tenir & faire 
repofer emmaillotté fur vn couflin pour les mcfmes caufes cy dcfTus dé- 
duites. 



si rpifedm d U tombe tt* cuijfe rtmpuë , quels miyens il font tenir 
pturld remettre O' gudrir. 

C H A P . X. 



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DE LA FAVCONNERIE. 40 

’I l aduenoit par quelque accident que voftre oifeau 
euftiambe ou cuifie rompue, maiftre Aymé Caflian 
donne aduis de le traitter & médicamenter en celle 
forte. Prêtai er cm en t, fi c’eft la cuifie qu’il ait rompue, 
luy faudra plumer ladi&e cuifie : & puis apres auoir 
douccjnent & dextrement reiointla rupture, y appli- 
quer vn cataplafme de l’onguent qui enfuit: Soit prin- 
fe efcorce de chefne,fechee,battuë,& mife en poudre, & auec vn peu de 
fimg de dragon,icelle poudre méfiées & deflaices en blanc d’oeufs: & de 
ceft onguent couurez le deflufdit emplafirc: lequel emplaftre ayant ap- 
pliqué fur la rupture,bandez ladite cuifie ou iambed’vne bande de lin- 
ge bien propre: mais gardez vous bien de la trop ferrer ou eftraindre: 
car cclapourroit cftre caufe de faire fecherle pied àvoftreoifeau : Or 
bien pourrez vous laifler ledit emplaftre de premier appareil cinq ou 
fix iours fans le renouucller:mais puis apres le pourrez changer de deux 
en deux, eu de trois en trois iours, iufqucs à ce que voftrc oifeau foit bie 
guary.Au paft luy faudra tailler fa chair en petits morceaux, & toufiours 
le tenir fur la perche auec le chap eron en la telle. 





Si l'eifedu efi blejftde coup, quels mtyens 0“ rtmedts fontprepres 
peur le bien trditter o'gmrir. 

Chapitre xi*. 

Ors que voftre oifeau fcrablelfé de coup , comme de ferre- 
ment, ballon, bec de Hairon, ou autre chofe fcmblable, 
maiftre Aymé Caflian a laifle par eferit le rcmede qui enfuit 
Prenez, dit-il, de l'herbe vulgairement appellce picddcco- 
lomb, autrement herbe Robert, & l’ayant pilleecnvn mor- 
tier, exprimez en leius.Puisfoitprinsl’oifeau, & fa play e vifitée :& fi 
lecoup eft grand ôc noir à 1-entour, &rneantmoins il n’y ait pas grand 
pertuis,en faudra faire l’ouuerture plus grande, ainfi que Ion verra en 
élire beloin , & dedans ladite playe mettre du ius de l’herbe fufditc, & 
defius icelle puis apres en appliquer le marc en forme de cataplafme , flç 
le bander bien mignonnement,& puis n’y toucher de vingt quatre heu- 
res. Aufli doit élire le Fauconnier aduerty d’arracher les plumes del’cn- 
tour de la play c, en tant qu’il les verra faire nuifancc & empefehement 
àl’appliquation du médicament. Or on tient que ladite herbe Robert 
a telle ver tu que la playe à laquelleclle eft appliquée en la maniéré dc£- 



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LIVRE QVATRIESME 

fuïditc n’apoftume point; qui cft vn admirable foulagemcnt pont les 
oifeaux. Toutesfois au defaut de pouuoir recouurcr de celte herbe de 
pied de eolomben fi* verdeur Sc vigueur , Sc confequcmmcntduius 
d’icelle, prcndrapcinc le Fauconnier d'en auoir de la leche & la mettre 
en poudre: Sc d’icelle poudre fc pourra aider ne plus ne moins que du 
lus : Appliquant l’yn ou. l’autre ( à Ton aifancc Sc commodité) à ja playe 
par la forme cy deflus delïcignec, apres auoir neantmoins bien nettoyé 
&laué ladite playe de vin blanc: car l’vn des grands fecrets Sc moiens 
de bien toftguarir l’oifeau blcfte,cft de luy tenir toufiours la plaie nette. 
Encore a enfeignémailtreMolopin auliuredu Prince, vn autre bon & 
feur moyen pour guarirpromptemcntle coup ou plaie du Faucon bief- 
fé. Prenez, dit- il, huile rofat, Sc graille de geline autant de l’vnc comme 
dérautre,vn peu moins d’huile violât , & la moitié moins de thereben- 
tinc, files niellez Sc fondez toutes enfemblc. Puis prenez encoresde 
l’encens blanc Sc du maltic autant de l’vn comme de l’autre , & en faites 
poudre : Et fi vous pouuez d’auantage finer de celle poudre de ladite 
lierbe Robert, mettez toutes ces trois pouldres cnfemble parmylcfdi- 
tes huiles Sc graille, Sc les remuez & battez fort enfcmble auecqucs vn 
bafton,iufquesàceque les voicz bien vnies& incorporées, & réduites 
en forme d’onguent. Etfilaplaiede l’oifeau cft grande SC fortouucrtc, 
aduifez premièrement de la recoudre bien doucement Azdextrement, 
laiftànt toutesfois au plus bas vn permis ,auquelpui(fiez appliquer & 
faire entrer vnc tente de cherpie oinétc de l’onguent deflufdit. Duquel 
ferez aulfi cataplafmc,qu’apliquerez puis apres fur ladite play c. Pancc- 
luy permis ( lequel demourera ouuert par le moyen delà tente que fou- 
uentvous y rcuouuctlercz) fc purgera peu àpculaditeplaye: & parla 
/vertueufe efficace de ccft onguent, l’oifeau rccouurcra bien toft la fan- 
té. Autre reccpre qu’a enlcigncc maiftre Michelin pourguarircoupou 
playe de Faucon : Si voftre oifeau , dit-il , a playe par Grue, ou Hairon, 
ou autre oifeau femblable,oftcz luy la plume tout à l'cnuiron delà plaie. 
Laquelle citant fi profondcqu’elle ne puifie bonnement eftre rccoufué: 
mettez dedans icelle promptement de la poudredontla compofition 
enfuit. Soit prinsfang de dragon, encens blanc, alocs cicotrin, ^na- 
ltic, autant de l’vn que de l’autre, & le toutbien battu enfcmble foir ré- 
duit en poudre bien fubtile: & de celte poudre médicamentez ladiétc 
playe ainfiqueaefté prédit parcy deuant : Puis foit ladite playe aux 
enuirons Sc par deflus oinéte d’huile rofat ou bien d’huile d'oliucs tiède 

pour 



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DE la favconnerie; , t 

pour radoucir. Mais fi la place n’cft tant profonde, quelle ne fcpuifli: 
bien coudre , foit rccoufuë : en y biffant toutesfois au plus bas endroit 

diccneynpempcrtuispourJapurger^ainfîqu’acftécydcuantrcnion- 

ftre. Puis foit pris le blanc d’Vh œuf, «r appliqué deffus la playe par for- 
me d cmplaltrc, apres toutesfois qu’elle aura efté arroufec d’huile de ro- 

fesjou d’oliucs, comme ri’aguerçs a efté dit :& que parcÜl entent fiïrla 

coufture aurez mis de la poudre fufdite : 8c encorcs mis audit pertuisia 

pctuc tente pour toufiourslctcnir ouucttîôf par ce moyen mondifieria 

Playe, a quoy profitera moult fongucot deflùfdit, duquel ladite tente 
fera ométc. Continuant cefte façon de traiétcmenr à voftre oifeau 
vousleverrcztoftguary. Enepres autre médicament d ce rôefmc ef- 
«a a confeilié le bon maiftre Aimé Caffian. Si voftre oïifeacr , 
a.cu vrneoup de bec de Gruë , Hairôn , ou autre oifeau , prenez éemih 

onccdcmaftic, vn quart d oncedc boliawncni, dcmic^dncc ctaiïfe 
degeline,vne once d’huile rofat,vnc once d’huile violât, vn quart d’on- 
Çc de térébenthine, vnc once d’herbe de pied de coulomb, vn quart 
4’qncc de cire vierge : Soient toutes les chofes liquides fijfdi&isittiX- 
tionccs, fondues, & battfes cnfémblc : & les pouldres dcmaftic, boli- 
armeni, 8c herbe Robert ( que vous aurezia au parauant faites) meflees 
p arm y leiditcshuilles, grailles, fir cire mifcsfiir le feu , remuées auec 8c 
Vft baftqqpcu à peu, tant que letonr foi t bien incorporé tout enfetn- 
ble, 8c réduit en forme d’onguent. Mais gardez vous bien en mixtioh- 
uantdelrfy donner lcfcutropafprcî Puis mcttozdudit onguent (qù’att- 
rez ainfi fait chauffer en vn pot n et 8c ncuf)fur longe ou cuir,& en appli- 
qua? le Cataplame fur la play e d e vo ftr c oifeau : apres qu’durez mis la 
tc ointe de cedit onguent en la manière c y diffus defduitte. Et s’il zS- 
ucnoitquc l oifeaueuft coup orbe auec coatufion fans playe oùucrtc 
Prencfc, dit ledit maiftre Caffian, mommie en pouldrc , & ladilaÿcz en 
ûftgde colomb, ou d e pouküle, & luy mettez dedansla gorge!, & n clt 
paiffez de deux heures apres» que luy donnerez gorge raifoimablc : 
Toutesfois fi k con ti) fioh ou froiffure paroitt, & fe monftre à l’œil, 
n’oubliez d è l’ar rou fer d’builerofat,ou violât , à voftre aifance & corn- 
tftodité. Vous fbuui entre aufsi ctrtouteslcs bléflùrcs cy deffus dçélà- 
reesde bandera emroailiot ter voftre oifeau , fi vous cognoiffczquïï 
enfoitbéfoin. • 

L 1 ' ' - 






LIVRE QJ/ATRIESME 

lZt44^hifedtêdhpcdsM^^, quelles en fint Us féwftt, 07 fer 
• 1 mêjensfrojfrtspMryremcdtcr. 

; Chap. xi i ; 1 ; *'i - - 

y . » 

. • i 

: . . • .• j • . • . * ■ . *■ • 

Vcunesfcris les pieds enflent aux oifeaux par quelque froi- 
dure: àloccaflon de ce que s’eftans cfchâuffcz à Battre le 
gibier , ils fc font puis apres morfondus, 'à faute dclêurjmct- 
£ tre quelque drap foubs les pieds, quand ils lotit -retournez 
de la volcrie. Autrefois cernai de podagre leur adùient à 
caufe qu’ils fe trouucnt pleins degrofles & mauuaifes humeurs, lefquet- 
Jes au, trauail fefmeuitent, Se deuallans fur ‘les pieds y font l’enflûtc; 
Çplfy maladie vexe , plus fonuent les Faulcons furnommez Sacres^ 
que. tou tes autres efpeccs dloifeaux: pourcé qu’ils font pefans, &ont 
I 5 S pieds -grasde leur nature. Or nous enfeigne le bon ni ai lire Aimé 
ÇaÇjan-, quand Voifelu aies pieds enflez, de commencer fon traiâe- 
nifflt par purgation , èn luyuilantvfef delà médecine de lard, fuCCre, 
.Çcmouclle de bocu^domt lareCeptc a efté cy déliât deferite au cinquicf- 
me chapitre du feoondliurc,fi fouucnt mentiÔnee par tout ce difeours. 
De ^eftyçompofirion doncqucsfcrantfai&es trois pillulcs dclagrofr 
icur d’y a<y® o y etm eJwbu éc püis dünhm à votflr & oifcaù pat trois di- 
Ucrfesu^tineeS; lequel ftrapuis âprestnisau feuyoaàU fol cil , &dcux 
Jheujysapçpsptf de quelque borapâlWEfuis ayez yne once de boliarme- 
yne.dyroie onçc d cifahgjdedoagan. j & les faites battre êcmet- 
jt$f çqppiddfQà laquelle. vous deftremperez & niellerez fort dedans le 
blanod’yn peuf, &deoétongucntvio05 ch oindrez lê-s pieds enflez de 
voftreoifeau dtuÿ fois leiour, par i’efpaccde trois ou quatre iours:pen~ 
.danç iefqu cls yo us 1 n’oubJiecez aafltdcluym ett r e quelque drap deflfous 
Jesp^dsppurlprcniftpluS:chau(knoenr^' Maigre Molopin* au liurcdi 
.Pr^Çj^oftç'yvnfortboti.adtüsdlVnautrrrcinedfc, quil ditdftrebien 
fouqerain,& bifnaifé. Si voflrcoifeau, dit-il, a le pied ou les pieds cfl- 
^flez/eulemcnta fatis ccqu’auccquesd’enfleureîl y ait des clouds'j pr«- 
nez.cjzcauy p^pinçcttes.V&luy taifllrz les ongles 1 des 'pieds-, ottdt 
jpied quifera.enflç; d<? firprwquclefàog «rfortei, de façon qu’il forgnt 
tresbicn: Puis prenez graille de geline, huile rofat, & r huile violât, 
autant de fvn que de l’autre, & vn peu de cire vierge , & fondez tout 
cela cnfemblc: Apres ce ayez de la poudre d’encens blanc, & de ma- 
ftic, autant de l’vnc que de l’autre de pouldrc de boliarmeni, deux 



I 



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G< : 



DE LA EAVCONNERIE. 42 

fois autant: 8c battant &: rncflant bien fort le tout enfembJe, fàifftes en 
onguent, duquel vous luy oindrez les pieds enflez deux fois le iour,iu£- 
ques à ce qu’il foit bien guary : Et font ces deux demicres receptesbi en» 
expérimentées &efptouuecs. . >■ , ; . i 

j Qtpnd les otfidux ont Us cuijfes ou i Amies enjlees, quelles en font Us edufes 
CT Us moyens (ssenefprousoei^ four Usgudrir. 

Ch ap. xii. 

Duient par fois quelcsiambesdcsoifeaux enflent, comme 
auffifontlescuiües : aucunesfois toutes les deux ensemble, 
autrefois les vns fans les autres. Ceftuy mal furpréd 1 es Fau-» 
cons, à caufc du trauaii qu’ilsont pris au vol, ouau battre de 
laproye ou gibier qu’ils ont pourfuiuy,ou ils fc font efchauffcz,puis re- 
froidis & morfondus: ou bien à caufc que fe trouuans pleins d’humeurs 
dedâs le corps, ils les ont efmeus au trauaii du vol & de la chalfe , & def- 
cendans furies iambes ou çuifTes, y fontl’cnflcurc fufditc. Pour y reme- 
dier,maiftrc Caffian confeillc de pUrgcr & curer premier cm en t l'oifcau> 
malade, en luy baillant les pillulcs cOmpofccs.de lard, moelle de bœuf, > 
& fuccre,par la forme diuilee au chapitre precedent ceftuy. Et apres la- 
dite cure bien & dcuèmentfai&c, faut prendre huit ou dix œufs, & les 
faire cuire auccquesla coque tant qu’ils foient bien durs: puis les laifter 
refroidir, & leur ofter les coques , if l«s rompant enretenirlcs moyeux 
feulement : lefquek faudra qu’ils foient bien fort durs, autrcrùcnt nefe- 
roient pas propres à faire la médecine qui enfuit: Prenez, dit-il, vne pe- 
tite poille de fer, qui foit bien nette & bien claire , la mettre fur vn bon 
fcu cl?ir,& dedâs icelle rôprç if efmenuifer auec lafàut main lefdits huit 
ou dix moyeux , aucc vnccuillicr de fer bien nette les remuer (ans 
ccfle.Et quand verrez qu’ils deuicn.dront fort noirs, & lors que les cui- 
derez tous gaftez , les ramafTerez tous enfemble :& apres les auoir fait, 
bouillir en vin bùnc, les cjcptsimçrez, & en tirerez de l’huile que vous 
rcccurez en vn vçr ntt, puis de rechcfles chaufferez^ mettrez en preffe, 
& en tirerez toutçe que vous pourrez.it quand voudrez vferdudit hui- 
le pour les cnâcures deflufditcs, prenez dix gouttes de cette huile de 
moyeux d’ceukij&i les mçfltz parmy trois gouttes de vinaigre, & trois 
autres goût tes d’càu rofe: puis en frottez doucement l’cnfleure des iam- 
bes éccuilfcs de loifcau. DitleditMaiftreCalïîan,queccftcinedecinc 
a efte par luy maintesfois efprouuee, if quil feri cft fort bientrou- 
uècn la cure des oifeaux des grands Maiftrcs, de Rhodes : &i quelle 




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LIVRE QV ATRIESME | 

cftfinguîiere pour conforter, & affouplir les nerfs des iambes & des 
pieds des Faulcons.De fait continuant à l'oifcau qui efl maladcdies.cn- 
flures dcfTufditcs , la fri&ion dudit huile, aucc le traitement fufditpar 
l’cfpacc defeptou huitiours,vousy verrez prompt amendement & en- 
tière guarifon. 

Si Us tifeMx ont clmis mg*Ücs4t*x piedi, qt*e fan appelle PttLtgret, quelles \ 

en font les caules, <£/ les moyens d'y donner remede 

. • C#a> xn». 1 




N tient que fi clouds ou galles viennent aux pieds de voftre 
oifeau ( aucuns appellent ce mal Podagre) c’cft cbofcfaf* 
cheufe & dâgereufe,& à-laqucllc fera bienbefoing de prom- 

ptement remédier. Gcmal eftfort dangereux, &f«Mtvok>n- 

ticrslcs enflures des iambes de cuififes, dont nagueres a efte parlé: & 
procédé communément dcsmcfmcscaufcs. Aufsi dit maiftre Aimé 
Cafsian , qu’il cft befoirv de procéder à la cure de ceftc podagre parla 
rncfœc forme cy dcfliis defiduitte: c'eft à fçauoir , de commencer par la 
purgation de l’oifcau malade, cnluy faifant prendre par trois diuerfes 
matinées conlecutiucs les trois pillules compofces de lard , moüellc de 
bocu£,& fuccre,dont n’agucrcs a efté parlé. Apres ladite purgation, pre- 
nez, dit-il, du papier,& en faites des me (ch es de la groflcurdVn fer d’ef- 
guillctte, desquelles allumées vous donnerez le feu aux clouds, ou gal- 
les de l’oifcau . Et fi lefdits clouds cftoient fort apparens ôc eminéBS 
deifus le pied, feroit bon de les fendre tout du long aucc quelque tran- 
che plume, ou autre fer taillant venant du feu,& fort chaud :Et apres les 
auoir fendus bien doucement & dextremont, mettre dedans la fente & 
ouuerture de chacun d'iceux vn petit morceau dclard gras , pour era- 
pefeher qu’il ne fc refer re & recloc, puis mettez l’oifcau (ur vn monceau 
dcfclmcnu: & fil y aduenoit aucune chair morte, mettez -y deffüs 
dclapouldredontlctiersfoitvcrddcgris, & les deux parts d’herme- 
daâylcs : Puis quand l’vlcere fera mondifié, oignez-le de feing de 
pourceau & de miel méfiez cnfcmblc , Et le mettez toufiours fur ledit 
monceau dcfclmcnu, iufquesà ce qu’il. foit bien guary.Vn-eautié belle 
& bonne recepteacnfèignee maiftre Molopin poorguarir cefte mala- 
die: Prenez, dit-il, trois onces de fbcilles de la Rheubarbe, des moi- 
nes, trois onces de fiieilles dechoux rouge, vne once de terebenti- 
nc, trois onces d'huile violât, trois onces de miel, cinq onccsde 



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DE LA FAVCONNERIE. ^ 

graille de mouton, vnconcc & demie de graine de icunegclincjVnc 
oncedemaftic, vneonce d’cnccns blanc, vnc once de poiurelong, 
deuxoncésd’alum, &vne once de cire vietge. Et premièrement des 
herbes faudra tirer & exprimer le ius , puis les huiles , grailles , &au- 
tres liquides méfiez ensemble ,& fondues au feu en vn pot neuf, les re- 
muant toufiours auecqucs vn ballon : & apres qu’aur cz fei<ft pouldxo 
du mallic , encens , pelure, & altim , & méfié toutes icelles pouldres 
enfcmble, vousic coulerez peu à peu dedans le pot auecques leius def* 
dûtes herbes, remuant toufioursauec le ballon, iufques à cequelc 
tout foit bien méfié & incorporé enfemble , & qu’il foit réduit en for- 
me d’onguent. Lequel vous eflendrez puis apres fur cuir ou linge,. Sc 
en appliquerez le cataplafme fur les pieds podagres par l’çfpacc de 
quinze tours , le changeant toutesfois de deuxiours en deux iours. Et 
u lesclouds parle moyen dudit onguent ne fefendoient ée ouvraient 
d’cux-mcimcs, les faudra fendre d’vn fer trcnchant & chaud,par la for- 
me dite au precedent chapitre. Et en celle raefmc forme liiy faudra» 
pareillement oftcrtoutcl^ordurc &i chair morte que l’on poucm voir 
dedans lefdits clouds & galles, tantqu’il n y demeure rien., & iufques à> 
ce qu’il foit bien guary. Cet onguent , ce ditmaiftrc Molopin , afou- 
uent cllé cfprouué, & expérimenté bon parluy: & peutdurer enfin 
bôté deux ans. Encore vnc autre bône rcceptea enfeigné mailtre Ca£> 
fian pour remedier a cclluy mal. Prenez, dit-il, deux onçes de térében- 
thine, & vneonce de fauon blanc mis en poudre, St demie once de' 
cendre dcfcrmentde vigne: Omettez le tout cnlemblc en vn pot neuf 
delfus le feu, & le remuez auec vn ba Ion peu à peu , tant qu’il foit bien 
mefiè-&incorporérvnauccfatjtre > &reduit en forme d’onguent; du- 
quel eftendu fur cuir ou linge vous en ferez vnc emplaftrc,quc vous ap- 
pliquerez defius les galles ouclouds que foilcau aura dclfus les picds:& 
lierez ledit emplafirc parentrclcs doigts dcl’oifeau, de façonqu’ilne 
lepuilfe arracher ne tirer dehors : Ce que vous luy continuerez par 
l’cfpace de quinze iours, changeant toutesfois le cataplafme de deux 
iours en deux iours, iufques à ce qucles clouds foient bieu molifrez. Et 
fi cependant lefdits clouds fouuroient d’cux-mclmes , rantmieux vau- 
dra, linon, il les faudra fendre auec le fer trcnchant & chaud, en la ma- 
nière dcflufdite. it puis apres qu’ils feront ouverts , vovs y pourrezap- 
pliquer de l'onguent , dit du Diaculum , lequel afibuplirafcpied.de 
loifcau , & en tirera les humeurs , fi aucuns y en a. Et où il fe trouuc- 

L iij 



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LIVRE QV AT R LE SME 

rade la chair morte, mettez y quelquepeudeverd.de gris, puluerifé' 
en la manière fufdite. Pour remedeà ce mal, enfeigne maiftre Caflua 
encore vne autre bonne receptc, Prenez, dit-il, de la limeurc defec 
le gros de deux febues, & limeurc d’acier legrosd’vne febue: de l’cf-, 
corcedechefne,dontvousleucrezlc dehors, fie du dedans bienaficA, 
ché, en ferez de là poudre bien fubtile, fie pour la faire bien fubtile la 
paierez par vn fa$,ôu parl’cftamine, & en méfierez le gros dcdeuxfcbi 
uesparmy Icslimeuresfufdi&cs, puis tout enfcmblc mettrez bouillir 
dèdansvn pot rvcufauccvne chopinc d’eau , fie autant ou enuiron de 
vinaigre blanc, tant qu’ils diminuait du tiers ou de moitiéi: après ce ti-, 
rerez du pot tout ce que vous pourrez cfcoulcr de clair de ladite eau & 
vinaigre , Sc le fond ou marc qui refléta le ferez encorcs efpurer le plus 
qu’il vous fera poffiblc, puis le mettrez en vn fachet doliojge de tcllelon* 
gueur& largeur que l’oifeau puilîe repofer (es deux pieds defTus ledit 
fachet. Dé ce fachet doneques plein dudit marc vous ferez comme vn 
couffin , fur lequel ferez tenir voftre oifeau cinq ou fixiours : pendant 
lefquels vousluy pourrez arroufer les pieds du clair ou bouillon de la- 
dite compofition( que vous aurez, àxcteffedl gardé dedans vn verre, 
ou autre vai fléau) trois ou quatre fois par chacun iour: &crt rafraifehir 
pareillement fie remouiller le fachet deftufdit , afin qu’il f en tienne plus 
frais, fie qu'il en face meilleure operation : laquellefilnepeutauoira- 
cheuee au bout des fixiours, luy faudra lai (fer plus longuement fie iuA 
quesà ce qu’il foit dutoutguary: Et eft defte reccptc fort bonne pour, 
toutes efchaufiutes ou galles de pieds fie de iambes. 

SI VN OlSE^tr SE GRATTE or MANGE LES 
pieds f quelle en ejt U caujè, quels làojensfaut 

tenir four j obuier. 

C RAP I T R. Z XV. 

Vand vous verrez que voftre oifeau fc grattera ou ma-* 
géra les pied^,fçachez que c’eftvne maniéré de four- 
miercquilesluygafte. Et aduient ce mal auxEfmc- 
rillons plus fouuent qu’aux autres oifcauX. Confcillc 
maiftre Caffian pour y remedier, de prendre vue de- 
mie fucilLe de papier, fie en faire vn collier à loifeau,* 
afînqu’ilncfcpuiffetouchcrlcspieds. Puis ayésvn fiel de boeuf, ôele 




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DE LA FA VC O N NE R II. 44 

rompésen vne efcucllc , Sc puismcûés partnyiccluy , poudre d’aloes 
cicotrin autant que iugcrés cftre befoing, Sc les battez tres-bicn cn£cm- 
bleaueevnbafton ,tant qu’ils foient bien & deuement incorporez, SC 
redtits en forme d’ongucats duquel.ongucnt vous oindrés puis apres 
les pieds devoftre oiifcau pair l’cfpaccde cinq ou fixiours, deux outrais 
fois par chacun iour , Sc iufques à ce qu’il foif bien guary. Vne autre 
médecine adonnée Sc cnfcignccmaiftrcMolopinpour.ecftuy grand 
mal. -Prenez, dit-il, dcktficnted’vnetruye, oud’vn pourceau, & la 
mettez deflus vne tuile aufeü, ou au four^ tant qu’elle foit bien Si. deüc- 
mcntafleichcc, & que l’on en puifle faire poudre. Puis ayez de fort bon 
Vinaigre blanc, Si en lauez tres-bicn les pieds de voftre oifeau , Si âpre? 
qu’ils en feront bicnlaueÆ,mettez deflu^de laditep.ouidrc,tant qu’ils en 
(oient tout couuerts, & continuant etetralttemcnt deux foislciour, par 
l’efpace de douze ou quinze iours, Ou iufques. à ce que le verrez du 
tout bien guary, & difpoft:& ayant perdu l’enuid qu’il auoit auparauant 

de fe gratterott manger les pieds. ' . , 



< HfElS MOTS S S S 0 HT* >st\ ■' OH 
-, .lieut ferrtt *h rftupptnkf yefai iHifa» , <T pur. kg*- , 

. ; ; y| . .. . rmtir hswfilpe* tgfQ'k t'typP,»' dtnutn- 

j; ", , 'gpfilKPl fyht'*; . ■ 



■ . 7 1 .!-. . '<?y; 



E s mfiftres fauconniers deflùfdixfts experts Si 
bien enté dus en l’ait de fauconnerie, ontfoigneu- 
f fcmeniJ Si cuTÎeufement reccfché tous moyens Sc 
fecrcts j pourguatir St garentir les oifeaux Fau- 
cons de tout genre & cfpecc d e maladie. Et entre 
autres qntdeftrouucrzdctrx beaux Si bons fccrcis 
pour garentir les oifeaux de tous les maux des cuit 
(es, iambes, &picdsdont n’agucresa efté deuifé: 
lefqucls font fôdez fur apparéte raifon de medecine:pource que par ces 
deux moyens on retranche l’oecafion Sc la caufe deidits maux , qui cft 
ledcuallement &cheutc des humeurs abondans Si fuperflus au corps 




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LIVRE QVATRIESME 

dcfoifeau, és cuifles te autres parties inferieures . Et combien que de 
primcfàceils puiflent fcmbler tous deux cruels & dangereux pour loi» 
iean: toutesfois doibt-on croire que lcfdits raaiftres n-c. les ontenfei- 
gnez te lailïci par eferit, fans les aûoir bien 8c deuëment efprouueî du 
temps «qu’ils feruoientleurs maiftres (grands Seigneurs) en lart 8c exer- 
cice de Fauconnerie. Le premier eft de ferrer ou cou ppsr les veines 
des iambesde l’oifcau, qui portent les humeurs aux pieds, te fouteau- 
fes dcfdiâresentlurcs & podagres, duquel fora parlé eneechapitrc . Le 
focond eft, de rompre tout à fait la iambe à l’ocfeau , duquel fera parlé 
su fuiuant chapitre. Quand doneques vous voudrez , à voftre oifeau 
podagre, ou enflé par les pieds ferrer te coapper les veines qui .abbreu- 
aeftt&imbûent lefddts pieds, demaufUaïfos humeurs, dit maiftre Aimé 
Cal&an, foît pris-foifeau, 8c tenu-bién dextrement, te luy foie pluméle 
dedans de lacuifle au plus presdu genoutl, puis luy foitcerchec la vei- 
ne, qui eft greffe aflèz, vn peu au deffoabs dudit genouil, où eftrei- 
gnantvn peu auecques les doigts, cognoiftrez, te trottinerez inconti- 
nent ladite veine. L’ayant trouuee prenez vne efguillc, 8c en foublcuez 
vq petit la peau, laquelle vous coupperez autant que verrez bon cftre 
àvoftrediforetion, pour faire oifhertitre, vous gardantbien néant- 
moins en conppant ladite peau, de toucher ou offenfer en rien la veine. 
Eftantl’ouucrtureainfi faite , ayez vn ooglc de Butor , ou de quelque 
autre oifeau , duquebvous faudra dexttement foublcuer ladite veine: 
puis pafler par deflbubs icelle vn fil de foyc , te ,1’cn ferrer te lier bien 
cftroitemcnt: puis apres coupper la veine au dcfTus de l’ongle, te du co- 
llé deuers la iambe: ( car fi vous la couppicz ducoftédclacqifTe, vo- 
ftre oifeau feroit en grand danger de mort.) Et n’y foit fait autre chofe, 
ains lalaiffez faigner tant quelle voudra: Toutesfois le lendemain vous 
pourrez oindre ladite ouuerture de quelque peu d’huile rofat, ou de 
graiffedegcUnepourradoucir, 8c conforter. Ccfte façon de ferrer ou 
couppcr veines, eft fort bonneSc profitable: car iaraais depuis nede- 
uallenties humeurs ésiambes te pieds de l’oifeau: te confequemment 
défloré en auant ne peut plus eftre trauaillé d’enflures, clouds, galles, 
podagres, te demengeaifons,donta cftê cy deffus parlé. 



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DE LA FAVCONNERIE: 



4J 

Quels rmytnt en doit tenir, qieend en veut remfre U iembe i C stifenu, feter legxrentir 
des fedagres & autres maladies des pieds. 

C H A P. XVII. 

Aiftrc Aimé dit, fi pour garder que les humeurs né 
deuallentésiambesfit pieds de Üoifeau, vousluy 
voulez rompre oul’vne ou toutes les deux iambes. 
Prenez vn tronçon de canne , on vn ballon de fu- 
r eau, que les Latins appellent Sambucus : fit en 
faites deux petites lattes ou eftayes du longd’vn 
craucrs de pouce, fit au furplus de telle largeur que 
laiambe de l'oifcau puifle élire enclofe entre lés 
puis d’vn linge faites vne bâdc qui puilTe faire qua- 
tre ou cinq tours enuiron ladiékc iambe. Ayez aufli boli-armeni mis en 
poudre, & bien méfié fit battu auecques glaire d'œufs. Vos préparatifs 
eftansainfibien dreflez, prenez l’oifcau doucement ôtdextremcnt,fic 
luy rompez laiambe parle milieu eptrevos deux mains auec vos deux 
pouces le plus promptement que faire fc pourra, & la ployez de part fi c 
d’autre tant que foyez bien afleuré que le gros os fera rompu tout à fait: 
toais en ce faifant donnez vous bien garde de n e blelfcr ou offenccr Toi- 
feau en quelconque autre partie de fon corps. Ce fait, appliquez luy fur 
larupturc,bien d’cxtrementreünie Strcmife,vn çmplaftre enduit dudit 
onguent préparé de boli-armeni fit glaire d’œuf, Stpardeflus aiuftcz 
gentiment vos deux lattes ou cllaiesdeirufdites, que vous lierez delà* 
dite bande en luy faifant faire quatre on cinq tours : de telle façon neât? 
inoins qu’il ri y ait rien trop cftroittement ferré, ains que la iambe y de- 
meure à fon aife. Car fi autrement efloit, le feu pourroit prendre en la 
iambcouaüpieddcroifeau.Etpartantafindcplusfcurcment y proce- 
ceder, 6c garder quel’oifeau ne fc puifle tourmenter 6c débattre, fera 
bon qu’il foit cmmailloté auant que laiambe Iuyfoit rompue, fit iniques 
ai ce qu’elle foit bien rcprile:fit puis misrepofer fur vn couffin mollcmét. 
Ce pendant luy faudra au paft tailler fa chair en petits morceaux, afin 
u’il ne face aucun effort qui le puifle offenfer. Puis apres ayez moüelle 
e bœuÇauec huile rofat ou violât, 6c les ayant bien mellez fit battus en- 
semble, oignez en laiambe & le pied de l’oifeau deux fois le iour par l'es- 
pace de quinze iours:car ccft origuenr cmpèfchera que le feu ne s’y met-, 
te. Les quinze iours^>aflez foit l’oifcau demailloté,deflié , fit tenu furie 




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îiîYRE.QVATîUE&ME. ' 

poingtoufioursenchappronné. Et quandil feraguaryde celleiafnbe, 
autant en pourrez-vous faire de l’autre. Maisauffiy faut- il bien penfet 
auant que le faire rpoarcc que c’eft chofcbiendangereufcdcromprela 
iambe aux oifeaux, à raifon du feu qui s’y pourroit mettre par mefgatde 
&mauuaifcconduitte. 

14 fytn de mettre tes oifeaux enmu'ê: (y tes moyens on deibt tenir 
four tes conjeruer en fente o 1 dlegrejfe. 

CH à P. XVI It 

I le temps eft venu de mettre voftre oifeau en mue fai»' 
tes le premier cmen t purger & curer de toutesles mau- 
uaifes humeurs & ordures, qu'il peut auoir dedans Ion 
çorps delonguc main amaJfecsyà caufe des faites Si 
mauuaifes chairs dont il aura parfois eftépu,&quiluy 
pourroient engendrer filandres, aiguilles, & autres 
fcmblables maladies, voire la mort, fi à téps n’y eftoit 
pourueu. Et partant a donné confeilmaiftre Michelin, queauantque 
mettre fon oifeau en mue, il eft bon de le purger parle moyen delà 
xecepte dcflufditcrc eft à fçauoir,de la compofitiô faite de lard trempé, 
«nouclledcbœuf,fuccred’vnecuittc, oufuccrefin, (car autant vauti 
dire) Si fâffran battu & mis en poudre, autant de hvn comme del’autre^ 
de laquelle faudra faire trois pillules de la géôflcur d’vnc moyenne feb- 
ue,& les faireprédre à l’oifeau preft de muer par trois diuerfes matinées 
«onfecutiucs : puis le mettre au feu ou au foleil , Si ne le paiftre par deux 
heures apres, qu’on luy donnera quelque bon paft.Les autres trois iours 
enfuiuans, luy faudra (apres la cure) donner de l’aloes cicotrindugros 
d’vnc fcbuc:puis le tenir au feu ou au Soleil, & on luy verra rejetter ledit 
aloesauecqucs des flegmes. Etcefait le pourrez mettre en mue. Autre 
moyen de bien nettoier& purgerl’oifeauauantla mue, à baillé maiftre 
Aimé Cafsian. Prenez, dit-il, Hierepiere le gros d’vnc petite noismuf- 
<cade,& lamentez en lagorge du Faucon, de,fàçon qu’il lamette bas : Si 
afinqu’ilnefacedifliculté de l’aualler, vous la pourrez enuelopper en 
vn boyau de geline lié des deux bouts. Apres qu’il l’aura prinfc, vous le 
pourrez tenir furie poing, ou au feu, ou au foleil,tât qu’il foit bien purgé., 
^uisncle paiftrez iufqucs apres midy,quc luy dônerez gorge raifonna- 




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DE LA FAVCONNËRIË. > 46 

blc de quelque bon paft vif. Etlc lendemain le paiftrez deux fois : puis 
apresle pourrez mettre en mue. 




Quels moyens fint fveprts peur ÂHtnctr vn tifeande muer, 

C H A P. X I X. 

t Vànd vous aurez mis voftre oifeau en mue, & vef- 
■ rcz.qu’ilfeça long & lent àmucr, fi voulez auancer 
'la mue, allez aulicüoùl’on tuë les moutons ad 
1 mois de May ou de Iuin,& prenez de ces glandes 
iueles moutons ont dcflotis l’aur cille i àl’end^oit 
iubbütdelâmafthoire, groflesenuiron comme 
vfie amande: prcncz-en,dy-ie,iufqùcsau nombre 
de dix ou douze, & les luy donnez hachées menu 
aucc fa chair. Et s’il faifoit difficulté de les manger, pource qu’elles fonç 
vn peu ameres , trouuèi façondclcs luy faire prendre , &mettrc en bas. 
it donnez vous bien garde quandil commençcràa mUer Si ietter fes 
plumes : car lors neluy en faudra plus donner. Pour ce qu’il poUrroic 
aufli bien ietter les nouuellcs comme les vieilles. 

Autre recepteenfeigncmaiftre Michelin pource mcfme cfFe<ft. Pre-^ 
nez, dit-il, vnc couleuure,& en faites tronçons : puis la mcttei bouillir 
envn potneufplein d’.eau:& apres qu’aurez tiré cefteeaiù du feu j &qûc 
elle fera refroidie : mettez y tremper du grain de fourment. De ce four- 
métainfi trempé nourriflez puis apres quelques Pigeons,Tourtcrelles, 
& autres fcmblables oifeaux,dcfqucls vous paiftrez voftre oifeau tardif 
àmuer:&incontinétapresilmuera.Maiftre AiméCaflian dit à ce pro- 
posai voftre Faucon eft lent à mucr,prenez fouris-chauucs,& les met- 
tez fcchcr au four, tant qu’en puifliez faire poudre. Deccftc poudre poi- 
urezla chair de voftre oifeau lorsque le voudrez paiftrç, & tôft aprclu 
muera. Autre reC|ep'te qicorcs enfeignç maiftre Molopinpouj* faire toft 
muer l’oifeau. Prenez, dit-il, petits Chiens de làiék, & les ouùirez', & au 
Iaiéi que vous trouuercz dedans leurs mulettcs ou cftomachs, trempez 
la chair, don f t voudrez pajftre voftre oifeau. Apres prénçzladitçp|uîet- 
te,taillcz la en petits morceaux,# la luy faites manger: Ôi r ‘vous lé ycrrçzî 

" ' ' ' M H ' - ‘ ' 



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LIVRE QV.ATRIESME 

toÀ apreshicnmucr. Aufli donnant paft bon fie vif àtonsoifcaus, vous 
les rendrez prompts à la muë, pour ce que tel paft cft naturel fie bien à- 
propos. 



Queb moyens font tons àgorder four faire que tous otftattx fepou- 
tent bien en la muë , cr qu’ib eri pmjfcntfornr 
foins çr drus. 

' , . . . ? 




C H A P. X X. . _ . . . ^ 

(Vtrcplusfi vousvôulez auoir bonne entrée fié boni 
| ne ifluë de la muë de voftrc oifeau: aduifez premicre- 
' ment à ce que entrant en la muë il foit haut , gras, 
& en bon point,& au furplus tres-bi^n purgé fie curé 
| auantqu y entrer par la forme qui n’agucrcs vousa 
cfté enfeignee. Aufli eftant en la naueil le vous faudra 
^ paiftre de bonnes chairs, comme de petits poulets, 8£ 
autre fcmblable bon paft vif, qui foit laxatif. Nçfaillczfemblablcmcnt 
de luy bailler feau deux ou troijs fois la fcpmaine ; pourcc qu’il en pour- 
ra bôircaucunesfois , fie par ce mpy en fe defeharger des numeurs du 
éorps,8edes rhumes de la tefte : 8c s’il s’y baigne, le pënage en fera meil- 
leur déplus bcau.Vousluy pourrez aufîi à la fois faire paft de rats fie fou- 
ris grands fie.pctits , qui font laxatifs ; fie fur tout les faudra tenir en lieu 
^rôprp, honnefte, fie net. ; 

Comment on doit traitter F aucons apres qu’on Us a leuèf^ 
hors delà mue.’ 



Chap. XXI. 



Oftrc Maiftre Molopin dit, que quâd on leue Faucons ho» 
de famuë, s’il font hauts fie gras, iamais ne les deuez porter 
fafts chapperon:catquantiIsfententrair,lc Soleil fielevëri 
ils fe battent volontiers, fie s’efehauffent: puis apres ferefroi- 
diffans ils tombent en grand danger de mort. Aufli veulent- 
ils eftrë gouuernez doucement fie paifîblement: fie au paft manger chair 
lâuce peu i. peu fie à gorge raifonnablc.Et s’il aduenoit qu’aprcsla mue 
l’oîfcaufc trouuaft defgoufté , fieperdift l’appetit de manger: lors fou- 
droit prendre de l’alocs cicotrin en poudre fie le méfier auccques iusde 




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DE LA FÂV CONNERIE.' 47 

Rhubarbe : & après luy cnauoirfaitprendrevnecure ou pillulc,lctc^ 
nirfur le poing iufquesà ce qu’il fuit bien purgé: Puis ne le paiftreiuf- 
ques apres mid y, & lors luy donnerde quclquebon part vif: Et Idem 
demain luy bailler à manger d’vnc gclinc: & puis apres l’eau & le baing. 
Or,deuez vous croire que ces médecines & traittement fufdits font 
bons & profitables à l’oifcau, tant pour le remettre en appétit , que 
pour luy faire vuider filandres & aiguilles , & autres chofcs mau- 
uaifes qu’il peut auoir dedans le corps. Maiftre Michelin de fa part 
a 'donné aduis à ce mefine effcft : difant que quand on a mis l’oi- 
feau hors de lamuë, on luy doit lauer fa chair, & luy en bailler petit à 
petitou plus ou moins félon ce qu’on le verra en gouft: Toutesfofseft 
bon de luy bailler au commencement quelques chairs laxatiues,afin 
de luy adoucir &eflargir les boiaux;&aulfi afin queplusaifétnentil les 
puifie palier & mettre bas. Celaleruira pareillement pour luy oftcrla 
fierté & Torgueil dont il efi plein lors qu’il fort de la mue : Difant d’â- 
uantage qu’fl les faut toufiours porter fur le poing auecqucslechap- 
peron : & quinze ou dix huit iours apres qu’ils font £0 tris de la mue, les 
purger & curer auant que les faire voler : Ce qui fcpoprrà commodé- 
ment faire en leur faifant prendre partrois matinées confecutiucsles 
trois pillules, dont çy dcflusacftéparlé^ompofcc$ deiard,mpellcde 
bœuf,, &c fuccrc : Et ne fera que bon d y mefler quelque peu d’alôcè: 
car fi en mettiez en quantité, il les pourroit faire remettre pardeflus, 
qui viendrait mal à propos : & par chafque iour. qu’il aura pris dcfditcs 
pillules ,1e faudra puis âpres mettre au feu bu au Soleil :& nc : îè pàiftré 
iufques à deux ou trois heufes apres, que luy donnerez poullàille ou 
mouton. Maiftre Aimé Calfi an au oit de epuftume apres auoir tiré fes 
Faucons delà mue, & deux ou trois iours au parauant que de les faire 
volcrjlcurfàireprendrevnepillble , dont telle cftoit fa comperfitiog: 
qui enfuit.- Prenez, dit-il vn petit dëlârd, • dnpbidrc éfi pbudre, fit'dëla 
cendre palïee par facs ou cftamrnc, autant dé l’vn comme de Fautrè, vtt 
pctitdefel mcntr&vn peu d’alocs cicotrin : & âpre auoir tout brcii 
méfié & battu enfcmble, faites en vnepillulc, que mettrez au bec dé vçr- 
fb eoifeau , & ferez en forte qu’il la pui(Tcauallcr& mettre bas t puis 
le couronnerez du chapperon, & le tiendrez, au feu ou au Soleiljuy 
lailïànt garder ladide pillule le plus longuement qu’il fera pofsible. 
Et fil vient puisapresà vomir, vousle laifTerczrcjetter tant qu’il vou- 
dra : Si luy verrez vuider flegmes & grades humeurs , fe purgeant 

' ' M iij 



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LIVRE QVATRIÈS ME 

parce moyen toutlc corps pour puis apres fetrouuer Tain & alêfgre, & 
bien faire fon deuoir au voler. Apres qu’il fera ainfi purgé, enuiron vne 
heure ou deux , vous le pourrez paiftrc de poulaille,ou autre paft chaud 
& vif: pourcc qu’eftant ja efmeu dedans le corps, il ne pourroit pas faire 
fon profit d’autre viandc.Maisfoitaduife le Fauconnier de ne donnée 
celle pillule aux oifeaux bas & maigres, ains aux gras U haults , qui font 
pleins de chair & de graifle. 

Si , qtund , et comment 3 » doit donner t pilots 

4ux eifedux volant. > 

C h A V. XXII. 

I " 

Vcuns Fauconniers font d’opinion,’&dient, que l'on 
doit donner de l’ Alpes cicotrin aux oifeaux volans de. 
mois en mois , & de la grolTcur d’vnc petite febue : & 
qu’il leur doit eftre mis au bec enuelopé en vn pctjt 
morceau de chair ou de peau de gelin e , afin qu’il n’fn 
goufte l’amertume, &: leur faire tenir lepluslongue- 
ment que faire fc pourra : puis aptesle tenir au feu ou 
au Soleil, tant qu’il ait remis ledit Aloes , auec les flegmes & colles qu’il 
luy fera vuider. Aufsi que pour garentir l’oifcau de filandres & aiguilles, 
il eft bon de luy en donner de huit en huit iours dedans fa cure Te gros 
dVn pois:&;que ce luy fera moyen d’çûrc fauuê &net defdites filandres 
& aiguilles, ôr autrcs.çell es mala,dies qui tous les iourS luy peuuét furue- 
nir. Ilscôfcillcnt encores dôner au Faucon refroidy cinq ou fix clouds 
de girofle rompus auec les dens : & dicnt que parce moyen il feradefr 
chargé des rheumes de la tefte : U mefmes qu’ils valent contre les filan- 
dres, eftans donniez âéue^sïe vefprc ç/iuelôppcz en peu de eotton. Entre 
autreslç ton maiftre Aimé Calfian eft de cefte opinion : ôedit fouuent 
aiioir expérimenté telles cures au grand profit fc.auantage de fes oi- 
seaux. Autant en dit maiftre Michelin au liurc du Prince : & n’eft maiftre 
Molopindx contraire aduis. , ; 

Si Coifedu s eft rompu Us ongUs , quels moyens Ct remtdes font propret 
four Us faire reuenir , O* legnarir. 

: - . Ch Àif tf'xiïi. 




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DE LA FAVCÔNNERIE. r 48 

’Il aduicnt que voftre Faucon fe foie rompu l’ongle dupied,ou 
qu’ill’aid du tout perdu, il y a rcmede à l’vn & à l’autrc.Cars’il 
i’a du tout perdu, & n’y Toit demouréque le petit tendron o»i 
cartilage de dedans, maiftreMolopin, dit quedeuez prendre 
du plus délié# fubtil cuir que pourrez recouurer,# enfairc vn doigtiér 
à l’oifcau, lequel emplirez de graifTe de geline, puis mettrez dedansice- 
luy l’orteil au doigt dont l’ongle fera perdu , & l’attacherez dextrement 
àlaiambcdel’oifeauauccques deux petites courroyes de mefmecuir, 
& le remuerez de deux en deux ioursiufqucs à ce qu’il foitendurcy & 
bien reuenu.Mais fi Tqifcau feftoit feulement rompu & emporté quel- 
que bout de Tongle, tellcmét qu’il en fuft demouré ou peu ou aflez,lors 
luy faudra oindre de graifTe de ferpent,# lcdiéfc ongle luy croiftra & re- 
tiendra doucement, fi bien qu'au bout d e quelque iours , il s’en pourra 
aider & (eruir tout ainfl commedcs autres. Au fT quand l’oifeau s’eft par 
quelqucforce ou vehcmécc grandement ofFencé longle, defaçon qu’il 
(oit feparé d’aucc la chair,# qu’à cemoy en il faigne : vous pourrez lors 
prendre fang de dragon en poudre, & en mettre déifias la play efaignan- 
te,#foudainlefang s’eftanchcra.Maisfi puis apres il y venoitquclquo 
endure, la faudroit oindre de graifTe de geline, & toft apres Te def-enfle- 
roit.Toutesfois fi à l’occafîon des humeurs dont l’oifcau pourroit cftrc 
plein, o u par quelque autre accident, la iambe à caufe de l’ongle rom- 
pu ou pcrdu,ou le pied luy venoiten tumeur# inflammation notable, 
lors y faudroit appliquer & cataplafmcr l’onguent duquel cydcuan ta 
cfté parlé, qui eu compofé de graifTe de geline,huile rofat, huile violar,. 
therebentine , & des poudres d’encens blanc,# de maftic, & laiffcr rc- 
pofer l’oifcau iufques à ce qu’il fuft bien guary.. 

Qudnd les F durons font des œufs en U mue ou dehors, Cf fuis en deuiennent mdlddes 
Cf en âdnger de mourir : fdr quels moyens on y doit remedier. 

Chapitre xxiiii. <• 




Vcunefoisaduiét qu’aux oifoaux eftans en la mue,ou cneftâs 
WS^8^Qfi7ja leuez,fe concreent# engédrent des oeufs dedans le corpse 
qui les font toft apres deuenir fi fort malades, qu’ils en tôbcns 
^g j^^y t ouuét en dâger de mort, s’il ny cft pourueu deprôpt remède* 
qu’a enfcignéM.AiméCaffian,difant, que la chair que luy donnerez au 
f aft,doit cftrc trempée ou lauce en l’vrinede quclqueieunc enfantmak 




LIVRE QVATRIESME 

le aagé de fix ou fept ans : & luy continuant ce traittement f cfpace de 
huit ou dixiours, il ne fera puis apres aucuns œufs. Autre rernede encor 
a monftré maiftre Molopin : fi vous voulez, dit-il, rompre ou diminuer 
les œufs cftans au ventre de l’oifcau lors qu'il cft en la muë : prenez de 
l’eau qui dégoutté de la vigne quand au mois de Mars elle a efté taillée, 
& foit reccuë de la vigne pleurante en vn verre ou phiolc:& de ccllccau 
iauez la chair que donn erez à l’oifcau par f cfpace d e huit ou dix iours: 
& par ce moyen fe rompront & diminueront les œufs quelques gros 
qu'il les puifle auoir au ventre. 

Quels moyens dtit tenir le FAuctnnier vsuLtnt prendre 
Sâmtns entéùre ntMmi. 

C H A ?, XX V. 







N expert Fauconnier qui voudra prendre IcsFaucons 
* en l’aire ou au nid , fe fçaura bien donner garde de les 
cnleucr trop pctits.Car fils eftoicn tain fi iauncs& pe- 
tits leuez du nid, ils ne pourroient puis apres fentitfi 
peu de froid, qu’ils ne prinffent vn mal de reins tel, 
'qu’ilsncfepourroicntfouftcnirfur lespieds, &tom- 
’ beroient en grand péril de mort. Et pourcc ne doit-il 
•les leuer de l’aire, finon tantgrands & tantfors , qu’ils puiflent bien rc- 
fifter au froid, &fcfouftcnir fur les pieds. Et le doit onfoudain mettre 
fur perche ou billot de bois, afin qu’ils puiflent mieux tenir & mener 
leur pennage, fur le degafter& froilfcr contre la terre. Nommcement 
doiuent eflre pus de chairs bonnes , fraifehes &viues,tant qu’on en 
pourra recouurer: car c’cft le feur& certain moyen de leur faire auoir 
beau pennage. Si dit maiflre Michelin , que pour bien gouucmervn 
Faucon nyais,& le garder de ce mal de reins, il faut mettre deffousluy 
en la forme d*vne herbe qui refembleàdu S euz, ayant graine noire , qui 
vulgairement cft nommeeHieble: pourcc qu’elle cft chaude de fa nà- 
ture : & au furplus cft fort fouueraine contrelc mal de goutte & de reins 
qui pourroit par delicateffe ou froidure aduenir à ces oifeaux qui font 
•pris ieunes en l'aire ou nid. 



Tdr 



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DE LA FAVCONkERIË, 49 

Fur quels moyens m peut vêtir fi les FdUctns tnt peux tu mtufches : (X 
S'ils en tnt, comment on les peut tfier, ouf tire mourir. 

Ch AP. XXVI. 

Vand voudrez cfprouuer fi voftre oifeau aura poux ou 
moufehes.-pour bien toft vous en appcrccuoir , lévous 
faut feulement mettre $c expofer au Soleil de midy lors 
qu’il eft en fa grande ardeur, Si au deffus du vent i Zi s’il 
apouXjincontinentfcntansla chaleur ils nefàudront à 

fortir&fc môftrerpardcfluslespIumcs:Orditmaiftrc 

Caflian , que pour ofter ou faÿrc mourir lefdits poux , faut auoir orpig- 
men t , Zc en faire poudre bien lubtile , Si celle poudre méfier auecques 
poudre de poiurc battu, en moindre quantité toutesfoisque l’orpig- 
mènt:Puis prendre dextrement voftrc oifeau , &le tenir de maniéré 

3 u’il ne fc puifle en rien offenfer ne rompre lepennage : Si de ces pou- 
res, ainfiquediteft, mixtionnees, luy poudrer vnc des aides, & puis 
l’autre, & puis le demourantdu corps doucement Si gracicufcment: Ce 
faille mettre furie poing,& l’arrofcr,cn forme d’afpergement, auecques 
labouched’vn peu d’eau nette & frcfchc:puislc tenir au feu ou au Soleil 
iufques à ce qu’il foit bien fcc. Puis apres quand le voudrez paiftre, ar- 
miez luy vn peu le bec auec eaufrefehe, afin de luy leucr& faire perdre 
lafaueur del’orpigment.MaisfoitaduifélcFaufconnicr, quefon oifeau 
nefoittrop maigre & affamé, lors qu’il le voudra orpigmenter : car l’or- 
pigment luy pourroit nuire, s’il lctrouuoit j)as. AuffiditM. Molopin 
que pour ccmclmccffcél, vous pouucz pareillement vfer de l’orpigmët 
tout à par foy,& du poiure aufli fans orpigment : mais que vfant du poi- 

C 1 U/%M /!**? «M fl Arc 1 a A. 



1VV> dU iv vav aiumuiw t vuw 

renty des poux Si moufehes pour toute l’annee. 

Qudnd l’oifidupend (X trdine taifie,pdr quel moyen on ld luy peut 
/dire leuer (xfoufienir. Ch A P. x x v n. 



N 



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LIVRE Q^y ATRIESME 
Duicnt(ouucntqu’eilcauxnouucIlcmentprins,& mis furie 
poing, ou fur la perche, ou en mains de perfonnesquine les 
(çauent pas bien gouucrncr,ils le débattent, & efenauffent: 
& puis fc rcfroidiflent,entreprcnnét,&roidiflent:de manie- 
r&que puis apres ils ne peuucnt plus redrefler ne foudenir leurs aides. 
Pourremedeàcemal enfeignemaiftre Molopin la médecine quien- 
fuit: Prenez, dit-il, de fort bon vinaigre, & en arrofez voftrc oifcaua- 
uecqu.es la bouche dellus & deflouz : mais gardez qu’il ne luy en entre 
aux nar illes:puis le mette? au feu ou folcil, & luy continuez ce traite- 
ment deux ou trois iours .Au bout defquels , fi voyez qu'il luy foita- 
mendé,ne luy faites autre chofc:Mais fi pour tout cela il ne fera enrié 
amendé, mettcz-le dedans vnceau:& par force defc débattre releuera 
& red reliera fcsaiflcs.Sortant de l’eau le faudra mettre au folcil, &le te- 
nir chaudement \ car fi vous le lailTez refroidir, il feroitpis que de- 
uant. 




Si lettijèdstx de fortune fè fent uffèjrtiffè, tu rompu quelques pennet 
des dtles,tu de U queue pur quels moyens on les diit 
rtuoufltcr enter ['sien eft befting. 

C h a p, xxvrn. 

Ouucnt cfchctque les oiféaux Ce froiflen t cafTcnt, 
ou rompent les grodes pennes desaides, ou de la 
queue, par la faute des Faucônicrs, ou autres quilcs 
gouuerncht.LefquclsIesayansmis furlapçrchc,Ics 
attachent fong,& Iaiflcnt le gand pédre au bout des 
longes: & parccmoyéPempefchcfic cmpidrcroi- 
feau en fc débattant : tellemét qu’il nefe peut redref- 
fer,&àforccdc fc débattre fc froide, cafTe, ou rompt quelque penne. 
Autrcsfoislcuraduient ce mcfroc inconucnicnt, quand dedans iettez 
fur laproye par eux pourfuiuie, furuiennent les Chiens, qui chauds & 
gourmands fc icttenr de violence fur la proye & fur l’oifeau,& lui rom- 
pent ou arrachét quelque penne. En pluficurs autres manières fc peut 
auâiroifçaugadcrlcfdirerpcnncs, quiferoient longues & fuperflues 
à reciter. Maislc principal cd, quand le mal cdaduenu,d’y tçauoirdô. 
nerbon&r prompt remede. Or dit M. Caflian parlât de ce que dellus, 
que fi vnc penne cdoit feulement ployee &froiffee par quelque fof- 




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'DE LA FAVCONNERIE. 50 

cc,fan$qu’ily cuft autre caftcure ou rupture. Faut prendre eau chaude, 
&enlauer la penneffoiflee, de façon qu’elle deuienne bien tendre à 
l’endroit de lafroiftèure: puis l’eftreindre auec les dents, afin de la rc~ 
drefler de remettre en fon premier eftat. Puis foit prinfevne coftc de 
chou,& mife fur les charbÔs,tant quelle foit bien chaude , puis fonduë 
êcmife fur la froifteure, en l’eftreignant en telle façon que la penne fe 
puifle voir toute redreflee de reuenue en fa première forme. Mais fi la 
penne eftoit tellement rompue qu’il fuftbefoing de l’enter, toutesfois 
fcftlacoftc dedefius feulement nroifiee, & autrement entière fans ru- 
pture ou caftcure, de tout lefurplusdu dedans de la penne rompu de 
couppéiufquesà ladite cotte qu coftc de dehors: en ce cas vo 9 la pour- 
rez enter de la façon qui enfuit. Vous ferez auec vne aiguille vn pertuij 
de chafquccofte de la rupture, rapportant droidement&iuftement 
l’vn à l’autre : puis prendrez vne autre aiguille enfilee , laquelle mettrez 
& ferczpaflcr par lcfdits trous ou pertuis le cul deuant aueç fon fil : de 
la poufterez tant auant que vous faciez venir aboutir la pointe de l’au- 
tre part : puis l’oftcz, & tirez tout bellcmentlc fil, de façon que le tout 
vienne à ioindre & ferrer enfcmble. Lors Vous pourrez couppcr le fil 
au plus près: de par ce moyen demeurera la penne entcc à fon droid fil, 
de ic portera beaucoup mieux que fi elle eftoit couppcc tout outre: car 
la coucou cotte demeurant par deftus entière, fera caufc que la penne 
fera mieux fou (tenue. Autrcmoycn a enfeignémaiftre Michelin pour 
enter dextrement bien pennes rompues tout à faid : de lors qu’il les 
faut rejoindre de enter dedeux pièces. Prenez, dit-il, des aiguilles que 
tous Fauconniers cognoiflcnt,& ont exprès pour enter pennes. Et fi le 
bout de la penne rompue qui eft demeuré vers l’oifeau, cft d'auenture 
fendu, foit relié auec du fil: & foient voz aiguilles moüillces dedans 
eau falce,ou fichées dedans vn oignon, afin qu elles prenent de faflem- 
blentmieux, de afin auffi que la penne enteefe maintienne toufiours. 
Maiftre Cafsian nous a monftré encor vne autre belle de ingenieufe 
maniéré d’enter pennes en tuyaux. Si vne penne, dit-il, eft rompue en 
tuyau, & vous y voulez faire rentrer & raccommoder la mefme penne 
qui en a cfté rompue(pourcc quelle reprendra de faccômodera mieux 
qu’vnc autre penne cftrangcre:) prenez vn autre tuyau plus menu, de 
quipuiffe entrer dedâs le tuyau qui tient à l’oifeau , & l’entez: de faides 
entcrdel’autre part pareillement dedans le tuyau du bout de la penne 
rôpue,& feparé du corps de l’oifeau , de tellefaçon que les deux extre- 
mitezfeviénent bien iuftemet à ferrer de ioindre cnfemble. Puis apres 

N ij 



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LIVRE QVATRIESME . | 

d’vnc groflc aiguille, ou d’vue alclne bien menue, faites deux pettuis de 1 

part St d’autre delaioinéture : St d’vnc petite plume d’aifle de Perdrix, 
ou de Coulomb(quc vous aurez efcorchce par deflus,tant qu’il n’y fera 
demeuré quclc tuyau net St (impie) & du plus menu bout d’icelle vous 
emplirez les pertuis fufdits , de la m cfmc façon que l’on ferre les aiguil- 
lettes: Ce que ferez en fo^e que ladite petite plume ain fi paiïceautra- 
u ers defdits pertuis foit bien tirée St apparente départ & d’autre : & a- i 
presrauoirdcxtrcmcntcouppceôcbicnriuec } afinqu’cllenc puific cf- 
chapper, vous pourrez lors aucurcr que voftrepcnne fera bien entcc. 

Quand vite penne eft arrachée par force, ou tiret enfang , quel moyen U jade U 
faire reuentr fans tjfenfe de l’oijeau. 

Ch a p. xxix. 

L nous eft enfeignê parM. AiméCaflïâ,que quad 
il aura cfté arrachée penne par force à l'oifeau, le 
moyen d’y remédier. Prcncz,dit-il,vn grain d’or- 
ge ou d'auoine, St le couppcz vn peu par le bout, 
puis l’cngraifTcz ou oignez d’vn peu de thériaque, 

St le mettez dedâs le pertuisde la penne arrachée, 
afin qu’il ne vienne à fc clorrc, St quclapénenou- 
uellcpuiflefortirplusàfonaife: neantmoins de- 
uez-vous croire que telles pennes ne reuiennent iamaisne fi belles ne 
fifortes que les autres. Orfivnepenneaefiétireeenfang,lcdit M. Ai- 
mé Caffian confcille prendre promptemét le grain d’orge ou d’auoine 
defiufdit engraifie de thériaque, St couppé par leboutcomme deffus, 

St le mettre dedans le pertuis delà penne tirce, de façon que le bout en 
faille, St fc voy e par dehors: afin qu’au bouter que fera la nouucllc pen- 
ne il foitplus prompt St preft à yffir. Combien que ce foit bien grande 
auenturc d’en voir jamais fortir penne qui vaille : de faiét, tirer pêne en 
fang eft beaucoup plus dangereux que lestirer en toute autre maniéré. 

Ji fi oifeau a l’haleine puantr,quelle en eft la caufe, (y quels moyens font bons pour y 
donner remette. Chap. xxk. 




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DE LA FAVCONNERIE. $t 

B Vcuncsfois iladuient quelesoifcaux ontl’halcinc puante: 

& cc leur prouient de deux caufcs. L’vnc pource qu’ils ont 
efté pus de chairs falles , puantes , & non lauecs ; & lefqucl- 
lesauparauantlcspaiftre, n’ont paseftétrempees enHyucr 
en eau chaude, en Efté en caufrefcbc & nctte.Et à ccftc occafion & de 
la corruption defdites chairs, qui fc corrompent en leur cftomach,leur 
montent fum ces puantes en la gorge & au ccrucau, qui leur rendent 
rhaleineainfimauuaifc& puante. L’autre cftâcaufcdequelque$_gro£ 
fes & mauuaifes humeurs côcreecs& aflemblccs de longue main au 
corps&enlatcftcderoifeau, à faute de le curer & purger en temps ôc 
fàifonconucnablc. A cefte caufeferoit beloingqueiamais chairs graf- 
fes ne fedonnaflent aux Faucons, fans tremper vneheureou deuxauât 
que les paiftre;car cela leur feroit grand moyen defc maintenir en fan- 
té. 

Si dit M. Aimé Caflian que pour rem edier à telle puanteur d’halei- 
ne, faut en premier lieu faire la compofition delaràcdecin^deftùfdite, 
quife fait de lard, demoüelle de bœuf &fuccre,&cnformèr trois pil- 
lulcsqpi feront de la grofleur d’vnc febue baillées par trois diuerfes ma- 
tinées à l’oifeau :lequcl fera puis apres tenu au feu ou au folcil ,iufqucs à 
ccqu’ilaitcfmeutypartroisouquatrefoiSj&rparcemoycn fefoit bien 
purgé:puis deux ou.trois bonnes heures apres, fera pu de quelque bon 
paft vif Ces trois iours paflcz,& apres ladite purge,foitprisRolmarin, 
&fcchéaufeu ou au four , puis mis en pouldre, prenez aufsidcuxou 
trois clouds de girofle ,&lcs rompez & froiflez vnpcu auecquesles 
dens: &dcccs deux Amples bien meflez enfemble faites vne pillulc, 
laquelle vous ferez fur le vcfpre prendre à voftre oifçau enucloppce en 
pcudccotton : &laluy mettant en la gorge ferez tant qu’il l’aualle& ' 
mette bas, luy continuant ainfi par quatre ou cinq ioursrmaisfoitmis 
puis apres l’oifcau en lieu ou la cure fepuifïcrctrouucr & voir la mati- 
née cnfuiuantc.Ces quatre ou cinqiours paflez, vous luy en pourrez 
puis apres faire prendre autantdc cinq en fix iours, iufqucs a ce qu’il 
îoit bien remis en fa bonne haleine. Encores luy vaudra cctraittcmét 
pourlcdcfchargcrdesrhe_umesdclatcfte,&:le garentir de toutes ma- 
niérés d’aiguilles & filandres qu’il pourroit auoir dedans le corps. Mais 
fur tout en tout temps, & en toute difpofition quepuifteeftre voftre 
oifeau gardez-vous de luy donner chair froide qui nefoit treropcc 5c 
bienlauec. 

N iij 



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LIVRE IIII. DE LA FAVCONNERIE. 

Conclujtcn de ÏAutheur. 

Ch ap. xxxi. 

Jÿrtg%^Vfqucsicy, mes bons feigneurs, vous ay-ic rédigé par eferit 
en petit ce traité, les principaux fecrets de ce noble art deFau» 
^gjconnerie, félon quci’en ay peu apprendre 8c recueillir de ces 
trois excellents 8c experts Fauconniers cy deffus nommez, 
Icfquels i'ay veu & congneu fi bons maiftres, & tant renommez en cet 
art,qucray toufiours creuSc penfé faire tortàvous autres mes bons 
feigneurs , 8c à toute la poft eritédes Gentils-hommes foy deleCtans à 
la Fauconnerie,!! ie n en laifTois quelques mémoires par eferit pour les 
adrefler & redreffer en toutes chofes qui peuuent concerner lafanté 8c 
le bon traiâemét des oifeaux. Vray eu que ie ne me fuis pas beaucoup 
amufé à faire particulière 8c enticre énumération de tous oifeaux qui 
chaffent& prennent le gibier &laproye: ny pareillement à enfeigner 
les moyens de les affaiterfic rendre adroiCts 8c prompts au vol & à la 
chafTe du gibier : pource que ce ne font pas des plus exquis poinCts de 
la maifirifc: & que plufieurs gens de bié en ont ja deuifé , 8c en pourrôt 
d’orefnauant faire entendre par leurs eferits ce qu’ils en ont enlafan- 
tafîe. Ains me fuis fingulierement arrefté à montrer les moy cns&fub- 
tilitez de conferuer les Faucons en leur fanté , lors qu’ils font fains : 8c 
delcsguarir & remettre en bon eftat lors qu’ils font malades. Quoy 
fàifant,fi vous trouuez,lifant ce traidté, que ie vous aye donné quelque 
bôneadreffe, fçaehez en gré aux trois maiftres dcfiufdits. Maisaulfi 
prenez en bonne partie labeur quci’y ay trcs-volonticrs employé à 
lafàueur&foulagemcntdcvoustous nobles & gentils efprits, qui ay- 
mez le déduit du vol de l’oifeau , 8c ladrellc qui par l’art fy peut rctrou- 
ucr pour la perfection &auanccment du plaiiîr que chacun de vous en 
doitreceuoir. A Dieu. 

Fin de cc quatriefmc Liurc 



\ 



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La Fauconnerie de Guillaume Tardif^ 
du Puy en V ellay , Lecteur du 
feu Roy Charles hui&ielme 
du nom, &àluy 
dediée. 



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AV ROY T RE S-CHRESTI EN CHARLES 

HVICTIESME, GVILLAVME TàRDIï, DV 
Puy en Vellay,fon Lecteur tres-humble,re» 
commandation fupplic & 
requiert. 

Eslors que Dieu vous doùa du nom de tres-Chreflié Roy 
de France, Sire , mon naturel, fouuerain ff) vnique ffeigneur, 
ievofire tres-humble $ tres-obeiffant feruiteur, vous ay dé- 
dié mon médiocre engin & fcience. Car apres plnfïeurs ceuures qu’a vo- 
fire nom ayçopofèes par voffreço mandement , &pour recreer voflre * 
Royale tjfajefté entr ef es grands affaires , ievousay rédigé en vh petit 
Liuretout cequei'aypeu trouuer feruir à fart de Fauconnerie. Lequel 
Liureay traflaté en François des Liures en Latin du Roy Daucus , qui 
premier trouua & efcriuit fart de Fauconnerie, & des Liures en La- 
tin de Aioamus, de (fuillinus, & de ( Juicennas , colligé des autres 

lienffçauans audit art ,brieffuemeut & clairement en ordre par rubri - 
ches chapitres , laiffant les médecines difficiles a trouuer, ou affaire, 

ou danger euffes pour l'oiffeau,ou non approuuees par les experts, &*par 
fart de Medecine. Les noms des Médecines , quon nomme drogues, 
qui neffont en tvfàge François, font efferites en ta langue de laquelle v • 
ffent les apothicaires. Cet œuure a deux parties, la première enffeigne a 
cognoiflre les oiffeaux deproye deffquels onvffe , les enffeigner &gou- 
uerner, & les Médecines pour les entretenir en ffantç. La fécondé en- 
feigne les maladies deffdits oiffeaux les Médecines cf icelles. 



LA 




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TABLE DE LA FAUCONNERIE DE 

(juiliaumcTardif. 

PREMIERE PARTIE. 



T? Spccedes oifcaux,& du mafle& de 
XL la femelle. J4.a 

Efpcccs de l’ Aigle, & de là nature, 
mef.fucil.b 

Du Faucon>& de fes efpeccs , & de la 
condition & forme. jj.b 

Dcl’Efmerillon. 57>a 

Du Lanier. raef.fueil.b 

Du Sacre. $8.a 

Du Gerfaut. p.a. 

De l’Autour grand & petit, mef. fueil. b 
Del’Efperuier. 6o.b 

Comme on cognoid là bonté. 6uz 

Comme il Je faut chiller. mef.fueil.b 

Comme il le faut afFaitcr. 6z . a 

Maniéré de le faire voiler. 93. a 

En quel temps on prend les oifeaux de 
Fauconnerie au nid & en l'aire, mef 
fueil.b 

Que c’ed niais,brancher, ramage, 8 c for. 
là mef. - 

Pourdcfgluerl’oifêau. 64. a 

Pour froidure & enteure des pennes, 
mef. fueil. 

Du pad,& delà chair bonne ou mauuai- 
fe,du.lauement des chairs, & de leurs 
natures. meLfueil.b 

Remcde à l’oifeau qui mange trop toft. 
£j.a 

Remcde au bec rompu ou defioinâ. 
mcf.fueil.b 

La caufe de la foif de l’oi&au. là mefme. 
Sil’oifcaunepeutefmutir. mef. fueil. 
La maniéré' de l’entretenir en fauté & le 
garder de maladie. 66 . a 

De la cure qu’on donne àl’oifeau. 
melme fueil. 

Pour le purger, & faire bon ventre. 67. 



Pour luy eflargir le ventre 8c le boyau, 
mef.fueil. b 

Maniéré de baigner l’oifeau. là mefme. 
S’il edenuenimé pour fe baigner.' <■ 
mcl.fueil. 

Comme on cognoidlalàntc de l’oifeau. 
68. a 

Comme on cognoid l’il digéré mal. 

mef.fueil. - - 

Quand il n’enduit bien là gorge.là mef.b 
Pourquoyillarcnd. mef.fueil.' 

S’il a lappetit perdu. 6$. a 

Reccpte pour mettre l’oifeau fus, & les 
lignes de maigreur ou maladie. mefl 
fueil. 

Maniéré de porter l’pifeau & l’accoudu-* 
m er auec les Chiens. là mef.b 

Pour luy faire fouftenir les ailes. 70.x 
Pour faire l’oifeau au leurre, & au gibier, 
mef.fueil. 

Renouueller onglerompu. là mefb 

A bien faire reuenir l’oifeau. là mef. 
Pour luy faire auoir faim. 71.x 

Afin qu’il ne perche en arbre. mefme 
fueil. 

Quand il n’a volonté de voiler, mefme 
fueil. 

A oifeau çfgaré qu’il eft de faire, là mef.b 
Pour rendre l’oifeau hardy à fà; proyc. 
mef. fueil. 

A faire le Lanier Gruyer. mef.fueil. 
A faire hàyr à l’oifeau vne proyc. 7z.a 

D c la mue de l’oifeau de proyc. mefme 
fueillet. 

S’il engendré œufs en la mue ou ailleurs. 

S’il fort gras de la mue 8c orgueilleux, 
mef.fueil. 



O 



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Quand i! pert le manget apres la mue. là mcfme, 
mcffueil.b Empefchcment de ce battre à la percher 

Muer le pennage de l’oifeau en blanc. mef. fueil. 

SECONDE PARTIE. 

C Otnmuns lignes des maladies des Pour eftancher la veine. mef.fiieiL 
oifeaux. 74.b Rcmcde à os rompu,ou hors de fbn lieu. 

Conrrerbeume. mef.tùcil. 8o.a 

Si le rheume eft fec au ccmcau. 7;. a De l’oifeau qui a le fore efehauffé. mcC 



Remède au rheume engedre par fumée, fueil. 

ouparpouldre. mef fueil. Maladie du poulmon. £o.b 

Contre l’cpilepfie& haut mal. là mef.b Contre afme & pantais. mef.fucil.b 

Pourrefueiller l’oifeau. . mef.fueil. Du (âng figé, g I-a 

Contre opilation &furdité. y 6 .x Des filandres. mef.fucil.b 

A lenfleure & vifeofité des paupières. Des aiguilles. jj 1-a 

mef.fueil. Apoftumcs dedans le corps. mef.fueil. 

A l'en fleure des yeux. làmef. Contre le tnaUbbtil. mcLfueil.b 

Au mal des yeux. mef.fucil.b Pour refroidir grande chaleur de l’oi- 

Du mal de chancre. mef.fueil. feau. fy a 

Remede à la pépie. mef.fueil. Contre les fieures. làmef. 

Contre le flegme du gofier. mef.fueil. Contre les ventofitez. mef.fueil! 

Desfangfues. yj.x Contre la pierre. làmef b * 



Des filandres, & leurs efpeces. mef.fueil. A l’cnflcure de cuiflc ou de iambe. mcf. 
Sil'oifeauaraucitéfeche. là mef.b fueil. 

S’il a l’halcine puante. mef.fueil. Aux filandres des cuiflès,le remede. 

Remede aux pouls. 7t.a 84.x 

Remede à la taigne. mcffucil. Aux enfleures des pieds. mcf-fucil. 

Si l’oifeau hcrifonnc,Ic remede. 7*. a Contre doux des pieds. làmefb 

Quand il tremble, & ne fc peut foufte- A la podagre & galle remede. mcffucil. 

air- mef.fueil. Quand leîonglesfcdefcharncnr. 85.. 

S’il f’eff heurté. mef.fueil. Si l’oifeau fe ronge les pied* mef.fueil.b 

Quand il f’cft blcfli en heurtant & y a S’il a vcûic en la plante des pieds mef 
playe. làmefmc.b fucillct., * 

Fin de UT ab le. 



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La première partie de la Fauconnerie 

PAR GVILLAVME TARDIF, DV 

P V Y EN V E LL A Y. 



En laquelle eft traiélé comme on cognoift les oi féaux de 
proye, & comme on les en feigne &gouuerne : 
comme on les entretient en bonpoinft 

& bonne fonte. 



Des effaces des oijiduxdefroye, deftjuels on vji en tort de Fdutonnerie,0* 
de U ndtme du mefle cfdeid femelle. 



CHAPITRE I. 



, E trois efpeees font les oifcaux de proy e , defquefs 
on vfc en l'art de Fauconnerie : qui font, l’Aigle, le 
Faucon, & l’Autour. Defquels oifcaux nous parle- 
rons & traiterons amplement &feparément, par 
. chapitres fcparcz. 

4 La femelle des oifcaux viuans de rapine , eft plus 
„ ^ ^ ^ grande que fon malle, plus forte , hardie , fine ic 

caute. Le malle des oifcaux qui ne viucnt point de rapine, eft plus grâd 
îç plus beau que la femelle. 




O îj 



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'J?# tytigk, de fesejpeces, de fa couleurs forme, des mms divers i’ icelle felen diuerfes Unguia 
qumdeUe dtifejlre Prinfe^tund elle deitfmr evncn^çr leremede 4 ce : deUfreye 
d’elle: Cr le rente de eux ^/tigUsga^ans le gibier. 

Ch ap. ii* 

- ) " • ■ ' - . 

Ly a de deux cfpcccsd’AiglesrlVneeftabfoluëment appel- 
lee Aigle, l’autre cil nommée Zimiech. Rouge couleur en 

l’Aigle, & les y eux profonds , principalement fi elle eftnee és 

montagnes Occidentales, c’eff ligne de bonté. Aigle rouiTe eft bonne, 
lans doute. Blancheur fur la tefte de l’Aigle, ou fur fon dos, eft ligne de 
meilleure Aigle, qui eft appçllce en langue Arabique Zummach, en 




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DE LA FAVCONNERI'E 
Syriaque Meapan, en Grecque Philadelphe,en Latine Milion. L’Aigle 
doit cftre prinfe pctite,car la condition d’elle , eft d’accroiftre en auda- 
ce &aftuce. Quand 1’Aigle part du poing, & voile autour d’iceluy, ou 
en terre, c’eft ligne qu’elle eft fugitiue. Au temps que les oifeaux font en 
amour^ôt s’apparient pour faire génération, l’Aigle communément fuit 
auec les autres: pourtant mettez au paft d’elle vn peud’arfenic rouge, 
aurrementnomméorpigment, lequel luy mortifiera ce defîr. Quand 
l’Aigle voulant cfpanouyr la qucuëtourçoyc autour d’icelle, & monte 
vers aucune partie, eft ligne qu’elle eft dilpofee de fuir. Le remède eft, 
lors luy ietterfon paft, & la faut rappdler: ôc 15 elle ne defeend à fondit 
paft, c’cft pour auoir trop mange , ou pour cftre trop grafle, Rcmcdc à 
ce. Coufcz les plumes de (a queue, de façon qu’elle ne lespuilfc clpa- 
nouyr, ne d’icelles voiler : ou luy plumez le tour du fondement toutau- 
tour: lors par la froideur qui eft en la fommitede l’air, netafcheraplus 
de voiler li haut amais adôc on doit douter les autres Aigles, lefquellcs 
elle ne pourroit pas bien cuiter ne fuyr,pourçe qu’elle a ainfi la queue 
çoufuë. 

Quandl’Aiglc voilant tournoyé fur fon Maiftrc,fans feftoigner, c’eft 
ligne qu’elle ne fuira point. 

L’Aigle prcndl’Autoür,& tout autreoifeau de rapine, parce qu’elle 
les void porteries gcts,lclqucls elle cuidc cftre paft : & pour celle caufe 
tafehe de les prendre, & n’y fçait-on autre caufc ; veu que quand clic eft 
au defert elle ncfâid pas ainfi. \ 

Pour euitccl’Âigle on doit ofter lesgets de fon oifcatr, quand on le 
veutfaire voiler : autremcntl’oifcau,par quelque ind uftrië qu'il euft, ne 
^ fcfçauroit deliurer de l’Aigle. L’Aigle dide Aigle abfolucment, prend 
% lcLieure,lcRenard,laGazele. 

L’Aigle nommee Zimiech, prend la Gruë,& oifeaux plus moindres. 
Quad il y a Aigles gaftâs le gibier, le remede eft: Coufcz les y eux à vne 
Aigle, en luy laiflant bien peu d’ouucrtutc pour Voir la clarté; &dans 
lefondement rtrCftcz vn peu d’Afla-fcetida, puis eoufez ledit lieu* Et 
aux iâbes d’icelle, liez aille, ou cahir, ou drapeau rouge, lcqucllcs Ai- 
gles çuideront élire chhir,& la fàitcsvôllef, & en voilant & foy deffen- 
dantjiettcra les autres bas, ouf en fuiront incontinent : laquelle chofe 
elle ne feroit , fi n’eftoit la doufeur que luy fera ce que did eft , mis de- 
dans fon fondement. * 

O iij 



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V 

PREMIERE PARTIE 




ptt pÀUCin, ^mmd il doit eftre front , de fis benne forme (y condition, défis effeett, touldtth 
gouuemement (y ftoye , <y tomme on U doit tenir hors du (oing. 

Ch a p. ni. 

i \ucon qui ellprins petit deuantja mtië, eft le mrilleun L* 
! >onne forme du Faucon eft.tefte ronde, & pleine furie haut, 
’ic bec gros & court, le col fortlong, la poitrine bien lar- 
ge , groiic, charnue & nerueufe, dure & forte d'ofiements : & pourcefe 




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- • - DE LA FAVCONNERIF 

confiant à fa poi&rinc, frappe d’icclle &avam-i * */r 

foiblcs , il chalTe des ongleshanches Vekes^HW i œenoe * “ 
qneuccroiiTans, qneuëcourte, & toft i "îûbilf ?nfeÔ/r & ^ 
bes courtes, plantelargc, molle &verte nlnm^c i cs § ro ^ c s,iam- 
pcu&parfritcs. Tel Faucon prendra les î r occult «» 

condition du Faucon cft ou’ileftnl»cn * ’ ?r andsolPcaux * La 

voiler & à r«ae„ir=°f”g“Æ^ Ï^S 

poorlaquellecaufe UvoUeroidemeoc&foudainerent &fe„ÎT e ’ 

uent en terre &fc tue. LeFaucona dixtfn^î.. •?*’ , ^ pcfou ” 

nicrillon, Lanier, Tunicicn, Gentil, Pèlerin depltf’ ° nt ^ uicr 5 
Sacre & Gerfaut. Dcl’Emcrillon,Lanicr Saire & J?| c>Mo . ntaigncr 3 
feparément par chapitres ercrit. Faucon Tuni^î ° ^ cR c y a P rcs 
parce qu’il naift communément au pays de Barbarie" & " nfiappcIJé > 
lapnncipalc cité d’iceluvnavs <*n liL, 11 f l>arl Ç, &que Tunes cft 

Fwcon/lleftaulfi d^lanatu^rcdu^almcr V °^* C ” C 

pieds de tel pennage, mais croyant , plus loned^vor îfn'’ f “ïr" IS 

~ an- 
aux Expluqucbanx*fr)ches^arïottM U ^n, Xîr ' f f In k ansau P* cron » 

deriuiere. PoureftrebonGrgyer.fiutào^foirnri'T™''”* 011 '*”* 

ment ne ferqit frhardy. Pour eftrc nlus liarH v P5 1 , nsnjaiS > carautre “ 
fur la Grue, veu qu’il n’a Z r ,l P wdy 1 oifelcws premiercmct 

ainfi nommé, pour ce qu’on ne fça^où Pèlerin eft 

ptembre, faifant fon pèlerinage ou Daftipe^ m eft pflnS cn S e ‘ 

des. Le bien bon eft de Candie XftS !“ dc C / prc & de Rho " 
ileftbonàlaGruc à l’oileau de Par !l* ^vaillants; de bonneaffaire; 

laGruè,,,,, Haicon.Rouireanx.Efptqnlbl 'x P^scT™^ 

«très de riuiercs: à l’Oy e fauuage Oftaâ J O lu' c d ° zrlo ' tcs & 
Pèlerin, ronx deflius lestes, bi n emSeté ^ le 



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PREMIERE PARTIE 

Iuin,pour<c qu’il fcftit tardifs.cn leur mue : 8c quand ils commencent} 
rouer, fe defpouillent preftement. 

Fàucon montaigner cft de brune couleur, & fil cftfain,il eft des au- 
tres le meilleur il eft grand 8c hardy , prenant grands & non petisoi-; 
féaux, dilficille à gouuerner 8c garder. Il le faut plus porter ôcfkire veil- 
ler qu’autre Faucon', 8c doit eftrc entretenu entre gras 8c maigre. 
Quand il fera malade, faites luy boüillir bien fort au four eau nette, 
en pot de terre, 8c la mettez deuant luy, 8c l’induifez à en boirc.Quand 
le voudrez purger & amaigrir, ferez trois cures de peau degclinc, les- 
quelles trois ioufs luydonnerez. Po u rie garder fain, oindrez voftrc » 
gant de mufe. Et quand le voudrez faire voiler , icttez-lc deuant que 
les autres, combien qu’il ne prenne rien, fireuiendrailauvol des au- 
tres. Noir Faucon, comme dient les Alexandrins, cft le meilleur, ne 
luy donnez pointchairmoüillce, linon qu i! l'oit orgueilleux’, portez 
le fur le poing', plus qu’autre Faucon , ne l’ennuyez point outre fon 
vouloir, ôdetraidez bénignement: gardez qu’il ne voye Aigle, car 
apres ne prendroitoifeau , 8c qu’on ne luy touche fes pennes. Quand 
leietterezfaproye, gardez de mal duire voftrc main, carilperdroic 
lors courage. Rouge Faucon eft fouuenttrouué és lieux pleins, 8c en 
marais: il efthardy , mais difficillç à gouuerner, pourtant deuant qu’il 
voile donnez luy trois purgations de cuir de geline lauee en eau, 
puis le chauffez ^mettez en lieu obfcur par aucu- 
ne efpace de temps, puis apres faites-le voiler. 

Faucon qui a plumes blanches cft har- 
di, &bon, quand il cft forme le fais 
point voler qu’il n’ait mué, 
carapreslamueil 

cftbon. ' ' 



Pt 



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DE LA FAVÇONNERIE. 




Det'Emtri11on i de fa forme, de fon vol,de fa proye t 
Cr quand il doit ejbre oifili. 

Ch af, mi. 



(Èmcrillon eft dcforracdc'Faucon } pIus petit quel’Efprc- 
;uierjplus voilant qu’autre oifeaurprcnât toute volatille que 
Ipren l’Efpcruicr,principalemët petits oifeaux , corne moy- 

_____ meaux,alouctes, & fcmblablcSj& les pourfuitdc merucil- 

lcux couragc.il doit cftrc oifelé en huit iours,car apres ne vaut rien, < 

P 




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PREMIERE PARTIE 




Du Lanier t de fa naijjance,de ft forme t defon paji & de fuproye. 
Ch ap. 



v. 



iE Lanier eftaflèzcommü en touspays.il eft plus petit que 
[leFaucô Gentiljbeaudepéhage^pluscourtcrapietcqu’au*- 
ktreFaucon.Ccluyquialatcfte groflfe, les pieds plus furîfc 
fbleu,foit niais ou fot,eft le meilleur. Iln’eft point dangjt* 
£cüx cnfonviute.il cft commun pour voler fur terre & fur riuicre. 




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DE LA FAVCONNERIE, 58 




Du Sacre } dê /es effeces & naijjancr , des noms d’icelles e/peces t quand 
il doit ejlrcprinSydefd forme ^condition (g* proj/e. 

• Ch AP. vi. 




^Ly a trois cfpeccs de Sacres, dont la première cftappellec 
,Seph, félon les Babyloniens & Aflyricns. Il eft trouué en 
j Ægypte,& en la partie Occidentale, & en 3abylone.il prend 
Lieures & Biches. La fécondé efpccc eft rçommee Scmy, 
qui prend petites Gazelles. La tierce, eft diète Hynairi& Pèlerin, félon 
lcsÆgypticns & Aflyricns: il eft appcllé vulgairement de paflaige, 
pource qu’on nefçait où il naift , & qu’il faièt fon paflagctousles 
ans vers les IndeSjOuvcrslemidy.il eft prinsésiflesd'* T r - 






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PREMIERE PARTIE 

prc Candie,& Rhodes, pour ce dit on qu’il viét de Rullîe, de Tarta- 
ric&dclamcr Maior. Le Sacre prins apres la mue,eft le plus vifte,&f 
le meilleur. Le Sacre eftplus grand que le Pèlerin, laid de pennage, 
court empieté,&hardy. Le meilleur eft, ccluy quia couleur rouge, ou 
tannee,ou grifc:& qui eft en forme femblablc au Faucon , qui a grofic 
langue, & pied léger , ce qu’on trouue en peu de Sacres^ doigts gros, 
& tendans à couleur de bleu effacé. Le Sacre eft des oifeaux de proyc 
le plus laborieux, paiftble, & traidablc , & qui fait meilleure digeftion 
de gros paft. Laproyedu Sacre, font grans oifeaux , comme Oyefau- 
uage, Grue, Héron ,■ Butor : &ftngulieremcntbcftcsà quatre pieds fil- 
ucftreSjComme Gazclcs,& autres. 





DE FAVCONNERÏE. 

Du Gerfautfle fa naijjance } de fa forme ^condition proye. 

Ch AP. vil. 



JP 



[S parties froides, & en Dacie,Noucrgue,& Prufle, naiftlc 
sGerfaud:maisil cftprins communément en faifàntfonpaflà- 
''gc en Allemagne.. Il eft bien empiété 'doigts longs, grand, 
* puiflant,bcau fpecialemcnt quand il eft mué, ScticA fier & 
hardy,dontil eft plus difficile à faire: car il defire main &maiftrcpaift« 
blc.ll eft bon à tout gibier. 





De F Autour, de fes eîfeces & reneration,de fa bonne forme & coniiùon 3 - 
la figna d’audace & deforce:Grdu bon petit Autour ,de 
fes mauuaifa formes^ conditions de fa projet 

P üj; 



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PREMIERE PARTIE ' 



C H A P V 1 1 T. 

«u®É"*Lyacinqefpcces d’Autour. La première & plus noble eft 
jKlttfl’ Autour, qui cft femelle. La fécondé, eft nommée demy Au- 
SSljgr taur ,qui eft maigre & peu prenant. La tierce , cft le Tiercelet, 
^ qui eft le mafle de l'Autour , & prend les Perdrix , & ne peut 

prendre les Grucs.Ilçft nommé Tiercelet, carils nalftent trois en vne 
nyee, deuxfemelles&vnmaflc. La quarte cfpcce eft l’Efpcruicr, qui 
prend toute volatillc que prend l'Autour , excepté les grands oifeaux. 
La cinquiefme eft nommee Sabech, lequel les Egyptiens nomment 
Baidach, quircflembleàrEfpcruier, & eft moindre queluy, &alcs 
yeux celeftes comme blcuz. Autour d’Armenie & de Perfe eft le meil- 
leur, &apres,celuy de Grece,& dernièrement celuy d’Afrique. Celuy 
d’Armenie a les yeux vcrds,& le meilleur d’iceux, cft celuy qui aies 
ycux&ledosnoir.Ccluy de Perfe cft gros, bien emplumé, les yeux 
clairs, concaues,& enfoncez, fourcils pcndans.Ccluy de Grèce agrâd 
tefte, col gros, & beaucoup déplumé, Celuy d’Afrique alesycux&le 
. dos noir , quand il cft icunc , & quand il mué les yeux luy deuien- 
nent rouges, Au temps que les oifeaux font en amour quand ils fappa- 
rientpour faire génération, toutes efpcccs d’oifeaux de proyefaflem- 
blent auec l’Autour : comme le Faucon, Sacre, & autres viuans de 



rapinc:à cefte caufe les conditions des Autours font diuerfes ,en bon- 
té , audace & force, félon leur diuerfe génération. La meilleurcfor- 
mc d’Autour eft telle:vn bon Autour doit eftre pefant, commcccux 
de la grande Arménie. En Sy rie, on achepte les oifeaux de proycfc 
de Fauconneric,aupois,8clcplus pefant vautinieux: dè la couleur & 
condition d’iccux ne leur chaut. Blanc Autour eft plus gros, beau, 
facile à enfeigner & plus foibleentre les autres , car il ne peut prendre 
la Grue, 8c pource qu’il eft nay en lieu haut, & qu’il endure micuxle 
froid , qui eft en l’air hault , il.cft bon pour voiler oifeaux de telle con- 
dition. Autour tendant à noir, &qui a plume fuperflue fur la tefte, 
dcfcendantfurlefrontjcommevneperruque, eftbel mais il n’eftpas 
fort. Labonnc forme d’Autour cft ,d’auoir tefte petite', face lon- 
gue & cftroi&e commele Vautour ,& qui reflemble à l’Aigle, le gofier 
large , par lequel pafle le paft, y eux grands, parfons ,& en iceux petite 
rondeur noire, narillcs, aureilles, coupe, 8c pieds larges & blancs , bec 
long &C noir, le col long,Ia poiékrine grofle ,1a chair dure, les cuiftcs 
longues, charnues & diftantes: les os des iambes & des genouils doib- 
uent eftre cours, les ongles gros 8c longs. La forme des le fondement. 



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D ELAF. A VCÔN: KE R I E. 60 

de l’Autour iufqucs àlapoi< 5 irinc,doit eftrc côme en rondeur accrois 
fant.Les plumes des cuiilcsvers là queuë doiucnt eftrc larges, & cel- 
les de la queuë doiucnt eftrc courtes,peu roufles,& molles.La couleur 
qui cft loubs la queuë, eft côme celle qui eft en lapoidrine , & fur cha- 
cune plume,ou lignes rioires^ui (ont fur la queue a aucune trancheu- 
re:la couleur, de l’extremité des plumes'qui font en la queuë, doit eftrc 
noire en la partie des lignes.Des couleurs, la meilleure cft rouge, & té- 
dant à noir, ou à gris clair: Signe d c bon Autour eft,aftuce de courage, 
defir& abondance démanger, bequer fouuent fon paft, prinfe fou- 
daine de fon paft fur le poin g,comm eft on le icttoit ,digeftion longue, 
force d’alTailhnLe figne d’audace en l’Autour eft.tcl,lic-lc en lieu clair, 
puis obfcurc de clairtê, apres toucbelefoudaincment,&filfaut,&faft- 
leurc furie poing, c’eft ligne d’audace.Le figne de force en l’Autour eft: 
tel, lie les Autours en diuefes parties de la chambre , & ccluy qui 
cfmutira plus haut, eft le plus fort. Lelîgnede bons petis Autours, eft 
d’auoir les yeux clairs ôc larges, &lecercle les oreilles&dubcc,tcftc 
petite, col long, doigts longs, plumes courtes & cachées , chair dure, 
pieds vcrSjOngJcs larges &defcharncz,digcftionlcgerc, la vuydangc 
deladigeftiôlargCjCfmutirloing.Siauboutdubec, y a aucune noire- 
té, c’cfthjOn ligne. La mauuaife forme d’Autour,tant en petits qu’en 
grands, eft quand il a la telle grande , colcouit,les plumes du col 
mcflecsôcinuolucs, fort emplumé, chacun eft mol,cuiïïcs courtes & 
grellccs,iambeslonguc$,doigtscourts,couleur tannee , tendantà 
noir,& afprcsfoubs les pieds. Autour qui en faillant de la maifon , fem- 
ble qu’il faille de la mue, & qui a plumes grofles, les yeux rouges côme 
fang qui fans repos fcdebat,& quand il eft (ur la perche , tafehe faillir 
au vifage : fon l’ameigrit,ilnelep‘eutporter:fon rengraifle,ilfenfuit: 
pourtât tel Autour rien ne vaut.Paourcux Autour cft difficille àenfei- 
gner,carlapaourluy fait fuir le poing & le leurre, ou rappel. Autour 
quiaplumespendans furies yeux, &le blanc d’iccuxfort blanc, cou- 
leur cômcrouge, ou tanné clair, a les lignes de mauuaifcs côditiôs,& 
denonreuenir au rappel:!} Autour detellcformc eft trouué dcbône 
ÇÔditiô>,ilferatrcs-bon.Aucunefois,maispcu fouuêt,cft trouué Au- 
tourdcmauuaifcforme &côdi tiô:toutau contraire aux bôs- lignes de 
Autour^qui fera léger, frais, peu fouuent las, & qui prendra les grands 
oifeaux. La proyc de l’Autour cft, Faifand,Malard, Cane, Oyefauua- 
ge,Corneille,Connils, Litures.il fiertpetitChcurcul,& l’cmpefche 
tant que les Chiens le prennent plus facillement. . 



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PREMIERE PARTIE 




Del E (fermer défit nature. 

Chap. ix. 

E tn’amuferay vn'peu à’ parler de l’Efperuicr , pour autan! 
qu’il cil fort noble, & fort vfité en France: 6c auffi que qui 
fçaura bien voler, gouuerner 6c affaker rEfperuier,il fçaura 
aifementtout le traitement, 6c la volcric des autres :ioin& 
qu’on fen peutayder hyucr & eftê,& aucc grand plaifir, pour les beaux 
vols qu’itfait:car chacun a endroit foy dequoy voler: 6c aufsi qu’on en 
peut voler à toutes maniérés d’oifeaux , car il eft cbmmum à tout, plus 
que tous les autres Faucons 6c oifeaux. Car l’Efperuier 



d’hyuer 

quand 




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DE LA FAVCONMERIE. 6t 

quand ileft bon, prendlaPicle, Gcay,laChoüettc, laGrcfîlle, lcVa- 
nel,Ie Videcaillc,le Merle, le Coulomb, & beaucoup de fortes d’autres 
oifaux. 

De l’Efpermer> de J , i bonne forme (T bonté. 

Ch ap. x. 




E plulîcursplumesfont les Efperuicrs:lesvn$ font 
de menues plumes, toujours blâches , les autres fôt 
degrofles plumes, que nous appellôs mauuaifes. Si 

J I C _ J i « 



vousdirôs tant de leur façon que de leurs plumes, 
iefquels fohtks m cillcurs.L’Efperuier quieft de bô- 
ncforme,eft grâd & court, & a la tefte petite, cfpau- 



les larges &gro (Tes, Ïambes grofles, pieds eftédus, 
pennes noires. Le niais en bon, & reuient volontiers à fon maiftre. Le 
for eft difficile àaffaiter,& fera bonfiî ne fuit les gcn , s,pource qu’ilaac- 
couftumélaproyc,parquoÿ ircftplus courageux. Le meilleur de tous 
les ïfperuiers, eftceluyqui a cfté prins hors du nid , & a cfté vnpeu à 
foy, lequel nous appelions Branchier. Faut pour eftrc bon qu’il ait la 
tefte rondette par dcfliis, le bec allez gros, les y eux vn peu eau ez, le cer- 
ne d’entour la prunelle de l’œil, de couleur entre verd & blanc, le col 
longu et &groflet, grofles efpaules, & vn peu boflucs, &ouuert vnpeu 
endroit les rcihs,& affilé par deuersla queue, & que les aides foiét affi- 
fes en allant au long du corps : fi que le bout de fes aidés voife defToubs 
laqueuë,& que la queue ne foittrop longue, mais qu’elle foie de bônes 
pennes larges, qui foientaffileéscôme le bout d’vrieefpee, & qu'il ne 
foittrop haut aius : c’eft à dire, qu’il n’ait les iam b es trop longues , mais 
foient Dlatt es, & les pieds longs & déliez, & de couleur entre verd & 
blanc, les ongles poignan$,bien noirs & petits. Que fes pluipes trauci- 
frines foient grpffes & bien couloufecs dé vermeil, St lesmédüës cft- 
fuiuent les plumes de la poi&rinc t qué lés pennes foient larges, qu’il ait 
lebrunelmedéde medes traùerfaines,ainu comme le corps , & que fes 
fourcils foient blahcs*, vn peu coulourcz de vermeil, & qu'ils prenn ent 
letoutiufquts derrière la tefté. Auffieftfort bon rÈ(]?eruiet^uâdii eft 
fàtnilleux. ; 

> Comme ilfnut chiüer t'Etpernier nouueMt, (y le mettre en ordonnance. 



Ch a r. xr. 



CL 



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PREMIERE PARTIE 

* N EfperuierdcnouucauaflFaiiemét,doiteftrcchilléen 
cefte manière. Prenez vne aiguille enfilée de fil délié, 
qui ne foit retors : fais-le tenir, & le prenspar lebec,& 
luy paiïc l’aiguille parmy la paupière de l’œil, non pas 
droit à l’œil, mais plus près du bec, afin qu’il voye der- 
' riere. Et fe donnant bien garde de prcdre.la toile qui 
eftaudetfoubs la paupière. Puis mettre l'aiguille en 
l’autre paupière, de l’autre part,& tirer les deux bouts du fîI,&nouër fur 
lebec,nô au droit nœud, mais couppcr le fil près du nœud, & le tordre 
tellement que les paupières foient u hautes leuccs que l’Efperuier ne 
puîfTc rien voir. Et quand le fil lafchera,qu’il voye derrière, & parce eft 
rois le fil près du bec : car l’Eipcruicr doit voir derrière, & le Faucon de- 
u an t. Que fi l’Efperuicr voyoit deuant,il plumcroitaual le poing, quâd 
il battroit contrcmont,&prédroitbons csbats,& fi verroit trop à plein 
les gens, & fesbatroit trop fouucnt. 

Pour bien mettre voftrc ifpcruicrcnarroy,vousluidcucz bailler 
gets de cuir,lcfqucls doiuét auoir les bouts vn peu renüerfez & mcfme- 
ment dccouppez , & fi doiuçnt auoir deroy pied de long, à pied main, 
entre laboitcduget,&lcnouucauquieftaubout>àquoion le tient. Il 
doitauoir deux bonnes fonncttes,afin qu’il en foit mieux ouy , & auffi 
que l’Efperuier prenant vn oifeau,il fc mettra en fi efpais buifTon pour fc 
paiftre qu’il ne pourra eftrc veu ne ouy : & en le plumant , la plume fou- 
ucnt lui couurcvn œil, & pourl’ofter il fegrattede l’vn des pieds, & 
fait ouy): la fonnette: & fil n’auoit qu’vne fo nnette , il fepourroit grat- 
ter du pied où elle n e feroit point,parquoy ne feroit pas ouy. L’Efper- 
uier qui eft affaité au chappcron, & qui fouffre qu’on luy mette, vaut 
mieux qucceluy qui ne le veut endurer, car il f en bat moins : il fe por- 
te mieux quand il eft chapperonné en temps de pluye & de vent, ou en 
roauuais temps, car lors onlepeutcachcrfoubslcmanteau. Dauâtage 
il en vole mieux, & plus roidement, car il eft moins desbrifé que.ccluy 
qui n’a point de chappcron, lequel eft las de fe débattre fi on luy 
garde mieux fes vols & fon auantage,parce qu’il ne fe débat pas iufques 
Icequ’onveutqu’ilvollcjdontilameilleur courage, & fi on leporte 
partout fans quûlfe débatte ou bouge aucunement. 

Comme on doit djfèiter vn Efptmitr , O" comme il doit efirt mit en rfir» jr. 

..r'j 

Chap, XII. 



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DE LA FA VC O N NE RIE. 6z 

Arec que les Efperuiers font de diuers plumages , 8c de diuer- 
fes tailles, auifiy ail diuerfes maniérés de les affaiter, &ya 
moins d’affaire aux vns qu’aux autres. Tant plus l’Efperuier 
eft famillcux , 8c a bonne faim , pluftoft eft affaité. Pour le faire 
manger frottez luy les pieds de chair chaude, en pippant & touchât la 
chair au bec,&f’il ne veut mâger, frottez luy les pieds d’vn oifeau vif,8t 
l’oifeau criera: 8c fi lTlperuier empreint le poing des pieds , c eft ligne 
qu’il mangera: adonc dcfcouurcla poi&rine de l'oifeau , & luy mets au 
bec, 8c il mordra en chair, car vn oifeau qui mange tâtoft qu’il cftprins, 
c eft figne qu'il eft famillcux 8c qu’il mangera bien: 8c luy en donne au» 
tant au vcfprc, 8c aucunesfois fur iour, mais qu’il n’ait rien en gorge. Et 
quand il fera bien en chair, 8c il mordra quand on pipera, fi luy mets le 
chapperon, qui foit aftez parfond 8c large, qu’il ne luy ferre endroit les 
yeux, st quand il voudra endurer à mcttrcSt ofter le chapperon, fans fe 
débattre, 8c qu’il mangera chappç ronné, adôcluy faut diminuer fa vie, 
en luy dônant moins de chair à mager, Sduy en donc au matin: &quâd 
il aura enduit ( c’cft qu’il ait mis à val fa viande , & qu’iln ait ricn en la 
follette de la gorge) le pourras abechcr fur iour en luy oftantSt remet- 
tâtle chapperon pour luy faire mordre : car il eft bon deluy dônervnc 
bequee ou deux de chair, toutes les fois que luy mettras le chapperô en 
latefte.Et quâd ce viendra au vefpre , tu le paiftras pour la nuiét , 8c luy 
donneras des fourcils de poule, iufques au lendemain. Puis quand tu 
verras qu’il fera cheut çnbôncfàim , fi 4fchc le fil dequoy il eft chilé, 
mais qu’il foit nuit quad tu le feras, & qu’il voye par derrière , corne dit 
eft. Et f il peut bié voir les gés , fi le v cille toute la nuiôt qu’il fera lafehé, 
8c qu’il ait le chapperô hors de la tefte, afin qu’il oy e les gens 8c qu>il les 
accouftume. Et quand tu luy remettras le chapperô, dôneluy deux ou 
trois bechces de chair, & le lédemain au point du iour mets luy vn oi- 
felet aux pieds: 8c fil le prend afpremët,&qu’il morde en la chair, fi luy 
ôftclc chapperon en paix : que fil fe debattoit, remets luy, 8c le veille 
encores tant qu’il foit mat. Que fil mage deuât les gés fans le chapperô, 
&eft afteuré deuant eux, ne (oit plus veillé, mais le faut tenir vne partie 
delanuiél entre les gens, en le faifantplumer, 8c luy donnant aucunes^ 
fois vne becquce ou deux de chair, en luy mettant &oftant le chaperô. 
Et quand tu t’en iras coucher , mets tô oifeau près de ton cheuct, fur vn 
tréteau, afin queicpuiftesfouuétréucillerlanuiâ:. Et telcueauâtque 
il foit iour,& le mets fur ton poing, &luy tiens le chapperon hors de la 
tefte, afin qu’il voye les gens autour deluy: St quand il les verra, mets 
luy au pied vn oifelet tout vif, comme dit eft , 8c ainfî qu’il mangera, 

QJJ 



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PREMIERE PARTIS 

mets luy le chapperon,en luy donnantledemourantdeton oifeau , le 
chappcron en la tefte. Et fur le iour,regarderas fil n’a rien engorgé, & fi 
tu vois qu’il n’y ait rien , tu luy donneras vnebequee, petit &iouuët,de- 
uant les gens, en luy o fiant Si remettant fon chapperon : mais fur le foir 
doittoufiours auoirlejçhappcron horsdela tefte, pourvoit &accou- 
ftumer les gens , en luy donnant à manger d’vne poulette. Et pour faire 
mieux fa chillurc , afin qu’il voye mieux quand tu lé mettras coucher, 
fileticn en lieu obfcur, & luy édifie vn peu d’eau au vifage, afin qu’il 
frotte fes yeux aux ioinâes de fes aides :1e lendemain, qu’il trouuele 
iour,& la chair chaude fur ton poing, Si qu’il fûitlafché , afin qu’il voye 
deuant Si derrière , Si face figne d’eftre feur entre les gens , puis l’affaite 
comme dciïus cft dit. Et retiens, que le iour que tu luy aurasdôné chair 
lauee, ne luy donne podnt plume i &neluy donne plume qu'il ne foit 
bien aflcuré,car s’il n’cftoitfcur,il ne l’oferoitietter. Donc fi tu veux af- 
feurerton Efpcruier, Si le tenir en bonne faim, mets le bien matin furie, 
poingj&vacnlicuoùnefuruiéneperfonne, & abecquele d’vnoifelct 
vif, puis ledefeharne Si le mets fur aucune chofe,&luy tends le poing, 
en luy donnât vnc becquec:& fil y vientVolontiers,fi le relance au ve- 
fpre,& au matin de plus loin, Si dcuant leâ gés , pour lemicuk afieurer, 
en luy attachant vne longue ligne au bout defalonge, & s*il fait beau 
temps, & que le Soleil raye,onluy doit offrir l’eau pour foy baigner, 
poürucu qu’il foitfain^ qu’il foit feur, qu k il ne foit trop maigre , & qu’il 
n’aitgorge, car c’cft vné cho^e qui bien afleère téirtoifeauqüé le baing, 
& luy donne bon courage: mais que toufiours api és le bain, tuluydô- 
nés à paiftre bôs oifeaux vifs. Et toutes les fois que le paiftras ou récla- 
meras tu dois piper fit fificr, afin qu’il s’accouftumc deveniràtÔ fifler. 
Il le fautpaifire entre les chies &cheuaûx, afin quilfiaccoufiumeauec 
eux. S’il avolê) & tulevueillesmcttreau5oleil;,mctsleàtctrc furvn 
tronchet : &là falfeiTa, & ne fera iamais qu’il n’aime mieux fcfcoirà 
terre. Apres le bain, fi tu trouue tô Efpcruier en bon courage, tu lepeux 
bié faire voler le lend emâin au vcfprte: mais que parauant tu l’ay c récla- 
mé à reuenir des arbres, 8: reclame à fchéual, ayant fiiidl^rouifion d’vn 
pigeon, afin de le reprendre plus àiiémentxar il ftut à vn Efpcruier 
uant qu’on en vole, qu’il foit bien affeuré par veiller, par porter , par fai- 
re tirer, Si par plumer deuantlesgensrqu’il aymcla main, lt vifagc, les 
chcuaux,& les chicns:qu’ilfoidnetdedarts,taht par chair lauce,quepar 
plumes : qu’il foit bien affamé, & bien redamé de terre Si d’arbres. 



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DE LA F A-V Ç.OWNÊRIE. 

LA mdmtre de fttrt voiler ftttE fermer 



Cu Av. x il i.. > 

’Efperuier de nouueau afFaicé doit cftre mis à volet 
auvefprevn peu deuant Soleil couché , parce que 
c’cft 1 heure qu’il a plus grâd’ faim. Secondement, 
lachalcur du Soleil, fi on vouloit âu matin, fait cf- 
mouüoir l’oifeau par fa chaleur,& luy fait efleuerle 
cœur,& le réd gay,parquoy il perd fa faim,& ne lui 
en fouuient,& ne tafehe & penfe qu a fe rçfoudre & 
ioücrcontremont,qufleferoirpçrdie. Qui jrlbs çf|j| 
ilnefe peut tant efloigncrdetoy furlëvefji>ïe,5’iltefait ennliÿi, jjonusiê 
il feroit le iour contre la chaleur du Soleil 2 , à càufc de lanuitqüllc éo&+ 
traindra de fc percher. Aufïi pour faire voler ton Bfpchiier nouueau, 
fautphtreher large câpagne,loin des arbres.Qu’il foit defehapperonné 
quariefles Efpagneux querront : quefi Jcs Perd riaux fiillcnt , & il f’em- 
bat, laiffc le aller s’il faut d e ptes:que s'il le prend, dône îuÿ à mâget cÔ- 
trctcrrcdclapoi&rined’vn Perdriau , auec la ceru elle.’ Quand il aura 
mangé vn peu , ofte luy , & le dcfcharnc,& monte fur ton cheual , loing 
deluy ,puisfiflc, & l’appelle, & s’il reuient à toy, file paifts. Surtoutil 
fe faut bien donner garde qti’i! ne faille au premier vol à gros oifeaux 
afin qu’il n’emporte & f’accouftumeaux menus. Que s’il eft bien appris 
aux gros oifeaux , tu peux bien le faire voler aux Alloüettes & petits oi- 
fcaux,& fi tu voy qu’il y vole volon tiers,!! luy mcin c,& en fojtrcpu, car 
c’cft le plus beau vol & plus plaifantquc la volctic de rEfperbicf aux A- 
loücttes. Et parce que la chair &lefangdés Alouettes eft chaud Sc ar- 
dent, il eftbon,quandily volera, deiuy donner deux fois lâfcpmaine 
de chair lauee , & la plume bien fouucnt., mais n c lui donnela plume le 
iour qu’il aura mangé chair laucé , ny le iour qu’il fe fera baigné, ^uand 
on eft en bonne compagnie, & chacun a fon Êfperuier,fi ou voit tfôllci: 
le lien auccques les autres ,-celà renforce bien le déduit, & fi fafTeurent 
cnfcmble : & c’cft le plaifir de prendre vncAluouétte à l’cfcourfc ,& 
qu*vnbonEfperuicr achaffévne Alouëttebas, & fi haut qu’on la peut 
regard er,& vn autre Efperuicr la va requerre fi roidement en volant cô- 
tremont, qu’il eft contraint de l’cnnironner , ne la pouuant prendre : & 

lorsl’Allouëttc plonge & vient à terre, &l’Efperuierauffi laquelle fai- 

% • « 




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PREMIERE PARTIE 

rbemieux mettre entre les ïambes d’hômes ôc chenaux , penfentfc fau- 
uer, que tomber entre les griffes de Ton cnncmy naturel, toutesfoisle 
plus fouuent elle y cft prinfe. Qui veut faire apprendre à gouuerncr Fau- 
cons ,faut bailler à affaitter Hobreaux ou Hobicrs:fi on veut qu'il fâche 
gouuerncr Gerfâults, baillez luy Efmcrillons. Qui fçait gouuerncr & 
affaiter Efpctuicrs, il fçait gouuerncr & affaiter les Autours. Ainfi par 
les vns,on peut fçauoir les autres. 

Quand on doit prendre au nid,ou en Pâtre F 'G if eau de Fauconnerie , 
comme on le dotttr ailler. 

w A 

Ch a p. nui. 




Ifàutquel’oifeaude Fauconnerie foitprins au nid ou etiTai- 
re, quand il cil fort pour fc fouftenir fur les picds.Mets le fur va 
billot de bois, ou fur vne perche , afin qu’il puifle mieux de- 
'meurcr fonpennage ,fans le gaffer en terre. Mets foubs luy vne 
herbe, qu’on nomme hieble,laquclle,pource qu’elle eff chaude, çftbô- 
ne contre tout maladie de reins, & de goutte, qui luy pourrait âauc- 
nir,Pais-lc de chair viuele plus fouuent que pourras, car elle luy fera bô 
pennage. Si tu le prens petit, fi c le mets en lieu froid,il prendra mal aux 
reins, parquoy nefc pourra fouft enir , & fera en danger de mort. 

Pecesmotsniaisjbrancher, ramage, Cffor. 

Ch a p. xv. 



j ’Oifeau niais, eff ccluy qui eff prins au nid. Brancher, eff cc- 
, luy qui fuit fa mere de branche en branche , qui eff aufli nô- 
mé ramage. Sor eff appcllé ( à fa couleur forette) celuy qui 
a volé, & prins deuant qu'il ait mué. Et pource qu’on prend 
fouuent l’oifeau au glu, ou en le prenant on luy froifle ou rompt les pc- 
nes: s’enfuyt la manière de lcdcfglucr,& de fes pennes rabillcr. 




tour dejghteroifefu* C H A P. XV i. 



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DE LA FAVCONNERIE. <?4 

E vrav moyen pour dcfglueroifcau, prens du fablon me* 
nu & fcc ,& cendre nette miscnfcmble, & les mets fur les 
lieux où eft la gluj&laiflcainfil’oifcauvnc nuit. Apres bat- 
\%mm tras fort trois moyeux d’œufs, & aucc vne penne en mettras 
fur leldits lieux , & l’aiflc ainn l’oifeau deux nuits. Puis prens du gras d« 
lart , aufli gros qu’vnc prune , & autant de beurre, tout fondu enfemble, 
dequoy oindras lefdits lieux, SdaifTeainfil’oifeau vne nuiâ. Lclende- 
main le laucras auec eau ticde,& netoycras auec linge bien net, tant que 
rien n'y demeure. 

P empenne frtijfee redrejfer } eu rrnpue enter, tu defieintiere - 
ferrer, tu perdue rentuueller. 

C H A P. XVII. 

Itu veux redrefTcrvne penne froiffee, trempe en eau 
chaude le lieu qui eft froifle:& quand elle fera amollie 
& tendre audit lieu froiffé, redrefle la hors de l’eau : a- 
pres prés vn gros troc ou cottô de chou , & le chauffe 
fort fur la brade puis le fends au long, & dedans celle 
fente roctslcfroiflede ladite penne, & cftrains d’vu 
codé & d’autre le chou , iufques à ce qu’il ait red refi t 
ladite penne. Le tronc de l’herbe de couleuure, autrement nômcc Tin* 
thimale , a en ce l’effeâ du chou. 



Ptur penne rmpue £vn ttftè qui tient de tftutre. 

Prens vne aiguille longuette , & la trempe en vinaigre , ou en eau fa- 
lee,pour roüillcr , afin qu’elle tienne mieux dedans la penne , puis l’en- 
file de fil délié, & la mets dedans les deux bouts dclafroifTurc de la pen« 
ne: apres la tire par le filet, iufques àcc qu’elle fera autâtd’vn codé que 
d’autre & que la penne fera iointte, & la garde du trauail iufques à ce 
qu’elle foit ferme. S i elle eft des deux coftez rompue, couppc là,& prens 
vne aiguille pointue par les deux bouts, trenchante comme celle d’vn 
pelletier, tremp ce comme dit eft,& fais comme deffus. Pour pêne froif- 
lce ou rompue au tuiau, prens vn tuiau plus m enu, afin qu’il entre dedâs 
letuiau froifïe ou rompu: puis couppc en celieu laponne, & l’ente du 
tuiau mis dedans les deux bouts de la penne couppee : apres, cousles 
deux parties cuec le tuiau qui cft misdcdans.it couure le lieu de la ioin- 
ture de la penne de cottô, ou de petites plumes auec collctou fi neveux 
coudre ladite pénc,collela.Sila penne eftoit perdue, mets y en vnepa- 



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PREMIERE PARTIE 

rcijleçn quantité & couleur. Pour plume dcfioinâc reflerrer prens e- 
ftouppes bien menu taillées, & meflecs auec le rouge d’vn œuf bien 
battu, mcts-les fur linge bien délié, duquel lieras dedans & dehors le 
lieu de la penne dcfioin&c: ou emplaftrc ledit lieu de myrrhe, & fang 
de bouc meflez enfemble. Pour faire renouueller pêne perdue par bat- 
terie, ou aufremét,» principalement en la queue , prens huile de noix, 
& huile de laurier, autant d’vne que d’autre, meflecs cnfemble, & les 
diftilleras au lieu duquel cft faillie ladite penne, &c cclàfcrarcnouucl- 
ler ladite penne. 



Du pdfl O 1 cbdir benne (T mduuaife peurpdifire Foifeau, du Iduement de ld cbdir, de U 
mdniere depdijire l'oïfedu , cr de U ndture des cbdir s t^uon donne dux oifedux. 

CH A P. XVIII. 

t *; • ; 

Aft 6c chair Bonne, outre l’ordinaire de roifcau,eft 
lui donner vn peu de la cuifle ou du col d’vne pou- 
le^ar il en graille l’oifcau. Les entrailles de poule, 
auec les plumes, dilatent le boyau qui vuideladi- 
geftion del’oifeau, 6c feiche l’humidité fuperfluë, 
laquelle ne peut faillir par l’cgcftion ôc efmutilïe- 
mët de l'oifcati. Les chairs mauuaifcs pourpaiftre 
l’oifeau, font, chairs froides, chairs de boeuf, ôcau- 
tres femblables de forte digeftion,8c fingulierement de befte qui feroit 
en ruth, laquelle cft pour faire mourir l’oifeau, fans fçauoir à quelle oc- 
cafîon. Chair de poulie cft mauuaife pou rl’oifcau, carpource qu’elle 
cft froide,ellc luy trouble le ventre: auflî pource quelle eft douce» 
grandement dcle<Steble, ôcqu’Q 0 !trouue Communément; par tout pou- 
le^ à ccftc caufcl’oifcau affriandé de telle chair de poule,qu4nd en vo- 
lât en vcrroit,pourroit laifler fa proy e,6c voler vers la poule. Si tu dou- 
tes ou voy es que l’oifcaufoit poulailler, paifts-lc de petits oifeaux, de 
petits Coulombs qui commencent à voler, ou de petites ajrondellcs. 
Châir de Coulomb: vieil, &;cfrair de Pie, lui cftamere ÔCtref-mauuai- 
fe,commc aufli cftla chair de Vache, .car clic eft fortlaxatiue , non pas 
par fabontie nature, mais par faponderofité, par laquelle fàidindigc- 
ftion^parainfi elle cftlaxatiue. S’il eft necellitédcpaiftre l’oifeau de 
-groR’c chair par faute demcilltuf e,foit trempée &]aüee en eau tiede, » 
apres efpraintc , fi ccû enhyucr : ôcen froide fi c’cft en efté, 6c que la 
r chair 




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v 




DE LA FAVCONNERIE. 6 $ 

chair ne foit point trop cfprainte : car lapefanteur de l’eau, qui eft Ja- 
xatiuc,& lui fera plus toftpaftèr & enduire fa gorge, &luy tiendra les 
boyaux larges, dd’efpurgera mieux pardefloubs les grones humeurs 
qu’il pourroitauoir dedans le corps. Lelaucment de chair fedoiten- 
tendre de groffe chair, & quâd il eft neccflitè d’en vfer pour purger ou 
mettre bas l’oifeau,& non pas de chair de bonne digeftion : car il faut 
entretenir l’oifeau dequclque bon paft vif & chaud, autrement on le 
pourroit mettre tFop au bas. L amanicre de paiftre l’oifcau eft telle: au 
paft & chair que doit manger roifeau,ne doit eftre ne graifle, ne veine, 
nenerfs: & en le paillant ne le laifle pas manger cômcilvoudroit,mais 
parpofes&interuales, &le laifles repofer eh mangeant, lors mange- 
ra fuauemenr. Parfois luy mufleras S^cracheras la chair deuant qu’il 
foit faoul,& luy retarderas fonmager, &fais qu’il ne voy cia chair, afin 
qu’il ne fe débatte. Fais lé plumer petits oifeaux comme ilfaifoit au 
bois. Les chairs dequoy on paift les oifeaux font de diuerfes natures, 
caries vnes font les oifeaux gras, les autres les rendent orgueilleux, les 
autres les font attrempez. Le Paftereau, le Pinçon, la chair d’vn Chat, 
les Souris,& la graille de Geline,la chair de Porc & de Bœuf, rendant 
les oifeaux gras. LachairdePoullcts,de Lkurc,dc Gcline, de Vache, 
mouillée en l'eau, font les oifeaux maigres. La chair deChcurcs & 
Cheureaux les font orgueilleux. Mais fi vous voulez que voftre oifeau 
foitbien attrempé, ne trop gras ne trop maigre, ne trop orgueilleux, 
donne luy à manger vieille Gcline. Et parce mue luy fouuentla chair, 
félon la commodité que tu verras. 

Le r^mede contre le mal qui aiment à f oifeau par trop 
hajliuement manger. 

C H A P. XIX. 

I l’oifeau mange par trop haftiuement,. quelque pié- 
cette & petit morceau de chair, &: quelle foit tom- 
bée au lieu par lequel l’airvaaupoulmon, prens vn 
long canon de plume, bien mol & doux à manier, 
ou vn pareil de métal, & le mets par ledit Heu , & fuc- 
ce par ledit tuyau en tirant bonne haleine, iufquçs à 
cequeccquicfttombéauditücureuienne: car fil y demeurefera pé- 
rilleux pourl’oifeau. 

R 




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PREMIERE PARTIE ^ 

Pour renouueler le bec rompu } ou ref errer le bec difio'tnÛ. 

Ch a p. xx. 

’len fouucnt le bec de l’oifcau fe rompt, ou pource qu’il eft mal 
'gouucrnéjcar Ton n’afîaitc le bec ainfî qn’on doit* parquoy 
___ ^croift tant des deuxeoftez qu’il rompt: ou parce que quand 
l’oifcau paift,il demeure quelque chair foubs la partie haute du bec, h' 
quelle chair fc pourrift, & feichetant le bec qu'il tombe par ëfclats: 
pourtant nettoyelcbien,&lepolis, en taillât ce qui eft de tailler, puis 
oindras la couronne dudit bec, de fang de Scrpent,& de Geline, & 15. 
ou i.o.iours apres quele bec Iny commencera à croiftrc, romps le bec 
deflus, afin que celuy dedcflbubspuiflccroiftreàfaraifon. Ce temps 
durantjfon paft Toit coupé en petits morceaux, car autrement il nejfe 
pourroitpaiftrc. Ne cefle pourtant lefàirevollcr..Pour beedifioinft 
re{Terrcr,mets de(rusIa.difioin&urc,delapaftcfermétee,&dclapoix^ 
refine. 

Qtandt oifeau a foif,h caufe 0* le ttmeie. . 

Chap. xxi*. 

VandToifeau afoiÇc’eft oupar aucune alteration 
ou qu’il eft trop gras,& a ccfte caufe a chaleur de- 
dans le corps, ou c'eft par indigeftîon. S’il a foif 
par alteration, donne luieau en laquelle ait trépè 
(uccre,fafran,& fpodium,ncluy en donnant que 
pour rafraifehir la gorge. S’il a foif pour cftrc 
gras, & ainfî par chaleur qu’il a dedans le corps, 
mets auec les choies fufdites terre feellee.S’il a foif par. indigeftiô, cuits 
en eau graine de cumin doux,& luy mets dedans le bcc,ou cuits zinzi- 
bre,ou grâd polieu,en vin vieil, ou en eau de clou de girofle, & y trem- 
pe fon paft.S’il a toufiours (bif,mets en Ton eau vnc drachme de boli- 
armcni,& le poids de dix grains de canfrc, la luy baillant à boire. 

Quand l’oifeau ne peutemutir tes ftgnes 0* leremeie. 

Chap. xxii.- 

[Aut norerque quand l’oifcau ne peut émutir, le ligne eft qu’il 
gratte fa queue Si boit eau. Donne luy chair de porc chaude, 
auec vn peu d’âloës. Oü fais feicher vers de terre fur tuy.lc 
chaude, & en fais poudre, & luy donne chair chaude, de Ic^ 
gere digeftion,poudroycc de ladite poudre.. 





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66 



DE LA F A VCONNERIE. 

Pour entretenir l'oifeau en font é % (g* le p refer uer de maladie. 

Chap. XX III. v 

Our 'entretenir l’oifeau en fanté, & le preferucr 
de maladie, quatre chofcsfont neccflaires; ccft 
à fçauoir , lefairc tirer : l’efluycr quand iLcft 
moüillé, le purger & le baigner. Fais le .irerpaft 
nerueux au matin , & au foir deuant qu'il mange, 
& quand le voudrasfairc voiler. Le tirer en atten- 
dit le gibier luy cft bon. Si le tiroucr cftdeplume, 
garde qu’il n’en aualle , afin qu'il ne mette rien en 
cure iûfques au vefpre , car au vcfprc il n’y a point de danger. Com- 
bien qu’il femble que le tirer luy foulclcs reins , toutesfois en tirant il 
fexercite. ElTuye l’oifcâu quand il fera moüillé, ou au Soleil, ou auprès 
du feu: car il fc pourroit refroidir, morfondre , enru mer , & engendrer 
lamaladie qu’on ditafme ou pantais. Quand il fera fcc , mets- le en lieu 
fec&chauld, &non moite & froid. Mets luy fous les pieds, au billot ou 
àlapcrche , quelque chofe molle , comme drap , ou autre chofe , pour 
luy faulag'r les pieds: caraucunesfois,&bienfouuent, pourfrapper 
au gibier, pourroit auoir les pieds froiflez , defrompus&efchauflèz, 

□ uoy par humeurs defeendans en bas, fc pourroient engendrer aux 
sduditoifeau, doux, galles, ou podagre, &auffi enflures auxiâ- 
bes , lefquellcs chofcs font mauuaifes , & fortes à guarir. T u purgeras 
tdnoifeau par cure, oupar mcdecine purgatiue, le feras baigner: 
comme dcchacun cft cy apres en foo chapitre cicrit. 




De la cure detoifeau t queüe elle doit eflre , quand on luy dotyonner, quelle 
ejl fon ejfett, comme elle (g* l’efmont de t oifeau mon firent la 
fanté ou maladie d’iceluy,&* pourquoy ïoifeau la garde trop, 
le figne O* remede pour la luy faire rendre. 

Chap. xxiii. 




Ne cure d’oifeau doit cftrc de plume, ou d*oflelets 
d’oifeaux froiflez, ou de Pie, de Cônils, ou de Lieure 
rompu, les onglcsôc gros os oftez.Curc de cottô n’eft 
pas bonne à vfer,car elle vfe & àrd le poulmon, & fait 
1 mourir l’oifeau , & fpecialemcnt quand ladite cure 
^ - dccottoneftdôneeauditoifeaujfanscftreaucunemét 
lance 6c baignée. En ncccflité , & qu’on n’a point les cures dcffufdites, 



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PREMIERE PARTIE 

onpeutbien donner ladite cure de cotton, baignevniour, &autre 
nom, quand on fait ou refait l’oyfeau. Tous les iottrs au foir donne 
quelque cure audit oifeau, ou la deflufditc de cotton , ou celle de 
plume, ou de chair lauee, fil n’y a caufe au contraire. L'efFçét deladite 
cure eft , que quand clic eft trempcc & baignee en eau , elle eflargift 
plus qu'autre cnofe le boyau del'oifeau , & fechela fuperfluitè & cxr 
ceflîue abondance des humeurs d ’iceluy oifeau , lefqu elles ne peuuent 
faillir auec l’cfmont del’oifeau. La cureiettee au matin par ledit oi- 
feau, qui eft nette, &nonfeche, & qui eft fans mauuaife odeur, de- 
tnonftre l’oyfeau eftrefain. L’efmont del’oifeau doit eftre blanc, clair, 
& le noir qui eft parmy doit eftre bien noir, quand ledit cfmont en 
fon blanc eft glueux &c tient au doigt quand on le touche, fignifïe bon- 
ne digeftion, & fan té en loifeau. La cure molle, paftcufe,& puante, 
dénoté flegme & indigeftion en l’oifeau. L’oifcau garde trop facure, 
&nela peutaifément ictter, quand ila dedans le corps chair fuper- 
fluc, ou poftules, ou humeurs fur ladite cure. Le ligne que l oifeau gar- 
detropfacurc, & qu’il l’a encorcs, eft quand il tremble fur le poing. 
Leremede pour la iuy faire ictter Prendre eft, nclepaiftrepointiuf- 
quesà ce qu’il l’aura rendue: &flceiourlàilnelaiette, le lendemain 
fais la Iuy ietter & rendre, par la façon & manière que ie te vois met- 
tre & dire. Prens du gris delart bien rafraichy en deux ou trois fortes 
d’eaux bien fraifehes, & vn peu de fcl menu, & de poudre de poyure,& 
en fais vne pillule, laquelle Iuy feras aualler , puis apres attens qu’il l’ait 
îettee, & fil neiette ladite cure prcnsce qu’il au raietté, &lebroye 
&moüilIe, & mets en vndrappeau, & le fais fleurer à Ioyfeau, &lors 
il rendra ladite cwc. Ouautrcment, donncluylc grosd’vncfebucen 
deuxoutroistronçons de la racine de l’herbe appellcecfclerc, enue- 
loppee en bonne chair pour celer l’amertume de ladite racine, puis 
metsl’oireau au Soleil ou auprès du fcu,& fil ne rend ladite cure,paifl> 
ie au foir d’vne cuifle ec gelinc, chaude &c fuccrec. 

f our purger toif tau en tout ttmps } &tuy < faire bon appétit^ bon ventre» 

Cha,p„ xxv. 



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/ 





DE LA FA V CONNERIE. 6 7 

T. pour purger foifcati en tout temps , luy faire ahoir bon 
appétit, Sc bon rentre, donne luy de hui daine en huidaine, 
ou de quinzaine en quinzaine vne pillulc, de celles qu’on 
dit pillules communes: oulegros d’vnefebue d’aloës cico- 
trin, cnueloppé en bonne chair , pour celer l’amertume dudit aloës. 
Puisl’cnchapperonnc,& le mets eh lieu chaut, comme au Soleil ou au- 
près du feu, & lelaiflcainfi par l’efpaccdc deux heures, dedans lequel 
temps il puiflevuiderfes flegmes. Et quand il aura ictté ledit aloës ou 
pillules(car il ne fera pas fi toftfondu)rcprcns ledit alocs pour feruir v- 
ne autrefois: puis prens l’oifcau fur ton poing, Sc le paifts d c bon paft Sc 
vif, carilauraadonc le corps deftrempé. L’alocfcainfi donné, ou de- 
dans iacure, &aufoir, vaut beaucoup contre filandres St aiguilles. 
Lefdites pillules données d l’oifeauà l’cntrcc du mois de Septembre, 
font bonnes & profitables contre filandres Sc autres maladies eftans 
dedans le corps. Celle médecine toutesfôis doit éftre trèmpee & mo- 
dérée félon la force Sc qualité des oifeaux , car fi c’eft pour Autour , la- 
dite médecine doit cftrc moindre que pour vnautre, &paf ainfî elle 
doit cftre moindre pourl’Efperiricr, qui efldes autres le plus délicat. 
Autrement prens du gras de lartdeporc, trempévniour, &muéen 
eau fraifehe, fuccre, fafran en poudre , aloës, moüellc de boéüf, autant 
de l’vn que de l’autrc,& en fi grande quantité SC largefle que tu en puif- 
fc faire trois ou quatre pillules , ou plus largement à ta diferetion , puis 
au plus matin donnes en vne àl’oifeau , aprestnets-le aü Soleil , ou au- 
près du feu. Tunclcpaiftras iufques à deux heures apres, ! lors tu lujr 
donneras ou geline ou petits oyfcaux , ou fouris du rats , & petite gor- 
ge. Au foir quand il aura enduit fa gorge, donne luy quatrc*ou cinq 
doux de girofle, froiflez SC enucloppez en vn peu de bonne chair : SC 
quand il aura vfélefditcs pillules., Sc quefes humeurs feront par icelles 
efmcuës, donne luy vne fois au palais du bec , &auxnarilles du vin- 
aigre, auccvn peu depoudre dcpoiurc, puisfileft dcncccfiité, foit 
l’oifcau refroidy d’eau foufleeen jtes. narilles, Sc le mets au Soleil ou 
auprès du feu, Sc il mettra hors les humeurs de la tefte. 



Pourejlargir U ventre bcjtau de Cctfeim. 
C h A P. xxVt- 



R 






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. PREMIERE PARTIE 
Ita veux fait e efiargir le Ventre & boyau de i’oifcau donne 
luy léger paft, trempé vnc nuitt en vin-aigre: & furicctuy 
pxfcû mets luccrc au miel efeumé , ou luy donne eau fiiCcree. 

Pourquoi y quand ^ comme on doit baigner l’oifeau,comme 
apres on ledotbt traiÇler, 

Chat, xxvii. 



| Vcanesfbis baigtier l’oifeâu deproye luÿeftfain,&Lefàit 
l bien voiler: car fouucntadefîr de boirejou de prendre l’eau 
pour quelque efehauffement de corps ou defoye, & l’eau 
^ lerefraifchift. Le b&ng fait à l’oifeau auoir faim, bon coura- 
ge j & l’aftcure, & par la contenance de Toifcau cogùoiftcas combien 
luy profîtçralc baigncr.Ëaigne-le de quatre en quatre iours, car le bai* 
gner plus (ouuent le fait orgueilleux & fugitif. Et quand le feras bai* 
gner$,mets-lc furie boisi'cc,& l’eau fait bien nettc,qu’il n’y ait quelque 
venin : delaquelle maladie la mcdccincefticy.aprcs cfc rite. Âpres le 
baing donné luy paft vif, comme petits oifelets , & mets fur Ton paft va 
peu de fuccre ou de thiriacjç,& aux narilles de l’oifeau. Quand le Fau- 
con apres fon baing, fe frotte & foingt ,eft dangereux le toucher , car il 
al'haleine veneneufe & lçs pieds, pourtât fi ru le veux lor s porter,gar- 
dcauec fort gand qu’il ne bleftètamain. Quand l’oifeau fera baigné, 
ne luy donne chair treropee , & fi tu le veux foire voiler toft apres le 
baing, atroufe le vn peu d’eau bien nette. 

Quand foifeau ejienuerûme parfe baigner en eau eriuenimte 
par Serpent ou autrement. 

Chat, xxviiï. 

m ■ *• 

; Vand l’oifeau eft enuenimé pourfe baigner en eau enueni- 
»mce par Serpent ou autrement, broyé trois grains dcgcnc* 
j ure,&mcfle auec thiriacle,&le fais aualler à l’oifeau,&lc gar- 
_ _ ^,^Jde d’eau huiâ,ipurs, &c tnets delapoudre;d’aloësfiirdela 
chair dechat,4c laquelle paiftras l’oifcau. 




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DELA F AV C ON N E R IE. s2 

Les ft*ncs pommunt de font éen loi j[t au de proye. 

Ch ap. xxix. 

Es fign es côm uns de fanté en l’oifeau de proye font, quand 
fon efmont eft digéré, continué , & non éntrcrompü à ter* 
re, déliée non cipaix, quand fa cure eft. telle, comme eft 
eferitau ehapitredela cure: quand il fe tient paifiblcmet 
furlapcrche,quand-'demcinelaqueuë &la ventile, quand 
il efplumc& nettoyé dubccfes ailles, commençant dés la croupe iuf* 
quesau haut, quand il prend quelque petite graiflefur la croupe, de 
laquelle Poingt, quand l’oifcau rcflemblc gras , clair, & en couleur, 
comme fil auoit les plumes oingtes, quand il tient fes cuilfes cfgalc- 
ment, quand les deux veines qui font aux racines desaiflesonr leurs 
pouls & mouement moyen entre continuation & difcontinuatioiï 
de pouls. 




QtotndToifeau digéré malles fignesja cttufe, & te remtd'e. 

C H A P. XXX.' . 

Es fîgncsquand l’oifcau digère mal, font, quart dfouuent il 
bec & refpire en plumant fon*paft,&ne le mage point, mais 1 
le laide, ou vomit. Quâd fon efmont eft altéré de gros, noir 
Ôdaune.Quandilnercndfacurecntetnps deu. Quand en 
leux mains fermementfon bec, & enluy fecoüant la telle, 
fenriras fa gorge puante.il digère mal,parce quileft pu ttop matin, de- 
uant qu’il ait fai&fadigeftion, ou trop tard, ou à trop groffe gorge. Le 
remede eft, ne le paifts iufques à ce qu’il aura bien faiât fa digeftion , fie 
qu’ilaura bon appétit. Puis prens dunoir, qui eft engendré de fumee,' 
fitdefeu,auculdupot,&kmctsttemper en caul’cfpacc d’vne heure: 
apres coule l'eau la faifanttiede, fie ehiecllctrempclachairdu paft de 
lfoifoau couppccen morceaux,& la lui donne. Etnc-lepaifts plusiuf- 
ques au foir, que tu lny donneras trois morceaux de chair fuccree, oi»‘ 
luy donne fur fon paft de la^emencequel’ontrouueau doux dcgir©~ 
fle puluerifez. 




ouurant à 



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PREMIERE PARTIE 



Quand Corfou tf enduit bien Jk gorge fa caufe,(yle remede pour 
la luy faire enduire ou rendre. 



Ch ap. xxxi. 




T quand l’oifeaun’enduitpas bien &gorge,pourcà 
qu’on lui donc fi girofle gorge qu’ilne lapeut endui- 
re ne rédre, ou poureequ’il fengorgctropfbrtdcfa 
prôy c,ou pource qu’il cft refroidy : lors donc lui pe- 
tit paft, ou demy paft à la fois, & de chair léger e,tre- 
pec en vin blanc tiede: ou luy donne paft vif, baigné 
en fon fan g, lequel le remettra fus. Aufoirdôneluy 
quatre ou cinq doux de girofle, froiflez, Semis en cotton trempé en 
vin vieil : car ils luy efehaufferont la digeftion &la tefte. Pourlui faire 
rendre fa gorge quand il ne peut enduire , prens vn peu de poudre de 
poyurc, & qu’ellefoittrempee en bon & fort vinaigre, & luy laide re- 
pofer longuement: & d’iccluy vinaigre rcpofélauc luy le palais delà 
oouche,8tluy en mets trois ou quatre gouttes dedans tes narilles: puis 
fil iette fa gorge, arrùfcd’vnpeu de vin lcfditcs parties efehauffees par 
le vinaigre. Le vinaigre ne foit point donne à l’oifcau trop maigre, car 
il ncle pourroit fupporter, puis le mets au Soleil, ou au feu, & il iettera 
fa gorge. 

Quand t oifeauenduit fa gorge, mais apres ilia rend , U caufe, 
tyleremede. Chap. xxxii. 



Ous déuez entendre que fi l’oifeau enduit l à gorge. & apres 
illarend, c’eft ou par quelque accident qui luy eftfurucnu, 
ou par corruption d’cftomach. Si c’cft par accident qui luy 
fbitfuruenUjMialeine de l’oifcau,8cce qu’il aura ietté ne pui- 
ra point. Lors luy donneras vn peu d’aloés cicotrin,5c ne le paiftras de 
fix heures apres, puis luy donneras bon paft, St peu. Et fil iette fa gor; 
gc par corruption d’cftomach, l’haleinc de l’oifeau & ce qu’il aura ietté 
puiroht. Audi c’cft pource qu’il eft pu de chair grofTc, ou mal nette ou 
puante. Pourtant foit fa chairnctte, Se taillee de coufteau bien net, Se 
nettement : Se puis le mettras au Soleil, l’eau deuant luy, pour ,boire 
fil veut, St ne le paiftras iufques au foir,8e à petite gorge. Se de paft vi£ 
Se arrofé de vin, ou puiuerifé de limaille d’acier, ou de poudre d’yuoi- 
ïc, lefquelles font retenir le paft à l’oifeau: 8c fil nele retient, donne 




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.DE LA FAVCONNERIE. 6 9 

luy petits oifeaux,ou fouris,ou rats,iufqucs à ce qu’il fera guary, ou de- 
ftrcmpe en eau tiede poudre de coriandre, & en icelle eau coulee laue 
quatre ou cinq iours le paft de l’oifeau,ou fais bouillir en vin feuilles de 
laurier, tant que le vin rcuienne à moitié, puis laiffe le refroidir auec les 
feuilles : De ce vin fais boire à vn Coulomb tant qu’il en meure, de la 
chair duquel donneras vne cuiiîe à l’orfcau. 



. Quand loif eau ri a appétit de manger , la caofe,& le remede. 
Chap. XXXIII. 




' Vandl’oifeau n’aappetit de manger, c’eft pourcc que 
jonluyadonnéaufoirgroflegorge, auquel paft l’oi- 
[ feau feft trop faoulè, ou qu’il cft ord dedans le corps. 
Baille luy vn Coulomb , & lui laiifc tuer à fon plaifir , 
& boire le fang, apres ne luy en donne qu’vne cuifle, 
_ ou autant qu’elle monte : & fi l’oifcau ne vouloit tirer 

ladite chair, donne luy taillée en petits morceaux fuccrec, ou arrofee 
d’huile d’oliuc, ou d’amendes, &cepeuà peu luy continue iufques à 
ce qu’il foit guary : Ou lui donc vn paflerat trempé en vin, ou arrofé de 
miel, ou poudroyé depoudre de maftic, ou lui donne deuers lematin 
vncpillulc, de celles qu’on nomme pillules communes, &lcticns cn- 
chapperonné au Soleil, ou auprès au feu, & le laifle vomir tant qu’il 
voudra. Quand il aura vfé trois ou quatre iours defdites pillules, & 
qu’il aura appétit, donne lu y trois ouquatreiourslimeuredcfcr fur la 
chair defon paft. 

Pour oifeaa maigre mettre I e fig** de maigreur ,o» de maladie. 



Çhap. xxxiiii. 

L’oifeauoncognoift la maigreur, où maladie, quand fon 
efmont n’eft ne blanc ncjioir, raaiscftmeflé commcgris. 
Pour le mettre fus, donne luy chair de mouton, fouris, & 
rats, à petites gorgées, ou fais bouillir en pot neuf vne pin- 
te d’eau, v ne cuillerée de raiel,&trois de beurre frais,& en paifts ton oi- 
feau àpetite gorgée deux fois le iour : Ou prcnscinqou fîx limaçons 
qu’on trouueaux vignes, ou aux herbes, ou au fenoil,trépc les en Iaiéfc, 
vnenuiét, envn potcouuert, qu'ils ne fen faillcnt: le lendemain au 




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PREMIERE PARTIE ~ 

matin romps les coquilles, laue les limaçons de laiâ frais, &r apres les 
elfuye , & les donne àl’oifcau , puis mets l’oifeau au Soleil , ou auprès 
du feu, iufqucs à ce qu’il ait cûti cuti quatre ou cinq fois, &f’il endure I 
bien la chaleur, elle luyeft bonne. Apres midy foitpudebonpaft,& ’ 
à petite gorge, &c les mets en lieu chaut & fec. Au foir quand aura paf- i 
fé fa gorge, donne luy clous de girofle, comme il efteferit au chapitre 
xxvij. quand l’oifeau n’enduit bien là gorge, pour la luy faire enduire 
ou rendre. Aucuns luy donnent à manger petits oifeaux de bray , ha- 
chcz&moüillcz en laid de Chcurc, en le paillant troisou quatrefeis 
le iour, 6c ne luy en baillent à lafois qu’vn peu. Ou prenez limaçons 
rouges, qui foient brûliez, & en fûtes poudre, qui loitmife en petite 
quantité fur fa chair. 

De porter & contregtrdcr Toifedu, lujraccoujtùmcr les Chiens. 

Ch ap. XXXV- 






E porter d’oifeau fur le poing dextre, 6c meilleurs: 
plus feur pour l’oifeau, quefurlefeneftre, pource 
qu'il eft plus agilement ietté pour voiler partant de 
la main dextre, 6c en eft plus léger 6c foudain, & en 
montant & descendant du cheual , l’cifcau eft plus 
feurement fur la dextre qucfurla fentftrc,& le mue 
fouuét en diuerfes mains, afin qu’il fafleure. Quâd 
il fe débattra & volatillcra furie poing, rcmctslc 
agilement & paisiblement, afin qu’il accouftume de tecognoiftrc SC 
aymer. Quand tu luy ofterasfonchapperon, ne regarde point fa face, 
qu’il n’en prenne mauuaife accouftumancc, contregarde l’oifeau quâd 
pafteras les portes, &approcherasdesmure, afin que f’ilfedebattoit, 
qu’il ne fc gaftaft, ou fes pennes, 6c le garde defumee & de poudre. Ac- 
couftume-lc à ne fuir les Chiens, mais à lesfuiure, & qu’il les ait deuant 
8caq tour de Iüy quand il paiftra, &l’accQuftumeà iouyr& voir tout 
ce qui eft dcchaftc. 



Quind hifeM ne foufiienthien fesailes , Uainft^leremeie. 



G H AP. xxxvi. 



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DE LAFAVCO NNERIE. 70 

Ote, que quâd l’oifcau ne fouftient bien fes aides, c’cft pour 
cequequandil cft nouuellcmcnt mis furie poing, ou fur 
la perche, iln’cft gardé de fe débattre, 8c de fefchaufFerr 
parquoyferefroidift, & ne peut bonnement fouftenirfes 
aides. Lors lie l’oifeau dcl’eau, &qu’ilfoitcontrain£d’cn- 
trer en ladite eau, afin que par fe débattre fur ladite eau , il retire &fc- 
dreflfe fes ailles. Apres mets-le au Soleil, ou auprès du feu, &letiens 
chaudement qu’il jneferefroidifle, ou pifie trois iours furies aides de 
l’oifeau 8c il les fouftiendra bien . 

Pour bien faire l'oifeau au leurre pour le bien faire voiler augibbicr. 

Ch a p. xxxvii. 

IfiMi Ote, que pour bien faire l’oifeau au leurre , ilne le faut point 
deflUer iufques à ce qu’il reuiendra bien fur le poing, & qu’il 
fllBSau f y mange bien , lors dédie- le fur le foir, afin qu’il ne i’eniuie, 
8c Iuy fouffle vn pccu de vin aux yeux. Etquand tu ri cou- 
cher, mets le près de toy, fur vn treteau, ou autrement, feurcment, 
auec chandelle allumée affez près de luy, puis deuant iour foit cnchap- 
pcronné,& mis fur le poing. Et le traites ainfi iufques à ce qu’il foit 
bienleurré, ôcafieuréde gens. Apprens lcà defeendreà terreiurfa 
ptoyc 8c à ofter paifiblement fes ongles de fa proye,afin qu’il ne les rô- 
pc:de laquelle rôpcure d’ongles eft cy apres eferit en fon chapitre.Gar- 
dequ’iln’accouftumeenreucnant,chcoiràtcrre,mais l’accouftume à 
reuenir furie poing.En le leurrât,quand il fera remonté, iettele leurre 
fous les gens, afin qu’en pourfuiuant le leurre il f accouftumc de fuiuir 
non pas de fuir les gens , 8c quand il fera defeendu, referre le bien , 8c 
& luy fais aimer le leurrercar fil ne rcuientbien au leurre ,côbien que 
autrement il foit bon , fi ne fcra-il rien prifé. Iettér l’oifeau pour voiler 
près des riuicres, ou près des lieux aufquels on ne le peutfuiurc, fait 
perdre fouuentl’oifeau. La première proyequcluy feras voiler, foit 
Caille, Perdrix: puis Lieurc, apres grands oifeaux. Saoule le de mâger 
de ce qu’il aura prins, 8c principalement defagrand’proyc. Pourbien 
faire voiler l’oifeau au gibbier,trois chofes font ncccfïàircs, bô maidre, 
bonne compagnie d’oifeaux bien vollans , 8c bon pays de gibier. 

S i j 




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PREMIERE PARTIE 
Pour ongle rompu renouutltr. 

Chap. xxxviii. 

Autfil’ongle de l’oifcau eft rompu en partie, qu'il foit oingt 
degraifledcSerpent,&ilcroiftra en maniéré qu’il fen pour- 
raaider comme des autres. Si l’ongle eft tout rompu, & qu’il 
n’y demeure que le tendron, faisvn doigticrducuir, &l’em- 
plis de graifle de Geline, & mets le doigt de l'ongle rompu dedans, & 
attache feurement du mcfmecuirlc doigticr àlaiarabede l’oifcau, en 
remuant &r^fraifchiflant le doigtier dedeuxiours en deux iours, & 
ainfi Iegouuerneiuiques à ce que ledittendron foitendurcy. Si par 
violence delarompeuredel’ongle la chair du.doigtfaigne, metsdef- 
fus poudre de fang de dragon, & e flanchera le fang. Sile doigt eft en- 
flé, foit engraiffé de graifle de Gelinc iufques à ce qu’il foitgucry. Sile 
pied oulaiambe luy enfle, fais oignement de graille de G eline, d’hui- 
le rofat, d’huile violât, dcthercbcntinc,dc poudre d’encens, & dema- 
ftic, duquel oirtdras l’cnflcurc iufques à ce qu’il foitgucry. Dercparer 
l’ongle defcharné,ou qui vient droiét & non crochu, eft eferit en la fé- 
condé partie de ce liure,au tiltre du pied.. 

Pour faire bien reuenir r oifeau quand tl a voMyty /<* 
pour quoy ne renient, 

Chap. xxxix. 

Aut entendre que fi l’oifeau ne veut ou oublie à reuenir, qu’il 
je K® luy fautietter vn oifeau : & celuy qui luy eft le plus agréable 
il eft le Coulomb blanc. Aceftecaufc,ilt’cftneceflaircd’auoir 

en ta gibecierevn Coulomb, ou autre oifeau blanc, pour rappellcrtd 
oifeau quand ne voudra reuenir. La chair de poulie , comme eft dit au 
chapitre du paft de l’oifeau, neluycft pas aflezbône. La caufepour- 
quoy l’oifeau ne reuient, eft qu’il eft peu fouuéttcnu & porté, parquoy 
n’cftaccouftumé : ou pourcc qu’il hait fon maiftre quâd illetraiéleru- 
demétjou pour aucune douleur qui luy eft furuenue. Le niais n’eftpas 
fi fugitif que le mué, car il n’eftpas fi aftut&cault. Si l’oifcau ne veut 
reuenir, prens le gros d’vne petite febuc de graifle du nôbril de cheual, 
de njuiét en oingts le b cc d c l'oifeau , & il aim cra fon maiftre & reuicn- 




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DE LA ÏAVCONNE RIE. 7I 

dra à luy facilement :ou trempe en eau toute vnenuift, poudre de re- 
galice,& en icelle eau coullee,fais tremper chair de Vache couppee 
en IaifcheSj'de laquelle paiftras l’oifeau. La chair de vache, comme eft 
di<ft au chapitre du paft de l’oifeau, n’eft pas bonne pour paft, mais cft 
oar cefte medecine, ou prens herbe nommée coft, ou félon aucuns 
aume, fcichc la, &puluerife,& d’icelle pouldrc , mettras fur la chair 
que mangera l’oifeau. Si par orgueil ton oifeau ne veut rcuenir , prens 
du fel rouge, la quantité d’vn bien gros pois, &lcmets fur fon paft , le- 
quel luy fera ietter toute fàfuperâuité,Ôcfon orgueil corriger. 

Pour faire auoir faim à l’oifeau qui ejltrop pu t quand on le veult faire voiler . 

Ch ai», xi. 

Our faire auoirfaim à l’oifeau qui cft trop pu, quand on le 
veut faire voiler, donne luy au foir en fa curevncpillule d’a- 
loës, auccjus de choux rouges: ou luy dône trois morceaux 
de chair, où il y ait dedans chacun morceau auflî gros de fucre quvn 
pois, &bien toft apres eûnutira deux ou trois fois, & lors tu verras 
qu’il aura faim. 

Pour deftccoujlumer t oifeau de foy percher en arbre . 

Ch à P. x l i. 

lÿjÉSr? I tu veux defaccouftumer l’oifeau de foy percher en arbre» 
iailTe le percher en arbre trois ou quatre fois, quand le temps 
fcranubileux, pluuieux, & quand il fera rofee, & par tel en~ 
nuy craindra de fe percher. 

Quand l'oifeau ri a volonté de voiler , le remede pour le faire voler. 

Ch a p. xl n. 

Vand l'oifeau n’a volonté dévoiler, baille luy l’eau pour 
foy baigner, & luilauefon paft en eautiede, ou lui donne 
vne pillulc de graiffe de lard. 

S iij 





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PREMIERE PARTIE 

Quand F oifeau eft eJgarc,ou on ne peut ouyr fes fonnettes y ce qu'il ejl défaire^ 

, Ch ap. oc lui. 

Vand l’oifcau eft cfgaré, ou on ne peut ouyr fes fonnettes, 
c’cft pourcc que les oifeaux de proy c , par leur aftucc, por- 
tent fouuentlcur proyc és caucrnes,ou près des eaux,par- 
^ quoy on ne peut ouyr les fonnettes: lors regarde où ver- 

ras les oifeaux voiler 8c crier, car là doit eftre le tié,qui eft caufe du cry 
desautres.Oufîtune le vois, ou ne lepeusouyr, monte en lieu haut, 
& mets ton aurcille cotre terre, 8c clos l’autre dcfliis, 8c oiras lefdits oi- 
feaux. Si c’cft en lieu plein 8c defcouuert, mets ton front contre terre, 
en cloüant.vne oreille , 8c apres l’autre, 8c de quelque cofté entendras 
qu doit eftre ton oifeau. 

Pour faire toi fétu hardy à fa proye , volter gr ans oifeaux , 

comme lors doibt eflre porté. 

Chap. xliiii. 

- O ur faire l’oifeau hardy à fa proy e, 8c voiler grâds oifeaux, tre- 
C pc en vin pourfon paft, duquel luy donneras quand fera augi- 
bier. Si c’cft pour Autour, fais le tréper en vinaigre, 8c luy en 
donne le gros d’une amendcî 8c quand tu le voudras faire voller,don- 
ncluy trois morceaux de chair trépee en vin : ouprensvn petit Cou- 
lomb, 8c lui ouure le bcc,TcmplifTant ledit Coulomb de vinaigre , puis 
fais voiler ledit Coulomb iufqucs à ce que le vinaigre entre dedans fa 
' chair, de laquelle donneras à ton oifeau quand tu feras au gibier. Puis 
quand il fera deuenu hardi, ne le porte point fur lepoing,fîcen’eftcn 
lieu folitaire. 

% 

P our faire Lanier gruier. Chap. xly. 

Faire vn Lanier gruier, fais vne caucrne 8c chambrcttcob- 
' fcurc foubs terre, 8c y mets le Lanier, qu’il ne voy e point de 
^lumicrcjfinon quand tu le paiftras,8cne le tiens furie poing 

i quc ! de nuiéf. Quan d voudras qu r il voile, fais fèu en fadi- 

dite caucrne, 8c quand elle fera chaude ofte le feu, 8c baigne l’oifeau 
en vin pur, 8c le mets en icelle caucrn c, puis le paifts de ccrueau de Gc- 




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DE LA F A V C O N N E.R I E. 7 z 

ae &le mcine voiler deuantiour,& quand leiourapparoiftra, icttcle 
de loingaux Grues, Icqueliourilaa prendra rien fi n’cft d’aucnturc, 
mais les autres iours enfuiuans, il fera bon, & principalement depuis la 
my-luillct, iufques'alamy-O&obrc, & fi fera meilleur apres la mue, 
queparauant. En temps froid^comme en Hyuer, ne vaut rien. 

Quand ïoifeau voile autre proye quilne doit, pour la luyhayr. 

Ch a p. xlvi. 

I Ais fi l’oifeau voile autre proye qu’il ne doit, coramcCou* 
jlomb, Corneille & autre, pour luy faire hair: porte en ta 
| gibbccierc fiel de geline , duquel oindras la ppiârine de 
— _ > l’oifeau qu’il aura prins , delaquelleluy laiüeras vnpeu 

manger, car par celle amertume, il hairc les oy féaux de telle forte. 

Pour muer l’oifeau de proye, en quel teps il mne,& pour le muer, ou fur le poing fans* 
chair , ou en mue auec chair: & comme il doit ejlre purgé & difpof é quand ■ 
on [y met du bon pa(l pour luy en la mue , (y* pour le faire to(l (y* 
bien muer , (y leremede quand tl mucjnal 

Ch ap.. xltii. , 

l Ndit que l’Efperuier mue en Mars ou enAuril, &amuÔ 
en Aouft. Le Faucon mue à la roy-Fcuricr. Pour muer 
l’ofeau furlcpoing, qu’il foit mieux aifeuré, & ne craigne 
les gens, paift-le fur le poing, &luy mue-fouucnt fonpaft, 
& luy donne deceluy qu’il mangera plus volontiers: por- 
tc-Ic matin & foir : en temps chaultmets le en chambre fraifehe , où 
il y ait vn e perche fur laquelle il puilfe voiler quan d il vondra : fil fe 
débat là fi l’cnchapperonne, ou le porte en lieu frais enchapperonne: 
fil fe débat fur le poing, fouffle luy au bec, fous les ailles, & parle 
corps, il nefe débattra fin on tant qu’il commencera à ietter. Quand 
iliertera bien fes plumes, mets>le en ladite chambre, &deflbus luy 
vnemotte d’herbe verte, ôifablon, & luy offriras l’eau chacune fep- 
maine: & ainfi muera bien , & fera bon. Pour muer l’oifeau fans chair, 
tais bouillir vn moyeu d’oeuf, qui foit duret, & lercfroidiras en eau 
froide, puis l’elfuycras: quand premièrement le donnerasà l’oifcau, 
pour l’accouftumcr , tu mixtionnesas ledit moyeu auée le fang de 
geline, où d’autre oilcau , & le donneras à l’oifcau.. Pour le faire 




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PREMIERE PARTIE 

bien toft muer, mets vn Lifartverd en vn pot fans eau en fais pon- 
dre que tu mettras fut & chair. LamuedeToifeau doit eftrcvnc mai- 
fonnettcenlicufolitaire, fans poudre & fumée, & où les poulies ne 
puiffent venir, afin que les pouls ne tombent dedans la mue, qui ga-t 
fteroientroifeau. Lamuë foit elaufe deuant midy , pour le vent chaud 
& pluuieux. M ets d ed ans la mu ë fab Ion , & de trois iou rs en trois iours 
herbe ffaifche, feuilles & branches : fit dcuantl’oyfeau vnè tinette 
pleine d’eau pour boire &fe baigner. Quand on veut mettre l’oifcau 
en muë, il le faut premièrement purger des pouls , 8c quand on lemet 
hors , foit purgé comme eft efçrit au chapitre , pour purger l’oifcau en 
touttemps. Aguyfeluylebee, & luy oings, plume-lcfouslecol, & 
fbubslaqueuë, paifts le fept iours en la muë de petits colombs, aüec 
leur fan g , puis trois iours de chair trempée en vrine. Il aduientfou- 
uent qu vn oifeau ne prend pas mue en temps deu , & fc mue fi tard que 
iafaifon dévoiler âuxoifeaux dcriuierc fepaffe, auant qu’il foit preft 
dévoiler, parquoy eft bon de le hafter, quiveut charner cnvollerla 
faifon d’Hyuer. Que fi ton Faucon ne iette nul de fes plumes , au mois 
de Iuillet,tu en peux voiler toutleipois d’Aouft aux Pics, & aux Per- 
drix: le mois d’Aouft paffé , mets le en chambre aflez chaude, fusvnc 
clouë , ou fus vn plot, à quoy il fera attaché , qui foit fi obfcure qu’on 
n’y voye goutte, Ôc le garde ainfî, en luy baillant oifeaux vifs à manger, 
iufquesàcequ’ilfoit gras & en bon point, principalement petits oy- 
feaux de riuicre, qui ont longue queue qu’on appelle Bergeronnettes, 
pour le moinsdeux fois la feptnaine , puis baille iour à ton faucon de 
peu à peu. Pour Ife faire toft 8c bien muer , paifis le de chair de Heriflon 
fans graille , ou prens des glandes qui font au col de Mouton deflous 
i’aureille& les hache menu, &luy donne auccfon paft, &trouucfà- 
çon quelles aualle, f’ilnêlcs vouloit manger. S’il fc met à ictter plu- 
mes, ne luy en donne plus , car il pourroit aufsi bien iettër jes neufùes 
que les vieilles: ou luy donne par trois iours, au lieu defdites glandes 
chair deratSj'oudctaulpcs, oingte de beurre. Apres donne luy v- 
nepicce de chair de Serpent, aueclapeau, entre la tefte & la queue, 
fie trois petites grenoüillcs. Pour faire bien muer toute efpece d’oifeau, 
paifts le de chair de petits chiensd e lahft,trempcc au laift de la mulettc 
duchien, apres donne luy lamulette coupeeen morceaux, carcc 
paft luy eft naturel. Quand les plumes dudit oifeau commcnccrontà 
faillir, oings la chair de fon paft d’huile nommee Sifarr.inum , car elle 
luy fera les plumes groflèt£cs& molles: 8c fi elles failloient fcches, fc 

romproient 



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DE LA FAVCONNERIE. 73 

romproient ou dedans ou dehors la chairde l’oifeau. Ne le mets hors 
delà mue iufqu es à ce qu’il aura bien mué toutes fes plumes. Quâd les 

{ dûmes Taillent maigres, feichcs, courtes, ou vieilles, ce ft pourec qu’cl- 
cs (aillent trop toft,& l'oifcau n'a pas graifle fuffifantc pour les nourrir, 
lors le nourriras de chair de petits Coulombs, & d’autres chairs chau- 
des. S’ilyaaucunepcnnfeou pennes mauuaifcs, qui ne checnt point, 
ou qu’ils Taillent mauuaifcmcnt, oings les d’huylc de Laurier, car clic 
les fera chcoir&naiftre bonnes. Silefion aucune furuient à l’oifeau e- 
ftant en la mue, le meilleur cft différer toute médecin c iufqucs à ce que 
il Toit hors de maladie, car les médecines ordonnées pour famuë,fbnt 
contraires à Ta nature. 



Quand Poireau engendre œufs dedans le y entre jm la mue ou ailleurs Jes 
jignes & le remede pour l'en preferuer, ou les luy faire fondre. 

Ch ap. xlviii. 

I l’oifeau engendre oeufs dedans Ton ventre, enlamuë, ou 
ailleurs, il cft malade & en péril de mourir. Les lignes quand 
il engendre oeufs, Tonr, que le fondement luy enfle, & deuiét 
roux les narilles & les yeux luy enflent. Pourl’en prcTcrucr, 
donne luy depuis le mois de Mars dedâs Ton paft de l’orpigmcnt, au (fl 
gros qu’vn poix, lequel luy refroidira ce deflr.Et la chair queluy don- 
neras huit ou dix iours, foitlauee d’eau de vigne, laquelle dégoutte 
quand elle cft nouucllemcnt taillée. 





Pour oifeau /aillant de la muegrds (y* orgueiüeuxjendre familier ,qu il ne feu fuye. 

Ch ap. xlix. 

Vand l’oiTeau partant de la mue eftgras, & qu’il Tcnt l’air 
âdeventchaud, qui cft eau fc qu’il fedebat StTefchaufFc, 
quiluy pourroit caufer vn refroidi(fcmcnt,& errdanger de 
mourir, porte-le paifiblemehtenchappcronné, & hors du 
chaud. Et pource qu’il eftgras & orgueilleux,^ qu’il fen pourroit fuir, 
purge-lcparpillulcdegras lard,ordôncccy deflusau chapitre 21. Pour 
purger l’oiTeau en tout temps, paifts-le de chair d c poulmô de mouton, 
taillée en lopins, & lauee, tant qu’elle perde tout le fang, & la plufpart 
de Ta Tu b flan ce, car elle amaigrira loifeau. Mets & lie fur la perche de 
l’oifeau boüc grafle, ou engrailfe la perche, Sc denuift lie dclTusToi- 

T 



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PREMIERE PARTIE ' 

fcamcar pource qu’il gliftcra, il trauailléra.y & ne pourra dormir, par- 
quoy il f amcigrira, &fe rendra plus familier. Leurre-lebicn, qu’ilne 
f’en foyer car fil cft trop gras, &: n cft bien purgé il f en fuira. 

Quand t oifeau perd le manger après la mue Je remede pour lu? donner 
appétit de manger. Chap. i. 

T fi l’oifeau pcrdle manger apres la mue, le remede pour 
luy donner appétit de manger cft , prendre aloës cicotrin en 
poudre, & ius de choux rouges , toutmeflé & mis en boyaux 
degeline, liezaubouc, & luy faire aualler: puis le tiens fur 
le poing iufqucs à ce qu’il foit purgé , & ne le laifle iufqucs apres midy: 
lors donne luy paft vif & bon, & le lendemain degeline: apres baille 
luy l’eau pour fc baigner: celle médecine cft bonne contre les aiguille^ 
& filandres. 




Pour muer le pennage de f oifeau en Blanc'. 

Chap. li. 



'Ous pouucz muer le pennage de voftre oifeau en blanc, en 
^mouillant premièrement fa chair en fang d e Mille, les autres 
Jdifent Millet, par cinq fois. Et quand viendra au tiers iour, 
unuez fa chair en fang deMille ou Millct,&cn donnez à man- 
ger à voftre oifeau. 




Quand F oifeau fe Bat trop à la perche. 



Chap. lii. 



’E peur que l’oifeau nefe débatte par trop a la perche, mais fe 
i repofe, cuifez myrrheen cau,&puis luy en lauez tout le corps. 

;Ecmoüillcz auififa chair en celle melme eau, iufqucs à neuf 

ibis, &luy donnez quand il voudra enduire». 




lin delà première partie de la Fauconnerie* 



» 



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74 



La féconde partie de Fauconnerie, 

PAR GVILLAVME TtARDlF 

DV PVY EN VELL A Y. 

Contenant les maladies des otfeaux, & 
les médecines ficelles. 




Tij 



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SECONDE PARTIE 

En donnant les médecines aux oifeaux on doit conjîderer la dijpojition <£iceux t 
& la qualité du temps pour les bailler. Les fignes communs de la 
maladie en oifeau de prôye, 

C H A p. I. 



L Es fignes de chaleur extérieure en l’oifeau font , çpiand il tient 
fa bouche ouucrtc, la langue tremblante, refpire foudaine- 
. ment, les yeux luy en grofliflent, ioiht les aides, les plumes 
defiusle col dcfcouurent la chair, les pennes des aides grofi- 
fes , qu’on nomme couteaux fontlafches & penchans. Les fignes de 
froideur extérieure en l’oifeau font, quand il clod en partie ou du tout 
les yeux , & leuc vn pied, & herifle les plumes. Les fignes qu’il ed las, 
ou malade font, quand il a le bec clos, les aides abbatues, &refpire 
fouuétparles narrillcs. Lefignequ’ileddebilced, quandüfappuye 
aucunement fur la perche. Le ligne qu’il ed mal gouuerné ,& qu’il ed 
maigre ed, quand il efpluchcfouucnt fes plumes. Les fignes de mort 
en l’oifcau font, quand l’efmont ed verd, & quand en {âillantilne peut 
remonter fur fa perche. 



Contre theume aucerueau de Poifeaules fignes r ta caufe le remede. 

Ch ap. h. 

Es fignes pour cognoidrc le rheume au oerneau 
d e l’oifeau font quand il iette eau des nanties , & à 
! larmes , côm e vnc nueaux yeux, & au foir clod vn 
œil ? puis l’autre , puis tous deux , & les couure tant 
qu’il femblc à voir qu’il dorme. Ce rheume luy en- 
gendre aucunesfois la tay c en lœil,& l’ongle,la pé- 
pié en la langue, luy fait enfler le palais, luy engen- 
f&ôZ&TDZ&sZ&d dre le chancre.Quan dil femble que le rheum e fort 
par les yeux, ou par les narilles, ou par la bouche, l’oifeau ed en danger 
demort.Lacau'cduditrheumeed, qucPoifcau ed pu de chair groues 
oumauuaifesà gro de gorge , Scpluftod luy vient quand il ed maigre, 
que quand ilcd bien gras. Et pour ce qu’il ne peut enduire tel pad, 
mais le tient longuement, il deuient puant], & celle puanteur montant 
au cerueau de l’oifeau , luy clod les aurilles, narillcs & conduits : telle- 
ment que les humeurs ne peuucnt vuider comme elles ontacouftu» 




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DE LA FAVCONNERIE. 75 

tnf. Leremede eft, purger l’oifeau, ainfî qu’il eft eferit au chap. vingt 
vnicfme , pour purger l’oifcau en tout temps : Quand l'oifeau demeine 
fouucnt les paupières par le rheume du cerueau , mets en fes narilles 
huileviolat, le iour apres donc luy en fonpaftvn pcudefelarmoniac 
meflé auec beurre, le tiers iour fourfle en fes narilles vn peu de thiriacle 
méfié auec huile violât. 

Contre rheume fec ah cerueau de Foifean ,/« fîgnes, leremede. 

Ch a p. iii. 

Es lignes du rheume fcc au cerueau de l’oifeau font, quand 
l’oifcau cftcrnuë beaucoup , & rien ne luy fort des narilles. 
Pour lequel rheume guérir , faut fouffler Obfomogarum a-» 
•uec vin vieil j aux narilles de l’oifeau, & apres mets l’oifeau 
auSoleil, ou auprès du feu. Quand l’cftcrnuer luy fera paf* 
fé, donne luy chair nerueufe, pour le faire trauailler en tirant, afin que 
par tel labeur ledit rheume defeende du cerueau aux narilles, forte 

dehors. Quandl’oifeau a la telle enflee pour leditrheume,metsluy 
fous fes pieds drap de laine moüillé en eau froide, tellement que l’oy- 
feau fente la froideur. Quand il frotte fes plumes, &fe gratte àcaufede 
celle maladie , donnes luy en fon pallmauues broyées. Quand il bec 
fouucnt & refpire fort pour ledit rheume, prens trois gouttes d’huile do 
laurier, &vnc once d’huile d’oliuc, trois moyeux d’oeufr, &ducoft, 
autrement nommé baume, méfie tout enfembie, ô£ donne fur le paît 
de l’oifeau.. 




■Contre rheume engendré au cerueau de toifeAU t f>ar fumee t oupdr 
poudr e, le porte leremede. 

Chap.iiu. 

|E ligne de rheume engendré au cerueau de l’oifcau par fù- 
’meeouparpoudreeft, quandiliette flegme" &eaudesna- 
’rillcs. Leremede, fouffle vin vieil aux narilles & face dudfr 
_ 1 oifcau,ou bien huile violât mcficé auec laid de Fenuùe , file 

temps eft chaud:ou brôye dçs aux fauuages auec vin vieil, & ce moüil- 
l c les narilles de l’oifeau , & qu’il entre dedans , & cela luy fcraictterlc 
flegme. 

“ M •• • 

T îij 




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SECONDE PARTIE 



Contre le haut mal, dit epilcnce , les fignes , la caufe t le remtde 
& la contagion de celle maladie. 

Ch a p. y. 

N efprouue le haut mal d’cpilencc en celle manié- 
ré, quand l’oifcau chet foudainemeot, ôcgiftpar 
quelque temps comme mort, Scccla !uy vient fou. 
uent au matin, &auvcfpre. Il a les yeux clos, les 
paupières enflées, ttialcinc puante, & f efforce d’ef- 
mutir. La caufe de celle maladie efl, chaleur SC 
fumeedu foye , laquelle monte au cerueau, &lc 
lie 6c trouble. Le remede eft, purger l’oifeau, comme eft eferit en la pre- 
ifliercpartic de celiure,au chapitre vingt& vnicfme.De purger l’oifeau 
entouttemps. Tu luy donneras dedans peu de chair le gros de deux 
poixd’aureau alcxanarine, puis apres fais poudre de lentilles roufles 
kprensiimurede fer bien menue, tant d’vn que d’autre, &lic tous 
les deux en miel, & en fais pillules du gros d’vn poix , defqu elles deux 
ou trois feras aualler à l’oifcao. Apres tiens ton oifeau furie poing au 
Soleil ou auprès du feu , iufques à ce qu’il ait cfmuti vne fois ou deux, 
& ne foit pu iufques apres midy,lor s donne luy bon paft, & petite gor- 
ge. Ou fais pillules de poudre de Gcrapigrc, auecius d’aluynejlefqucl- 
les donneras & loifeau en fa cure. Ou luy donne poudre de gomme 
Balfami & Caftorci, aucc ius de mentaftre , autrement nommee herbe 
contreles puces, foit l’oy feau tenu de iour, en lieu obfcur , & l’eau de- 
uant luy , laquelle luy cftneccffaire,& de nuid foit tenu à lafraifeheur, 
&fais ainfi flx ou hui,£t iours. Celle maladie eft contaghufe , pource 
garde qu'autre ne luy touche. • 

Quand l’oifeau dort fouuent ,pour tefueiller. 

C H A P .VI. 

Q Vandrdifeaudortfouuent,pourl’cfueillcr, paifts-le de queue 
, de mouton, oingte d’huile d’oliue. 

Contre oppillatton & fur dite des oreilles de T oifeau Je figne, 
la caufe & le remede. 

•• Ghap. vu. 

( ' 




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DE LA FAVCONNEjRIE. 

E ligne d'oppilation & furdité'des oreilles de loifeaueft, 
quand il pofe la telle dctrauers,& eft tout mat. Lacaufe* 
cftlcrheume qu’il a en la telle. Lcremede eft, le purger 
ainfi qu’il eft eferit au chapitre vingt- vniclmc, De purger 
l’oifeau en jtout temps. Apres poudroyé la chair du paft d’iceluy de 
poiurc blanc ficelle chair mile en lefehes.. 3 

C outre tn fleure & vifeofltéief paupières de roijeau , le fl *n e, ‘ 
la caufe } &le remede. 

C H A P. VIII. 

Igné (Tenfleurc & vifeofité des paupières de l’oifeaù 
eft,, qu’il a enfleuredeflus l'œil, &que les paupières 
dcuicnnent noires.La caufe eft,lerhume du ccrueau, 

& de celuy peut venir la maladie nommée l’ongle ? & 

pourra tant croiftre qu’elle creu era l’œil à l’oifcau. Le 
remede eft, purger le ceru eau de l’oifcau, ainfiqu’il 
cftfouuentdit. Quand les paupières font fi vifqucü- 
fcs, qu’elles fc ioignent enfcmblc, lauc les de vin vieil , & paifts loifcau 
de chair chaude, &puluerife fiance de vache, laquelle loufflerasauer 
vn tuyau aux yeux & narilles de l’oifeau. 

C on tre enfleurt des peux de foifeaujes caufles & le remede r 
Ch ap. ix. 

•En fleure des yeux de l’oifcau vient pour trois caufeS, ou par 
ventofîté , ou par coup , ouparplaye. Sipar ventofitçles 
yeux font enflez, deftrcmpemouftardcen cau, de laquelle 
oindras l'enflure .Si par coup lesyeuxforit enflez, lauele 
coup d’eau rôle, ficd’caade fcnoil, autant de l’vn que de 
l’autre. Si par play eles yeux font enflez, en heurtant à quelque efpine^. 
ou ailleurs,mefte arfenic rouge auec laiâ d efem me. 

Contre le mal des peux de toifeau. 

Ch ap. x,. 






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• J SECONDE PARTIE 

Jjyfrfif I ton oiseau a mal aux yeux de coup on de taye, prés vne het- 
Sjw be qui T’appelle Filago, elle croift près de terre, 8c eft chaauc, 
8c crcCpue de feuilles. & mets le ius d'icelle herbe en l’œil de 
tonoifeau. 



Comme otfguerifl foi feu* de chancre. 



Ch ap. 




Aut prendre miel 8c vin blanc, &faire le tout bouillir enfero- 
ble,& apres luy en lauer la bouche , apres l’éfluyer Omettre 
deflus lapoudre de cerfeuil, & il guarjra. 



Contre la pepie en la langue de ïoifeau. 

Ch ap. xii. 

Epie en la langue de l'oifeau eft, quand il efternuë fouuent,& 
SMsSc ce faifant crie. La eau fe eft, la chair mauuaife 8c ordc qu’il a 
« IP ggjfc pu. Leremcde eft, premièrement laue la langue 8c la pepie 
d’eau rofc,mife en cotton lié au bout d’vn petit bafton,apres oingrs lui 
par trois ou quatre iours la langue d'huyle do liue, &d’huyle d’aman- 
des meflees enfcmble, 8c la pepie Te blanchira 8c mollifîera.Et quad el- 
le fera bien meure, oftc-la comme on fait aux Gelines. Apres oingrs la 
langue de l’oifeau trois ou quatre fois le iour dcfdites huyles, iufques à 
ce qu’elle Toit guérie. 

Contre flegme engendré au go fier de toifeiu , lefigne , le remede . 

Ch ap. xiii. 



Vand tu verras le flegme gros comme crachat 
au golîcr de l’oifeau, qui caufc qu’il fen graille, 
W prens le poids de trois grains de Tel armoniàc, 

jA K meflé auec miel, 8c en frotte le goficr de l’oifeau, 

& ce à trois heures apres midy. Puis prens rcguc- 
lice & des penites, fept drachmes tant d’vn que 
d’aucre, de paille d’orge quatorze drachmes, 8C 
dixliures d’cau:fûstoutboüillir, couler &refroidir, iufques à ce que 
il foitricde,& le mets deuant l’oifeau, & ne Toit pu iufques à ncufhcu- 
res au foir,aprcs le paiftras d'aifle de Gctinc : 8c fi ce ne le guarift, prens 

ftafifagre 



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DE LA FAVCONNERIE. 77 

Stafifaigre broyé aucc bourrache, & au ce va drappeau en frotte ledit 
lieu malade. Et quand ledit flegme fera faiHy , paiftras l’oifeau d e chair 

de Coulomb auec Ion &ng , &luy mets l’eau deuantluy. 

? 

Contre la maladie de» fangfùes, qui font au go fier de toifeau , le 
figne j la caufe , & le remede. 

Chaî>. xiiir. ’ 

" » 

Igncde la maladie des fangfucs, quifont augofier 
defoifeau, eft que quand l’oifcau paift, la fang- 
fuc fe remue dedans la gorge d e 1 oifeau, te aucunes- 
fois fe monftrc hors des narilles. La caufe eft, 
quand l’oifeau fe baigne en eau paiflble, non cou- 
rante comme celle de fontaine , & qu’il en boit, 
uy encre quelque fangfue dedans le bec ou narilles, 
& fenfle du fang del’oifeau . Le remede eft, mets mouftarde deflus 
les naril|cs de l’oifeau , te la fangfue en fortita : ou mets dedans les na- 
rilles de l’oifcau trois oujquatre gouttes de ius de limons, & l’oifeau iet- 
tcralafangfuc dehors: ou mets fur charbon ardant quatre ou cinq pu- 
naifes, te fais entrer celle fumée dedans la bouche te nariiles de l’oifeau 
&la fangfue f enfuira dehors. 

Contre filandres , les ejfieces ficelles Jesfignes ,la caufe le remede . 

Ch ap. xv. • 

Ilandres font petits vers, dont en y a de quatre efpcccs: 
l’vnc eft ch la gorge de l’oifcau, l’autre au ventre , l’autre 
aux reins. La quatricfmc eft nommée aiguilles , quifont 
aulfibien petits verds de la première cfpccedc filandres qui 
viennent en la gorge. Et apres diray des autres en lcurslicux. Les li- 
gnesdefilandresenlagorgcfont, que l’oifcau bâille fouucnt, frotte 
les yeux àfon aille, gratte fes narilles. Et quand il eft pu,8dcs filandres 
fententla chair fraifehej cllesfc rcqiuenr, tellement que l’oifeau les 
quidçiettcr dehors, &en ouurant le bec dudit oifeau, facilement 
les y verras. La caufe des filandres, font mauuaifcs humeurs au corps 
de l’oifcau , par mauuais te ord paft , comme fouucnt eft dit : lefqucl- 
les filandres montentau gofierde l’oifcau, iufqucsau pertuis dcl’ha- 
leincd’iccluy,&lepoignentlà, &aucerueau. Le remede eft, broyc 





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SECONDE PARTIE 

herbe nommée mente, & le ius d’icelle ofté, mefle le marc auec vin- 
aigre, & enchairdepouffiri,&bdonneàroifcau. Ouprens bois de 
ruë bi en gros, & y fais vnefoflctte, & la remplis d’eau, puismetsainfi 
ladite rue fur charbons ardans , l>cfpace de demie heure , iufques à ce 
qu’elle Toit bien cuitte. Et H l’eau Tort, ou tombe, ou fe diminue, replis 
ladite foflette d’autre eau, puis prens icelle eau, & tout le ius d'icelle 
ruebien cfpraint, & y mefle poudre d e fafran , la quâtite d’vn gros pois 
en laquelle cau.tremperas la chair du paft dcl’oifcau, dclaqucDe le pai- 
eras à demy gorge, &filhelaveutmangcr, garde la.luy iufques à ce 
qu’il aura appétit, &luy, continue trois ou quatre iours, oulaluy trem- 
pe en eau de foufre, & fuc de Grenades. 

Contre raucttefechede T o'tfeau. Chap. XV T. 

i Our raucité feche de l’oifcau, prens vn coulomb ieune, gras, 
:& luyfais tantboire de vinaigre qu’il meure s apres mcts-le 
.auprès de l’oifeau qu’il l’eftranglc , & qu’il boiueie fang,& 
garde bien qu’il n’aualle des plumes ne des oflelets du Cou- 
lomb. Les autres iours, paifts-le de chair de veau chaude, outrempe 
en fuc de racine de fenoil,&fuccre, trois morceaux de chair, &en paifts 
l’oifcau. 

Contre ïhaleint puante de f oifeau, la caufe & te rem tic v 
Chap. xviu 

Q Velquc fois l’halerne put à l’oifeau , pource qu’il eft pu de 
chair mauuaife, &qui n’a efté trempée &lauee, laquelleluÿ 
engendre humeurs, qui luy font l’haleinc puante. Le remède 
“ eft, purgerl’oifeau de pillule de graiffe de lard, ordonnée au 
chapitre. Pour purger l’oifeau en tout temps. Trois iours apres feras 
fcchcr au feu, ou au four du romarin , duquelfcras poudre, &froiffcras 
trois doux de girofle, d efqucls , & de ladite poudre de romarin , pren- 
dras à la quantité d’vne pillule, & mettras dedans vnpeu dccotton, 
lié d’vn petit filet, &auvefpreleferasauaUcr àl’oifeau. Et continue 
ainfi cinq ou fix iours, apres dnq ou fix iours , luy en donneras pareil- 
lemcntvneiufqu’àcc qu’il uura bonne haleine. Âucunesfoisl’oifcaua 
l’haleinc puante, parce qu’il alcpoulmon trop gras. Faut prendre vne 
graine qui eft appellec graine d’outre-mer , qui refl’emble à cclledcre- 
marin, fors qu’elle eft plus menue, on en trouue chez les Apothicaires, 
fi luy en donnez au ec la chair, & il aura bonne haleine. 



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DE LA FA VC ON NE RIE. 7 8 

Contre poux et plumes de l’oifeau, les fignes,& quand on les 
lny doit ojier , comment. 

C h a p. xviii. 

IjflBH ptcquc le ligne que Toi fcau a des poux cft, quâd il f’cfpouih- 
im i Ic -uuenc&roigncurement^ quand il cft] mis au Soleil bié 
chaud,hors du vcnt 3 îçs poux fe monftrcht fur les plumée On 
doit ofter les poux a l’oifcau deux fois l’an : L’vnc, quand on 
lemet en la muë,Sd’autrc quand on l*cn oftç , comme aufli il cft eferit 
auchap. de lamuë. Pour ofter les poux à l’oifcau mets de l’abfynthe 

autrcmétnommecaluyne/urlcslieuxoùfom.lespoux : apres oingts 

d’huiles les Ïambes & les pieds de loifcau, & le tiés en eftuuè iufques à 
ce qu’il fuë, St les poux defeendront à l’odeur de l’huile, &ainli tu les 
pourras ofter. Ou oingts les lieux où font les poux d’argent vif, morti- 
fié en cendre & huile, & quand les poux fe montreront, mets déliant 
l’oifeau l’eau pourfelaucr,&gardequel’argentvifnctombe en la bou- 
che de loifcau. Si les poux font en toutes les plumes, prens poudre de 
poyure,& cendre defarmentmeflez enfemble, poudroyé lcfditcs plu- 
meSj&enucloppcl’oifeaUj&lcmctsauSolcil. Apres déueloppe l’oi- 
feau &Icmctsfurlepoing,&quâd verras lespoux,abbats-les auec in- 
finiment à ce propre. Ou prens argent vif, mortifié en faliue, &mcflé 
auec faing de porc ,’auquel trempe vn gros & mollet cordon de laine 
puis lelicau col de l’oifeau , & les poux y viendront, & mourront. Ou 
trempe en ccdit faing vn drap mollet de laine, & y enueloppel’oilcau 
& le tiens en eftuuc tant qu’il fuë, & les poux prendront audit drap Si 
l’oifeau a les poux à la plante, mets en eau chaude poudrede ftafifai- 
grc, puis d’icelle eau coulée mes fur les; lieux où font les poux: &fil$ 
ne meurét, prens abfynthc & du lupin, autant d’vn que d’autre, & mets 
en caujlaquellc coulce mettras en vailfeau auquel l’oifcau fe puifte aifé- 
mcntlaucr. S’il a tantdcpouxqu’ilarrachefesplumes, cuits bien en 
eau fouffre citrin , puis mets icelle eau chaude en vne tinette, & for cl- 
ic vn crible, furlequel lie l’oifeau, tant que la chaleur & vapeur d’icelle 
eau chaude monte iufques àl’oifeau,& qu’il fuë, alors les poux tombe- 
ront. L’orpin ôfte bien les poux, mais il fait changer le plumage & fait 
mal à la langue de l’oifeau. ° 3 

V i; 



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SECONDE PARTIE 

Contre U teigne es penn es dé l oifeau t de fts deux e/peces, leurs 
lacaufe Qr le remede fil ronge J (S plumes. 






ChapI xvii. 



L eft tenu pour certain que la teigne ès pennes de l'oifeau eft 
dcdeiix efpcccs:L’vne,rongclapéncauboutdu tuyau, l’au- 
trcfàitcheoir les pennes Clignantes au bout. La caufedc la 
première cfpece eft, que Toifciu cil ord dedans le corps, cô- 
me n’ayant pas cfté bien baigné, & eft tenu en lieu ord , poudreux ou 
fumeux. Leremcdccft, laucvnefbis le iour l'oifeau, de Icxiue de far- 
inent, & le laifle effuy er : apres oingts les pennes teigneufes de miel, & 
mets fur lefdits lieux feng de dragon, &àlun de glace. Quand les pen- 
nes tombent feignantes, la caufc eft la chaleur du foyede l’oifeau, la- 
quelle fait vnevelïie fur le Heu où tient ladite penne, apres pourriftle 
bout de la penne, & la feit chcoir , & le trou dôt elle eft partie fe ferme, 
parce autre penne n’y p eut croiftrc. Le remede eft, feis vne brochette 
de bois de fapin, laquelle ne fait point fort aiguë, quelle ne blelfel’oi- 
feau,& puilfe aifément fans douleur entrer dedans ledit trou. Ou prens 
vn grain d’orge, &luy caupe la pointe ducofté duquel le mettras au- 
dit lieu,& oingts iceluy grain d'huile d’oliue, Sc le mets audit lieu, tel- 
lement qti’ilen demeure Vn peu dehors, afin qu’ilgarde le trou defe 
clorre, apres perce ladite vcmc,d ; claquellefortira vne eau roufle, puis 
prens poudres d’aloës cicotrin,& fiel de bœuf battu en fera ble, duquel 
oingdras ledit lieu, & garde qu’il n’en entre dedans. Quand Tenflcurc 
de rougeur dudirlieu où eft la douleur fera paifee, oingts le lieu mala- 
de d’huile rofet, pour aller les crouftcs& ordurcs dudit lieu, afin que 
lapéne nouùelle puifiefortîr , & mets l’oifeau en chambre où il ait 
perches auprès de terre pour fyrepofer, & fes pennes foulager, foitlà 
pu, & l’eau mife deuatrt iuy pour fc baign er. Ou bien fi vn oifeau a tei- 
gnes en Taille ou bien ailleurs, prens vne pierre de chaux bien viue, Si 
lamets cn vnbàirmoùilyait dereau,&luy lailfetdutelanuiël, &dc 
la graifte qui fera par delfus l’eau, laues-en parquatreoucinqiours 
l’aille de ton oifeau. S’il y a penne ou penn es mauuaifes , fais commcil 
eft cferit au chapitre de la mue. Si l’oifeau renge fes pennes, mets fur 
fon paft poudre de mauucs,laquelleluy fera oublier delesrôger. Mais 
garde qu’autre oifeau ne foit mis près de l’oifeau teigneux, & qu’il ne 
foi t pu du paftd’iceluy,ne mis fur le gant fur lequel ilauroit efté, car il 



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DE LA FAVCÔNNERIE. 79 

prcndtoit la tcigne.Pour réparer pennes froillees ou rompues, ouaç* 
xachccSjcft efetit en la première partie de ce liure. 

Quand C oifeau kerijjonne Jes fignes, & le remedt. 

C H A P. XX. 

Ignés quand l’oifeau heriifonnefont, qu’il leue les ailles,# 
puis les eûraintjleucvn pied, puis l'approche de l'autre, a les 
yeux enfoncez, ôdescouurc en partie, outout, &ouure 6c 
r dofttoft!abouche:lefquelsdcuxderniers lignes fontmau- 
uaiscn celle maladie.Lcremedécft, chauffer l'oifeau au feu, ou l’cnu&< 
lopper dans vn drapeau, 6c lefaire luer fur chaleur 6c vapeur d e vin ie.fr» 
té fur cailloux rougis paf grand feu, apres feichc i’oifeau au feu, & le 
tiens bien chaudement. 

Quand loi fe*$t tremble , ’ Û* ne fe peut foufientr Je remede^ 

Ch ap. xxr. 

Vand l’oifeau trcmble,&nefc peutfoullenirjcremedceft, 
poudroyé le pall d’iceluy de poudre de reguelice, 6c de 
poudre de mauuesmcflccs cnfemblc: ou diilile és narilles 
de l’oifeau quatre gouttes de fuc de grenades douces, apres 
frotte le palais de l’oifeau de poudre de Aalifaigre 6c Ce I 
menu enfemble. Et luy prefentc l’eau tiede, & au foir tu lepailltasde 
chair de Gcline chaude. . ; 




Quand C oifeau a prins coup en heurtant a quelque chofe, 
ou contre Ja proyeje remède . 

• . S 

C H AT. xxir. 

Ote que quand l’oifeau a prins quelque coup en heurtant 
contre aucune chofe, ou contre fa prpye,le remede elt, fais 
boüillirenvin,fauge, mente, poulliot & guimauue :.&dc 
ce vin eltuueaucc v.nc efponge le lieu malade, iufques:à ce 
que l’oilcau fuc:puis emplaftrc ledit lieu d’encens err pou>* 
dre, 5 c de guimauucs nacllecs en blâc d’oeuf; elfuyât l oileau au feu, & la 

V iij. 




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SECONDE PARTIE 

tiens chaudement, & continue cecy deuxfoisleiour, iufquesàce que 
l’oifeau Toit amendé. Si l’oifeau a prins fi grand coup qu'il ictté lang 
par les narilles,ou par la bouche, ou parle fondement , & les colles luy 
pouficnt, & cfrautift noir,& en deraenant la queue çà 8c là , donne luy 
en fon pafl, aucc fang de Geline, poudre de fang de dragon duboly- 
armeny,& de la momie. Paifts *lc de chair de Coulomb ieune,auec fon 
fang, ou trépe chair de Geline en vrinc,pour fon paft, par aueftsiours. 

Quand r oifeaufejl faiSl playe en heurtant t comme ejl eferit 
au chapitre du coup Je remede. 

C H A P. XXIIf. 




Vand l’oifcau feft fait playe en heurtant, comme il cft 
eferit au chapitre du Coup, le remede eft,Iaue & cflu- 
ue la playe de vin tiède, puis fi lé cuir cft grandement 
fendu , recous-le auec vne aiguille neufùe & fil ddié. 
i Apres oingts ledit lieu d’huile rofat, & mets delfus de 
1 la poudre d’çfcorcc de chefne,ou de courge. Ou bien 
fi c eft en lieu neru eux, mets deffus thcrebentine,ou bien leius del’her- 
be nommeeThcrbe Robert: & apres y mets le marc de ladite herbe. Si 
tune trouuesduditius,mets-y de la poudre de ladite herbe, laquelle 
herbe garde d’apoftumer play es , & cmplaftre ledit lieu du blanc d*vn 
œuf: Et puis fi la playe eft profonde , fais poudre de fang de dragon, 
d’enccnsblancjdemaftiçj&d’aloëscicotrin , autant d’vn que d’autre 
cnfemblc, de laquelle mets en ladite playe. Apres pour appaifer la 
douleur, l’oingdras d’huile rofat ticde,& l’emplaftreras ainfi. 



Pour ejlancher la veine de l'oifeau ,le remede. 



Ch ap. xxi nr. 

Our cftancher la veine de l’oifeau, prens fang de drago , aloës 
cicotrin en poudre, & du poil de Lieure ou de Chat, où toile 
d’araigne méfiez enfemble, auec blanc d'œuf, & mets deffus 
ladite veine, & lacouured’cfloupcs trempées en blanc d’œuf & huile 
rofat, ôc ce renouuelleras, tellement que ce qui eft ia mis delfus par 
foytotabc. 




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oogle 



DELAFAVCONHERIE. $o 

Pour os rompu > ou hors de fon lieu, faire reprendre. 

Oh A p» xxv. 



T fi ton oifeau a os rompu ou hors de Tonlieu, co* 
me l’aileron, J’aifle, cuifle , ou iambe , pour les faire 
reprendre , foient bien remis eu leur lieu , où adref- 
Té vn os endroitl’autre: Apres prens Tang de dragô, 
boliarmcnic , gomme arabi^ , encens blanc , alocs 
cicotrin, momie, 8c vn peu de farine: deftrépe tout 
en blanc d’oeuf, 8: emplaftrclc lieu malade, 8c fil eft 
befoing foit bandé auec haftclles, 8c f oifeau cmmîûllotté, afin quel’os 
Te reprenne plus feurement, 8c garde qu’il ne Toit trop eftreint,lingulie- 
rcment la iambe, fî l’os eft rompu, carie pied luy Tech croit. Renouuel- 
lel’emplaftre de quatre en quatre iour$,fi befoing eft, 8c garde bien que 
ledit os ne Te reiette hors de fon lieu : foit ainfi tenu & cnchapperonné, 
iuqucsàcequ’ilfoitguary : ou prends poudre d’aloes, poix Grec, 8c 
myrrhe, mis en blanc d’œuf, emplaftre ledit lieu : S’il a l’os de la cuifle 
ou iambe rompue , ofte luy les ieéts , 8c les mets en chambre obfcure, 
fur l’herbe, 8c foit pu de bon paft, à petits morceaux , aflez bône gorge, 

\ 

DES MALADIES ET MEDECINES 
qui font dedans le corps des oifeaux, 8c 
qu’on ne void point. 




Contrefoye de l oifeau efchaujf'e t les figues t la ciufc } & le remede poser le refroidir. 

Ch a p. xxvi. 

Aintcnanr venons à parler des maladiesqui font dedans 
le corps del’oifeau.Les lignes dufoyc efehauffé font , quâd 
l’oifeau gratte ladextre 8c haute partie du bec, 8c a la gorge 
efehauffee, & changeant en couleur ,8cblâchiflànt,8c qu’il a 
lespiedsefchauffez, 8clcdeflbus d’iccux eft noir ou verd: 8c que fi la 
langue luy dcuict noircj c’eft ligne de mort. La caufe, eft ord paft qu T ô 
luy adonné, ou qu’on ne l’abaigné quand on deuoit, ouparclchanf* 
fement de trop voiler, ou par cftrc trop longuement fans paiftre. Le 
temedede luy refroidir le foyeeft', purger l’oifeau jpar pillulc du gras 




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SECONDE PARTIE 

delard, ordonnée au chapitre, pour p urger l’oifeau en tout temps”, 8c 
apres luy donner Limaçons , ainfi quil eft eferit au chapitre , pour oi- 
feau maigre mettre fus. Puis trempe rhubarbe vnenui& encan, àla 
fraifeheur le lendemairiSc, quatre ou cinq iours apres , lauc Ton paft d’i- 
celle eau. Paitts l’oifeau de graille de porc , ou de cuifTe de gcüne , 8C 
femblablcs chairs non chaudes tremp ces en lai 

Contre maUdie de poulmon de C oifeau, (y le remedt , 

C H A P. XXVII» 

f ■ 

I tu veux remédier contre la maladie du poulmon de l’oifeau 
paifts-le de chair de Lieure , ou puluerifefuccre 8c fafran tant 
a’Vn que d’autre , 8c mets en trois morceaux de chair fraifche 
deChieure, dcfquels paiftras l’oifeau. Quand l’oileau aura 
digéré, donne luy le furplus de fon paft deu , 8C de bonne chair: ou tré- 
chc bien menu poils de porc, 8c les mets enfangdeporc, 8c quand le- 
dit fang fera coagulé 8c figé , paifts en l’oifeau. Apres ce, prens quatre 
onces de poudre de l’herbe nomrnee coft , 8c du fel gemme, puluerifé 
8c mefléauee miel, huyledoliuc, 8c blanc d’œuf, 8c en trempe le paft 
de l'oifeau quand l'oifeau refpire fort, par la douleur du poulmon, cuits 
en eaurufehe de miel, 8c lamcts en la gorgedel’oifeau , 6c leliciufqucs 
à midy, puis lepaifts de geline. 

Contre dfme autrement dit pantais ,<ju.ind F oifeau ne peut auoir fon 
haleine^ ÀFhaleine greffe t les ftgnes,la cau(e t 
les deux efyeccs d’tctluy le remede. 

Ch ap. xxvin. 

Es lignes que l’oifeau al’afme, autrement pantais font, 
quand il ne peut auoirl’haleinc, qu’il demeine la tefte, 8C 
frappe fa poi&rinc , 8C quand la bouche ouucrte refpire 
fouuént, 8C du fons de la gorge, leuele ventre 8cluy débat, 
demeine la queue en la leuant : quand le mal engrege, il ronfle, 
par angoifle qu’il a d’auoir fon haleine. La caufe dudit pantais, 
font fumées qu’il a dedans le corps , ou coups qu’il a prins au 

gibier 





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DE LA FAVCONNERIE. 81 

gibier ou par efchauffcmcnt qu’il a prias par trop roidementvoller, 
ou par fe débattre fur la perche, s’eft rompu aucunes petites veines du 
foye , te le fang d’icelles Taillant , s’eft endurcy te monté près de la gor- 
ge. Il y a deux cfpeces de pantais,l’vn eft en la gorgc,l’autre és reins. Le 
rcmede au pantais en la gorge eft , premiercmentfoit purgé Toifeau, 
comme dit eft au chapitre , pourpurger l’oifeau en touttemps. Apres 
mets le fans gets&fonnettes dedans chambre nette de claire, les fene- 
ftres ouuertes &treilliflccs, tellement qu’il n’en puiflefortir, &quclefo- 
leilou grand air puifle entrer dedans , auquel lieu y ait perches fur les- 
quelles il puifTe voiler , te Tcau deuant luy. Tu le paiftras de bonne chair 
taillée en morceau*, te arroufre d’huile d'amendes douces , ou de laiét, 
dràdemye gorge à la fois. Ou luy donne fur la chair, limcurc d’acier, 
meftee en miel ou en poudre de boliarmenic. Et s’il iette moruats durs 
des narillcs , eft ftgnc de guarifonXa caufe du pâtais qui eft és reins eft, 
pource que Toifeau a cfté fort malade puis guary,puis recbcutt parquoy 
S’cngédre és reins vne maladie du gros d’vne febueen maniéré die châ- 
tre, laquelle efchauflfêtellemét Toifeau qu’il iette fon pâft.Les lignes de 
ce pantais font, que cemalnetraUaille point Toifeau continuellement, 
comme Iautrequi eft enla gorge,mais de huit iours en huitiours, où de 
quinze iours en quinze iours,ou de mois en mois,& Toifeau remue plus 
lesreins que les efpaules. Leremedeeft , fais boüillir en eau & en pot 
ncufracincsd’cfparges, de fenoil, & de câpres : puis d’icelles racines 
fais pouldre fur vnctuille vieille , laquelle y eft meilleure que la ncufûc, 
& en icelle eau trépc de bonne chair , de laquelle paiftras Toifeau à de- 
mye gorge. Et au foir ne la tremperas point, mais mettras deftus delà 
pouldre defditcs racines, & continueainfi par dix ou douzeiours. Au- 
tres donnent à Toifeau qui agrofle haleine te brute , de la pouldre fur fa 
chair, qui eft faite du poulmon brufté d’vn Regnard. Si Toifeau a lon- 
guement paritifé,& il eft maigre, il eft incurable. 



Contre ftngtjfemhlê figé (tu ventre ietotfeÂU,leremeie. 

ChAP. XXIX. 

I Toifeau afangaffemblé te figé au ventre,lefemede eft , mets 
fuccrccn eau de grenades, &cn eau defoufre, &ytrempcvn 
morceau de chair, lequel donneras à Toifeau, &quandil Tau- 
1 ra digéré , parfais fon paft. Ou mets en eau poudre d’Aflafeti- 
da, te des racines de câpres, te quand Teaufcrarepotee,trcmpes y mor- 
ceaux de chair , dcfqucls paiftras Toifeau, 

X 




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SECONDE PARTIE 

Contre filandres dedans le corps de t’oifieau } les fiignesfa cdufe.(p' le rcmeit^ ' 

Ch a p. xx x. '• 

es Filandres qui font en la gorge , &qpcc’cft que filandres,' 
&dcs lignes pour les cognoiftre , efteferit au chapitre trei- 

zicfme, & icy eft eferit. des Filandres qui font dcdansle corps 

dcloilcau. Les lignes podr les cognoiftre quand elles y font , quand 
Foifcau le plaint de nuit & crie crac crac,& quand tu le portes au matin* 
il cftraint ton poing , ce qu’il ne fàifoit parauant ,. & faitfcmblant defe 
coucher furie poing, qui eft le ligne de grande vexation queluyibntlcs. 
Filandrcs,& eft lors en danger de mort,il plume fon ventre , & en là cu- 
re apparoiflent & fe mon ftrent vers , ou chair rouge , t qui elUc ver. Et 
aufli vous le fçaurez és mues, qui font pleines d’vnc maniéré de filets de 
chair longue, qui luy pendent quelque fois au fondement. Xa caufcdcs 
Filandres eft,lc débattre qu’il fait contre fa proyc, ouautrement &fe 
rompt quelque veine dedans le corps , par laquelle le fang fe rcfpand 
parles entrailles, & fê caille & feche, duquel s’engendrent lcfdites Filan- 
dres, lefquclles pourfuyr la puanteur dudit fang^ cherchent lieu netpat 
le corps , 8c montent aux entrailles & au cœur dcFoifcau.Xcrcmcde. 
pour les faire mourir eft, faits poudre de lentilles des plus roulfes &cn 
Icelle mefle moins d c poudre de vers y 8c les lie en miel & en fais empla- 
ftre, apres plumcle ventre de l’oifeau,& y mets lcditcmplaftrc. Puisfais. 
ius d’herbe deruë,& defii cilles de pcfchcr,aucc lcqucl mefle poudrede. 
v«rs,& en fais cmplaftrc,& le mets furies reins dcl’oiféau,Iefquclsrcins 
plumeras parauant, &renouuellcras rcmplaftre par cinq oafix iours.A» 
près mets dedans vn boyau de gclinc, du thériaque, poudre d’aloës Sc 
poudre de vers,. &lic Je boyau au deux bouts, & le fais auallcr à l’oifcau 
8i trempe là chair de fon paft en ius fait d'herbe verte de froment. Ou 
bien prensvn franc Pinpenel,cfchorchc-le, Sdccouppeau defloùsdù 
nombrilj&prcns la partie vers la q.ueuë,& lamomllc en vin bjancquâd, 
tu luy donneras en mangeant fà première viandc,& ce par trois ou qua- 
tre fois.. 

\ 

Contre aiguilles ,a»trtment-mmmees lùmbriqtfes^qni font plus petits vers que 
filandres :& contre vers qui font dedans le corps de l’oifieau , 
les JjgnesJà confie le remede,. 



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DB LA FAVCONNERIE. Si 

Ch;’ap. xxxi. 

Lcft certain que les ugncs des aiguilles , autrement lumbri- 
queSjfon t tels que ceux des filandres, ,ioinâ que l’oifeau qui a 
aiguilles plume fouuét ion braycol , & s'efcout dcflus le leurre. 
La caufe cft, celle mefme cft des filandres.Le remede cft, il faut 
que tu prennes poudre de Stafifagre, & poudre d’aloës cicotrin méfiez 
enfemblc,lc gros d’vne petite noifctte,mis en cuir de geline , & le fais a- 
ualler à l’oifeau , puisluy donne le gros d’vne febuedelachair de mou- 
ton ou de pouifin, apres mets l’oifeauaufoleilouaupresdu feu , & ne 
foitpuiufques apres midy , à deraye gorge. Continue luy icelle poudre 
trois ou quatre iours, ,&gardequel’oifcauàquitu donneras ccfteme- 
deçinc ne foit maigre , carilnelapourroitendurer:ou fais pillules du 
gros d’vne noifette, depouldre de corne d e Cerf, & de poudre de vers, 
lice en theriaque,defquellcs dôneras à l’oifeau cinq ou fix iours vnc,en* 
ueloppeecn peau de geline, ou en peau debonne chair , & apres bien 
toft foitl’oifeau pu d’vne gorge , ou de paft de chair deporepoudroyce 
de limçure de fer, ou de chair depouflin trempée en ius de mente , auec 
vinaigre. On cognoiftle Faucon auoir vers au corps, quand ilfait tout 
vn iour efineut vert & iaune , & tremble trois ou quatre fois l’vne apres 
l’autre, fans trop crollcr le corps en regardanttoufioursàterre. Pour le 
guarir,prens aufli gros d’aloes qu’vnpoisbrayéen vneefcuelle, puis 
foit deftrempé d’eau claire tiède, pleine vne coquille de noix, & le verfe 
dans la gorge de l’oifeau malade , au matin àieun.Etlong temps apres 
donne luy vne cuifie de ieune geline trempeeen eau & îuccrc: car le 
fuccreofte l'amer de la gorge. L’autre iour apres donne luy vne cuifie 
depoule, trempée en vin de pommes de grenades. Puis uiy donne à 
mangerpartrois iours la chair de ieun es Coulombs, &rilguarira. 

Contre tpojiume <Ltns le corps de toifeaujes fignts, U caufe, (pie remede. 

Ch a p. xxxn. 

Vandl’oifeau a apofiume dedans le corps,' tu verras 
que fes narillcs f cftouppét,& le cœur luy bat. La caufe 
cft, le débat qu’ilfàiâ à la perche fort &iouuent,ou les 
coups qu'il prend à fa proye, ou ailleurs, &s’efchauffc, 
& apres fe refroidift, & de ce C engendre apofiume. Le 
vray &fouuerain remede cft, lafthe fort le vëtre de l’oi- 
Xeau par paft de chair de Vache, trempee en eau emmiellée. Apres duits 

x ij 





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SECONDE PARTIE 

Abfinte en eau, en laquelle méfie miel & cendre d’orge: 8c de ces cho- 
ies aflemblees taisTrocifqucs, qui font corqmcmarccaux plats, 
quels paiftras l’oifeau trois iours, & il iettera l’apoftume. Ouprésitjs de 
Quilles de choux,meflez auec le blanc d’vn œuf, & mis en vn boyaudé 
gcline,lié aux deux bouts, & le donc au matin à l'oifeau. Apres Toit mli 
au roleil,ou auprès du feu, 8c ne (bit pu iufques apres midy, 6c de pou* 
laille ou mouton. Le lendemain ,brufleàrcu clair rofmarin , 8c en fais 
poudre, de laquelle mets fur le paft de l'oifeau, continuant celà quinze 
iours durant, puis d’vn peu d’autre, 8c le tiens chaudemeut, en lui bail* 
lant moyenne gorge^ de bon paft vif. 



Contre U nui fuhttl,<pti ejt quand foif eau efï toufiours affamé % 
tes figne^lacaufe le romede* 

C h a p. x x 1 1 r*. 

; Ote que lesiîgnes du malfbbtil font, quâd l’oifeau 
cft toujours affamé , côbicn que tu lui donnesfou- 
■ uent àmanger, toutcsfoa fi cft-il toufioursaffamé, 
j & plus mange & plus veut manger , 6c efmucrft fou* 
iucnt,& plus qu’il n'a accouftumé. La caufc cft,qu’E 
eft fort maigre, 8c tu le veux mettre fus preftement, 

1 8c le cuides faire gras pargroflirs gorges que lui do- 
ueras, parlefquollesilefteint la chaleur delà dige- 
ftiô. Lercmede eft,prcn$vn cœur de mouton mis en trois parties, puis 
le trempe vne nuiéfc en laibt , duquel trois fois le iour, au matin, apres 
midy, -8c au vetpretu paiftras foigneufement l’oifeau , continuant ain/î 
cinq ou fix iours, ou iufques à ce que tu puiffcscognoiflre qu’il amendé 
8c efrautifïc comme il doit. Apres foit pu quatre iours deux fois le iour r 
6c de bon paft,arrdfé d’huylc d'amandes douces» ' 




Contre chaleur grande dedans te corps de l’oifeau , pour icelle: 
réfroidrrjes fgnes % &lcremtde* 

' -CltAI JCXIIIT» 



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DE LA FAV CONNERIE. 8* 

V and tu voudras cognoiftrclcs lignes des grades 
chaleurs qui font dedans le corps de l’oifcau , faut 
regarder quand il a la bouche ouucrte, & refpire 
fouucntjlcuant les ailles , & les ventile, &fcmble 
que Tes yeux Taillent dehors de la telle, ioiq£t Tes 
piuracs, & cntr’ouurc les pennes, qu’il hcriflpnne, 
&met les plumes deflus la telle, le col luy a mat- 
grill , & a le courage remis. Le réméré cft , mets 
I’oifeau en lieu frais, & mets fuccre , &vn peu de canfrcen eaurofc, de 
laquelle tu luy arroleras la. telle, &ToufBecn Tes narilles vnpeu d’huile 
violât mile en eau frailchc, & le paills de chair trempée en eau fuccrec. 

Contre peBnre,le pÿte,& te remede* Ch A 9 xxxv. 

Vand l’oifcau a Tes pieds chauds faut cognoillrc qu’il cft et* 
heure. Le remede eft, trempe en vinaigre graille de gelinc,& 
aloes,& lui fais auallcr, & luy oingts les pieds de mufe , qyjf 
Toit méfié auccgrailTc de geline. 

Contre ventopté engendree au corps de foi fétu Jcspgpes O le remede. 

ChàPV XXXVIr 






' T les lignes de ventolîté engédrccs au corps de Toi- 
' feau font, qu'il bailfe & efpluche Ton dos, lui ellât fur 
Ma perche, & quâd il met au beefon paft. Le remede 
cft, purger Toifeau,cômc il eft eferitau chapitre pour 
Ipurgcr T’oifcau en tous temps. Apres pretis vn poul- 

)mon d’aigneau, & le couppe en morceaux , cnit en- 

beurre, iulques à ce que-la laueur du poulmô Toit in- 
corporcoauccle b eu rre,& lui don b eau matin fur Ton paft, autant qu’il 
en duirabien :àmidy.luy donneras poudre de feçnence de iufquiami 
aiicc bonne chair, & luy prefenteras l’eau pourboire : le lendemain Je 
paiftras d’entrailles, dupoulmon & du fan g d c coulomb ieune. Quand 
Ton ventre gargouillera r v en tofiré,. donne luy paft d'ail faquage, &le-' / 
mets à là perche. 

Contre la pierre autrement nommee cray e i &-lcspgnet-J'fr 
caufe , £r le remede. 



Chap. XXXVI 1- 



Xiijü 



ï 



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PREMIERE PARTIE 

jlrjÊjâS Aut que tu entendes que les lignes de la pierre, autremét notn- 
Éj K» tnce craye,font, que l’oifeau a les yeux & les pieds enflez, cloft 
l’œil, & le frotte du haut de Ton aille, & les deux veines qui font 
entre les yeux luypoulfent fort. Il a les narilles cftouppccs, & leue la 
queue deux ou trois fois deuant qu’il puilfe efmutir. Quand il efmutit, 
il fait fon comme petits pets, fon efmout cft mol comme eau trouble, & 
aucunesfoisvifqueuxcôme chaux endurcie. Il al’orifîccdu fondemét 
conftipéôc luy deult,à celle caufe il effrichc auec le bec,tant qu’il en fait 
faillir l'ang,& l’cfcorche,&:(ort vn peu hors&les plumes de fon brayeul, 
Ht fon elmoutfont ords. La caufe ell,indigellion & vétofîtê. Le reine* 
de cft, purger l’oifeau, comme il c 11 eferit au chapitre pour purger l'oi* 
feau en touttemps. Apres donne luy du blanc d’œuf dedans Ion ppft 
par trois iours : l’vn iour trempé en vin,& l’autre iour en miel, ou^rcm* 
pcfon paft en ius de racines d’orties griefehes. Audi quand l’oifeau ale 
fondement conftipé,oinets ledit lieu d’huile du dedans de noyaux de 
pefehes : Quand l’oifeau rcfforce d’efmutir,& le bout du boyau luy fort 
dehors, alors prés auec deux doigts ledit boyau,& oingts le bout d’hui- 
le rofat. Apres paifts le de chair de porc auec fon fang,ou hoingts d’hui- 
le de noix : ou luy donn es trois iours fon paft de cœur de porc,femé de 
foy es menues couppees dudit porc : ou bien prens fiel de petit porc, de 
trois fepmaines ou enuiron,&lc fais aualler à l'oifeau fans rompre.Prés 
garde qu’il n’en ietterien: donne luy aufli gros qu’vne febuede chair du 
cœur,puis le laifleieufn er iufques auvefpre , apres tu le mettras au foleil 
ou auprès du feu , continuant celle medecine félon la force del’oifeau, 
deux ou trois fois. Puis au foir foit pu de chair de mouton , ou de pou- 
laille , &lc lendemain foit trépé fon paft en laid fuccré. Et ainfi foit pu 
trois iours,8t à petite gorge. 

ContreC enflure de cuifje ou de Umbt,U cuufe le remede. 

Ch a p. xxxviii. 




I tu veux fçauoir la caufe delenfleure de chille ou de iambeen 
l’oifcau,la raifon cft, pour le trauail qu’ilaprinsau gibier, ou 
par frapper faproy c, par lequel l’oifeau s’.eftefchaufrc, puis rc- 
froidy,qui caufe queles humeursluy s6t defqédues.Lc remc- 
de eft,purge£oifeau par les pillules du gras de lard 1 , ordonces au chapi- 
tre pour purger l’oifeau en tout temps. Puis apres fris bien cuire dix oh 
douze œufs auec l’cfcaillc: Et quand ils feronjt refroidis, ofte les del’ef- 



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DE LA FAVCONNERrlE. S 4 

caille,' &en prends les moyeux tant feulement, lefquels rompus de- 
dans vnepoifle , mettras deuantfeu clair , & les remueras fan s repo- 
ser, & quand ils deuiendront noirs, & cuideras qu’ils foientgaftez, fais 
les boüillir auec vn peu d’huile d’oliue, & les aflemble& prelîe tant que 
ils rendent l’huile, duquel huile, ce qu’en pourras auoir,m ettras dedans 
vn verre bien couucrt. Quand tu voudras vfer dudit huile, prensen 
dix gottes’, & y mets trois gouttes d'eau rofe, & autant devin-aigre 
& premier oingts d’vn peu d’eau ladite cnfleure, apres vfe d’icelle huile 
appareillée comme dit eft. Et continue iufques à ce que l’oifeau Toit 
guary. DerabiUeroshorsdefonlicu,.outompu, eft eferitau titre du 
eorps.- 



C on tre filandres es cuijjerje figne,l* caufe le remede. 
Chap. xxxix. 



E ligne que l’ôifcau a filandres és cuifles eft , qu’il les plume 
fouuent. La caufe eft , ledebatrequ’ilafait à la perche , ou 
fur le poing, parlequel ilfeftrôpuquclqucvcinedcs cuif- 

_____ fes , îainfi qu’il eft eferit au chapitre des filandres dedans lè 

corps. Le remede eft, curer l’oifeau, comme eft eferit audit chapitre.Et 
du ius de rue, & des autres herbes là eferites, auec poudre devers’, 
làuer les cuiffes de l'oifeau, & le marc d’icelles mettre deflus. 





Contre enflure dès pieds , la caufe ,#« le remede. - 
Chap. x l. 

Olonticrsles pieds fenflentpar froidure, parce au cToifcaü’ 
l fefehauffe à battre fa proye , puis fe refroidit! par faute deluy 
i mettre drap fous les pieds, oupouTccquil eft ord dedas, St 
les humeurs defeendent fur les pieds, & plus au Gerfaut qu’à 
autre oifeau, caril eftpefant, 8c a les pieds gras. Le remede eft, le pur- 
ger, comme eft dit au chapitre. Pouppurgerl'oifeauen tout temps. Au- 
près prens poudre dcboliartncnic, & la moitié ipoins depaudrede 
fang de dragon , mcflees en fe ni blc,& lie csd’vn blanc d'oeuf, 8c de ce 
oingts deux foisle iour trois pu quatre iouxs enfuinâs ladite enflure, 8s 
mets deftous les pieds de Toifeau drap pour Ics tenir chPajudS j apres 
fias oignemenr de graiftç de gelinc, huile rofàtyCirc'neüfuè^ poüidre 
d’encens & boliarmenic, duquel oignement feras comme deflus eft 
dir. Si les pieds luy enflent; & ne fc peut fouftenir , par grand fcjpurôi» 



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SECONDE PARTIE 

faute d’exercication , oingts Icfdits pieds de l’oifcau de beurre de vache 
8c méfie en iccluy vn peu dcpoudredcGalbanc, apres le lie vniour fie 
’vnc nui&.Et fi les pieds 8c iambcs luy enflent, 8c il y apparoiffe quelque 
accroiffcmcnt de chair, la caufe eft , les geéts qui luy font trop ours, 8c 
ferrent trop , ou c’cft par choir trop roidement fur fa proie. Le remede 
eft, fais poudre d’encens malle , de litarge, de verre Alexandrin, & de 
Colcotar, qui eft matière minérale, autant d’vn que d'autre, oieftez en 
blancd’œuh Apres lauclcfdics lieux dcl’oifeau, 8c emplaftredeffos ce 
que dit eft, 8c mets fous les pieds dudit oifeau drap mouillé en eau ftoi* 
dcjtienslcainfliufqucs à ce qu’il foitguary. 

Contre doux es pieds de F oifeau Je remede , (ÿ* de legturir £ vne 
fontaine qù il Huranu pied. Chap. xli. 




E remede contre doux és pieds de l’oifeau eft, oindre lef- 
, dits pieds 8c doux dudit oifeau, comme eft eferit au cha- 
pitre, comme vcflîc enflee en la plante de I’oifcau. Apres le 
lieras fur vne pierre de chaux , 8c deux fois le iour arroufe* 
ras d'eau ladite pierre. Et f'il a vne fontaine au pied , prens du rofraarin, 
du plus vieil, non pas de la feuille, 8c le fais arcirc, puis prens fa cendre, 
; Jc de l'oignement de blanc razis, huile rofat, 8c greffe de geline, méfiez 
enfemblc, 8c fois le tout bouillir en vu pot ,8c de cclaue le pied de ton 
oifeau, 8c il guarira. 




Contre podagre^ntrement nommée doHxougnllesJ.es ftgnesja 
can(t i (<r le remede. Chap. Xlii. * 

| Ais pour bien cognoiftrcles lignes de podagre, ou autre- 
jment nommée doux ou galles, que les oifeaux ont és 
j pieds. Tu les cognoiftras facilement quand Icfdits pieds 

ronflent deffous, ôcnc fopeuuent fouftenir fur eux, mais 

fappuyent fur leur poiârine. La caufe eft, l'cnfluredes iambcs 8c des 
pieds, '&hameonddcorpsf«tttes, pied* defeendans. Leremedecft, 
purger I>oifcau, co® me il eft eferit au chapitre. Pour purger l’offcau en 
tout temps. Apres pfens alun, inaftic» encens , broyez enfemble : puis 
fonds micl,cirencu&ic,thcrebenfine,fanedccaftof,graiffc de geline, 
8cy mets vin-aigre fttrti dcccschofesmçueeS,fondues ôcpaffees, fais 
oignementj lequel bien dos , durera en fa vertu deux ans î d’iceluy 

oindras 



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DE LA F A V C O N N E R I E. 85 

oingdfaslespieds,laperche,&legandde l’oifeau, & fcft mettras em- 
plaftrc dcflus lamaîadiefTu pafleras les doigts de l’qifcaU dedans trous 
fai&s en l’emplaftrc, lequel apres lieras bien furie pied de Foifcau, tel- 
lement qu'il ne le puific deflier : renouucllâtl’emplaftre de trois iours 
en trois iours. Cet oignemét luy fera fortir hors la podagre:& fi le cuir 
des pieds eftoit fi dur qu’il ne peuft creuer, percc-lç tellement qucl’or- 
dure puific fortir. Apres, pour appaifer la douleur mets deffus cropla- 
ftre de l’oignemcnt nommé diaëulutü : Ci fil a chair morte', mets 
delfus vn peu de verdde gris. 

Quand les ongles fe defeharnent ,o« viennent drotéls gÿ* non crochus, 
leremede. Chap. xliii. 

Ous tenons pour chofc véritable que quad les on- 
gles fc defeharnent, & font en péril de chcoir, on 
les doit remettre doucement en leur lieu : & apres 
faut les puluerifcr debouë de fer, qui font les ef» 
clats du fer quand on le forge. Et faut lier Foifcau 
feptou huit iours , iufqucs à ce qu’autres ongles 
Taillent. Ou en tout cas faut prendre de frarfcnic& 
myrrhe, tât d’vn que d’autre, & méfier aucc blancs 
d’œufs &c vinaigre, puis oingdre" les pieds & ongles del’oifcau, & le 
lier. Quand les ongles faillentdroi&s,& non crochus, faut mettre en 
«audcl , aloës&dclaveflefauuegc,&grandpolieu, &d’icellcs oingdrc 
les pieds de l’oifeau. De rôpeure d’ongle, eu eferit en la première par- 
tie de ce liure. 

Quand r oifeau ronge ou gafle fes pieds, U caufe & le réméré. 

Chap, xliiii. 





Vand l’oifeau gafte ou ronge fes pieds , la caufa cft v- 
ne maniéré de fourmierc] qui les gafie,& ceux des Ef- 
merillons plus fouuent que des autres.Le remede cft, 
de battre enfcmble poudre d’oloës & fiel de bœuf, & 
puis apres oingdrc les pieds deux ou trois fois leiour 
^ cinq ou fix iours: &faire fcchcr au Feu fur vne tuylc, a- 
ucc fiante de pourceau, & en fais poudre, &incontincntapreslaue les 
pieds de l’oifeau de fort vinaigre, puis mets defius beaucoup de ladite 

Y 



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SECONDE PART. DE LA FAVCONN. 
pondre deux fois le iour, iùfqucs à ce que l’oifcau foitguary. Et afin 
qu'il jje puiffe toucher defon bec à fes pieds, perce vne demie feuille 
de papier, &: la mets au col de l’oifcau enpendantdeuant. 

Contre vefô e evflet ou la plante de F oifeau } U remede. 



Ch a p. xlv. 

Our mal de velïie en fl ee en la plante de I’oifeau , ofteTes gets,' 
& le mets en fpa :icufe chambre , iufques à ce que ladite velïie 
! Toit feichcc : car tu le portes au gibierjdle croiftra, crcucra , & 
faignera,&Juy fera enfler tes pieds. 

Fin du Liure de U Fauconnerie^ 









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w 

LA 

Fauconnerie deMefiire Arthelou- 
che de Alagona » Seigneur 
de jMaraueques, Confeiller 
& Chambellan du Roy 
de Sicile. 

' v . ■ 

Y il 



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*7 




t Ombieriquenul ri ignore que l antiquité riait eu cet* 
peçulier pour la Nobleffe, que d’adrejferles en- 
cans desbonhesrftaifins à, la chajfejantpourleurdon- 
\ncfcàuT t& àccoujturiie'r aux dangers, comme ’aufit 
{pour les renforcer ,(y rendreplus.vfit.ex au trouait, 
_ _ ■ eefie délicat êjje qui fuit les grand' s ma forts : veu qu'à U 

fuitte des befies les tufisfie guerre y Joftf obfiruees j car ony drejje vn 
efcadron d abbayeurs, les Chiens courons font aux flancs pour fuyure 
ltnnemy ,^ÿ l homme àcheualfirtdeluy donner la chajfe lors qu’il 
fi prend à brojfer, les trompes ny tnanquanspour former le mot , 
donnercceu r aux chiens qui font en deuoir : fi bien qu'il fimble que ce 
foit vn champ de bataille drejfépokr leplaifir de cefie ieunejje. Si efi-ce 
que de la chaffeJontprocedeXfiegrMts mat heurs. M eleager en perdit 
Javie, pour ta victoire rapporteejur leSanglietf* de Çalidoine, Le bel 
adonis fut tué par vn Sanglier . Àéleortfut dettoré défis propres 
chiens. Cephaley tua fâcher e Procris , Acafle en fut inter diél, 

ayant occis le fils du. Roy qui luy auoit fié donné en charge, comme 
futBrütu^ pour auoir tué fdnpereSylüius pa r mèjgarde. Vn Empe- 
reur fut occis par la befie qu'il pourfuiuoit. V*n Roy en courant a la. 
chajfeficajfale coleri tombant de cheuah Que qui craindra ces dan- 
gereux ejfeél^ quilf adonne* laFoderje ,ofijl trouvera fans doubtt 
plus grand plaifir. 



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Table de la Fauconnerie de tsffeflire 

Arthelouche <d jdlagona. t 

ET PREMIEREMENT. 

D E J’sUâioqdcl'Efperuicr, F««l. P ourle mal de la pictre. ‘ * fgji 

Mit Des vcrs,& des filandres. méEfsiejj^b 

De l'de&ion des Aütfewrs. mefme De fa podagre ,& fa médecine. **.* 

fueii.b . > De U goutte des reins. meCfaciLb 

De l'elc&iondu Faucon Pèlerin, là mef- Des jconcuffions de dedans le corps» ' 

‘ me'. ' * irièïme. ' 

DuDrucon $affir,& d «autres. 89.4 Quand l’oifcaaiette (à viande. $ 8 a 

.Pont faire eftimer Eiperaiete, Autours . Des ventoûccz,& la médecine, mefine 
ou Tiercelets , meftne. . fueii.b» Fuèil.b . 

Pour faire vû oifeâuàla gUifëdeDom- Iâfirmicez dufoye,8£ 1a médecine > Il ' 
bardie, \ po#a mefitte. 

Tour effimerfic faire Faucons, fncirac De la T ignolle, & (à médecine. 594 
fueil. Des plajres de Poifcau. meCfùeiL 

Pour oifèlcr toutes mabicccs d*oifeaax> De iacoropiesinn des Faucons, 3 c e6- 
ja.a métdsfcdoiuctmcdeCincr. limef-b 

Pourtenitlôs oifeàux ûiirtài &tnbôh Des Cautères. 10 oa 

eftat. ■ mriiaefueiLb Des chairs bonnes pour les oifêaux. 

Pour cognoiftre la fitnté de tous oi- meime fueii.b 
féaux. 93.4 Des chairs reftàuratiues , 8c laxatiues. 

Tes figues des iafitmkci, riiefrae faei>.- ■ meïmefiteïl. 
DcsnocumensdêlavcrtUjlà tt»efme.b Ghaksdefenduc*. meCfuciL 

Desmaladiesdelafiiperfluite. 9 4. a Des chofes qui font Suoir faim. 

Pourcugnoiftte latnaladie 8c la ûnré mefme fudl. 

_ pax l’eüneut ,3c la cure, meime fued. Des .medecincs laxatiues, Sc de leurs • 
Pourlescatenesroedeàne. . 94-b dpzcs. mefinefudl. 

'Les lignes d*fefpîlcfié , 8c la médecine, D è$ chofts cordiales 6c confortatiues 

9)«a iùïmt 

Du mal delà bouche, 8c delà aedeci- Des ebofes qui font muer, mctfueil. 
ne. mefme fueii.b. Pour faire le lardon. la mef.b 

•De lama ou pamafl , 8c la rtedcdne* Pouiofterlcpouk auxoifeaux. 
làmtfine* mefinc fueil. 

FindelaTàble. 

y* * 



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/ 



St 




FAVC O N NE RTE DE MES SIRE 
tArtheioiiche de AUgona, 



T)erefleûion dcîE^éraiéJV'' ‘ - ' h'.-.'' 

Espervïer nay en bois, en lieu Ccc> & le nid' 
bas, éftfott frardy, & doit aubir aucunes taches 
noires Ou tou tfbs pouf foft plù-magcrèeiix qui font 
naySen lieudemàFcftifoü40tf elicu fangeux & hu- 
mide, tirant fut coükôr fâuue , font plus forts fit 
plus grands , mais qucOe foit en pays froid. Si c’cft 
en pays chaud , ils font pfats’tforoles & plus petits*, 
combien que dctourescOhdkionS fen trouué dt 
bons: Etfelon Armodcus les oifeaux noirs font de plus fortccdmpfc- 
âion que les autres. Les Florentins difent quclcs Efpcruiers qui ont 
la croix furies doigts 9 fpccialcmcntfurlafeXrç. du milieu , en celle for- 
mcXjfontlcsmcillcurspour cftrc auantageux &bons. ~~ 

L’Bfperüi erqui attfeze pen n es en la-qu eoë y î& for a 

fnc tache noire, comme vn grain depoyure, fontdeuxftgnts pour e- 
ftrebons. L'Efpcrukr pefant eft vnanouh bon ligne, félon Armodeus. 
Selon les 'Florentin s, Ic^ecuiecqui a la couueirreo&iFÇï8^ peonagçde 
trauers roux, & là maille noire fle blâche en trenieflec, & biaf eràet, èft 
des meilleurs qui fe trouuct, & font appelles blancs-noir^. Jles Efpdr- 
uiers blancs,&‘fauucs, font bans apres les toux, & font gracieux Se 
pailïblcs.Les Efpcruiers blau cs-ioux ibnr bonsapresies blâcs-fauucs, 
quelle quèla'Couuertc foit ::inai$qu : ils aÿent launtHlctrairerlccuôire, 
& la tell c noire, tirant furforoux,ôdefoiray or foit bknd>& roux. Les tf- 
peruiers roux-noirs font apres ceux qui ont les lignes du blanc-foax, 
excepté qu‘ils ont lebrayerobfcur. Les Efpcruiers aucc deux pluma- 
ges: c’eftàfçauoir, dedeux couleurs, & non de maille, fontlcs plus 
tnefehans qui fc puilTcnt trouucr. L’efp eruierquia le col long & plus 
cltcdu, efttcnu & réputé pour lafehe voleur ,dequclqucplumagc qu’il 




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i' FAVCONNERIE 

prôpomomieé dèl&Ymimbrc* à ï'adiiçhàat duÇofps, eft tenu pour 
grand vollcur. 

. * ■ ' 

Ejlçttiondes ^futouts. 

Vtours ou Tiercelets , naiz en région chaude, ont 
peu de fang': le peu de fang les fait eftrc couards: car 
l’abondance du fang cft ce qui leur donne hardiefle. 
Ceux qui naüTent en région froide & humide, font 
hardis. Ceux quinaiffént en région attrempee, fans 
eftrc trop chaude ne trop froide , par rarfbn de lïtia- 
ture du lieu en quoy ils font participans,fontattrcm- 
pez entre hardiefle &çoüardjfe<Et pour les meilleurs Autours ^ Tier- 
celets, ccfont ccujx qui naiflept en régions froides,dont Ies lignes font 
tels : Ils ont la langue ôde bec communément noirali res , la tefte lon- 
gue &grefle en la cime du palais, le bec long &gros, le col Iong& 
grefle, les efpaulcs larges, 1# poiytrine ronde, & le fiege large , la queué 
moyenne, les iambesgfoft^s & courtes» les pieds gros ,& grand esfer* 
xcs&bicnohglces.. , , 

: E(le£iion du Faucon Pèlerin. 

■ .!■-• 4 : 

- L fc void fcommunémcnt que le Faucon Pèle- 
rin cfracutiftdcflbubslcpoing, & le Gentil fait 
le contraire. Le Pclerih fecognoift à la mué, car 
ilfe mué en Aouft, &c le Gentil dés Mars, ou plus 
toft. Le Pèlerin cft plus piein.furlcs efpaulcs que 
lesautrcs Faucons,depetkcs plumes bordées de 
touffeur, ou de iaune, ou d^autre couleur, félon 
fâcouuerturc : & a grands yeux & grands pieds, 
fort fenduz 1 &bienongiez. Le Pèlerin a les yeux enfoncez & le bec 
-gros : &a le dedans des cuifïcsblanc, & les pieds & le bec de couleur 
Ver de plombée. 

Du Fouet» 





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D’ARTH ELOVCHE. 

Vu Faucon Saffir, &des autres Faucons. 



69 



Veuns Fauconniers difent que le Faucon Satfir Te cognoifl 
à ce qu’il a les couteaux plus longs que la queuë, &ales li- 
gnes femblans au Pèlerin , finon qu'il eftpluspetit , com- 
me IcGentil eft meilleur que lePclerin.il y vne a autre forte 
<Fe Faucons, beaux de corps, mais ils font petits, lcfquels ont la te- 
lle plus grofTe que les autres Faucons, & ont les lignes de Gentils. 
Ce font les plus nobles oifeaux du monde, & font appeliez Zcchart. 
Entre le Gerfaut & le Faucon n’a autre différence , fors que le Gerfaut 
monte pluftoR, pource quil monte par poin êtes. Les Lafnicrs qui ont 
la gerlande blanche entourlecol, font ïes plus courtois oifeaux qui 
foient de leur génération. Et félon mon opinip, ils font meilleurs po ur 
Perdrix que les Sacres , pour ce qu’ils endurent plus de peine fie de tra- 
uail que nuis autres oifeaux. Et le peuuent reclamer au poing &arrc- 
fter en toutes maniérés 8 c en tous lieux , foitla branche feche on verde 
«nais contre vent, les Sacres font plus forts pour refifler. Que fi vn Vil- 
lain de qeulque condition qu’il foit,fetrouue bon , il eft meilleur que 
lesautrcs.Selon aucuns, les Sacres font nommez oifeaux mafles, pour- 
ce qu’ils peuuent fouffrir plus de peine & detrauailque ne font les au- 
tres, & font meilleure digeflion de groffes viandes. Ils font moult ex- 
ccllcns pour la Grue, Biflars, &prenncntlesGarfottesdeleurproprc 
nature. Ilsfontbons pourles champs & pour riuiere: & font des plus 
nobles Faucons du monde en bonté, de quelque nation qu’ils foient 
& de meilleure difpofîtion. Et fi vous trouuez vn Sacre qui ait les 
plumes foucfucs,& les doigts gros, tiransà couleur perfe , la langue 
noire, &lc col rouge, ou roux, oufoitiaune à couleur viue, ou gtis, 
combien qu'il fentrouue peu, il n’en eft point de meilleurs. LcsFau- 
cons noirs fonttenus pourles plus vaillans oifeaux qui foient , & les 
plus blancs font les plus paifibles,&qui moins vont à l’arbre. Quant à 
la beauté des oifeaux, les Efpcruiers, Autours , f Tiercclcts^& Faucons 
doiuent eftrc blanc tannez, tirans à rouffeur dcpoullaille; &doiuent 
élire grands ôdongs , & de gros plumage, bien net / & bien formé , la 
queue gt offe & courte , groc bec , larges narilles, petite telle & plattc, 
les yeux enfoncez , le col long & fubtil , gros eflomac , larges efpau- 
les, & larges reins, courtes iambes , & longues ferres , & bien fendues, 
les ongles d eliez & agus. zt fi vous trouuez oifeau brun qui foit d’icelle 
forme, achetez le autant que le blanc. Ncantmoins que de tous 

Z 




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FAVÇONNERIE 

plumages ftentrouue de bons, fipardeffaut demalgouucrncr, oude 
bon paft, n’aduient, ou par non aiioir bonne compagnie. 

Pour fore efsimer Ejptruiers ^utours^u Tiercelet s,fint 
. . leur f air e force. 

i ; , r 

Lfautprcndrel’Efperuicr, 8c luymettrelechapclet,8càrAo- 
tour & Tiercelet pareillement, aueelebrayer, & ne les def- 
couurcz iufqucs à ce qu’ils fc tiennent & paillent fur le pôing, 
^ ' & qu’ils ne tiennent plus conte du chappelct. Etquand vous 
le mettrez fur la perche , liez les court , afin qu’ils ne fe pu i fient defeou- 
urir, & puis le dcfcouürez au loir àla chandelle, &lcs esiouffezj auec 
vin fort. Et quand vous les remettrez à la perche, laififcz leur de la 
lumière, afin qu’ils ne dormant aucunement la nui&. Etau matin à 
l’aube du iour,- prenez les furie poing, & les portez entre gens, là 
où on facegrand bruit, comme marctchaux, & autres femblables, 
pournel’afleurer , & ne leur leuezleichappelet iufqucs à ce qu’ilfoit 
temps de le paiftre,8cquâd ils feront pu, 8c oin gts, remettez lcurle cha- 
pelet iufqucs à midy , 8c apresluy prefenterez Veau, naaiS qu’ils ayent 
enduit, ou bien près, & à heure devcfpres le faites tirer entre les gens, 
& puis leur rctourn er le chapelet iufques à heure dcles paiftre. Et quâd 
ils feront vn peu oingts, comme dit cft, remettez lcurle chapeletj&los 
teneziufques à Ventrce delà nuiéfc ,8c incontinent qu’aurez lalunaierr, 
leuez leur ^chapelet entre les gens,&lc faites fecoureôcefmutir,8c puis 
les remettez à la perche, comme dit cft r & tous les foirs donnez cure 
de plume efluyee ou baignée. Etfil eftoit diuers , donnez luy la cure de 
cottonoudeftoüpes,oudefcoupez vneiambe de Lieure, félon qu’il 
fera diuersa eflimer. Nelesrcclamcz point iufquesà tant qu’ils foi cat 
- alïcureZ, c&rils fe deboutt croient du poing, 8c ne voudroiétiamais ar- 
refter. Gardez que n’apprenez à l’oifeau devenir au gand,pour ce q’ua- 
* près il ne voudroit venir au poing. Et quand il fera afteuré, commen- 
cez peu à peu de le réclamer, iufques h ce que le pourrez faire fans au- 
cune filière. Etnotezqucl’Efperuicrièdoitcncharner bien afteuré, £c 
l’Autour demy fauuagc , mais qu’il cognoifle la proy c. Quandil fera 
fait, faites luy vn ou deux trains , 8c fi vous voulez faire vn bon oifeau, 
mcttc-le toufiours furie poing, iufques àcequ’il foit eneharné. Et 
foyez aduiféde nereftraindee trop l’oifeau auec paft laxatif, ou au te 
peu paft; carpourceftecaufêplufieursoileauxmcurent,inais auec bon 



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D’ARTHELOVCHE. 



99 



paft le ferez meilleur, moyennant qu’il foit pu de bon paft. L’Elper uiçr 
ou Autour doiuenteftretenuz aux blocs depuis qu’ils font fai&s, ou à 
terre, carilsnefedefrompentpastant. LcHairon, le Billard, le Cor- 
beau,lesCorneilles,&lcsChouèttesfc veulent de poing. 

Pour faire vn oifaau à lagùife de Lombardie. ■ • - 

Q Vand l’Efperuier fera afleuré, foi <5fes-luy neufou dix trains, du 
moins: 8c toutes les fois qu’il prendra , paiflcz-le touliours : 
& faites que la caille dont vous ferez le train , ait touliours 
* quelque plume moins en l’aille, 8c luy iettez l’Efperuierdc 
loing,par tant de fois qu’il la prenne bien loing, 8c puis apres luy iettez 
Vne caille qui ait les aines entières. Apres le pouucz faire voiler au fau- 
uage: &: toutes les fois qu’il prendra, paiflcz-le à fa volonté. Les Allc- 
mans troua ent les Tiercelets plus vaillants 8c plus légers que les Au- 
tours, pour Perdrix 8c Faifan. Si Vous voulez faire vn Elpcruier pour la 
Pic,dcfmembrezla Pie,&laluy iettez en terre, &lc paiflez dcfliis du 
paft chaud, côme de Pinçon, ou autre chofc femblable, par deux fois: 
& puis la luy pouuez ictter volante 8c flllcc, le paillant comme dit cft. 
Leuczà la Pie quelque penne de laifle', 8c la iettez en vn arbre,& la luy 
faites prendre par aucunefois,& lüy faites le plus de plâilir que pourrez 
8c puis luy faites franchement voiler lafauuage.Mais ay cz en mémoire 
quand 4 luy faites lcfdits trains, que laPieait le bec taillé ou lié afin 
quelle ne puiflegafter ledit Efpcruicr. Les Autours & Tiercelets font 
meilleurs d’vne ou deux mues du bois &Agars , que ne font les Sors: 
mais ils fc doiuét nourrir auec paft plus délicat que les Sors, car ils font 
plus dangereux, parce qu’ils ohtaccoaftumé au bois d’eux paiftre de 
viandes chaudes; Et fi fc perdét plus de leger que ne fon.t ç.cux qui font 
prins hors, pour caufe des airs : mais ils ne doiucnt cftre que de deux 
mues, fans t plus. 

* ' 

Pour efaiiner & faire Faucons. 

Renez le Faucon , &*luy tenez la reiglc de l’Autour , comme 
deuant cftdiéf, finon qu’en le paillant criez, luy çôme fi vous 
happelliez au leurre, 8c tous les iours luy offrez l’eau, &luy 
donnez tous les foirs cure felpn qu’il enduira : 8c lui oftez 
fouuçnt le chappclet entre geps; Et afin qu’il ne le batte, tenez tout- 

Z ij 




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FAVCONNERIE 

iours quelque tirouër en lamain. Et lefoirauiourfàilly, Iëuezluy le 
chapelet entre gens, à la chandelle, iufques â tant qu’il feftonne, & 
qu'il efmutifie, & lors le mettez à la perche, & non pas plus tofl:& lui 
mettez la lumière deuantluy. Et quand verrez qu’il fera afleuré furie 
poing commencez à lalTcum fur le leurre, & lcluyfai&es cognoiflrc, 
&pcuàpcu le réclamez iufques à ce que vous le pourrez abandonner 
fansfiliere, & foyezaduilé qu’incontinent que vous tiendrez le Fau- 
con fauuage, de luy ofler les poils, & fil eftmué de bois Agart, dônez 
luy le lardon. Tout Faucon a befoing de compagnie pour luy môflrcr 
àarrefter,fpccialtmcntrAgart, lequel fe peut faire d’vne,de deux , ou 
de trois muës,& fi cft meilleur pour le Héron. Sile Faucon mué Agart 
ne fe vouloit arrefter, taillez luy deux couteaux pour aide, le long & le 
prochain de luy, & parccil arreftera. Faites luy le bec, &l’efpincctez 
raisonnablement. Les AU cm an s font tirer le Faucon foir & matin: 
mais les Fauconniers de terre d’Oricntc font de contraire opinion, & 
di r ent que ce leur gafte les reins. Si vous voulez faire môter le Faucon 
apres qu’il fera leurré &rcclamé , & tout preft ; quand vousleleurre- 
rez, cachez le lcurrefic le laificz palier. Et quand il fera retourn é deu ers 
vous, iettez- luy leleurre,& luy faiftes grand’ fefte, & ce faiftes par plu- 
fieurs fois, & puis commencez à le bouter en haut, en quelque cam- 
pagne fans arbres. Et fil prenpit quelque poin&c, donnez luy vn tour 
degand : & quand il viendra haut, & qu’il vous fera fur la telle, iettez 
luy le leurre où il y ait vn poulet ou vn pigeon, &lcpaiffcz bien à fa vo- 
lonté, en luy faifant le plus de plaifir que vous pourrcz.Et dônez vous 
bien de garde que ne luy iettez le leurre en l’eau, afin qu’il ncl’appre- 
hédc:& quand il fera en haut,& que d’au enture il allall apres quelque 
autre oifeau, & qu'il le print, leuczluy la proye lourdement, & luy en 
donnez par la telle, &luy remettez le çhappcronfanslepaiftrc: &par 
ce moy é il n'ira plus qu’à fa proye. Quand le Faucon aura prins ou tué 
aucun oifcau,leucz luy & le boutez haut : & quand il vous fera fur la te- 
lle, icttez-lu^|e leurre, & lepaiflcz à fa volonté, & ce afin qu’il aime 
mieux le leurre. Mais pour la première prinfe qu’il fera, lailfez-le pai- 
llre à fa volonté, & cela le gardera d’aller au change. Quand il ferabië 
cncharné,faidcs-le voiler en compagnie, iufques àtantquevous en 
ferez bien vnfeur. Et fi vous voulez faire vn oifeau pour Grue, fàiâcs 
que le Faucon foit Gentil ^qiais, & quand vous le nourrirez, fàiëtcs 
luy tuer les plus grands oifeaux quepourrez fincr : fon leurre doit cflrc 
v ne Gruefeinde: Et quand vous le voudrezfaire voller,faide$-l« vol- 



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DA R TEL OVCHE, & 

lerdupoing,&lefccouëztoft, &fautqu’ilait deslcurierspourluyai- 
der,lclqueisIcfecourrontpluftoftque les hommes: & que le leurier 
mange toufiours auecl’oifeau, pour caufe de la cognoillancc.Si vou- 
lez faire vn Faucon pour Licure, fonleurre.doiteftrcvnc peau de Lie- 
urc pleine de paillc.Et quâd il fera bien leurré, & que le voulez enchar- 
ner,licz ladite peau d’vnc petite corde, laquelle foit attachée à l'arçon ’ 
de lafelle, & quand vous courrez il fcmblera que le Licure court: lors 
foit dcfcouuert le Faucon, en criant. Arriéré Leurier, arriéré Leurier. 
Et quand il ioindra ladite feintte,laiflez la corde, & il la prendra. Lx>rs 
lepaifTeztref-bicn deffus, & le feftôyezle plus que pourrez. Et quâd la 
fécondé fois vous l'encharnerez,neVous arrêtiez pas du premier coup, 
mais contraigncz-levn peu, & puis vous arrêtiez. Etainfipcu àpeule 
laiflerez battre le plus que vous pourrez : car ainiî le conuient faire au 
fauuage,lepaitTant toujours entre les Chiens. Et quand il fera bien 
cncharné en ccftc manière, ayez vn Licure vif, &luy rôpezvne ïambe 
de d crriere,& le lailfcz aller en vne belle plaine entre les Chiens,&vo- 
ttre Faucon le battra, lors les Chiens le prendront.Et incontinent fois 
leuéaux chiens &iettê au Faucon, en criant, Arrière, arriéré. Si vous 
voulez qucvottrcFâncon voile le Faifan, ou la-Perdrix, quand voftrc 
Faucon fera fait &reclamé, toutes les fois que vous le leurrerez, iet- 
tcz-luy le leurre en quelque arbret ou petit buiflon, afin qu’il appréne 
de farrctter,&: de prendre labranchc. Et filfarrctlc fans voir le leurre, 
laiffez-lc vn peu mufer, puis tirez le leurre dcuantluy, en criant, Gare, 
valct,gare,& le paiifez à fon plaifir. Et en cefte manière il accouftumc- 
radefarrefter, en le paillant toufiours en terre, & en fort lieu, pourcc 
qu’en tel lieu luy conuiendra faire fa chatTe. Et luy faites voiler au cô- 
mencement Faifan ou Perdrix icuncs, pource qu’il aura grand aduan- 
tage fur elles, puis apres lcsvieillcs. Si leFaucon ne voùloitaraefter, 
&/ qu’il fe voulut! tenir fur aide, adonc luy 'conuiendra voiler en 
lieu plain, afin que vous le ptiiflîez toufiours voir fur vous. Les Sacres 
& Lanicrs arreftent en terré, & en arbres : & les Gentils arreftét mieux 
enterre. Etqùandvoustirczvnoifeaudelamuë,nclcpprtezpas par 
temps chaud, pour éaufe du battre , car par chaleur luy vient l’afma. 
Mais fi c’eftoit par necelfité,foitcouuertdti chapelet, en le contrcgar- 
dant le plus qu'on pourra. Si vn Faucon etloit fuperbe & orgueilleux, 
donnez-luy fal aucC fon patl,Indc-oufal-gcmc,drag.j. ou falalbipuL 
ucrizati,&luy prefentez l’eau, pourcc qu’ilaurabefoing de boire, & 
le faites dormir la nuiét à la tourmente , & que foit en lieu humide, ou 

Z iij 



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F AVCO NNERIE. 

froid, Scairifi veillera route la nuid, 8c Iuy fera diftillcr la grai(Te.Le$Sa' 
cres fc doiucnt cncharner incontinent qu’ils font faids, autrement ils 
font difficiles à encharner. Tirczvoftre oifeau de la mue 2o.ioursauat 
que l'cflhn ér. Si vn Faucon lie, fi vpqs f en voulez garder,efpinccz luy 
les maiftrefies ferres. Iamais ne faites chere au Faucon de l’oifeau de ri- 
uierc : mais faites-luy grâd’ chere du leurré, afin qu’il l’ait en plus grâd’ 
amour. Le Soldan fait voiler les Grues, les Oycs, 8c les Biftars, aucc 
deux ou trois , ou quatre Faucons, ou plus du poing, 8c de toutes gé- 
nérations de Faucons., Sacres, Gcrfaux, Villairis,& Pèlerins, 8c puis 
on les peut faire voiler de montée. La Grue fedoibt voiler deuant So- 
leil leuant, pource quelle cft parefleufe : 8C pouuez mettre déifias deux 
ou trois Faucons, où aucc Içs Autours du poing, 8c fans Chien. Lçs 
Oycs fe doiucnt p rendre parcelle mefmc maniéré, 8c fi tant cft qu’ayez 
des Chiens, faides qu’ils foient propres à ce faire, 8c doiucnt eftre La- 
uriers courtois 8c doux. Il ne fc doit voiler qu’vnc Grue Je iour, 8c fai- 
re à voftrc oifeau le plusdeplaifir que vous pourrez auec ladite Grue. 
Le Villain Ce-doit mettre leventà la queue. Les Allcmans font voi- 
ler la Pic auec trois ou quatre Faucons, 8c les font monter 8c battre 
comme pourriuiere, en lieu plein 8c fans arbres: maisily doitauoir 
des petits buiffons. Paiftrc ton oifeau par temps 8c matin, faut auoir 
faim auxoifeaux à heure de chafler, fpecialemcnt aux Faucons qu’on 
veut faire monter, 8c qu’ils ne foient trop hautains, lcfquels fe doiuent 
paiftre par neufiours , quatre heures apres Soleil leuant, 8c le foir à la 
fraifeheur, 8c aucc celle faim, on les doit mettre en haut :.8c parce ilirôt 
plus haut qu’ils ne fouloient, mais le meilleur cft de les faire voiler en 
campagne. Les Faucons Gentils arreftent mieux muez que Sors. Le 
Faucon ne prend le Héron par nature, fil cft Pèlerin: 8c pource leur 
faut apprendre les trains. Vn Faucon peut voiler dix oifeaux de riuicrc 
le iour, 8c non plus félon raifon. Les Faucons qui voilent pour riuiere, 
fc doiuent toujours porterfur le poing. Auantqu’vn oifeau foit bien 
faid, doitauoir quarante curcs.Les Faucons qui n’ont la cure tous les 
foirs,la fuperfluité dés humeurs qui leur abondent en l’eftomac, leur 
chargclacefte, pat maniéré qu’ils ne vont fi hault comme ils fouloyent 
Et parce tout oifeau doibt auoir la cure tous les foirs, félon nature, pour 
cftrefain Scafiaraé* Et.cftbon dcles faire tirer au foir, principalement 
ceux qui voilent- Perdrix,: 8c ceux qui vollcntpour riuicrc non, afin 
qu’on nelcuraffoiblifl’c les.reins.Etlcur doit on prèfenter l’eau de deux 
oude trois iours en trois iours pour le plus loing. E t fur toute chofc ne 



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DARTHELQVCHE. 92 

touchez iamais les pennes de voftre oifeau auec les mains , caril en 
vaudroitpis. Xc Vilain & le Lafneretfe peuucnt tenir fur la pierrein- 
contincnt qu’ils fontfaits.Quand voftre oifeau aura voilé ou trauaillé, 
nelcpaifleziufquesàtant qu’ilferahors delagrdlfcalaine. itfivous 
faites autrement , voftre oifeau fera en péril de deuenir afmatique. 
Si vn Faucon ou autre oifeau eftoit fort rebouté, ce qui aduientbien 
fouuent, faites tant quclefacieziouirde quelque proye, &lelaiftcz 
paiftrcàfavolonté.Etquecellcnuiétil demeure dehors au ferain àfon 
plaifir.Et le lendemain le reprenez, &l’cflimez en oyfclets, neplusne 
moins que fi vous le tiriez hors de la mue. Si vn oifeau ne veut lier, 
mettez vn canon déplumé d’Oye à là mai ftrefTc ferre, &ilyralepied 
ouuert, & il liera. Et quandil commencera à lier, ofteluy ledit canon, 
&il liera toufiours. Si vous ne pouucz donner couucrteà voftre Fau- 
con o u Autour, faites que Vous luy mettez le Soleil à la queu c. Tous 
oifeaux fe peuuent faire voiler de faut, &en toutes maniérés que les 
ferez voiler, faites que l’Autoiir aille lèvent àla queue. 

Pour ayfeler toutes maier es <T oifeaux* 

Rain des Perdrix, Chouettes, Corbeaux, St Corneil- 
les , fc doiuentfaire filles. Pour oifeler ton oyfeau : fais 
vne petite foffe en terre , & y mets ta proye, St la 
couurc d’vne planchette, laquelle foit attachée d’v- 
ne filicre, quetu tiendras en Iamain pourladefcou- 
urir&le laifier aller quand tu voudras:puis feras fcmblant de faire cher- 
cher tes chiens , & tiendras ton oifeau toutdcfcouuert r& quand il re- 
gardera celle part, faits partir ta proye, commefiles chiens feuftent 
fait partir, & fi ton oifeau la prend, laiflc-lepaiftré à fa volonté enter- 
re , & ce faut faire plufieurs fois. Situ veux faire vn bon oifeau , en- 
charnc-Ie à ieune proye , carilfcfforcctoufioursde peu àpeu : &par 
temps il furmonte bien le Faifant & la Perdrix. Et quand ilaprins, 
faits-lc iouir par plufieurs fois de la proye à Ton plaifirj&à terre, &quâd 
il fera bien encharné , ne le pàifts iamais qüe du mafle , afin qu’il fe 
prenneen amour, &îüy faits feulement plumer la femelle, cnluy 
donnant le coeur ouïe ccrucau. Encharnerlcs oifeaux à ieune proye 
«ft beaucoup meilleur qu’à Vieille i, car ta plùf-part qu'on met àla 
vieille fe remettent, fi tu ne fais comme deftus cft dit. Si tu veux 
cnoyfclcr vn oyfeau Agart, ne l’encharncs point de ieune proye. 




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FAVCONNERIÉ 

pourccqu’aprcsilnc voudrait voiler les vieilles. Et pareillement l*oi- 
icau que vous tirez de la mue , ne le faites point voiler aux ieuries pour 
lameîme caufe. Le train de l’Autour, 6c de tous oifeaux en general, co- 
rne à Grues, Biftars , Hairons , Oyes, oifeaux de riuierc , Cormorans, 
Corneilles , Chouettes’, Milans , Cercclles , & tous auties oifeaux de 
eaux fe fait comme f enfuit.Mcttcz vn dcfdits oifeaux en l’eau, & qu>cn- 
tre vous 6c l’eau y ait quelque motte ou buifTon , en maniéré que l’Au- 
tour puifTc prendre la couuerre , puis haufiez la main tant que l’Autour 
voye la proy c , apres battiez la main , 8c le iaitiez aller. Et fil la prend 
Iaitiez le paltire 'a fa volonté,à terre. Pour faire voiler Autour en riuic- 
re, faites le voiler félonie train deflufdid: mais quand l’Autour fera 
près, touchez le tabourin de bonneheurc, 6c auant que l’oifeau voye 
l’Autour, pource qu’il ne feîcucroit. LcsAutours qui volent le Lieurc, 
doiuentvolleraueclescntraues, afin qu’ils ne fouurcnt trop. Les Ef- 
pccuicrs voilent de faut auxoifeaux qu’ils peuuent prendre commefait 
l’Autour. Si vn oifeauf efforce , prenez luy deux pannes dumilieur de • 
la queue , 6c y mettez la quantité de deux grains de mil d’argent vif, en 
chacune, & les etiouppez en maniéré qu’ils n’en puiflentyffir, ouluy 
coufcz la queue. Iacob de Mcftrettc plumoit TEfpcruicr fur le cropion 
&aucc vn cautaire cuitioit 6c dcftruifoitle petit grain quieft en celle 
part, 6c difoit que iamais ne f efcârtellcroit. 

Tour tenir les oifeaux filins , O" en i»n ejltr. 

S lauezynicune Faucon, incontinent que vous commencerez 
àlefaire, donnez luy l’aloës cicotrin,pource que beaucoup meu- 
rent de vers, pour le changement du paft: 6c de quinze en quinze 
iours, trois pièces de celidoinc , ou vn peu d’aloes. 

N leur donnez iamais médecine fils n’en ontbefoing, pource qu’il 
leur conuicndr oit faire par cou ftume. Qu’cnFeuricroucn Marsfoiét 
données les médecines, pour romprcles œufs,mcfmemcnt aux Agars, 

& ceux qui font muez au bois. Nepaiflcz iamais les Efperuiers wr le 
gand du Faucon Vilain ou Gentil, carilenprendroit maladie. Ne le 
mettez à perche où ayentefté Faucons. Nr tenez iamais oifeaux fains 
auec les malades, car leurs infirmiez font contagieufes. 

P tut 

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9 ? 



D’A RTHELO VCHE.’ 

Pour cognoifire la faute vniuerfclle de tous oifeaux . 

Ous fagcs difcnt qu’il eft impofiîble de cognoiftre l'infir- 
mité, fi premièrement on n’a la cognoiiïance de la fanté, 
qui eft telle. Quand vous verrez voftrc oifeau le matin à 
l’aube du iour qui remue la queue, & la vâtellc, & fccouë 
là plume pour l’amour de l’aube, & apres leue les aides, & 
aueclebec prend en quclqaelieu de fa crouppe aucune 
graille, dequoy il Te oingt à dextre & à feneftre, Et celle curec eft appel- 
lee on dion feable. Et s’il le fait aux deux parts des ailles, c’cftfignedc 
fanté : que s’il ne le fait d’vne part ne d’autre , fçaehez qu’il eft contraint 
de forte & grande infimité: & les lignes de la fanté du iour, font quâd 
vous verrez voftre oifeau allcgre,& qu’il fc paift c (gaiement de quelque 
paft que ce foit,& fon clmeut eft continuellement digcft,& non en par- 
tie , & fort blanc , &: le noir eft fort fubtil, & l’oifeau eft reluilànt de plu- 
mage, comme s’il fuft oingt, & les deux os qui font auprès des cuilfcs 
font égaux fans differécc,& les deux veines qui font en la ray c des ailles 
battent toufiours attrempément entre fort & foible,& qu’il dorme bien 
la nuit, & qu’il enduifle bien fa viande raifonnablement, & nonobftant 
s’il enduit bien & il ne dort, il a aucun grief excès, fi ce neftoitpour les 
pouls qui l’engardent de dormir. 





Les figues dcsJnfirmite%vniuerfettement. 

Lyadc trois fortes d’infirmitez és oifeaux: c’eft 
afiauoir en ladifpofition de l’egeftion, au mou- 
ucmcntdelavertujcn lafupcrfluité du corps. Pre- 
mièrement de ladifpofition de l’egeftion. Quand 
vous verrez l’oifcau clorrelcs yeux, & qu’il en yfle 
aucune larme ou humidité, lorspouucz considé- 
rer que quelque chofe cftrangc doiteftre dedans. 
Et fi l’oifeau fermela deuxième ou troiliémc partie 
de l’œil, ou leue vn pié &rcboüteI’autre,& qu’il haufle fon plumage, fâ- 
chez qu’il eft refroidi. Quand vous verrez que l’oifcau ouurirale bec, & 
qu’il alaint la lâgue,& la foramc part des yeux engrolfe à entour, & qu’il 
couche les pennes & les ailles , fçaehez qu’il fouffre grande & extrê- 
me chaleur. Quand vous verrez auïïi l’œil de l’oifcau clos, &r qu’il le 
tienne au collé de Ion aille, & les veines qui font entre les yeux battent 
CrpoulTcnt, tenez pour certain qu’ilafrenaifie au chef, & eftourdilfc- 
ment. Quand vous verrez le palais blanchir , fçaehez qu'il a corrofion 

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TAVCONNERIE. 

ou arfurc. Si vous voyez que voilrc oifcau ouurc le bec,&renauë la telle 
* &febattelapoiékrine8£encefaifiintdcmcnc la queue, &qu’il fcmble 
eftrctroublê,fçaçhcz qu’il eft aima tique. Quand vous verrez voftre oi- 
feau palpiter doublement, fçaehez qu’il a ventofitécnlateftc. Quand 
vous verrez l’oifcau esbahy fur la perche , fçaehez qu’il peut eftre grcué. 
La débilitation des ailles, lignifie ventofitez en celle partic.L'in fluence 
de la gorge fans paft , lignifie ventofitez en ladite partie. Quand l’oifeau 
fetiétmoüillé fur la perche, ce lignifie vétofitezésrains. La rupture des 
pieds, ou la crcualfe,& qu’il en forte eau continue, lignifie emorroy des. 
L’inflation des pennes lignifie rupture, ou diftillation ou vcntofitêv 
Quand l’oifeau eft fur la perche, & qu’il fe veult virer vers vous contre fa 
nature , 6c s’il trauaille & ne fe peut fouftenir , c’cft ligne qu’il eft poda- 
greux.Laconftrin&iondubec, & l’appuyer fur la poitrine, & l’abomi- 
nation delà viande , augmente la podagre.L’inflation fur la cheuiUe du 
picd,& la dcfpoliation du poil,lîgnificnt vers. L’hcriflemét des plumes 
fur le col, & extrefme débilitation de couteaux lignifient grande 6c ou- 
trageufe chaleur. 



V es nocumens de h vert». 




Près que vous verrez l’oifcau mulfétout enfon plu^ 
mage,& qu’il ne tourne la tefte ne le col , fçaehez qu’il 
eft malade du chef, Quâd foifeau fiffle ou cric, cela li- 
gnifie grande chaleur , ou arfure. Quâd il fc paift, 6c il 
fe gratte de l’ongle le palais iufques au fang., 6c qu’il ne 
fe peut paiftre, cela lignifie chaleur audit heu , 6c péril 
de châcre. Et s’ilmalchote du bec l’vn contre l’autre. 



cela lignifie corne le precedent. Inequalité du paiftre 6c débilitation 
d’oifeau , lignifie chaleur. Lcbec clos & (ans alteration, lignifie grand 
trauail, & grande in firmité. Si foifeau ne veut prendre la chair ou le paît 
fitoftqu’on luy prefente, lignifie indigeftion. Et fi vous le voulez fça-, 
voir, faut odorcr fon haleine, que fi elle put,fignific indigeftion. Sil’oi** 
feau iette la chair de fon bec en la paillan t , & la gorge quïl prendra iuy 
demeure fans enduire, lignifie indigeftion. Si i’oilcau gratte la dextre 
partie du bec, lignifie douleur au foy c. Quand l’oifeau vantelle à la per- 
che, & qu’il fait grand ventofïté quand il digéré , lignifie qu’ila ventofi- 
té dedans le ventre.S 'il grippe la chair , & qu’il la face prendre , lignifie- 
qu’il a ventofitez dedans les plumes, ou bien ésiambes,ou ês cuifles. 
Quandvous verrez aufsi qu’vn oifeau trauaille le portant fur le poing. 



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D’ARTHELOVCHE. > 94 

lignifie qu’il a quelque cure dedans le corps. Retardement deladigc- 
ftion, lignifie reftrin&ion de fondement, ÔC là tardâtion delà cure li- 
gnifie indigeftion. Quand vous trouuerez lepaft aux inteftins mol 
comme eau, &l’a en gorge dur, cela lignifie engendrement de là pi er- 
re. Quand vn oifeau fc bat à la perche, 8c qu’il tombe, 8c ne peut remô- 
terdeflus, cela lignifie fa mort: ficene provient par la faute de ceux 
qui l’ont attaché. 

Des mdààics de la fupcrfluitc. 



Ais parce qu’on dit qu’ily a cinq manières de fiiperfluitez,il 
cft bien ncceflaircdelcs fçauoir: la premier c,font larmes 8C 
eaux des nerfs : laieconde, vetftofitez, la tierce, vomilTc- 
mentrla quarte,lacheute des pennes hors de faifon:la quin- 
te, l’cfcails ou efiuail. S’il iette eau des yeux, lignifie que quelque chofe 
cft chcute dedans: 8c fil iette humidité parles narilles,cela fîgrtifie qu’il 
cft malade de rheume. S’ilfe plume le ventre 8c les cuifics , cela lignifie 
vers cftre dedans le ventre. 





Pour cognoiflre U fdnté &l<t maladie, pour la cure 
(jy-par l’efmut. 

I en eft vray que la cure baignee iettee de bon matin, eft li- 
gne de fanté, & Q elle cft cflbyee , fignific fupcrfluitê 8c cha- 
^^^^leur, & fi elle cft puante, lignifie indigeftion, 8c fi la cure eft 
molle.8c vifqueufe , lignine abondance de flegme. Si l’efmut blanc ou 
tanné cft vilqueux , cela lignifie bonne digeftion. Quand vous verrez 
l’efinutmoji, iaune 8c rouge cntremcllé, 8c que la molcfie multiplie, 
lignifie indigeftion. Et quand vous verrez l’efmut liquide, 8c quand 
vous le tirez qu’il fèfcchc à coup, lignifie engendrement de la pierre, 
fecourez le haftiuement ,car celle infirmité eft mortelle. Si l’eûnut eft 
gras, 8c qu’il file, c’cft ligne de rcftrin&ion du fondement. Si verdeur 
d’eimut continue, 8c qu’il demene peu fouucptla queue , 8c qu’il boiue 
eau, lignifie quelefondemétcftreftraint. Lablanchcurdel’efmutqui 
tire à citrinké, Si la multiplication d’humidké, lignifie indigcftion.Et 
quand l’efmut cft noiraftre 8c entremcflédeblanc,8c.quilait de petites 
bubettes parmy, lignifie ventofité. Et notez que quand vous mcdeci- 
jftczi’oifeau, faut continuer les médecines félon la qualité du mal. 

Aa ij 



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FA VC O N NE RIE 

Puis tfeeievous ep peHé de la nature & •gouaememâ des os feu tu, eufembieits in ù- 
firm*ttxj& maLadi.es cjm leur peuvent (ttruentr^siafi comme efldttcpieuet :c efl 
raifoaqutie vous die des remèdes neceff tares è t encôtre S icelles pour les guérir* 

s , , 

E t premièrement pour les catartesdes oifautx. 

! 

Our bien cognoiftre aux oifeaux les lignes du ca- 
taire, vous les cognoiftrez quand la telle & les 
ycuxluy enflent, les narillesluy eftoupent, &au- 
cunesfoisluy defcend par lcfditcs narillcs eau ou 
morue grotte , fpecialement quand ilcfternuë : & 
ouurc la bouche fouucnt pour prendre Ton halei- 
ne, & tire la langue dehors, & ronfle, & les deux 
veines de defluslesyeux,parlefquclles les larmes- 
luy dcfccndcnt,luy battent plus fouucnt & plus fort qu'elles n’ont ac- 
couflumé» 

L* Medecine. 

Donnez luy afoes cicotrin, chacun foir aucc du cotron,&îuy dônez 
des pillules de ycra ex oëto rebus, ou des pillules cochces, lcfquelles fc 
doiuentdonner au matin t & les trouucrez au liure deNicolas, &Jc fai- 
tes tirer au matin quelque chofe nerueufe. Et fi par celà ne guarit,. 
mettez tremper la poudre de ftaphifagre en eau , enueloppcedans vn 
drapel et, &auec iceluy baigncz-le,& luy mettez dans les nazcaux.Et fi 
pourcela ne guarit, prcnfcz ladite poudre & luy en mettez és deux 
parties du palais, & és deux parties des nazillcs, & parla force de celle 
poudre il iettera bien» Et fi l’oifeauou Faucon auoit pour ce trop de 
peine, vous luy laucrcz le bec & les narillcs aucc vin, iufques à ce 
qu’il ait mis hors ladite poudre, &r apres oignez le fouuentouecmicl, 
ou auee fyrop de violëttcs, &: céluy fera pattcriccluy trauail&rpeine. Et 
fi pour celà n’clî guairy ; luy foit donné le feu au derrière de l’œil au mi- 
lieu de la telle fagement: en maniéré que ne luy ardez l’os de la telle, & 
luy foit donné feu aux deux paits: c’ell afçauûir, en chacune narille , &’ 
qu’il aille vers la telle par dedans les narillcs côtrcmont, tant qu’il per- 
ce iufques au cartillage de la telle , lequel feu (oit medcciné & oingt 
par neufiours d’huile rofat&vitclli ouorum.Etcc ne fe fait fin6 quand 
il aura les narillcxfantellouppees qu’on ncles peut dcfclorrc parme- 
dccine.Et combien que vofisluy ayez donnélefeu, faites toufiours les 
médecines dcITufditcsiufqucs à la fin. Siloifcau a la v eue aucunement 




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D’ARTHELOVCHE. 9 y 

troublée ou obfcurcic par ledit mal, foit fàiét.R. Aqua? plantaginis, 
niculi,rutha»,vcrbenæ,.eclidoniaean. Dequoy vous luy laucrcz les 
yeux .Et fil y auoit aucune conculfion , en lieu de celidoine,rhutæ, 
boutez y vn peu de canffrc. Le chappclet doublé d’efcarlate elb moult 
profitable pour le catarre. 



Les /ignés d" Epilepfîe es oifeaux. 

S ^Yant Loifcau celle maladie d’Êpileplîe, il rien t la tcftehaûtc, 
£ tant qu’cllc touche les ailles, & bien fouucntles efpaules,ô£ 
^.fubitement felaifle cheoir en arrière àterre, & à rcuers:& la 
^ fc tourne & vire, par lagrand’angoifle qu’il fent, & aucu- 
nesfois demeure comme mort.Laquellc infirmité les prend fouuentlc 
matin & le foir apres qu’ils font puz,& ont les palpcbre» des yeux en- 
flées, comme fils culîcntla pierre, ou qu’ils eufl'entlc catarre quafî 

continuellement tiennent les yeux ferrez, &lcurhaleinc put fort- 
Et quand ils efmutiflent ils f efpargncnt fort, comme fils cufTét la p i er- 
re, & ces lignes font plus ou moins, félon que les oifeaux font paffion- 
ncz.nc pecdanspointlemanger par celle maladie,. 

La Médecine. 

Le premier iour, faites v omir vo lire oifeau, &l*autreaprcsfàitcs. 
Jecfternuer,&quandvousneleferczpointcllernucrncvomir, don- 
aezlny deaurea Alcxandrina, enuiron lagrolfcur de deux poischi- 
chcsàicurt, & quelqucpctitmorccau dcchair: & au foir donnez luy; 
Vncpillule dcÿera ex oéto rebus, cum agarico, en la plume. Etce 
deuez faire continuellement iufques à ce qu’il feit guary. Et quand 
ilferabien purgé parles purgations dcflufdites, donnez luy vncau- 
tereau milieu delà telle , au derrière des yeux, qui profonde iuf- 
qucsàl’os. Etli parce premier cautère ne guarill, donoczJuy envi* 
autre, vn peu plus arrière vers la nuque. Caflîan guariftVnecpilepfîc, 
cum y era pigra , cum fucco abfintij , & de ce faits pillules ,& les donne 
en la plume , vne fois de Tvn , & autresfois de l’autre , iufques en fin de 
guarifon. Moymon Fauconnier Arabique luy donnoit vne pillule 
fai.ûedc gommabalfam* , &caltoreo, cum fuceo.'mentallri, &leur 
mettoit enlagorgevnc pierrede callorco, gros comme vne petite 
fobuc* Quefillareiette, luy foit retournée, & garde que la goutteder 

Aa iij. 



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FAVCONNERIE T 

ktefi«nedclccndc. 



Du mal dt la bouche . 




iNcognoift bien fouuent celle maladie de la bouche parle 
’ voir , laquelle fe veut fecourir haftlucmcnt : car qui tarde* 

1 roità mcdeciner l’oifeau , elle tourneroit en chancre, & 
l’oifcaumourroit. Pource que vous deuez nettoyer le lieu 
de ces petits grains, & petites pullules qui viennent en la 
bouche, aucc vncaniuet bien trcnchant, 6c apresl’oindrc de miel ro- 
fat, ou firop de moures, ou aucc firop d’efcorcc de noix: 6c chacun foir 
luy donner auecla curcdclaloes cicotrin, ouvnc pillulc de ycra ex 
o&o rebus. Et fi la maladie cftoit fi grande que pour ce ne peuft guarir: 
apres que la telle fera purgée , luy foit donné le feu au deuxboutsdu 
mal, d’vn bout iulques àl’autre. Et fi aucunement luy venoit au palais 
vneapoltumc dure 6c «ro fie côme vnc demie noiziile, laquelle !c gar- 
de de manger, foit o lice toute celle apollumcauec vnboutonnet de 
feu, qui aille iufqucs à la chair viue , 6c qu’il ny demeure rien , chofe cf- 
prouueeà tout mal de bouche. 

Oignez fouuent le lieu malade, aucc aceto fquilitico. C’eftvne 
façon de vin-aigre, qui ell fait comme vin-aigre rôîat : mais en licu de 
rofes on y met vn oignon fauuage , qui croilt près de la Marine : ou le 
-«nedccinez dcl’aloës cicotrin , 6c miel rofar. Et le dernier remede cil, 
que le lieuToit cautcrifé , comme dit cil , & au milieu des deux yeux 
furie commencement du bec, luy foit donné vn bouton defeu, aucc 
înllrument d’argent , 6C loit gouucrné leditfeu cum oleo rbfato , & vi- 
tellium fimul miltis. 



Dcl'afmUjOu pantail. 




\ Aree que celle infirmité vient fouuentesfoisauxoifeaux, on 
> lacognoill quand iisouurentle bec , & ncpeuuent bonnemét 
) auoir leur halein e, &demeinent la telle, & ont les yeux lar- 
moyâsyen halenant le ventre leur bat , 6C remuent la queuë , 6c tirent 6C 
mettent hors leur haleine fouucnt.Et quandlé mal leur engrege , vous 
les entendriez fi fort ronfler qu’à peine pcuucntauoir leur haleine. 



» 



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96 



D'ARTHELOVCHE. 

La mtdccme. 

Donnez leur des pillules dcyeraexoftorcbus,cumagarico&fa- 
lis gemma?. Et leur donnez auec leur viande puluis pulraonis vul- 
pis, ou leur baignez leurs viandes auec les eaux quis’cnfuiuent,ou a- 
nec vnc toute feule : C’eft aflauoir, Aqua? feabiofa? , capilli Vencris, 
pralf. cclidonia?,dônez leur auec leur viande,fang d c bouc frais, ou fec, 
préparé cnvne defdites eaux, & des penites,&deliquiritie en poudre: 
ou leur baignez leur viande en eau de vie , en quoy ayent trempé les 
herbes deflufditcs par xxiii. heures , auec rcgalice. Ou R.yfopi ycros, 
pralfi , liquiritiæ oleum rof. hieræ, pigrae , puluis vulpis, gentiana? & 
tcabiofa? enula? campana? , omnia puluerizentur & cum xnodico bu- 
tyro incorporcntur,& luy foit adm iniftré. Bonnes pillules pour lemëf- 
me, R.yfopi,alocs.3.vj.agar.3.iij.mafticis , colloquintida? cercollæ 
an.j.ij. fticados,aflafœtid. feamonia? , an .3.). f. fiant pillula? ad mod. 
ciccris.Etaueclefditcs pillules, luy foyent donnez deux cautères, vn 
au plus haut de la telle, &l’autrcaufourchudclapoiélrinc. Selon Ân- 
thonelSpincllo,maisqucroifeaufcpuiflcpaiftre, luy foit donnéaucc 
la poidrined’vn pigeon chault,vn peu de miel dcfpumato, cum lima- 
tura, fieri ad quantitatera vnius ciccris. Et difoit-qu’en trois iours cftoit 
goary l’oifcau , &fpecialcraentrEfperuier. Etlc dernier remede quand 
ileftpurgé,lüy foit donné le feu , côme dit cil. Etnonobilant ce on luy 
doit apres donner aucunes des médecines dcRùfdites, iufques en fin 
deguarifon. Notez que quand l’oifcau cft maigre, & le mal du pantail 
luy dure longuemcnt^left incurable, & ne le peut on guérir* 

P ourle mal de U pierre . 

N ticntpouralTcuré queli l’oîfcaû a la pierre, vous 
le pourrez cognoiftrc à ce qu’il auralcs pieds enflez,, 
& les narilles cftouppccs, & leuera .volontiers la 
queuë deux ou trois foisauant qu’il puiflc cfmutir. 
Et ce qu’il efmutira , fera mol connu e eau trouble , te 
aucunesfois quand la pierre fera endurcie, il fe mor- 
dra le fondement te efmutira long, vnc fois ça, l’autre 
là.Btaucunesfbis quand il efmutira, vous trouucrez de grâds blancs 
comme chaulx endurcie. 

Lamedecine, 

Donnez luy auec la cure, ou fans la cure, des pillules dcycra pigra 
Gaucli , chacun iour , & luy faites deux fois le iour vn fuppofitoire 




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F AVCONNERIE 

d’vn lardon puluerifé aucc poudre d’y era pigra de Galeni : luy donnez 
auec là viande, lard de porc falé fondu, Sde fondant laiflez le tumber en 
l’eau froide, &: puis apres recueillez le aucc vne cuiller., & de ce foit 
oingte fa viande, ou bien la luy baignez aucc les eaux qui fcnfuyuent: 
C’cltafçauoirde vcrucine , lymons ,capilli veneris, alcacangé. Ou 
bienluy donnez auec fa viande, delapoudrequifenfuit. R. lapis fpon- 
cij, & fang de bouc préparé, ou frais, qui cft plus fort, femen millcfoliis, 
&faxifragæ: & fi pour cela ne guarift, vous luy pourrez encor donner 
enfermé en boyau ce qui s’enluit.R.fiiccilimoni5,vcrb£næ,fillulæ, la- 
pis fpqngia», lapis lincij,fang de bouc préparé, millcfoliis , làxifragé , o- 
Icü oliuæ antique : & le tout foit bié incorporé enfcmble , & foit mis a* 
près en vn boyau,& luy fai êtes prendre. Et aufli pareillement luy pour* 
rez dôner deux fois la fcmainc, le pafl Loué en baille. Plusieurs font d’o- 
pinion que celle raedecine fuyuantcluy cil fort bonne. R. fanguis hir- 
ci,femen accedulæ,la&ucæ,portulacæ,fpicce nardi, galangæ,fcraen là- 
xifragæ , millcfoliis , puluis pilorum leporis,^ de fanguinc eius , incor- 
porenturcumfucco limorum,&:foitadminillrce& baillée parbonne 
quâtité. Et li pour tout celà l’oifeau ne guariü'oit, apres qu’il lcra purgé, 
auec les médecines delTufdites, luy faudra dôner le feu fur la telle , & au 
milieu , comme pour le catarrc , & luy en foit donné apres vn autre qui 
prenne depuis le becôc. ailles, iufqucs à l’autre, tout ainli comme vous 
Verrez par renfeignement des cautères cy apres mis. 



Des Vers des FiUndrcs. 

I vous voulez cognoillrc quand vn oifeaualcs vers, 
filandres, ou aigu iHcs, vous le cognoillrcz à ce qu’il 
baaillcfouucnt,&ellrain<5tles cfpaulcs, comthefion 
lepicquôit, & demene laqueuë ça &là , & tremble 
quand vous le mettez fur le poing , ou quand il le dé- 
bat. Et quand vous l’aurez pu , il fc plumera auec le 
bec, là oùil fe fentiràauqir les vers,& digéré la moitié , 
de fa viande, &ictte l’autre. Apres qu’il ell pu, il le frotte volontiers 
l’œil àfon aille, & cil tout mclancolicux,& à laparfin fe gratte les naril- 
lcs bien fort auec les ongles. 




La Médecine. 

Donnez luy vncpillulefai&e en celle manière. R. partes ij.Rcubar- 

bari,& 



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D’ARTHELO VCHE. 97 

bari Si cum fucco centaure* & abfinthij, fiant pillulæ. Ou luy donnez 
thiriaca,auecfcmen contra, & lùy faites fuppofitoire de fiel de boeuf, * 
alôcsccntaurca, &miel. Le diptanium tire les vers, & pareillement 
fait la poudre du zeduari. Le meilleur remede pour vers qui fontdans> 
les inteftins , ç’cft le Reubarbarum. Vne autre poudre bien profitable 

f >our.filandres fi aiguilles. r. zcduarij.3. j, rad. cnulæ campanar,arifto- 
ogi*rotuncæ,fcmcn caulij an. 3.;. cornu çcrui combufti, aloes çico-i 
trin, rcubarbari, fileris montani , an. 3. v.fucci rad. ycreos rad. cücu- 
meris agrcft.pulpa* colloquintidæ,fcmcn carrami. an. 3.V;. de laquelle 
vous pouuez donner la grofleur d'vne petite febue à chacune fois , en- - 
Ueloppcc d’vn petit boyau. On peut baigner fa viande en eau de porcc* ; 
laine, d’ozeille, d’abfinthe, Si de ccntaurea,& ce cft pour Efpcruiers. > 
Plus vn eraplaftre quifappliqucfurles reins pour filandres &aiguil- • 
les, on luy en doit baigner les reins, & apres luy lier vne efponge deflus 
fitla tenir baignée inceflamment de la çompofition qui f enfuit. R.cen- > 
taurea minor, ruthæ, abfinthij cafti, ment* , perfi caria* dy mptami , fa- 
rina* lupinorum, aloë, galbani.Et toutes ces chofcs foient dcftrcmpccs > 
aucc fiel de bœuf & fort.vinaigrc , par l’cfpace de vingt quatre heures, > 
Si foicntappliquces. 

■ ° J . DeU podagre. , 



,N rient pour afleuré que la podagre n’eft autre chofe que 
chancre, fi fe cognoift par l’enflure des pieds, deflus &def- 
fous les doigts. Et aucuncsfoisrcnflurceft molle, &aucu- 
__ nesfoisdure comme pierre, &aucuncsfois la veine delà 
iambeluy enfle, & la partie de dedans la iambe deuient rouge, & au-» 
cunesfois dure comme pierre, fi aucunesfois luy vient en vn e partie du 
pied. * , • * 




La Médecine. 



Faites luy cefte médecine. R. aquævitæ part. ii. aceti rofati par. iii. 
fulfuris, cendali rubei,aluminis,galangæ,fàUs atmoniaci, an. par.i.Et 
ce mettez en motte en vn vaifleau de verre par vingt quatre heures, 
& puis l’appliquez en cefte manière. Enùeloppez les pieds de Toifcau 
deftoupes, & les liez auec vn filet, afin.qu elles ncpuiflenttombcr,&: a. 
près baignez les cftoupes auecla dcflufditc conionëtion, Si ltfylai£. 
fez par vn iour naturel, & foient toufiours baignées. Aucuns luy bai- 
gnent les pieds au c 5 m en c cm en t d c l’in firrai t ë , cumfiaccoebulor. fc. 
- B b 



V 

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FAVCONNERIE 

aceti rofati, in quo tcrapcr. fan gai s dra.boliar. terra? figiHatâ?,cumm o- • 
dico olci rof. Etaucuns font tremper armouiacumi ri acétôy Stdcccils* 
fontemplaftre,&l’âppliqucntfurrenflcure,&fcmollift, & appetifle la» 
chofc dure & enflée. Aucunesfois quand l’oifeau a ladite infirmité , ila< 
grand* chaleur és pieds, lors il ne le faut médecin eriufques à ce que la- 
chaleur luy foitroute pafïèe. Puis luy appliquez l’vnguent dcfTufdift, 
comme diét cft : laquelle chaleur vous deuezeorriger en Ceftemafiicrc. 
R.boliar. 3 .f;thuri$,maftycis an. 3 . i. alocs.j.iiii. fucci femper viuæj. ii. 
albuminis ouorum quod fufficit, & fiat ad modumvnguenti. Et de ce 
oignez la podagre, iufques à ce que la chaleur luy foit paflee : alors le 
pouuez penfer, comme diâeftcydeuantiAufsifaiâcsrepofeproifeau 
continuellement fur vne perche de laurier, & fi la perche eftoit verde, li- 
guer! roit en quinze iours des doux qui viennent fur les pieds. En ces 
quinze iours deuezmucrdc fix perches, félon Anthoine Spincllo,afin- 
qu’elles ayent plus grand e vertu : vous deuez oingdre le clou de graifle' 
de poulaillc vieille. Et fipourcencguarift, i’ay expérimenté ceftcnae- 
decine : On lui doit lacer la veine, puis apres aôner le feu au lieu quicfE 
enflé, & Te doit faire quandl’enfleure cft molle : mais quand l’enflcurc- 
cft dure, on doit fendre le cuir, & ofter cefte dureté : on doit apres'don- 
Ber le feu fur la fupcrftuité delà chaleur qui eft dçdans : fc donnant bien ; 
de garde que le feu ne touche les nerfs, & faut apres gouuerncr le feu di-» 
ligcmmcnt,çum oleo rofivitclL. ouorum, cû.modicabutyro ,fioefale* . 




' , ■ . •. .. 

De là goutte des rems.' 

N cognoift la goutte dès reins quand 1 oifeau ne peut 
voiler : lors lui fois purgee la telle, comme diél cft au 
chapitre du catarre. Cherchez au milieu des lobes 6c 
des reins, vous lui trouuerez vne fôfTcttc , en laquelle 
vous lui donnerez vn bouton de feu j fur lequel foit. 
appliqué pixis,fcmen fynapis,çum butyro firoul mi* 
ftis ad mod.emplaftri. . 



Disconcufôonxles dedans U corps + . 

^ Nfirmité desconcufsions fecognoiftà ce quel’oifeau iette dit 
’^fang parla gorge,ou par le fondement, ou par toutes les deux* 
^parties, 6c qu’il cfmutiftn oir & près dupoing. Quand il voudra* 
efmutir, il dem en era la queue çà:& là, & tout le corps, lcs-aifles:- 
lui poufferont, il halcncra,& fera tout matté*. 




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D'A R T H E L*t> V G H E. * 9 $ 

La M édecine. 

Donnez luy chacun foir vne des pillules fequentes. R. fangois dra- 
eon. boliarm. terræ figillatæ , mafticis , momiç , reubarbari an « confî- 
cientur pillulæ, cum fucco confolid detur vnapiliulavt deçct.Plus 

luy foitdonnéauecfa viande les eaux qui fenfuiuent. r. aquæconfoli- 
dæ maioris,& minons , ftella maris, &delamomie,rubea tinôoris, 
boliar. fanguis dracon. terra» lîgill. mafticis, & femen nafturtij , & fpc- 
cialementquandily aurafang. Scion Razis , R. thuris fanguinis drac. 
an. 3. iii. mafticis, 3 .ii. terræ figillatæ 3. xv. aluminis 3. ii. balauftiæ 3, 
iii. opij. cinam. an. 3. ii. omnia fimul terentur , & fiât tronceti numéro 
x. de laquelle chofe pouuez adminiftrer la groftcurd’vne bonne feb- 
ue à chacune fois. 

Qtund. F oifcAH iettt f* vitnde. 




IToifeauiette fa viande, c’cft pour deux occafions: C’eftâ 
fçauoirpar corruption de l’eftomach , ou par maladie : &f’il 
laiettepar accident, l’hakinenela viande ne puent point: & 
fil la iette par corruption, l’haleinc & la viande qu’ilictte 



puent. 



La Mtdecmt. 



SiToifcau iette le paft par accident , donnez luy aloes cicotrin, & le 
laiflez eftrc par fïx heures fans le paiftre , & puis paiftez le vn peu , & de 
bonnes viandes. Et fil iette par corruption,donncz luy des pillules qui 
fenfuiuent, & puis le laificz par hiiift heures fans le paiftre. r. [aloes ci- 
cotrin, cum fpeciebus part. iii. mafticis, part. ii. rubarbari part. f. cÔfi- 
ciétur cum fucco abftntij fiant pillulæ. Et huiét heures apres foit pu Vo- 
ftre, oifeau dé petit, & fouucnt de la poitrine de petits oifeaux trempée 
cneautiede, en laquelle. ayent cfté boüillies les chofes qui C enfuiuent 
c cft afçauoir, mafticis, garofili,fpice nardi,nucis mufeatæ, cinam omi^ 
galangæ , & ambræ. Etquimettroit lefditcs chofes deftufdites en eau 
dévie, & les lai fier tremper par l’efpacc de vingt quatre heures, Ca- 
ptes que l'on donnaft d’iccllc eau au ec la viande, tant qu’il en pourroit 
en demie coquille de noifille, ce feroit fouueraine chofe, ccfte poudre 
qui fenfuiteft bien profitable pourfàirc retenir le paft à vn oifeau , & 
pour le faire rcuenir à foy. r. coralli rubci.3. iii. aloes 3. ii. cynamomi, 
rofarum rubrarum an. 3. ii.garofiii, mafticis, galangæan, 3. v. fiat 
puluis , & detur cumpafto , ou vne des chofes deflufditcs par foy 9 

JB b ij 



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F AVCONNERÎE 

fpccialementle girofle ou maftic. Vn peu de chair debœuftrempee en 
eauardant, fait tcriirlc paft aux Faucons. Mais pour Efperuicrs , Au- 
tours & Tiercelets , feroit trop fort. La rcubarbe , & aloes accouftrent 
l’eftomae, plus qu’autre médecine, en euacuantles mauuaifes humeurs 
& pource ie confcillc qu’incôtinent que l’oifeau aura ictté le paft qu’on 
luy donne poudre d’aloes & reubarbe aucc vn peu de viande, &quand 
il aura enduit, luy foit donné eau côrdialle , comme trouucrcz au cha- 
pitre des chofcs cordialles cy apres. Et notez que la reubarbe confbr- 
té plus que l’alocs, & lalocs lubrique plus l’eftomach. 

Des vtntofittXy 



Esvcntofitezfepcuuent cognoiftre comme au chapitrev- 
niuerfel de la cognoiflàn ce des infîrmitez cft déclaré . 

Lâ Medécine. 

Donnez à l’oifeau aucc fon paft , poudre de femen- 
:, & ccvautcontreindigeftion , ou vn pcud’aloës, caril 
leurfait vomir &ietter hors Celles humeurs fuperfines : parquoy l’efto- 
mach fera mis en bon eftat , car l’infirmitc leur vient d’indigeftion , & 
parpaftengendrantvent, qui leur engendre colique. Et parccincon- 
tinent que vous apcrccurcz qu’ils feront entachez d’içclle maladie, 
fccourcz les aucc la médecine deflufditc , &aucc paft reftauratif. it 
quand l’oifeau fera retourné à naturelle matière, luy foit donné auec le 
paft, puluis boliarmenic , & cacabic. 

Pour les infirmité^ dufoye, & t* medecine. 




Es infirmitez du foye fc cognoiflcntainfî qu'a efté 
dit au chapitre cy deuant. 

Pour guarir cefte maladie, le paft te gras n crucux 
(Ô cftdefendu à l’oifcau , tel on paft doit cfti e trempé 
H'cütti âquafolatri. Et puis foit faigné de la veine qui 
^ cft fous l’aifle, en maniéré qu’il en faille quelque 
goutte de fang, te le paillez 'de petits poulets, & de 
, chair fraifehe, qui foit trempcc en lài<ft d oüaillc Ou 
en fyc d’appio. Si par cefte maladie auoitfoif, ce que ne peut cftre au- 
trement, dôn'ez luy fyrtipus rofarum vclviolarum , cum aqua clara, 
oureubar. liquiritia, bethonicainfufain aqua per noâem. 




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D* AftTHE L O VCHE. 
De U ttgnoüe & de fit Medecine. 



99 




0 v T i ccfte infirmité fccognoift par la cheuttc ides pen- 
( nés hors de faifon.Soit oingt iciicu auechaume , quien 
pourra trouuor,carç t cft chofcqui cft grandement profit 
»tablc:oubicnon luy donne feilis bouini , limât ura fer ri, 

1 cclidonia,falui*,abfintii,millefoliorum,ftercus anferis, 
corticis oliua?,falis nitri,aloes,ccn£aurca.Etfànt que tou» 

tes ces chqfes fejét bien incorporées auec fort vinaigre, &cn oindre le 
licu,& s’il ne trcuücallcgemcnt,qu’on faigne la veine , ou furléscuifièsj 
Et fîparceneguarir , (aignezlc aucc vne aiguille d'or ou d’argent , au 
lieu ou les pennes tomb&t,& là où il fera enflé & rouge: & frottez ledit 
lieu des medeçines qui fcnfuyuent. R. alo es, pipe ris., rairrha, borat. al- 
bum , pini cortieis, granatorum aduftorum an. part, puluctifentut 
çum forci aceto incorporentur,& vngatur locufc,vt didtunveft.' 

• Det pUjes fû font en toifet*, 

Vand vn oifeau a la gorge ro&e, cou fcz-lâ k plus douce- 
\ ment que vous pourrez, &laclofturefoitoingteciim oleo 
’roÇu&thcrcbcntinc , &le paifTcz petit & fouùent. Glcum 
! radium ex vitell. ouorum, cft bien profitable pour appliquer 
! es playes. Quorum cum fucco fütlia? & omnium confoli- 
darurn , ftclla maris, & laurcola, font fort bonnes & profitables. Et vn- 
guentum commune vaut à ce mcfme& généralement à toutes playes: 
& fi meftier cft d’eftre coufues, qu’on lescoufc. Si 1‘oifeau àla fiftulc en 
la tcfte,cllc fc cognoiftra quand il icttera fang par les natiiïes: alors plu- 
mez la tefte au derrierc,& luy coufczla veine qui paffe au lôg de la tefte, 
& oign cz le lieu par l’efpace de S.iours, aucc okü rof. & oleum ex vitell. 
ouorü.Il y a aucuns Fauçônicrs qui à telle infirmité percent les narillcs 
d vn coftéiufques à l’autre auec vn fubtil cautere. Mais le meilleur cau- 
tère cft celui du milieu dç la teftcjCÔmd dit eijl.X.^fiftulc des œ Mlles foit 
cautcrifce auec vn fer fubtil , iufqucs au fonds de la narille. po-vit leucr la 
douleur d’vnc aille ou d'vn e iâbc,R.corticis oliuæ.abfipti j,rarlîîç,fcnO-r 
grcci , dccoquâtur vfque ad tertiâ. Et de ccfte decoûiô cftuuç lemébtè 
£ar longue elpacc & pa r plu ficurs fois,Si vçChifn au oit _donnç poifon 
a Vn oifêatu , donncz^rî3{>uppcs hachées bien menu , & trempees en 

" B b il, 




\ 

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F A. V C O N N E ft I E ' 

hûylc de noix , ouluy donnez huyle de noix, par foy &ilguarira. La 
xnorfurcdu Serpent fc cure en luy donnant poudre de dipramo, ou de 
dyagomera , ou fcrpentinc,ou de Tormentille, 6c Tyriaqùc, 6c iarfciia 
mo dure, ficher quelqueantmal vifdeiTus,fendu par refeninc. Quand le 
bccdci’oifeau fccrcuace & fend , comme fi le bec fe vdulfili feparcrdc 
la telle, lors le deuez cerner tout à l’entour, 6c bien ouurir,& puis le cau- 
ferifcriufqttes au vif, fie oindre le lieu auec oleum rofarum. Toute oing- 
-Cure doit cftrc continuée par neufiours,c& oleo rof. 6c vftclL ouoÀmï, 
exceptez celles de la telle, laquelle doitauoir emplaflredepicc nauali, 
fe minis fînapis,& butyro. Il y a pour affairer 6c adoucir le penage deux 
manières de faire les pennes,l’vne à l’aiguillc,8d»autrc au tuyau, & cil le 
tneillcur.Quand tu enteras à l’aiguille, fais que la péneen quoy tu met- 
Cfa$ l’aiguille foitiiee, afin qu’elle nefcfcndc,& puis taille le filet , lî tu 
yeux, 6c fais que l’aiguille foittrempee en eau fallcc,ou en vrine.Et pouf 
enter en canon, foit taillé le tuyau delà pêne, mais prcmiercmét mettez 
dedans vn petit ballonnet, afin qu’il nefende,& entez vollre penne dc- 
dans.Et s’il y a des pennes ployees qui ne foyent du tout rompu es, pre- 
nez le trou d’vn chou, 6c le mettez en la brailc tant qu’il foit bien chaule, 
firpuis le fendez par vn bout , 6c auec celà dreflez vollre penne. Ou au- 
trement auec eau en quoy ait ellé cuit le trou de chou. Si vnc penne ou 
deux tombet par coup, ou par heurter., foit incontinent prins oleü lau- 
rinum, 6c oleum morum an. 6c foit appliqué au lieu oùlapennc fera to- 
bee , carc’cftlachofedu roondcnuipluftoll la fera rcnaillre. L’cfmcut 
fanglant lignifie rompurc 6c froilïcment de corps. Les oifeaux malades 
ou blelfez fe doiuct garder de vent, poudre ficrofee. Notez qucl’on pé- 
ché plus dedonner trop de médecines que peu,car ellant données elles 
rie fc pcuuent retirée. 



De U complexion des T<tucofis,& comme 
. . tlsfe dament mcdeciner. 

T parce qucics Faucons noirs font rticîanoholiqucs, ils doi- 
! uent cftrc medecinez auecques médecines chaudes 6c humi- 
’ des,pourcaufc de là complexion qui cil froide 6c fechc.-côrae 
alocs, poyurc, chairs de coqs 6c de&oulombs, paftereaux, 
’chcurd ou cheufeau. Les Fauconsblancs font flegmatiques, fieferae- 




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d’artelovche; i 0o 

décinentaucc les médecines chaudes &leiches pour Caufe du flegme, 
qui cft froid & humide : c’cfl à lîjauoir^aiiec cynamome,garofili , firelis 
môtani, cardamomi, chair de bouc & de corneilles. Les Faucons roux 
fontfanguins 5 coleriqucs j &fe doiuentmedccincr par médecines fïoi- 
f des & attrempees en humidité & feichcrçlTe, comme fontmirtile, ama- 
ricijCafsia filtula 3 acctur».,chaii's depoukS & d’aigneaux. ' ! 

percauteres. 

| Ourle regard des cautères , ils font vtilcs & derniers remèdes; 

' quand autrement par médecines ncfepeutfaire/clô tousccux 
1 quionttraiâédelachirurgie^Premiercmét,ccqueyous cau- 

ttrifez doit dire purgé,fpecialemcnt pour les cautères de la tefte, par c- 
fternuër,&parvomir> & par conucnablcs purgations. Combien que 
quand vous luy donnez- le cautère, vous deuez toujours ad miniftr es 
les autres médecines appropriées au maliufqücs àlafin de la cure..S'il 
ne gucrift par le premier cautcre,laiflcz chcoir l’cfcarre de la telle, & lui 
en donnez vn autre vn peu plus arrière que le premier. Les cautères de 
la telle veulent profondeur iufqu es à l’os, pour faire fon cfcarrc : & lur 
lelicu cauterifé foit appliqué celle emplaftrc. R.picis naualis.3. ii. pul* 
ueris lînapis.3. j.butyri.3. f. & fiat cmplaft. & luy fiiixftcstcnirvnchapc'- 
let à bourfe en la telle,afin qu’ilnepuilTcgratterlelicu. Les autres cau- 
tères qui fontdc la telle fc doiuent oingdrcpar neuf iours , cü oleo ro£ 
& vitcll. ouorum. Tous cautères fc doiuent donner en Mars, fi ce n'cft 
parneceflîté, pour tenir lesoifcauxfains. A chancre &auxapollumcs 
quiviéncntenlabouche&àlalangue,&àfiftuleoucatarrc,le dernier 
remedeeft le cautère. Le cautcre du milieu de la tellcdcrriere Jesyeux, 
tft,pour le catarrejpour l cpilcpfic,pour J’afma,po ur la pi erre,&- pour la - 
goutte. Etfont des autres qui.donncntvnautrecautcre, dcpyis le bcc 
iufques à l’autre cautère derrière les yeux, tout du long de la telle. Le* 

cautères pour l’afma/ontccux dumilicudela tefte, & delà fourche de 
lapoiârine,&celuy du milieu de Tellomach. Ceux depodâgre-& des 
doux, fc doiuent faire au lieu quclcmal fe démon ftre«Le Roy Baucu* 
appliquoit le cautère aumilicu des reins en la follette. qui . cft celle para - 
Lcmeillcur& plus excellent reroede pour vne play e profonde, pour- - 
»cu qu’elle foit fraifehe, cft dedonner vn anneau deféttcntoufclapjaye, 
& puis en apres l’oindre aucchuilcrofat &.thercbentine chaude. Maie • 
fila playe cft cnfiftülce,dônez luy vne poin&cde feu iufques au fondai 
& lepcnlcz, comme cy deuant cûdiét^ Pillulesppur conforter 



t 



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FAVCONNERIE 

& l’cftomach, & pour les modifier des mauuaifcs humeurs.. R. turbith. 
part.x. mafticis iiij. aloe, xxviij. côficient,cun,i fucco afifintijinhicme 
inætatccûfuccoliquititif. Les cautères prefaue détour es infirraitez 
Te doiuent donner les veines lacées , ôtcautcrilerlciicu où les infirrai- 
tez font foupçonn.ecs. Le Roy d'Aucus , aucç tous les autres eautercS 
leur perçoit les. narillcs de part en part, auec vn ç^tcr.ç.hjça fiïbtiL, .Et 
comme le cautere cft le dernier remede, &lefouueraîn , auffieft-ille 
plus dangereux , & le plus difficile à qui n’y regarde de bien près. 

Chairs v fables & bonnes. 

Les chairsbanncs pourlcs oifeaux,.font Vache, Porc, Mouton, Lie- 
tire & toute chair fauuage: excepte Cerf & Sanglier fort vieux , mais 
elles fc doiucnt laucr& nettoyer du fang des veines & des ner&aucc 
eau chaudc.Gardc-toy de donner peaux ne graiflc à ton oifcau,çar par 
ccleurpourroit furuenir mainte &diucrfe infirmité, &fifait mal di- 
gérer, &: perdre l’appétit. 

. Chairs reflauratistes. 

Pigeons de fuye, PafTcrcaux, & tous petits oifeaux champcftrcs 
Oycs& canes priuees&fauuages, Poulaille, Tourterelles , Cailles 
FrancoHins, Cheurcaux, cochons de laid, Chicurc, Mouton, Souris 
Faifans, & Perdrix. 

Chairs laxatiueS. 

Tortues jeunes, Poulies, Râtelle, & foyc de Cochons, & Icurpoul- 
mon laué& trempé, fpecialement qui mettroirfuccre par dcfl’u s , fuc- 
crc candy cft plus fort, chair de Veau icune ; chair de Bouc, en fuper- 
latifdegré Spécialement au mois d’Aouft. 

Chairs défendues. 

Oyfons, Cercclles, Cormorans, Corbeaux, Choüettes, Corneilles, 
pource qu’il» ont le fangamer&fallé : car.i’ay veu oifeau delà fudito 
chair fubitementietter fa gofge. 

Deschofes ejui font auoir faim. 

Lespillules communes font auoir faim, quand clics font dônees en 
la cure, 8c purgent les humeurs fuperflues. Le paft oingt auec la fleur de 
lardjfiùtfortaf&roer l’oilcau ,•& eft vnc choie moult faine. 

Medtcines laxatiues, les dosées. 

Turbit purge le flegme , & f’en peut donner lagroflcur de deux pois 
chiches aux Lafniers, Sacres, &Gcrfaux. Mais aux Faucons Gentils 
^inoins, & encoresmoins-auxAutouis, Tiercelets , Efpcruicrs. Larcu- 
barbefepeut donner gros comme la quantité d'vncfcbue: Scfedon- 



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D’ARTHELÔVCHE. ioi 

donne communément pour abondance d’humcur,&cotrevers.Trois 
pièces de cclidoinc,ftafifàgre, aloës, le lardon, poiure, toutes ces Cho- 
ies fepeuuent donner quand roifeauiette rhume ou quâd vous le vou- 
lez faire ictter le flegme à la mue, ou le paît, &fuffiftd’endoncrd'vnc 
forte à la fois. 

L es chofes cordial es , {ÿ* confortâmes. 

Le meilleur paft & nutriment, & le plus profitable aux oifeaux ma- 
lades, & bien reflauratif, félon Armodcus , fpccialcmcnr à ceux qui ne 
pcuucnt enduire la chair.R.laftisfeccntis part. iij.Yitcll. ouorurn. Et 
ce battez enfemble, & apres le faites cuire iufques à ce qu’il dcuicnne 
efpais,dequoy vous paiftrez voftre oifeau, &filne vouloit manger, 
mettez de quelque fâng par deflus, &telpaftluy donnez peuàpcu,8c 
fouucnr. Le iaune d’œuf cuit aucc eau cft bon paft , par defaut de 
chair.Pillulesconfortatkics pourl’eftomach fecundumlo. Serapion. 
R. aloe part. iij. maflicis par. j. conficicntur cum fucco folatri. Le paft 
trempé en vinaigre auec fuccre, fait auoir faim mcrucillculcmcnt. 
Mais il fe doit donner vn foirauant qu’en aille voiler. Lematin qu’on 
veutfaire voler, trois pctitslopins de chair trempee en vinaigre font 
fortbons. Pourfaire ladite fleurdelart, mettez tremper voftrelart 
parplufîeurs-fois en eau courante, tant qu’il foit bien dédale, & puis 
Icraclez. Ou autrement, fondczvoftrclart, &puislcicttczcn eau 
fraifehe , 8c cefaites plufîcurs fois , & c’eft la fleur deflufditc. 

Des chofes qui font muer'. 

Prenez vnc Coulcuure, & luy taillez vn peu de la tefte , & autant de 
la queu ë, &d u milieu paillez voftre oifeau : car cela fait bië mu cr: &tout 
entièrement. Le grain du ferpent noir , & en nourrir des poulies, def* 
quelles paiflez voftre oifeau , fait pareillement muer: lequel grain fe 
fait en cefte maniéré. Prenez vne coulcuure noire , & la mettez boüil- 
lir en eau aucc du firom ent, & en nourriflez vos poullaillcs & leur don- 
nez àboirel’eau. Mais le bon paft & les Souris font muer naturelle- 
ment , & mieux que toutes les médecines du monde. Et aucunesfois 
leur donnez paft laxatif pour les faire tenir lubriques. Vous deuez met- 
tre l’oifeau gras en la mu ë , & qu’il ait touflours l’eau deuant luy,& le 
preauverd, & lüy muer fouucnt le paft , en luy donnant vne fois la fc- 
maine le paft laxatif, & cefte réglé deuez tenir aux Nycz. Et le Hagart 
nefe doit mettre cnlamuë, mais fe doit muer fur le poing, carilfc- 
ftrangeroit trop des gens, & fil battoit parle chaut, bouttez luy le cha- 
pellet, ou l’csbouflcz d’eau froide, &Ufe tiendra en paix, & ccftepcinc 



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FAVCONNERIE 

de le tenir furie poing dureraiufqucsàtant qu'il commencera àiettet 
Stalorslepouuczmcttrefurvncpicrrc comme les autres. Etqùandil 
volleua, tenez le fur vn billot de bois , que l’il cftoit couuert de drap , il 
feroit meilleur. Autours , Tiercelets , St Elpcruiers , fe muent comme 
les Faucons, fin on qu’ils n c veulent point cftrc portez, mais doiuent c- 
ftre en la mue, & nettement feruis. LcsEfmcrillonsfe mucntaueclcs 
pieds dedans le nid iufqucs aux genoux, pource que f’ils voioient leurs 
pieds, ils les mangeroient pour la grande chaleur qu’ils y ont:St la froi- 
deur du mil corrige icelle grand’ chaleur, St celle humeur fupcrfluë. A- 
uant que tirer voftrc oifeau de la mue , quinze iours ou vingtiours faut 
le commencer à defsimerfit reftraindre fonpaft, .poureaufe de lare- 
pletion: car il pourroit en prendre tant qu*il luy feroit mal. 

Pour faire le lardon. 

Le lardon fe fait en celle manière. R. piperis par. ij. falis communis- 
par.iij. cincrispar.j. & ce foit incorporé enfcmble, & en faites trois 
petits morceaux de lart, dcfqucls foientbien faupoudrez des poudres 
defTufdites, fit luy donnez par force, & le laiflczieuner par treze heu- 
res, fit le lendemain luy prefentez l’eau , car il en aura meftier.. 

Pourleuer gr o fier les poul%. 

R. piperis part.;, cineris part. ij.Etauec eau chaude foitlaué partout 
le corps, ôduy gardez bien les yeux. Les Alemans les orpimantent 
tout a fcc, fit ce eft bon pour temps chaud. Ladecoûion de la mente 
Romaine fait mourir les pouls, Stpareillementreftafifagre. 

Quand vous aurez ofté les pouls de vollre oifeau, faites le dormir 
pardcuxoupartroisnuiôsiurvncpeaude Licurc, car tous les pouls 
feboutteront dedans., / *. 

De tfuoy on donne les cures. 

V ous deuez entendre qu’on donne les cures de cotton , de queue 
de Licurc, ellouppes taillées, ou pieds rompus, ou de plume. Et eft à 
fçauoir, que les cures baignées nefont pas fi fortes cômc fontlcs cfly- 
tes, excepté quelles fufïcnt baignées en chofes laxatiues. 

L’on doit donner tous les foirs cure, fit tous les huid iours vnede 
cotton , fit a»* muez tous les quinze iours , St au fors tous les vingt 
iouss- ° 



FIN 



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Recueil de tous les oiteaux de proye 
qui feruent à la vollerei & Fau- 
connerie,parG,B. 

Ce ij 




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103 



C'efivnechofeajfeuree de tous , que les Seigneurs Grecs gp &x- 
mains >tantdel Orient y defçA fie y que de nofire Europe, n'auoient co- 
gnoijfance de l’art de Fauconnerie, a plus forte raifon , ne lesperfonnes 
priuees, nayans ne la puijfance ny le vouloir défaire defience a vue 
choje qui efl fans profit . Tuis donc que cefi vneinuention moderne , il 
Je trouuebien peu d’jéutheurs qui en parlent : encorësfils enparlent\ 
cefi feul ement en pajfant gr conférât no% oifeaux de proye auec ceux 
des Anciens ,accor dans les noms (firecs ou Latins auec les noms Fran- 
çois y& en pajfant difent quelque mot de teur nature propriété. 

Ce que iay v oulu nefire ignoré des plus curieux gr fçauans Faucon- 
niers de nofire France,ajfin cfefireexcufe S vn fi petit Recueil ; atten- 
dant que quelque autre plus doéîe g? mieux entendu en fart de Fou* 
conneriey mette la main. 

Ce iij 



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Goog ; 



Table du recueil de tous les oifeaux de proyequijeruent 
a la vollerie & Fauconnerie, par (j. B. 

ET PREMIEREMENT. 



Es noms des oifeaux de 
pcoye. fucil.104.ft 

De combien d’cfpcccs il y a 
d’ Aigles. la mef. 

De l’Aiglcfauucjqu onnom- 
me Royal. mef. fucil.b 

De l’Aigle noire. 10 6 a 

Du grand Vautour cendré, mef fucil.b 
Du moy.cn Vautour , brun ou blancha- 
ftre. ' 107.» 

Des Faucons. mcf.fueil.b 

Du Gerfaut. ioS.a 

D u S acre, & fon Sacrct. m ef. fucil.b 
DebAurour femelle , 8c de fon Ticrcc- 

* letmafle. * : roj.b 

De l'Efpcruicr , ou Efpcruier ictnclle, 

* 8c de Ion mouchet nulle. ' m.a 

DesFaucons. m.b 

Du.Faucon Gentil. nj.b 

Du Faucon Pclerin. là mef. 

Du Faucon Tarcaict, ou de Tartarie,ou 
. Barbarie. 114a 

Du Faucon T uniden , ou Punicicn. 

làtnefmc. 

Du Tiercelet de Faucon, mef. fueilib 
De la nourriture des Faucons , &con^- 
me illes faut choifir. là mcfmc. 



Du Lanier femelTe, ic de fon Laneret 
malle. ny.b 

Duhobreau. utf.b 

De r£lmerillon,ou Eûnerillon. n8.a 
D u Fau-perdricux. mcf.lueil. b 

De tous oifeaux de proye quiferuent à 
la Fauconnerie. nj.a 

Delà diuerlité des Faucons comme 
on cognoiftlcs meilleurs. tua 
Comme on doit mettte en arroy,& pot 
ter le Faucon. melifueiLb 

Comme on doit allaiter vn Faucon, Sc 
mettre hors de Guiuageine. là mef. 
Comme on doit leurrer vn Faucô nou- 
ucau a (faite. 124 J 

Comme on doit baigner , faire voiler, 
& hay rie change, à vn Faucon nou- 
ucau. mef. fueilb 

•Comme on fâiâ: prendre 1 ; Heronà 
fon Faucon- nj.b 

Comme on feraaymer à fon Faucon les 
autres,quand il les hait. 
u6a 

Comme on doit elïcmer , c’cft à dire 
bailler la cure à vn Faucon, mcfme 
fueiLb 




FindelaTable. 



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OISEAVX DE PRQYE. 104 

Des noms des ot féaux de proye. 

Oys oifeaux de proye font eomprins fous ccs deux 
nomSjÆtosouHieraxi c’eftàdire, Aquila, ou Acci* 
piter: &de ccs deux genres y enaquiferuent à la voile* 
rie, defqucls feulement entendons parler. Cartous oi- 
feaux de proye ou dçfapinc neferuentàla Faücôncric: 
mais feulement ceux qui font hardis, & de franc coura- 
ge, # qui peuucnt voiler l’oifeau tant par les riuieces quepar les châps. 
Or comme les Grecs ont voulu que Hierax, & les Latins, queAcci- 
piter, qui cft le Sacre, nomfpecialàvn oifeaude proye, donnait le 
nomvniucrfcl à tous autres oifeauxdc rapine, comme parmanierc 
d’excellence: auffi les François de noftre temps, ont fait que le Fau- 
con, qui n’elt que nom fpecial d’vn oifeau de proye, donnerait le nom 
Vniucrfclà tour le genre des oifeauxdc proye: parce qu’il furpalfe les 
autres en bonté, hardiefle, ôcpriuauté; comme fi l'on vouloitdire. 
Faucon Gentil, comme Pèlerin , Faucon Sacre, &ainfi des autres. 
D’auantage , comme le Faucon , qui n’eft que le nom fpecial d’vn oy- 
feau , a donné le n om à tous les autres oifeaux de proye , auffi a il don- 
né le nom de Fauconnier à celuy duquel l’eftat & office cft d’appriuoi- 
fer tels oifeaux, & le nom de Fauconnerie a l'art & fciencc de leurrer & 
appriuoifer les oifeaux de proye ou de rapine , pour les faire voiler aux 
autres oifeaux, tant aérez, terreftres, qu’aquatiques. 




De combien d'efpecesilya bigles. 



H Ais puifque nous auons diuife tous oifeaux de proye ou ra- 
pine, qui feruent à, la Fauconnerie, en Aigles & Faucons: 
nous parlcrôs prcmicremét de l’Aigle, &du Vautour qu’au- 
cuns ont penfé eftrc eomprins fous les cfpeccs de l'Aigle: 
puis les Faucons, qui font oifeaux de proycffcruansà la vollcric, qui 
ont prinsleurnom de Faucon. 

Selon Ariftote, il fctrouucfix cfpeccs d’Aiglcs, qu’ila nommées 
dé nom que les habitans de la Grèce leur auoient baillé. Pline en 
fait mcfine diuifion , les nommant toutes-fois autrement qu’Ari,- 



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RECVEIL DES 

Ilote à oaufe qu’ils eftoient de diuers pays,& ont eferit en diuerfcj 
langues.Mais parce que n’entendons icy parler que des efpcccs d’Ai- 
glcs qui feruent à la Fauconnerie, nous parlerons feulement de deux 
cfpeccs d’Aigies :car auiourd’huy pour la Fauconnerie nous ne co- 
gnoifTons que le fauuc, qui eft l’Aigle Royal, le noir : eflans les au- 
tres efpccesdc fi petit courage qu’on ne les fçauroit leurrer pour la 
Fauconnerie. 

De r^iigle faut, qu#p nomme Roy il. 

Aigle 'fàttüc parAriftotc eftappellceen Grec Cnefion qui 
Uq^^^zfignific en François légitime & non baftard: parce que c’eft 
Be p S la vraye & légitimé entre toutes les autres efpcccs d’Aiglcs, 
auflila nommededidion Grecque Chryfaëtos, àcau- 
fedelacouleut fauuc , & en Latin Stellaris & Hcrodius : c'cft celle 
que nous nommons l’Aigle Royal & Roy des oifeaux, &autresfois 
Aigle de Iupiter: & c’eft celle qui fe doit cognoiftrc pour la principa- 
le, cftant de plus grande corpulence que les autres, aufsieft plus rare 
à voir : car elle fe nourrift parles fommitez des hautes montagnes , & 
fi prent & mange toutes fortes d’oifeaux, & Lieurcs , & chcureulx , & 
toutes autres beftes terreftres: combien qu’il foit folitairc , finon quâd 
il meine fes petits auec luy,&les conduift pour leur enfeigner àprendre 
les oifeaux Sc leur gibier: mais aufsitoft qu’il les ainftrui&s &apprins, 
il les chaftc hors de là en vne autre contrée & pays , & ne leur permet fe 
tenir en celle contrée: afin que les pays, où les Aigles ont fait leur aire 
ne foit defpeuplé & defgarny de gibier, dont ilspcuflent auoirfautc, 
fçaehans que fi les petits y demeuroient , ne laifleroient en brief temps 
aflez proyc quilcs peuftfournir. Illafaut difeerner d’aucc les Vau- 
tours: parce que l’Aigle Royal de couleur fauuc n’a le pied ancuneméc 
velu & couucrt de plumes, comme Ton void au Vautour. Ilcftbicn 
vray que la iambe de l’ Aigle eft courte &iaune, &: a des tablettes par 
dcuant,mais les griffes fontlargcs, & le bec noir, long & crochu par le 
bout.Lcs queues du grand Aigle Royal, &aufsi du petit noir font cour- 
tes&robuftcs parlcbout quafi comme celles des Vautours. L’Aigle 
eft toufiours de mefme corpulence, &; n’y en a aucune qu’on puifTe 
nommer moyenne, ou plus grande, qui ne luy donc vn furnom de noi- 
re fauuc, ou autre tclnompropre.Etfi ce n’eftoit qu’elle eft fi lourde à 
* porter 



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QISEAVX DE PROY.E. 




porter furie poing (& de vray elleeft moult grande) & aufsi qu’elle eft 
difficille à appriuoifer du fauuage , l’on en verroit nourrir au Faucon- 
niers des Princes plus qu’ô n’en fait. Mais parce qu’elle eft audacieufe 
&puiftante, pourroit faire violence , fi elle fe edarrouçoit contre le 
Fauconnier, au vifage ou ailleurs. Parquoyquila veutauoir bonne, 
ilia faut prendre au nid , fit l’appriuoifer auec les Chiens courans , a- 
fin qu’allant à lachaftc, & la laiftant voiler fuiuant les Chiens, lef* 
duels ayans leué le Lieure, Renard , Cheureul , ou telle befte , l’Aigle 
defeende deflus pour l’arrefter. On la peut nourrir de toutes maniè- 
res de chairs, & principalement des beftes qu’elle aura prinfe à la* 
chafic. Rouge couleur en l'Aigle, &lcsyeux profonds, & principale- 
ment fcllc eft nee és Ifle$ Occidentales , eft figne de bonté : car l’Aigle 

Dd 



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.REC VE IL DES . 

roufleeft trouucebonnc,au(fiblancheurfurlatcftc,oufurlc dos, cft 
figne de meilleur Aigle; L’Aigle partant . du poing, qui vole autour 
deceluy qui la porte, ou fafsied à terre, cft ligne quelle eftfugitiue. 
Quand l’Aigle clpanoüift la queue en voilant, & tournoyé en môtant, 
c’eft ligne qu’elle cft délibérée de fuir : le rcmede eft , de luy ietter alors 
fonpaft, 6c la rappeller bien fort. Etfi elle nedefeend àfonpaft,ou 
' pourauoir trop mange, ou pour eftretrop grafie, il faut luy coudre 
lcsplumcsdc fa qu eu ë, afin qu’elle neles puifle efpanouïr, ne voler 
d’icelles : ou bien luy plumer le tour du fondement , en forte qu’il ap- 
pareille , & lors craignant la froidure de l’air, ne tafehera a voiler li 
haut. Mais ayant la queue coufuë , faut douter les autres Aigles , car 
alors elle ne les pourroit cuiter. Quand l’Aigle tournoyé fur fon mai- 
ftreenvolant, fansfefloigner, c’eft figne qu'elle ne fuyra point. On 
ditqu’vne Aigle peut arrefter vn Loup, &le prendre auec l’aide des 
chiens, 6c qu’on l’a veu. Cefte Aigle fait communément fon nid au 
coftéde quelque roche precipiteufe., à la fommité d’vne haute mon- 
tagne, combien qu’elle le face aufsi fur les hauts arbres d es forefts. L’on 
ditquelcspaïfans quifçauent lenid d’vne Aigle, voulans dcfnicher 
les petits , fefont bien armer la tefte, de peur que l’Aigle ne leur face 
mal; &c fils luy en oftent vn de fes petits , 6c le tiennent lié a quelque 
arbre aupresdu nid, iceluy appellera fa mere, laquelle l’ayant trouué, 
luy apportera tant à manger que celuy qui laura attaché, trouuera 
allez de gibier tous les iours pour luy & fix autres ; car la mere luy 
apporte Liueres , Connils , Oy es & autres telles viandes. L’Aigle ne fe 
paift communément près de fon nid, ainsfenva pouruoir au loing. 
Et fil luy cft refté de la chair du iour precedent^ elle la referue, afin que 
file mauuais temps fempefchoit.de voler, elle ait affez de viande pour 
leiourenfuiuant. Vnc Aigle ne change point fon aire durât fa vie, ains 
retourne à vn mefme nid par chacun an. Et a on obferué pour cela que 
l’Aigle eft de longue vie , & deuenant vieille , fon bec fallonge , tant 
qu’il deuient fi crochu ,qu’ill’cmpefçhe démanger, tellement qu’elle 
en meurt, non pas de maladie , ou d’extremité de vieillefTe , mais pour 
ne pouuoir plus vfer de fon bec,qui luy eft fi fort accrcu. L’Aigle mene 
guerre auec le petit Roitelet, mais ce qui en eft, félon Ariftote , cft fon 
feul nom:car àcaufp qu’on l’appclleRoy des oyfeaux, lequel tiltre l’Ai- 
gle luy veut ofter. Encor y a vnc autre forte de petit oifeau , qu’ Arifto- 
te a nommé Sitta,&les François Vn Grimpereau, quiluy fait de grands 
outrages, car lors qu’il fient l’Aigle abfcnte, il luy cafte fes crufs.Quand 



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OISEAVX DE P RÇ YE. ïo 6 

nous auons dit cydeftus que l’Aigle Royal eft de couleur fauue, pour 
fauue couleur entendons comme eft celle du poil de Cerf. Etcôbicn 
qu’AriftotelanommoChrylaëtos, qui eft à dire Aigle dorée, il ne 
faut pourtant entendre que fa couleur foit tant dofec, mais eft plus 
roufle que des autres cfpcccs. Les Peintres & Statuaires Romains la 
déguifent en leurs pourtraiâs , mais chacun fçait qu’elle eft autremet. 
Les Aigles, tantfauuçs que noires, font efeorenees corne les Vautours, 
&enuoycesaux Pelcticrs de France, aueclcurs'aifles, telles & pieds, 
de telles couleurs qu'auons diét. 

DeT^'iglt noire. 

«y^Ous auons di<ft qu’il y a feulement de deux fortes d’ Aigles, 
quiferuent à la Fauconnerie, quifont la fauue ( de laquelle 
SlK&SII auons parlé) & la noire, qu’il nous fàutdcfcrirc. Ariftote nô- 
^S^me l’Aigle noire Mclauratus, & Lagophonos , parce qu’elle 
prend les Lieures,queles Latins ontnommee Pulla,Fulua, Lepora- 
ria, &aufli Valeria: qui ne fe peut toutesfois bonnement diftingucr, 
car ceftc noire eft plus petite que l’Aigle Royal, qui eft la fauue, que le 
Milan noir au Royal. Pline a mis celle Aigle noire au premier ordre 
des Aigles, comme fil l’cuft voulu preferer à toutes autres elpeces. A- 
riftote ne l’a mife qu’au tiers ordre: toutesfois il enadiétdc grandes 
loüanges. Celle noire, dit-il, eftant de moindre Corpulence que les 
autres, eft de plus grande vertu. Dauantage,ildi<5l que les Aigltsvol- 
lent haut pour voir de plus loing : &pource qu’elles voyentft clair, les 
hommes ont diél quelles font feules entre les oifeaux oui font partici- 
pai de diuinité. Et aufli pour la crainéle que l’Aigle a des efehauguet- 
tes, elle deuallc non tout à vn coup contre terre, mais petit à petit. Et 
ayant aduilc le Lieurc courant, ne le prend incontinent à lamôtagne, 
mais fçait bien temporifer fie attendre qu’il foit en belle pleine: & l’ayat 
prins,ne l’emporte incontinent, mais raid premièrement expérience 
defapcfantcur, & delà l’ayant enlcué elle l’emporte. 



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RECVEIL DÉS 





Du grand Vautour cenir/, 

L y a deux efpeces de Vautours : à fçauoir, de cendrez ou 
noirs, & de bruns ou blanehaftrcs. Premièrement nous par- 
lerons du cendré, qui eft vn peu plus grandquele brun, car 
le cendré eft le plus grand oifeau de rapine qu’on trouuc; 
cftanslcs femelles plus grandes que les malles, comme quali de tous 
les oifeaux de proye. Les Grecs appellent le Vautour Gyps, & les 
Latins Vultur. C’cftvn oifeau paffager en Egypte, que l’on cognoift 
pluftoft par fa peau qu'autremét, parce que les pelletiers ontcouftumc 
d’en faire des peliftes pour mettre fur l’cftomach. Les autres oifeaux 
de rapine fontdiffcrcnts aux Vautours, pource qu’ils ont lcdelfous 



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OISEAVX DE PROYE. ~ 107 

des aifles tout nud fans plumettes, mais les Vautours l’Ont couuert de 
findumet. Leur peau eft quafi aufli efpaifle que celle d’vn Cfaeureau: 
& meûnement l’on trouue vn endroiét au dclious de leur gorge, de la 
largeur d’vne paume,ou la plume eft rougcaftre/emblablc au poil dVn 
Veau : car telle plume n’a point fes tuyaux formez, non plus qu’aux 
deux coftez du collet, & au deffus du ply des" aides : auquel endroit le 
dumet eft fi blanc qu’il en eft luyfant,& délié comme foye. Les Vau- 
tours ont cela de particulier, que leurs iambes font couuertesde poils, 
ehofe qui n’aduient à aucune efpece des Aigles n e oifeaux de rapine. 

Du moyen Vautour Jbrun&bUnchajlrt. 



|fe~g||p^ E Vautourbrun ou blanchaftre eft différend du noir oa 
fk cedré,àce qu'il eft quelque peu moindre que le noir :ayât 

» le plumage de fon col, du dos, Je defîous du ventre, & tout 

y -Ssjjgj le corps de couleur fauuc ou brune: mais les proffes plu- 
mes des aides & de la queue font delà mcfme couleur du noir ou cen- 
dré : qui faiétpenfcrà aucuns qu’il n’y adifference entre eux que du 
malle à la femelle : mais on les void fouuent chez les grâds Seigneurs, 
aufli communs les vns que les autres. Toutes deux ont la queue cour- 
te, au regard de la grandeur des aides : qui n’eftdc la nature des au* 
très oifeaux de rapine: mais de celle des Pic-vcrds,caronlaleurtrou- 
üe toufiours heriffec par les bouts, qui eft figne qu’ils la frottent con- 
tre les rochers où ilsdemcurcnt. Toutesfois les bruns ou blancs font 



plus rares à voir que les noirs ou cendrez : aufli ont cela de particulier, 
que les plumes de defliislatefte font allez courtes, au regard de cel- 
les des Aigles: qui a cfté caufeque quelques vns les ont trouuez chau- 
ues,côbien qu’ils ne le font pas. Le Vautour cendré ou noir, & le brun 
ou blanc , ont les iambes courtes , toutes couuettes de plume iufqu’au 
deffus des doigt? , qui eft vnc enféigne entre tous oifeaux de rapine, 
•qui conuient à eux fculs, & qu'on ne trouue en nul autre oifeau ayant 
l’ongle crochu,horfmis aux oifeaux de nuiét. Pour difeerner le brun 
d'aucc le cendré il faut noter que le brun a les plumes du col fort e- 
ftroi«ftcs& longues (comme celles qui pendent au col des Coqs & E- 
ftourneaux) au regard de celles de deftus le dos , des coftez, & des 
coingsdu ply desailles, qui font petites &largettes en manière d’ef- 
caillcs; maiscellcs qui fontdcflbus l’cftomach, comme aufli celles de 
<dciXus le dos, Scies autres qti couuxent la racine de la queue, font 

Dd iï) 



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.REC VE IL DES 

roufles^auroux ô£aunok,noires,, -maison, tops dieux (ont larges. A 
:caufetl client gr oileu r ils ne p c u u e t v ollcr d c tçj:i-c fans auantage:on les 
voidrarement par 1 les plaines d’Italie, Allemagne & France, lînon en 
Hyuer, qu’on les void vriller en Cous lieux, car alors iis laiffent les fora- 
micez des hautes montagnes,euitans la grande froidure, &r paflent ou- 
tre la mçr és régions dhaud^s. LcsVautoürspefont comuncment que 
deuxou trois petits^ mais il y a grande diftiçylçç à les defnichcr : carie 
plus fouuentils font leur nid au collé de quelque fàlaife,cn lieu preci- 
piteux,& de difficile accès. On les peut nourrir de tripaillcs , charon- 
gnes ÔCvuidanges de belles: auffil’on diét à celle caufe qu'ils fuiuent 
les champs pour eh manger les yuidanges des belles qu’on y rue, Sc 
les corps morts, dont aucuns ont di<5l qu’ils prefageoient vn grand 
meurtre, & vne grande occilioti en vne armée. 

Des Faucons. 




,Ous auez entendu quctoutainlîcommelcsanciés ontvou- 
„ lu que le Sacre que les Grecs nommoient Hierax, Sc les La- 
1 tins Accipiter, fufl le terme principal, delToubs lequel font 
\ comprinstoutes autres cfpeccs d’oifeaux de proye :.fembla- 
blcmentlcs François dç noRrc temps ont fàiél que le Faucon feroit 
le principal en fon genre: voulans que le Sacre, Gerfaut, Autour, SC 
tels autres, tinRcnt aulfilcfurnomde Faucon: car nommanslcs vns 
Fauconsdeleurrc, ils mettent le Fauçon Gentil au premier lieu , Sc 
apres le Faucon pèlerin, le Faucon de Tartarie, le Faucon de Barba- 
rie,lc Faucon Gerfaut, le Faucon Sacre, le Faucon Lanier, le Faucon 
Tunicien, ouPunicicn, qui font huit clpcces d’oifeaux de proye co- 
gneusd’vnchacun,6efàmiliersenFrance: dont en y a quatre qui vol- 
lent de poing, Sc prennent de randon, qui fontl’Autour, l’Efpcruicr, 
le Gerfaut &rEmcrillon :& quatre qui voilent haut, quifont le Fau- 
con, le Lanier, le Sacre, Sc le Hobreau. Les vns font retirez Sc rappel- 
iez dclcur vol cnlcur prefentant le poing,lcs autres enlcurprcfentant 
leleurre, c’cftà dire vn inflrument qui cft en façon de deux ailles d’oi- 
(cau.accouplcesenfcmble,péduàvncleirc, &vnefteuf ou crochet de 
Corne au bout : Sc les oifeauxfont attirez par ce leurre, qu’ils penfent c- 
ftre vnc poulie viue.Les vns ne commencent la chalfe, mais commen- 
cée par les Chafleurs,racheucnt. Defqucls nous traiterons l’vn apres 
? autrej&pat ordre. Et eespifeaux ae Içmblcnt élire differents enfera- 



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j 



OISEAVX BE PROYE io8 

blc jfinon qu’ils ncvolentindiffercmmenttous oifeau x , mais vn cha-' 
cun d’eux Rattache à k>ifeau, à la chaflc duquel il eft addonné. 

Du Gerfaut. 




L nefetrouue point de Gerfaut finonés mains des Faucon- 
niers des grands Seigneurs, &cftvn oifeau bien rare à voir: 
il eft de grande corpulence, de façon qu’aucuns ont pen- 
fé que ce fùft vnc cfpccc d’Aiglc. * Il eft bon à tous oifeaux, 
car il eft hardy, & ne refufe iamaisrien : toutesfois il eft plus diffi- 



cille à appriuoifer & leurrer que nul autre oifeau deproycj d’autant 
qu’il eft tant hazart& bizarre, que fil n’a la main douce , ôdcraaiftrc 



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REC VE IL DES* . ' . 

débonnaire, epii le traite aimablement, ilnefapprittoifcia iaraaîs.' 
Il eft fort bel oifeau, &fpccialcmcnt quand il a mué : & apres l’Aigle 
c’cftloyfeau de plus grande vigueur que nul autre quenous ayons. Le 
Gerfaut fe tient afsis furie poing, aufisi cft de longue corpulence , ayât 
le bec, les iambes &c pieds ae couleur bleuë, 6c les griffes moult ouucr- 
tës, 6c longs doigts. Il cft fî hardy qu’il fe hazarde contre i’Aigle.Nou? 
ne le verrions point fil ne nous eftoit apporté d’eftrange pays: & dit 
on qu’il vient de la partie de Rufsie , où il fait fon aire , 6c qull ne hante 
point ny Italie ny Frace, 6c qull eft oifeau paffager en Allemagne, tant 
en la haute qu’en la baffe : où les habitans le prennent en la maniéré 
des Faucons Pèlerins , &dc là le nous apportent en France, autre* 
ment nous n’en aurions aucun. Et fî on en apporte quclqu*vn de par 
deçà , il eft communément vendu vingt où trente efeus. Ccft oifeau 
eft bon à tous vols, car il ne refiife iamais rien, & fi eft ouurierde 
prendre les oifeaux de riuiere : car il les laffe tant , qu’à la fin font con- 
traints de fe rendre, ne pouuans plus faire le plongeon. Aucuns tien- 
nent que c’eft Plangos 6c Morphnos des Grecs, 6c Anataria des au- 
theurs Latins. 



Du Sacre y & fon S ter et. 

E Sacre eftle plus laid pennage qu’autre oyfeau de Faucoû- 
neric : car il eft de la couleur comme entre roux 6c enfù- 
mé, femblable au Milan. Il eft court empiété, ayant les 
iambes & les doigts bleues, reftemblât en ce quelque chofe 
Il feroit quafi pareil au Faucon en grandeur, n’eftoit qu’il eft 
coropafle plus rond. Il eftoifeau de moult hardy courage, comparé en 
force au Fauçô Pellcrinzaufsi cft oifeau de paffage 6c eft rare de trouuet 
homme quife puiffe vanter 6c dire d’auoir onc veu l’endroit oùilfait 
fespetits. 

Il y a quelques Fauconniers qui font d’opinion qu’il vient de Tar- 
tarie, 6c Rufsie, &dcdeuerslamerMaicur, &quefaifant fon chemin 
pour aller viure certaine partie de l’an vers la partie du Midy, eft prins 
au paffage par les Fauconniers, qui les aguettentendiuerfesiflesde 
laraer Ægec, Rhodes, Carpento, Cypre , Candie. Le Sacre cftoy- 
feau propre pour le Milan: toutesfois on le peutaufsi drefler pourle 
gibier,& pour campaigne y à pren dre Oyes fauuaiges , Faifans , Pcrdris 
& à toutes autres manières de gibier. Les grands feigneurs qui veu- 
lent 




au Lanier. 



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OISjEAV.X ?E PROYE 





lcntauoirlc plaïïïr du vol du Milan^ciontconahatrqâuSacre: &£pur 
le faire Atfeçndçc (parce qu’il cft couftumicc de Te tenir l’Efté , & fur le 
Midy , .alpins bautjdn ioqr ,< fort hayt en l’air, pou r prendre la fi»if- 
chcur,qv fft.àia.S9«yeime région de l’ain) fonttouüours porter 
©uç fqrlepçijigtl’vn fauconnier *à qui ils pendent voçqucuë de Re- 
. nard pied : : &lc]aâlTantyoller enquelqucplaine, ijorinefoudainç- 

t • % #•! « « /• 1 11 A 1 •/* • «N.' 



incontinent ilfde/çcndàterre, £de tient ioigoantluy,ne luydcmaij- 
dantautrç çhofçjinondc le regarder, clmcrucillédeiafbraie. Alors 
onlafche le Sacre fur luy 3 mais fe Tentant leger, cfpcrclcgaigneràvo- 

Ee 



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RECVEI'L* DES ; 

1er: parquoy il monte foudainement contrcmont en tournoyant, le 
plus haut qu’il peut : & là le combat eftplaifant à voir, principalement 
fi c’eft fur plaine fans arbres, & que le temps foit clair, & fans vent : car 
on les verra & Sacre & Milan monter fi haut qu'on les perd tous deux 
de veuc. Mais riçnncfcrt au Milan, car le Sacre le rend vaincu, l’ame- 
nant contre terre à force de coups qu’il luy donne par dcfTus. Sans le 
vol du Milan on ne verroit aucun Duc,d’autant qu’ils hantét tant feu- 
lement en pays de Montagne, où ils font leur aire , quclqucsfois dans 
les rochers,& és pertuis des hautes tours. On fait voler au Sacre deux 
fortes de Milans : c’eft à fçauoir le Milan Royal , 8c le Milan noir, qui 
donne plus d’affaire aux oifeaux que le Royal : car il cft plus agile, & de 
moindre corpulence. Aucuns tiennent qu'entre les oifeaux deproye 
que le Sacre cft le plus vaillant, j)lus fort que l’Aigle, ayant lesongles 
plus fermes & forts, la tcftegrofte,&lebecfbrtlong: toutesfois iln’cft 
pas fi pefant que l’Aigle, & n’a pas les ailes fi grandes, & fi le Sacre va 
toufioursenhaur, ayant feul entre les oifeaux de rapine la queuë fort 
longue. Nous appellôs le Tiercelet du Sacre, vn Sacret, qui cftlemaf* 
lc,& le Sacre fa femelle : cntrclefquels.il n’y aautredifterécefinon du 
grand au petit : car cômunémentaux oifeaux de rapine les maflesfont 
plus petits que les femelles. Aucuns difentqué le Sacre a efté nommé 
en Grec Triorchis,pource qu’il a trois tefticules,fclon Ariftote,&fo* 
Sacrct,Hypotriorchis: en Latin Butéo,& fon Sacrct, Subuteo. 

Dr /’ Autour femelle, & de fon Tiercelet nulle. 




I Vcuris ont penfé que l’Autour fuft du genre des Vautours, 
à caufe de l’affinité de ces deux noms. Les autres tiennent 
que l’Autour 8c J’Efpcruicr ne font differents qu’en gran- 
deur : mais nous dirons de l’Autour àpart,laiflant difputer 
- . ' ItsfçanarisFaucorinfers.' ’î • - ! 

. L’Autour eft plus prife que fon Tiercelet: car les maftes des oifeaux 
dqrapine mon firent à l’œil en plufieurscfpeces cuidére diftinétion de 
}eur. fifmellc: auffi cognoift on l’Autour pour femelle, qui eft beaucoup 
plus grande quefon Tiercelet. Les Fauconniers ch mettent encor vne 
autre cfpece, qu'ils nomment dcmy-Âutout, comme moyen entre 
l'Autour & fon Tiercelet. Tous deux fiant plus hauts enjambez quclcs 
<jcrfaut?^f faycons. Ils font oifeaux de poing au contraire des def «■ 
^ufditSjj qjui^wjt de leurre. La femelle, rapporte moult à la couleur de 



. I 



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OISJBAVX PE PKrOYÊ. 




i' . : . . ' • ' . . ' ' . 

j » . > ‘ . , 

l'Aigle. Etfâifant comparaifon du grand au petit, ils ont le 'col plus 
long que l’Aigle , fie font encorcs plus macjrcz de roufTcs taches, ayans 
principalement le champ delà madrureroqx. Ceux qu’on nous ap- 
porte d’ Arménie, au récit des Fauconniers , fie de Perfe , font les meil- 
leurs apres -peux de Grèce, & en dernier lieu font ceux d’ A Afrique*' 
Ccluy d’Armcniç aies yeux verds:fort different des autres Autours* fis 
aies pieds blancs comme aucuns Faucons Pèlerins, bon pour les 
grands oifcaux.Celuy de Perfecft gros, bien emplumé, les yeux clairs* 
concauez fie enfoncez, fourcilspendans,le$ autres qui font de Sclaup-< 
nie font bons à toute vollerie, grands, hardis, fie beaux de pennes : ils 
ont lalâguenoire,ôelcsnarrines grandes .Çeluy deGrccc a grade telle 



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REC VE IL trES 

gros col, & beaucoup de plumes.Ily a des Autours que les Italiens ap- 
pellcnt Alpifani , dcfquels ils vfent fort en Lombardie , & en la Tu fca- 
nc, & en laPoüillc, qui font plus gros quelongs, fiers & hardis. Celuy 
d’Affriqueaics y eu» & le dos noir, quand il eu ieune:& quand il mue, 
les yeux luy déuicnncnt rouges. Ceux de Sardaigne ne femblent 
point aufli les autres; ils ont les plenn es brunes, fort petits, les pieds ye- 
lus, couards , &'pcu hardis. Mais les noftres que nos Fauconniers Ont 
pourleiourd’huy, l'ont principalement venus d’Allemagne, ayant le 
** tour des yeux , St celle parçic du bec qui touche la telle , comme aufsi 
les pieds Sc les iambes, de couleur iaunc, au r jntrairc du Gerfaut qui 
lesablcuës. Leur queue cf¥ bien foccmadlreede taches larges & obli- 
ques: partienoires, partie grifes, comme aufti les plumes de dédias le 
col, & de la telle, font plus roufFcrteSySî bien' marquetées de nommais 
celles des cuifles , & de defibask vcatre, font autrement tachées : car 
n’ellans fi fàuues, ont les taches rondes, telles qu’em voit à l’extrémité 
dclaqueuë d’Vn Paon . L es A ut ou is d*Alfcmaignc nesôt guercs beaux, 
combien qu’ils foient grans, de pcnjncsroirlTes, pcu hardtkllfcn trou- 
ue aucuns qui font bons auant la mue 1 , quiapresauwr muent vallcnt 
plus rien. L’on en prend moult grande quantité en laforelt d’Ardcn- 
ne, & en pluficurs lieux d'Altemaigne. La bonne forme d* Autour, cil 
d’auoir la telle petite, face longue, eftrol&c comme le Vautour, & 
le goficr large, fiequ’il retfcwblci rAigte^csycux grads,profonds,&en 
iccux vne rondeur noire,narrilles, oreilles, crouppc,ôcpicds larges, col 
long, grofle poiârinc, chairdure, cuifles longues, charnues, & diflan- 
tcs. Les os des îambcs&dcs genoux doiuent cllre forts, Icsongles gros 
& longs. Et dés le fondement iufqucs à la poiârinc doit cllre côme en 
vne rondeur de croiflant. Les plumes des cuiflcs,vcr$ la queue, doiuët 
dflrelargeSj & peu roüflcs ,& molles. I^couleàrdcdefloubskqucûë 
doit eftre comme celle qui cft à bpoiôrme. La couleur de f extrémité 1 
des plumc* dekqoeuc, doit dire noire en le parti é des lignes. Des - 
couleursla meilleure eft rouge, trttdantaunok, onaugris clair. La 
mauuaife forme dAweottr , taoten petits qu’en glands, cft quand ils 
ont latefte grande, le coi court, ks plumes du col mcflees, fort emplu- 
mez, chamus& mob: cuifles courtes 6f greffes , iambeS lègues, doigts 
courts, couleur canote , tendant à noir-j afpre fouS les pieds. Combien 
qtfayans obfcrué les Vautours , «r autres oifeauxdeproyfe , leur auon s 
troutféksiambes , pieds, & bec blefmés: ésatitres bfeuz , St és autres, 
d’autre douleur, felô leuraage & mue. LesGrccs ont appcllé l’Autour, 
AfteriasHiettx, les Latins, AccipitetStellaris, les Italiens Allure. 



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J>t FEjpgrtûer, au Ejÿuiriikrjtmdte * icfoh Mouchct m*sk 

' Ata que, félon aucuns , rEfpereier it KAtttowr ne 

3 ü*cn grandeur , iemctsiêy-' FElperuîet apres lÀnoar. II! y* 
edeux lottes dlîpcruicfî , de niais & de ramages : qu’oaap- 
priuoife ,ïci tenantbien longuement & (bottent fitrk notant 2e 
principalem ent à l’aube du leur. On leur donne à manger deurfbislc 
lour, ou vfic fols , principalement quand le lendemain on les veut 
révolter; car alors i’Ëfperuicr doit cftrc bié affamé, afin qu’il *©Ec phaS 
ffoft apres faproÿe. Sa nourriture doit eftre de bonne chairs , fpccia* 
lemcntd’oifcaux, &demoutô,afin qu’il foi t bien gras. L’Efpcruicr efl: 
facile à laiflcrfonmaiftrc: & pour obier à ce, faut que le maiflregar* 

Ec iij 



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KEC.VEIL DES - 

dedelcblcffcr j Sc ne luy contredire ,car il cft dcfdaigneux. Quand il 
ira voiler, il ne le doit point laifter aller tro p loing: d’autant que quand 
ilne peutattraperToifcau qui voile, il f en va par indignation , 6c mô- 
te fur vn arbre, fans vouloir retourner k fon maiftre , qui ne le doit tra- 
uailler outre mefurc , mais fe doit contenter de ce qu’il pourra prédre, 
&luy donner de fa proyc à manger, afin qu’il fente ce que fa proyeluy 
a valu, SL qu’il foit excité de volontiers voler. Les oy féaux que l'Efpcr- 
uier prend, font Perdrix, Cailles, Eftourneaux, Merles, 6c autres fem- 
blabl [es. Quelque part qu’il y ait des Pinçons , 6c qucl’Efpcruicr paffe, 
on les oira crier à haute voix, & fe le lignifier de lVn ’a l’autre: car entre 
les petits oyfeaux, les Efperuiers aiment à manger les Pinçons. Mais 
Ceft que les Pinçons defeendans l’Hyucr és plaines , & voîans à gran- 
des troupes fedonnent pour pafture aux Efperuiers : lefquels il nous 
fcmble qu’ils ne partent aucunement de'nos contrées. . . ' 

Les Fauconniers nomment diuerfement les Efperuiers, félon diuers 
accidens: car ceux qui font muez de bois, 8c ne tiennentpoint du fort, 
font nommez ramages : les autres qui ne font muez, & qui font nou- 
ucllement fortis du nid , Si ont efté quelque peu à eux , fontnommez 
Niais. De telle forte fait bon choilir pour apprendre: car ce font ceux 
qu’ilfàitlc mieux apprefter pourfen feruit, comme auffîeft de ceux 
qu’on furnomnje Bran chers : fçauoir cft qui ne font encoresmucz, Si 
qui n’ont pointfait.d^aire, &n ont iamais nourri de petits. 

Les Elperuiers , comme auffi tous oifeaux de rapine, font jCouuertS 
de diuerfes pennes félon leurs aages, & aulfi font differents félon leurs 
tailles. Ily cnaquifontcouuertsdc menues plumes blanches trauer- 
fainesdes autres tout couuerts de grolfes plumes, les Faucôniers les ap- 
pellent mauuaifes. L’Efperuicr meilleur pour la fauconnerie eu celuy 
qui a la telle rondettepar lcdeflus-, 6c Je bec aflez gros , les yeux vn peu 
cauez. Si les cercles d’entour laprunclle de l’oeil, de couleur entre verd 
& blahCjle ccd long Si groiTct, groffes efpaules, &vn peu bolfucs.Doit 
aufScftre vn .peu ouuert à c lçndroit des reims, Si affilé pardeuew la’ 
queue. S es ailles foient affifes enauallant le long du corps,fique le bout 
f*appuyefurlaqueuë, laquelle il doit auoir non trop longue, garnie de 
bonnes pennes & larges. Auftifàut que fes Ïambes foient [dattes Si 
courtes. Scies pieds tengs 6c Reliez , laçoulcur entre verde& blanche, 
les ongles poignàns , .bien n^s ,6c deliez. Quant lcs plumes trau cr-, 
faincsd’yn cfperuicr font groffes , vermeilles* & bien colorées], &ics 






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OISE AVX DE PROYE. 

nouées groffes, & que celles de la poiétrine cnfuiuét bon ordre, & que 
•lebreuil Toit meflé de mcfme ttauerfaine,ainli que le corps, & lcsfouri. 
cils ioient blans,vri peu meflez de vermeil, qui prénentle tour iufques 
derrière la telle, & ayant les pennes larges, & foittoufiours famillcux, 
fera entre tous autres de bonne ellite. 

Il y a des Efperuiers appeliez en Italien diVcntimiglia, fort grands: 
4yans treze pennes en la queue. Il en y a de Sclaiionie,qui ont les pen- 
nes de la poitrine noires. D’autres font appeliez Calabriens , qui font 
moyens & fort hardis. Autres font qui viennent deCorfe, ayans les 
pennes brunes. Ceux qui demeurent en Allemagne font petits, &non 
trop bons. A V eronne & à Vincencc f en trouucnt dé moyés en gran- 
deur. Ceux que les Italiens appellent diSabbia,ontles pênes roufles, 
& les tachées dorées comme vne Tourne. 

Les Efperuiers ne tiennent leurs perches li conftamment comme 
font les Faucons , parquoy on ne les prend li fouuent aux lacets* 
On les trouue volontiers perchez en temps d’Hyuer aux bois do 
haute fùltayc, fur vn arbre grclîc, en lieu où il y aabry, le long de 
quelque haye, plus tort qu’en vn bien gros arbre cnvne haute forell, 
& vient à la perche enuiron Soleil couchant, volant principalement 
contre le vent. L’Elperuicr elt de moyenne corpulence entre les oi- 
feaux de proye, mais fon'mallc elt de moindre ftature. Il y a lî peu 
de différence entre l’Efperuier & fon malle, qu’on n’y cognoillque la 
grandeur qui les puifTe diftinguer. Son malle de nom propre Fran- 
çois elt appdlé vn Mouchet. Et pource qu’il n’efthardy & de franc 
courage, l’on n’a pas fouuentaccoufluméde le nourrir pour f en fer- 
uir à la Fauconnerie. La defeription des couleurs du Mouchet con- 
vient à celle del’Efpcruicràccfte caulc les auonsmis enfcmble. L’E- 
lperuicr comme auffi le Moucher, ontledelTus de la telle couuert de 
plumes brunes, mais la racine cil blanche. Quelques plumes de celle 
partie des ailes, qui touchét le dos, font marquées de taches rondes & 
blanches.Les plumes qui couurétlc dos & les ailes, ne lui apparoilTent 
madrées, linon qu’on les regarde pat le dedans, qui font principale- 
ment merquees par letràuers. Les petites plumes qui ont entour les 
plis des ailes , & au collé de feltomach , font roufTcttes , comme 
auffi font celles qui font defloubs le ventre , qui fuy apparoilTênt 
fort mouchetées par letraucrS, ayant cela de particulier, que les ex- 
ilez en font noirs. Aucuns difent que nollrç Efpcrukr cil le incline: 



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RECVEIL DES 

oifeau deproÿe qtrelcs Grecs appcllolcnt Perçus Splttas , parcequtl 
mange lés Pinçons, te enl^tinjFringülarius, te cni^dicn,$pfUHOtt« 





Ovs pouuez entendre qucIafàut^nneric cftdcdicepQBr 
le plauir dcsgtandsSeigneurs , te principalement df nojû^c 
France.: les r cftrang«seftans,àduettU^^^ 
dient deprendre alucrfcs fortes .de Faucons Vie nqM$ Içs ^p- 
porter: qui a èfté caufc que riqus en auqns rençontré que les Greeÿ,ny 
les Latins n auoient point veu , te àinfî ne leur ont donnkauçunfl&ïP, 
parce qu'ils n'auoicnt lvfage de les aduire au leurre , te par confequent 
n’eftoient point maniez des hommes de ville. Et à caufc que le Faucô, 

fur 



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OISEAVX DE PROYE. 113 

fur tous les oifeaux de proie, eft le meilleu r pour la volIerie,tous les au.- 
très oifeaux de proy e ont efté appeliez Faucons , comme deffus a efté 
dit: carlcSacre, Gerfaut, Autour, & tels autres, tiennent le nom de 
Faucon. Ormaintcnantnous entendons parler du Faucon en parti- 
culier, c’cft à dire de celuy qui a baillé le nô à tous les oifeaux de proie. 
Les Faucôs font bien d’autre genre que les Aigles, car les Aigles à grâd 
peine, encores qu’on mette long temps à les leurrer, fcpeuuétaccou- 
ftumer àla vollerie. Mais les Faucons encores qu'ils foicntfauuagcs, 
n ayans iamais efté leurrez, de nature ils giboyent:carvoyans des ho- 
mes & des chiens de chafle, ilsfemettcnt aucc eux pour leur ayder, 
frappans âucunesfois les oifeaux qu’on vouloit prendre , l’autrcfois les 
efpouuantans : faftocians aucclees hommes filles chiens pour auoir 
part au butin. Les Faucons qui font de mefine genre ôc efpece , prennét 
grande différence cntr’eux,8£ font appeliez par diuers noms, félon le 
temps qu’on les commence à nourrir , félon les lieux où ils hantent , & 
félon les pays dont ils viennent. Nous les diftinguôs en muez de bois, 
en fors, en niards,ou niais,en grands moyens,&petits,qui font tous de 
diuerfes tailles, & ont diuerfes pênes, félon diuers pays,aulfi font de di- 
vers pris, félon diuerfes louanges de bonté. Le Faucon niard , ou niais, 
eft celuy qu’on prend au nid : ÔC ceuxcy,le plus fouuent, font grands 
criards, fie fafeheux à nourrir 8c entretenir. Le Faucon for, eft celuy 
qui eft prins depuis Scptembrcjufqucs cnNoucmbre, ceux cy font les 
meilleurs de ce genre, car cftans petits , ils font aifez à f appriuoifer , 8c 
cftans défia forts, ôc la faifon en laquelle ils font prins téperee , appren- 
nent plus facilement: ceux qui font prins és quatre mois fubfcquens, 
combien qu’ils foient fort beaux , fi font ils maladifs , 8c fafeheux à en- 
tretenir. Et ceux qui font prins apres ce temps, combien qu’ils foient 
forts, font toutesfois trôpcurs&cauts : par ce qu’ils font deuenus grâds 
en liberté, qui eft la caufe qu’en ayant encore mémoire, facilement ils 
fedeftournent de ce qu’on leur aapprins 8c enfeigne. Les Faucons laq- 
uages , qu’on a cogneu hanter és lieux marefeageux , 8c f c paiftre d oi- 
feaux de riuiere, font furnômez Riuereux : les autres quife nourriftent 
de Merles, Eftourn eaux. Corneilles, fie Mauuis , font nommez Cham- 
peftrcs. Il en y aaulïi qu’on nomme Faucons apprins de repaire. Il en y 
a d’autres qui font appeliez paffants. Les autres font nommez cftran- 
gers j parce qu’ils viennent de loingtain pays. Puis encores on appel- 
le les Faucons par ces appellations, félon la bonté 8c le pays dontils 
viennent, oùilsfontprins: carilyalcFaucon Gentil, lePelerin, le 



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RECVEIL DES 

Tartaret de Barbarie, & le T unicien ou Punicien. 

Du Faucon Gentil, 

L faut entendre qu’entre les Faucons, les Fauca- 
niers louct celuy qu’on nomme le Gentil pour c- 
lire bon Herônier,& à toutes manières d’oifeaux 
de riuiere,tâtdcirus que deflbus,commp ànoup- 
peaux qui reiTemblent à vn Heron,auxEfpluche- 
bâs, aux Poches &auxGarfottcs:&auffi quec’cft 
plus hardi & vaillant de tous les Faucons. Si ce 
Gentil eft prias niais, on le peutmettre à la Grue: 
car fil n’y cftoit fait de niais , il n’en feroit fi hardy : pource qu c n’ayant 
iainais rien cogneu , le laiflant premièrement fur la Grue , il en fera 
trouué plus vaillant. 

Du Faucon Peter in » 

E Faucon Pèlerin eft ainfi appcllé parce qullfait 
de longs chemins & voyages , & pafle de pays en 
autre, quicftenlafaifond’Automnc, en laquelle 
faifon il eft prins. Les autres difent qu’ils font prins 
depuisïuin iufqucs en Aouft:&qu’à caufe de la cha- 
leur ils (ont difficiles à auier & à leurrer. Les fignes 
pourcognoiftrcle vray Pèlerin, font qu’il a le bec 
gros & azuré , & depuis le bec iufques à l’oreille roux & noir, & la tefte 
pigcaflec de blanc ou roux, les pennes grâdcs,& femblables à la T our- 
tre, ayant la poiélrine large ,lcs pieds grâds & azurez ou blancs, les iâ- 
bes courtes & grofles. Ceftoifeau Pèlerin eft de fa propre nature frac 
à tout faire, & n’y en a point entre tous les oifeaux de proyc déplus 
commun. On le leurre pour la Gruë, pour l’oifeau de Paradis, quieft 
plus petit que la Gruë , pour les rouppeaux , pour les Poches, Garfot- 
tes,0uftardcs,01iues,Faifans, perdrix, Oyesfauuages, & toute au- 
tre maniéré de gibier. Le Faucon Pclerin eft plus petit que tous les 
autres Faucons , ayant les aides &les cuifles longues, lesiambcs&la 
ueue petite, la tefte fort grofïe : les meilleurs font ccuxqui ont le bec 
c couleur, bleue. Les Faucons Pèlerins qu’on aporte de Cypre,qn'ô 
cognôift à ce qu’ils font de petite corpulence, ayans leur plumes rouf- 
fesiont plus hardis que les autres. L’on penfe que ceux de Sardaigne 





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OISEAVX DE PROYE. 114 

font moult ferablables aux Cypriens,& que tels Faucôs font fort bons 
Gruycrs,& Heronnicrs,&airaillenthardimcntles Cigncs. 

Du Faucon Tartarot.ou de Tartarie y ou Barbarie. 

Ous nommons le Faucon Tartarot Faucon de Tartarie, & 
auffi Faucon de Barbarie: caron le préd lors qu’il palTe de 
Tartarie en Barbarie: eftant palïàger comme le Pèlerin, 
toutesfois de plus grande corpulence, roux delïus les ailes, 
& moult empiété de longs doigts. Quelques vns ont opinion que tels 
Faucons font efpeces de Pèlerins, &oùdy apeu de différence. Quoy 
qu’il en foit,c'cft vn oifeau bien voilant, & qui alfaut hardiment toutes 
maniérés d’oifeaux de riuicrc. Aufsî le peut-on mettre à voiler tous 
ceux que nous auons nommez du Pclerin. De tous deux peut on voi- 
ler pour tout le mois de May & de Iuin,car ils font tardifs à leur muer: 
mais quand ils ont commencé à defpouiller leurs plumes, ils n’arreftét 
àcftrcmucz. Les Nobles qui habitent ésifles deCypre, Rhodes & 
Candie vfentdefdits Faucons Tartarcs ou Barbares, plus volontiers 
que de ceux qui fe trouucnt niais en leur pays. 





Du Faucon T unicien t ou Funkïen. 

E Faucon Tunicicn pourroit auffi eftre appcllé Puniciep: 

; car ce que nous lifons de la guerre Punique cotre lcsCar- 
[ thaginois,eftoit contre les habitans, où cft maintcnantli- 
» tuee Tunis. Ce Faucon Tunicicn cft moult grand, appro- 
chant de la nature du Lanicr,aufsi cft-il de tel pënage, & de tels pieds, 
mais il eft plus petit, & de plus lôg vol, mieux croifé:&: a grofle telle & 
rôde. Il eft appcllé Tunicicn , pource qu’on l’apporte du pays de Bar- 
barie, car il faitfonaircnc plus ncmoinsqucle Lanier en Frâcc. Aufsi 
cft apporté par ceux de Tunis, qui cft la maiftrefle ville du pays. Il cft 
fortbon pour riuicrc, & bien môtant fur aille, & aufei pour les champs, 
à la maniéré du Lanier: mais il eft rarement apporté depardeça. Il y a 
vn Faucon qu’on appelle Montain, ou Montagncr, qui a cela de pro- 
pre qu’il regarde louuent fes pieds : & fi cft fort defp it,cômc font com- 
munément tous les oifeaux de proyc: car à peine lcFaucônicrlcpeut 
r’auoir,& nejpeut rcuenir à luy fil aperdu fa proyc. 

Ffij 



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RECVEIL DES 

Du Tiercelet de Faucon. *;*#} 

Ous difons que le Tiercelet eft prononcé fumant 
l'etymologic d’vn tiers: & poflîblc que le Tierce- 
let gaigne celle appellation Françoife de fa peti- 
telTe. Aucuns difent que les Latins, àceftecaufe, 
l'ont nôméPomilio. Les Tiercelets des autres oi- 
reauxdcproycfontautrement nommez: carcclui 
dcl’Efperuicr cil nommé Moucher, cclpidu La- 
nier, Laneret, & du Sacre, Sacrct. Le Tiercelet de 
Faucon eft donc le malle du Faucon, cftant de moindre corfage que le 
Faucon (comme font quafi tous les malles des oifeaux de proye) &lui 
eft lî lem blable qu’il nedilfere qu’en grandeur, ayantles plumes beau- 
coup madrees, duquel la telle eft fort noire: aullt il a les y eux noirs, & 
cil cendré par le dos, &delfus la queue, qui toutesfois eft madree, co- 
rne aulli font les plumes des ailles , defquclles le bout cil noir. Il en y a 
lîx entières, qui lui fortent dehors, comme au Faucon: caria feptief- 
mejqui cilla dernière, eft petite, & fe cache delToubs les autres. Il eft 
oilcaude leurre, comme eft le Faucon, &nohdcpoing.Sesiarobes8c 
pieds font iauneSj&acommunémentlapoiélrinc pâlie. Il porte deux 
taches bien noires fur les plumes, és collez des yeux. 



De U nourriture des Faucons > & comme il les faut choifir. 

N autheur Grec nômé Suidas, dit que Falco eft nom gene- 
ral à tout oifeau de proye & de rapine, comme a ellé Accipi- 
ter en Latin, & en Grec, Hierax, Feltuspenfe qu’on le nora- 
moit Falco, à caufedc les ongles tournez en faux. Ilfemble 
qu’ Ariftote n’a point vfé de telle diétion, mais femble que pour noftre 
Fau on il ait entendu nommer Accipiter Palumbarius. Etdefaiâ les 
oifeleurs n’ont aucun meilleur moyen pour prendre les Faucons que 
des Ramiers. Quoy qu’il enfoit, le Faucon cille prince des oifeaux 
de rapine (i’entensquantau vol) peur fa ha'rdielTc & grand courage. 
LcsFauconsncdoiuentcftredefnicheznemishorsdeleur nid qu’ils 
nefoientjagrandcts&enlcurperfeélion. Que fi plustoftonlesoftc, 
il ne faut point les manier, mais faut les mettre en vn nid le plus fem- 
blable au leur qu’on pourra, & là les nourrir de chair d’Ours, & de pou- 
lets, ou autrement les ailles ne leur croiflcnt point, & lesiambes& 
tous leurs autres membres facilcmcntfecalfcnt&defnouënt. L’eflc- 




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GISEAVX DE PROYE. 115 

$i©n des Faucons pour les meilleurs, &ceux qui font déplus grand 
piixfontceuxquiontlatcllcrondc, Sdefommet de la teÂcplcin, le 
bec court & gros, les efpaules amples, les pennes des ailles fubtiles, les 
cuiffes longues, & les iambes courtes Sc groffcs, les pieds noirs, grands 
te eftendus. On cognoift les meilleurs te plus’vaillâs Faucôs^à ce qu’ils 
ont le col court, la telle groffe te ronde , l’os de la poitrine fort aigu te 
pointu, les ailles longues, la queue petite, les iâbes courtes &bicn a- 
mafl’ces te nerueufes, rondes par le haut, par le bas fecmes te fciches:& 
onplafacedc couleur tachee de noir, &la peau de dclTus te deffoubs 
les y eux qui les couurc, toute noire, mais auprès des yeux y a des ta- 
chés blanches & cédrees,& les yeux fort iauncs,auccla pupille noire- 
Faut aufli pour choifir les meilleurs Faucons, cllirclesmoyens,quinc 
font ne grands ne petits, comme font ceux qu’on nomme Pèlerins, qui 
ont cité prinsfur la fal aife de la mer, qui n’ont gu ères fejournéaupays 
pour fe nourrir, te qui n’ont entédu linon à venir.Lc Faucon aulfi qui 
a longues efpaules,lôgues aiiïcs,gifans au bout de la queuë, te que cel- 
les de la queuë monftrcnt groffes plumes, bien mouluës, & la queuë 
moult longue, & qui fe termine en filant, comme celle d’vn Efperuier, 
&quelespenncs foientbien rôdes, &queleboutjde la quciië'ne foit 
blanc dcplein pouffe, ayan-tles nerfs vermeils, fera cftimé fidoüéen- 
tre tous les autres. Aufli doit auoir les pieds de la couleur de ceux 
d’vn Butord, & bien fendus, &verds, les ongles noirs, bienpoinâus 
&trcncbants, &nc doit élire ne trop haut affis,nc trop bas, mais que 
là couleur des pieds &chierc du bec foit toute vne. Cuiffcs groffes , te 
iambes courtes, plantclargc,mollc&verdc,& plumes légères. Aufli 
doit auoir le bec broflïe, &groffct, grandes narines te ouuerteSj& doit 
auoirlcs fourcils vn peu hauts & gros, te les yeuxgrâds &cappes, te 
la telle vn peu voultiffee te rondette parle deflus. Et quâd ilelt feur, 
qu’iHàcevnpeudebarbettcdeflûslebccaucc fa plume. Aufli doita- 
uoirle col long, & haute poiëtrine, & vn peu rondette fur les efpaulcs 
à l’affcmblcr du col, &fedoirfeoir large furie poing, peu rcuers, mor- 



dant te familleux. Ses plumes blanches & colorées de vermeil, &les 
noüecs groffes & bien vermeilks. Les fourcils & ioües blanches, co- 
lorées de plumes vermeilles, la telle grize, le dos de bize couleur, co- 
rne celuyd’vneOye,Ics plumes larges & rondes: &fur toutil ncdoit 
point eltre grand, mais fe doit entrefuir de plumes, depied te de bec, te 
doit auoir aufli l’ouure grande, te dedans l’ouurene doit point auoir 
Vn bout de l’efcofraye, 

Ff iij 



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REC VE IL DES 

Les Faucons Te perchent en diuerfes manières, dont y en a qui tien- 
nent leurs perches longucmét, 6c n’ont gucres accoutumé de les pré- 
dre dedans la forcft,mais à l’oree du bois,de(Tus les branches des hauts 
arbres, à l’endroit où il y a meilleur abry,& où il ne vente point: ou bié 
fafleoient furies guignons des roches és hautes falaifcs. 

Pou ries appriuoifcrlcs faut fouuent tenir fur la main,les nourrir d’ài- 
les & coiffes de poulies mouillées en l’eau, Omettre en lieu obfcur, 6c 
fouuent leur prcfantcrvnbaflin plein d’eau, où ilsfepuifTent baigner, 
puis apres le bain les feicher au feu. On les accoutume à chaffcr pre- 
mièrement petits oifcaux,puis moyens, par apres des giands:& ne faut 
faillir àleur dôner curee des oifeaux qu’ils au rôt prins.Ils voilent mer- 
ueilleufcmcnt toft,&môtent en haut en roüant 6c regardant en bas : 6c 
oùilsvoyentlaCânc,rOyfon,laGruë,leHorô, ilsdefcendcnt corne 
vnc fàgctte,lcs ailles clofes,droi£t à l’oifeau , pour le defrôpre àl’onglc 
de derrière: &f ils fàillcnt à le toucher, & qu’il fuyc,voilét foudainemét 
apres,& fils ne le peuuent attraper, pcrdétlcur maiftre. Le Faucon fur 
tout ell propre pour voiler le Héron, 6c tous autres oifeaux dcriuicre. 

Du Lanierfemelle y tÿ* de fort ïaneret mtjlt. 

Arcequele Lanier approche delà naturc'du Faucon, princi- 
paiement du Tunicien, &aufsie(l de tel pennage, 6c de tels 
pieds, &quelc Lanier entrelcsoifeauxdeFaucônerie, prend 
aulsilefurnomdcFaucon, car ilsdient communément Faucon La- 
nier, nousl’auons mis apres les efpeccs des Faucons. 

Moniteur du FoüillouXjGcntilhomme autant accord 6c accomply 
qu’il fen trouuc en noftre France, ( auquel toute la pofterité feroit rc- 
dcuable fil nous vouloir mettre en lumière fa Fauconnerie, comme il 
afàiâhcureufement fa Vénerie) diét par vn petit fragment que i’enay 
veu,quiferuirad’efchantillon pour le relie, que les Faucons Laniers 6c 
autres oifeaux qui hantent les colles de France, 6c principalement no- 
flre Guyenne, viennent de deux pays : les vns des pays froids, comme 
de la Rufsic,dela PrulTe,de Norouargue, & autres pays circomtoifîns, 
qui fe cognoilfenr aux pcnnaches, aux pieds & à la telle. Et telle forte 
d’oifcauxfuiuétencespaysdedcça les Pluuiers,& Vancaux. Ilsvié- 
n e t d c ces pay s-là,à eau fe d es grades froid ur es , 6c d es b ords d es M ers , 
qui font gelez, 6c parce veulent approcher du Soleil , 6c mefme palfent 
ôutrcnoftre région, pour aller en la colle d’Efpagne & d’Afrique. Et 
quand ils retournent delcur paltage,qui cil en Mars, les Grues rctour- 
nent auflipour aller aux aircs.Nous cognoilfonsccs oifeaux aux pen- 
nages, qu’ils ont fort gaftcZj àcaufedcla fallîtudc de l’air marin, qu’ils 



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ont palTê, qui leur a mangé le pennage, &on les appelle à ce rctounâ- 
tenaircs.Les autres Faucons qui viennent d’vn autrepays, comme du 
pays chaud deuers les monts Pyrences,du cofté d’ Antique, & des mô- 
tagnesdeSuiflfe, font aifez à cognoiftrc par les lignes, queDieuay- 
dant quelque iour il nous montrera. Le Faucon Lanier cft ordinaire - 
ment.trouué faifant fon aire en noftre France : 8r poùrce qu’il C'y trou- 
uc,& qu’il cft dermœurs faciles, l’on fcfc ferr commun èmér à tous pro- 
pos. Il fait tous les ans fon aire, tantes hauts arbres de fuftaye, com- 
me és hauts rochers, félon les pays où il fc trouue. 11 cft de plus pe- 
tite corpulence que le Faucon Gentil, auffi eft déplus beau penna* 
ge que le Sacre, & principalement apres la mue, ôf plus court em- 
piété que nul des autres Faucons. Les Fauconniers choififlent le La- 
nier ayant grofl'c telle, les pieds bleu es &orez.LeLanicr voile tâtpour 



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REC VE IL DES 

rmîerc que pour les champs. Et pource qu’il n’cft dangereux pour fon 
viure ,ilfupporte mieux greffe viande , que les autres Faucons de gen- 
tes pennes. Les marques font infaillibles pour recognoiftrejle Lanier: 
c’eft qu’il a le bec & les pieds bdcuës, &Ies plumes dedeuaht mefices 
de noir aucc le blanc , non pas trauerfees comme au Faucon , mais de 
taches droites le long des plumes. Le Plûmagc-du Lanier dcdcfluslc 
dos , ne luy femblc cftrc madré , non plus que par defliis les ailles & la 
queuë. Etfi d’auentureil y a des m ad ru res, elles fontpetites , rondes & 
blanchcaftrcs : mais quand ilcftendfcs ailes, &: qu’on le regarde par 
ledeffoubs, Tes taches apparoilfent contraires à celles des autres oy- 
feaux deproyc: car elles fontrondes &femecs par defTus , commcpe- 
tis deniers , nonobftant comme nous auons dit , les pennes de deuant 
&de delToubs la poiârine, ont les bigarrures eftendues en long fur 
les coftezde la penne. Son col eft court &: groflet, &auffifonbec. 
Les Fauconniers voulans faircle Laniergruyer, les mettent en vnc 
chambre bafle fi obfcürc qu’il ne puilfe voir aucune lumière, linon lors 
qu’ils luy baillent à manger, &aulfinele tiennentlur le poing que de 
nui ét. Et alors qu’ils font prefts de le faire voiler, fontfeu en la cham- 
bre pour l’efchauffcr , afin dcle baigner en pur vin : puis fayant^fluyé, 
lefontrcpaiftredeceruciledegcline : & le portant deuant le iour, celle 
part où eft le gibier , le iettent de loing à la Gruë , deflors qu’il cômen- 
ce à eftre iour : fil ne prend ce iour , il ne laiftera cftre bon par apres, 
principaleqj.ee depuis la my-Iuillet,iufqu’à la fin d’Oélobre. Le Lanier 
eft fcmelle,ibn malle éft nommé Laneret.il n’eft aucun oifeau qui tien- 
ne mieux la perche: & parce qu’il nef en partfHyuer, aucuns ont dit 
que c’eû l’Aefalon de Pline , &: aufsi des Grecs. 

DuHobrtm . 




; N ne cognoift de tous oifeaux de Fauconnerie , aucun 
de moindre corpulence que le Hobrcau apres l’Efme- 
.rillon. LeHobreaueftoileaûdclçurre, & non de poing: 
Aufsi eft-il du nombre de ceux qui voilent hault, com- 
me le Faucon, le Lanier & le Sacre. Quand auons voulu deferire 
duHobreau, le voyant conféré àvn Sacre, n’auons trouué gucres 
de différence, linon en la grandeur. Iln’yacontrec où les Hobrcaux 
ne fuiuent les chalfeurs : car le vray meftier du Hobrcau, eft de 

prendre fa proyc de petits oifeaux en voilant. Parquoyiln’yaaucun 
- Payfan 



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payfan, ou homme debafle condition qui ne le cognoilTc. La compa- 
rai fon des petits poifTons en l’eau, pourchaflcz des plus grands, eft cô> 
forme à celle des petits oifeaux en l’air, pourchaffcz du Hobreau : car 
tout ainfi comme les poiflons chaflcz parles Daulphins , nefe/entans 
eftreen feurctédcdâs leur clément, ontrecours à.fc&uucr en l’air, & 
aiment mieux cftrc à la mercy des Canards & autres oifeaux de mari- 
ne, qui volentaudcirusdereau,qucdc fc donner en proych leur cn- 
nemy: tout ainfi les Hobreauxaduifans les chaflcurs aux champs , al- 
lans chaflcr le Licure , ou la Perdrix, accompagnent les chaflcurs en 
voilant par deiTus leurs telles, efperans trouucr rencontre de quelque 
petit oifeau , que les Chiens feront leuer. Mais comme aduient que 

G S 



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- \ KECVEÎL DES • ' 

lesFarloufcs, Proycrs, Çpçheuis& Alouettes ne fe branchent en ar- 
bre, fe trouuans furterre à la gueule des Chiens, font contraints de 
fefleuer en l'air, par ainfî fe trouuans côbatus des chafleurs, & des Ho- 
breaux, aiment mieux fc donner en proye aux Chiens, ou chercher 
moyé de trouuer merci entre les iambes des Cheuaux, Sc {élaiflerpré- 
dreenvie, pluftoft que de tomber à leur mcrcy. Vn Hobrcau cft fi lé- 
ger quûl fc hazarde contre vn Corbeau, & lui ofe cTonner des coups 
en l’air. Il a cela de particulier, qu’ayant trouué les Chafleurs ilne les 
fuit que certaine cfpace de temps, quafi comme fil au oit fes bornes li- 
mitées : car fe départant va trouuer l'oree de fon bois de hautefuftaye, 
où il fc tient & perche ordinairement. Le Hobrcau alebecbleu , mais 
fes pieds & iambes fontiauncs. Les plumes qui font au deftous de fes 
yeux font fort noires, tellement que cômunément depuis le bec elles 
continuent de chafque cofté des temples, & vontiufques derrière la 
tefte,dontfortvne autre courte ligne noire en chafque cofté du bec, 
qui lui defeend vers les orees dclagorgc.Quantau fommetdclatefte, 
ilcftentrenoir&fàuue.-maisa deux taches blanches par deftus le col. 
Lcdeftouzdelagorge, & les deux coftez des temples font roux , fans 
madrurcs. Les plumes de deflbus le ventre ont la madreure de telle fa- 
çon qu’eftans brunes par le milieu, ont quelque petite partie des bords 
blanchaftrc. L es ailles font bien mouchetées par deftous , mais delà cft 
que les plumes ont les taches fur les coftéz par intervalles, ne touchant 
point au milieu/f but le dos, la queuë,& les ailles apparoiflènt noires 
par le deftus. Il ne porte aucunes larges tablettes furies iâbcs, nnô que 
commençant depuis lestrois doigts, lefquelsilalongs, au regard des 
îam bes qui fontcourtes. Sa queue eft fort bigarrée par deftous, de ta- 
ches rouftes treftecs en trauers entre les noires. Les plumes ( qp’on no- 
me les iambieres) quicouurentles cuiftes, font plus coloreeS d’enfu- 
mé quen nul autre endroit. Le voyant voiler en l’air l'on apperçoit le 
deftous delà queue, & l’entredeux aesiambieres rougeaftre. 

Il y a vn oifeau qu’on appelle Iéan le Blanc, ou l’oifeau S. Martin) 
& Vn autre de mefme efpecc qui fappelle Blanche-queu e, que vollan* 
par la campagne chaftentaüx Alouettes : &fils en aduifent aucune, ils 
-font couftumiers de fe ietter deftus: mais elles ontrecours à fe garentir 
en l’air, &gaign cric deftus. Mais fi le Hobreau fytrouue, c'eft chofe 
plaifante à voir, car le Hobreau, qui eft beaucoup plus agile , n’arrefte 
gucres àlauoir deuancec. Et fil la prend, lors ce Ieanle Blanc, ou l’oi- 
fçau fàinft Martin l’entreprend contre le Hobrcau, combien qu’il foie 



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OISE AVX DE PROYE. 118 

plus vifte , & les auons vcu tomber tous deux attachez cnfemble. Au- 
cusont voulu dire que noftrc Hobreau, cft ce que les Grecs appel-i 
loient H jrpotriorchis, & les Latins, Subutco. 




De T Efmeriiïon y ou Emeriüon. 

^'Efmerillon cft le plus petit oyfeau de proye dont lesFau- 
’conniers fcfcruent.il eft de poing, & non dcleurre,côbien. 
[qu’à vnbefoing onlepuftTeaufsiaduireauleurre. Ileftfort 
^hardy de courage: car combien qu’il n e foit pas guercs plus 
gros qu’vn Merle , ou Pigeon j toutesfois il fe hazarde contre la 
Perdrix, la Caille, & tels autres plus grands oy féaux que luy , de 
tel courage , qu’il les fuyt fouucntcs-fois iufqucs aux villes & 

Gg ij 




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RECVEIL DES 

villages. Ilrcprcfente fi naifuementlc Faucon } qu’il hc femble dîfFc- 
rer fin on en grandeur, car il a mefmes geftes , mefine plumage, &dc 
mefrnes mœurs , & en Ton endroit a mefine courage : parquoy il le faut 
maintenir cftreauflï noble que le Faucon. Ileftfeul entre tous les au- 
tres oifeaux de proye, qui n’a diftinttion de Ton mafle à la femelle , car 
l’on ne trouue point de Tiercelet à l’Efinerillon. Aucuns penfent que 
Lyers HyeraxenGrec, &Leuis Accipitcr en Latin, foitnoftreEroc- 
rillon: &les oifeaux de proye qu Ariftotc nomme Lcucs, nous fem- 
bleiltcftrelesEfmerillons. 

Du F*u-pcrdricux. 

Ous mettons les Fau-perdtieux au nombre des byfeaux 
de rapine: lefquelsnauons gueres accouftumé de nour- 
rir pour nousferuiràprendrce les oifeaux fauuagcs, car ils 
font moins gentils que les autres : ioinâ qu’ils ne vo- 
lent trop haftiuement» Si eft-ce qu enrouons veu de leurrez pour 
la Perdrix, pour la caille, & pour le Connin. Ils volent encores mieux 
que le Milan , mais moins que le Faucon, Sacre , & fon Tiercelet : qui 
nous cft allez notoire, apres les auoir veus au vol des Sacres & Fau- 
cons , au lieu de Milan. Ils defeendent au Duc comme le Milan: 
maisfoudain qu’ils voyent qu’on lafehcJes Sacres pour les prendre, 
ilsf’elTayentàfuirauloiag, & non pas en haut, comme fàitle Milan: 
parquoy leur vol cft fort pernble. Aufli le Fau-pcrdrieux qui cft 
aufli de grande force, fedeftêna vaillamment, car ileft beaucoup plus 
fortqu’vn Milan. Cela efteaufe qu'il faut pourle moins, lafcherqua- 
tre oifeaux pour le prendre. Iln’cftpasamy duHobreau nedelaCer- 
fcrelle, comme il appert quand l’on va à la chafle de la CaiHeauecles 
chiens que le Hobreau a accouftumé foiure, car fi le Fau-pcrdrieux 
yarriue, le Hobreau eftcontrainét defenfùir, pour cuiterfapafiee: 
carie Fau-perdricux eftoifeau qui vole afiez roi de près de terre , fans 
guerçs battre près des aides. Mais afin que lacions mieux en tendre de 
quelle efpecedoifeaudeproyeôc rapine prétendons parler, nous di- 
rons la figure & couleur. Le Fau-perdricux cft quelqu e peu de moin- 
dre corpulence qu vn Milan , toutesfois plus hautemambè , ayant le 
bec S: les ongles moins crochus que tous autres oifibaux de rapine. 
Aufsi il boit quand il fe trouue à quelque marc:fii iambceft bien délice 
& iaunc , couuerte de tablettes : fa queue eft noire, comme aufsi le 




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OISEAVX DE PRO.YE. n9 

bout des aides, mais les plumes font tannées obfcurcs : ledeflusdcfo 
tçftc, & deflbus la gorge cft blanchaftre, tirant fur le rouge, com- 
làeauin cft ledeftous du ply des aides aux deux caftez de leftomac: 
ks plumes quiluy couurcnt les ouyes font noires: Ion bec joignant 
la tefte cft de couleur plombée , mais le bout cft comme mûr. Ce n’cft 
pas vnoifeau padager au pais de France, car on le trouuc faifantfon 
nid fur les fommitez des hauts arbres fcparez par les plaines d’Au- 
nergne le long des clapiers, oùilfaitmoultgrands dommages for les» 
Connils, il aie col bien court , an contraire dcl’Autour , qui l’a long. 
Aucuns tiennent que le Eau-pcrdrieux eftoit nommé par les Grecs & 
Latins. CircosScCircus* 

De toits oifeiux de proye, tpà f entent à U Ssncomerm 

Ne grandepartkdc&oîreaux de rapine, excepté lez 
Vautours, & auflï le Cofcu , ont eoramunéracntks 
pfumçsdcla queue &des aides beaucoup madrées. 
Tous ont l’ongle Sc le bec crochu, & font prefque 
femblables les vns aux autrcs:car ils ne femblent eftre 
differents qu’en grandeur, veu mefmemrat que leur 
couleur fe change diuerfement félon leur mue, qui 
Elit qu’ils en font appeliez Hagars , ou Sors, toutainfi qu’on fâitdcs 
Harans enfumez, furnommez Surets. 

11 y a grande partie des oifeaux de proyequi font partagera , que 
nous ne fçauons bonnement dont ils viennent, ne où ils fenreuom: 
mais d’autant que les eftrangers fçauent y auoîr profit, font diligence 
de les prendre, & les nous apporter, quieft cauie de nous les faire co- 
gnoiftre: car fans cela nous n’en pourrions au oir aucune efpece cftran- 
gère. Et pour ce qu’on les prend le plus fouirent auec de la glus , qui 
cft caufc de leur froifler les pennes, àquine lafçait ofter, nous en ai- 
tons la maniéré* Il faut auoirdufoblon meau. âtfec, & cendre nette, 
roeflezenfembk: & de cela faupoudrcrlelicu S>C plumes en glaces , & 
le laifler ainfi vnc nui&. Le lendemain ayant battu des moyeux 
d’œufs, faudra oindre le lieu englué auccvnc plume, &le laifler Ji 
deux iours : d e rechef prendre du gras de lard , & beurre fraisfondus 
enfcmblc, Joindre les places engluces, & les laifler ainfî.vn c n u i d. 
Le lendemain ayant fàitticdir deleau , fautlaucr l’oyfeau, puis laf- 
fuyeraucc du linge net, Scdeflcicherh>yfcau. On ne les doit ofter dm 

Ggiij 




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. RECVEIL DES 

ni<J qu’ils ne foicnt forts,& fcfçachent tenir fur leurs pieds , puisjes te- 
nir fur vn bloc ou perche, pour mieux demener leur pennage, fans le 
gratter en terre. Les oifeaux deFauconnerie font communément prins 
niais, branchers, ou lors. Il fautles paiftre de chair viue le plus fouuenc 
qu’on pourra, car ellclcurfèra'bon pennage. Sionles prend trop pe- 
tits, 8c qu’on les garde en lieu froid, ils en pourrôt auoir mal aux reins, 
en forte qu’ils ne fe pourrôt fouftenir. Ceux qu’on prend fors, eft quâd 
ils ontmué.Le paft 8c chair bône outre l’ordinaire des oifeaux de Fau- 
connerie eft, leur donner des cuiftes , ou du col de Poulies. Les chairs 
froides leur font bien mauuaifes. Les chairs de bœuf, de porc , 8c au* 
très leur font de forte digeftion : mais particulièrement celles des ber 
fies de nuiâ les pourraient faire mourir, fans qu’on fapperceuftdela 
caufe. Et afin de fen donner de garde, ictcmcttrayicy des belles de 
nuiâ: c’eft k dire, qui volent la nuiét, 8c ne bougent gueres deiour,par 
ce que files oifeaux de Fauconnerie en mangeoient , ils en mourroicc. 
J en trouuc dix. Le grand Duc, le moyen Duc, ou Hibou cornu,Hiboa 
fans cornes ou Chahuant, Chcucchc , Huettc, l’Effrayc, ouFrcfàye, 
Corbeau de nuift, Faucon de auiâ, ou Chalcis , 8c Souris chauuc. La 
chair de Poulie cftant douce & delcâable, trouble le vôtre del’oifeau, 
fil la mange froide: parquoy l’oifeau affriandé de telle chair pourroic 
laifler fa proyc en volant, &fcrucrfurlc$ Poulies fil en voyoitauctk 
nés. A tel inconuenient, faut paiftre l’oifeau de petits Pigeons,ou peti- 
tes Irôdelles. Chair de Pic,& vicils Coloms eft amere 8c mauuaife aux 
oifeaux. La chair de Vache leur eftmauuaife pour cftrelaxatiuc, qui 
aduient par fa pefanteur, qui leur caufe indigeftion. Et fil eft ncccmté 
de paiftrcl’oifcau de grofle chair , parfautcd’vne meilleure , foit trépec 
&lauecencauîiedc, fic’eftcnHyucr, illafàudraefpraindre: enEfté 
ilnelafautlaucrqu’é de l’eau froidc.il faut entretenir l’oifcau de quel- 
que bon' paft vif 8c chaud , car autrement on le pourroit mettre trop au 
bas. La chair qu’on doit donner aux oifeaux, foit fans graille, nerfs, ne 
Veines: 8c ne les fautlaifTcr manger leur fàoul tout à la fois, mais par po- 
fes, cnles laiftàntrepofcr en mangeant, 8c par fois leur mu fier la chair 
deuant qu’ils foient faouls', puis la leur rêdre : mais qu’ils ne voiét la 
chair, de peur de les faire débattre. Aulfi eft bon leur faire plumer petits 
oifeaux comme ils faifoient au bois. 

Si voftreoifcau deproye eft trop gras, illcfaut amaigrir par médi- 
cament laxatif, comme d’aloës méfié auecla chair qu’on leur donne 
à manger; mais cependant il les fàudr* nourrir de quelque bon paft 



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OISEAVX DE PROYE. 120 

vif & chaud, autrement on les mettroit trop bas. Apres qu’ils auront e- 
ftépuïgez,lcs faudra préparer àla proye : &mefme quand on les vou- 
dra faire chafTer, il nc fera mauuais de leur mettre en la’gueulle des e- 
flouppcs couucrtes dechair,en forme de pillulc,& leur faire auallcr au 
foir, afin qu’au matin ils rejctrcnticeilepillule, au*ç plufieurs excre- 
mehts pituiteux: par ce moyen feront rédus plus fains,plu$ appetiflez, 
plus auides, plus légers, & plus prompts à la proye. La chair de porc, 
donnée chaudemét-auec vn peu de poudre a‘aloës,fài&efmcutir l’oi- 
feau : mais il faut obferuerjqu’apres qtfilauraeftépurgé,qu’on lemet- 
te en lieu chaud, & le tenant fürlepomg lc paiftre de quelque oifeau 
envie, car alors il a les entrailles deftrempees. Les oifeaux peuuent 
faire des oeufs fans la compagnie du malle rauffi font les oifeaux fc« 
tn cil es de proye, qui en engendrent fouucnt en leurs ventres, tant en. 
la mué comme ailleurs , & lors elles en deuicnnent malades iufques 
à eftrc en péril de mourir. LesFauconniers nous ont laiffé par quels 
lignes on lecognoiftra: car alors lé fondement leur enfle, &deuicnt 
xoux,& les narillcs auflî,& les y eux. 

Ondreffe vn vol pour le Héron aucc les oifeaux de proye: &leHc- 
ron fc Tentant aflailli,efïàye à le gaigner en voilant contremont, &nô 

f >asauloing en fuyant, comme quelques autres oifeaux de riuie're: & 
uife fcntantpreflfé metfonbcc côtremont , & par deflbus l’aifle, fça- 
chant que les oifeaux l’affommcnt de coups, dontaduient bien fou- 
ucnt qu’il en meurt plufieurs qui fe le font fiché en la poitrine. 

Si voftre oifeau alafieure apres long trauail , .ou autres accidents, le 
fautmcttreenlieu frais fur perches enueloppees de drappeaux moüil- 
lez,& le nourrir peu fit fouuent de chair de petits poullets, trépeepre- 
mieremét en eauoù aura trépéfcraencc de courges, ou decôcôbresv 
S’il eft.refroidy,lc faut tenir chaudemét,& le nourrir de chair dé poul- 
letmafie, ou de pigeons trempez en vin, ou en décoâron defaugé, 
marjolaine, ou autre femblable. S’il a des poux , faut oindre fa perche 
aueciusdcmorclle,oud’aluinc. S'il a des vers dedans le corps, faut 
mettre fur fa viande feuilles de pefehers. S’il a les gouttes à Taille ou à 
la cùilfe, faut lui tirer quelque goutte de fang de la v.eine qui eft fous 
l’aille, ou dellous la cuiue. S’il eft podagre, faut oindre fespieds aucc 
jus de l’herbe nômee laiétcrolle, mefme la perche où il fcra.L’oifcau de 
proye proprement, eft celui qui prend l’oifeau & luicouppe, la got- 
ge.L’Aiglcfrapperoifeaudefesongles,puisle prends lemange. Iljr 
a vnc efpcced’ Aigles qui tueront en vn jour plus de cent oifeaux, cônv 



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REC VE IL DES 

bienquVn ou deux Icurfeffifcpourleurviurc. 

Les meilleurs oifeaux de proye font ceux qui pefent dix ou vnze on« 
ces, à grand’ peine en trouue l’on qui en pefent douze. Il y en a beau- 
coup quine pefent que fept ou huit onces, & ceux cy font fort légers. 
Tous oifeaux de proye ehclcbecî&lesongies crochus. 

L’eftomach des oifeaux de pro.yceft fort poin&u & aigu , afin que 
plus facilemen t ils foient portez par l’air, ayans les aifl es &c queue fort 
ample & grandc.Ils fe paillent principalement du ccrueau des oifeaux, 
&auflidc la chair. La proye la plus commune des oifeaux, font les 
Coulombs,ou Pigeons, fcoifeauxdc riuiere, pource qu’il y en a gran- 
de quantité, tant poür fécondité que pour l’affluence de la nourriture. 
Aucuns oifeaux de proye prennent le gibier au plus haut : les autres 
Voilant en bas, aucuns ne fc fiantsen leurs ailles, prennent les oifeaux 
à tcrre.CéquccagnoH£ins3es Pigeons, & voyans vn oifeaudeproye 
de ceux qui prennent en hauc,ils fe tiennent en terre , ou près de terre: 
& fi c cftdcccux qui prennent en bas, les Pigeons, cotre leur naturel, 
montent tant qu’ils peuuent. Entre les oifeaux de proye on met le 
Sacre pour le plusfort &vaillant,& eftlc meilleur : apres luy on met 
celuy qui a de couftumc de voiler en rond & tout autour dequclque 
chofe, comme font les Aigles, ne feprcnantnc chaflan taux petits oi- 
feaux. Lericrs lieu 1 tient l’oifeau de proye qu’on appelle Montain, qui 
aceladepropreqiril regarde fou uentfes pieds, te à eftfort dcfpir, cô- 
mefontcomnwmémcntlcsoifeauxdc proye, car à grand peine veut 
rfeueftir quand ilapërdufaproye. Apres il y a le Pèlerin, ainfi nommé 
parce qu’il feit de grands chemins: le meilleur eft celui qui a le bec de 
couleurblcuç, & eft le plus côrauft de tous. On ne fait de tous les au- 
tres oifeaux deproye cas pour la Fauconnerie. Les meilleurs oifeaux 
pour la Fauconnerie font ceux qui ont' les pieds blanchiflànts fer le 
iaune : te ceux qui ont,quand ils commencent à crier, leur voix déliée, 
greffe & hautc,fe finiflànt en vncvohc plus greffe & baffe: car ies grâds 
criards nefontpasbons pour la volferic, parce qu’ils'fontpcuraux oi- 
feaux. Scies chaffenr. Lepropredcs oifeaux de proye cft , auec grande 
Véhémence feruer fer laproye. Alberteferit qu’vneAigleayàntoftê 
vne Perdrix à vn Faucon, quelc Faucdiffut fi courageUx qu’en mon- 
tant il frappaTAiglc parla ccûe, de telle force que lui &l’Aiglc en mou- 
rurent.! 

Les oifeaux de proyeont le bec, les ongles te leur haleine veneneu- 
fc,infe6kc &dangereufe: combien' que celle de l’oifcau que les Latins 

appellent 



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OISEAVX DE- PROYE. i 2I 

appellent Accipiter, foitkgcre &defâcilcdigeftion & coco dion, & 
bonne au gouft: & fi eftfort bonne pour la douleur des boyaux & du 
ventricule & de l’eftomach, & fi profite au cœur. Ceux que les Latins 
appellent Afturcs, aiment fort la chair d’Efereuifle : à ceftc caufc on 
leur en baille quand ils ont bien voilé , pour les rccompcnfcr & inciter 
mieux à leur aeuoir: combien que d’eux-mefraes ils n y chaffeat. le 
m’esbahy de ce que dit Ariftotc,que les oifeaux de proy c qu’on appel- 
le Accipitres en Latin, ne mangent point le cœur des oifeaux qu’ils 
pténent,ou qu’on leur donne, veu qu’ils en font fur tout friands. Mais 
poflible qu’il y auoit de fon temps autres genres d’oifeaux d c|>royc 
quelesnofttes,ouqueladiuerfitédes régions caufecela. Toutoifeau 
qui mange chair peut eftrc apprins & enfeigné pour la volIeric,& pour 
îaehafledes oifeaux; parquov on peut leurrer & affaçonner pour la 
vollerie, & la Pie qui mange les Paflcrcaux, & ieCorbinqui mange 
les Alouettes : car n ces deux belles fontapprinfes , elles prennent les 
Perdrix. Entre les grands oifeaux de proy c y a différence en bonté,fe- 
lon les pays dont ils viennent, fiefe prennent: car ceux qui viennent 
d’ Arménie fontfort bons, ayâs les pieds blancs & beaux : apres ceux- 
cy les meilleurs font ceux d’Illyrie,qui font grâds de pieds& de corps: 
apres font ceux de Sarmatie, fort grands aulfi de corps: & ces trois 
genres excédent tous les autres en bonté. Et ce du genre des grands, 
car du gère des petits les meilleurs font ceux qui ont les pieds iaun es, 
ou noirs, & qui font d’Italie. .Aux oifeaux deproye deux chofes font 
grandement rcquifes pour eftrc bons : c’cftaflauoir qu’ils foientbien 
appriuoifez & non faroufehes, & qu’ils foient vaillants, hardis, & cou- 
rageux : mais parce que l’audace & hardiefle le plus fouuent cftjoinûe 
auec orgueil, fierté & rébellion, peufouuent on les trouue.vaillants 
dociles en femble , car ceux qui croyent facilement foàthièn.priuez.. 
On ne void doneguerés de Faucons hardis &vaiflâs,eftre àifez à leur- 
rer : & gueres d’ Aigles bien appriuoifecs eftrc hardies &c vaillantes, car) 
la hardiefle les rend rebelles & faroufehes. En nourriflantl'oifcauide» 
proye , faut bien fe donner degarde deieur baiüer àvhîniefme J>af^<de; 
deux fortes de chair , ne delà chair qui fdit de vieille beftc auanàladi-fc 
ue.La chair de Lieure,de Connils.de Chiens, de Rats, deRtnards, de 
Perdrix, dePouttets, & généralement de toute chair quivitdegrain, 
leur cft bonne, comme aufli celle des petits oifelcts.La chair dp Chats, 
de Loups, & des oifeaux derapincnc leur vaut rien à manger.' La cer- 
uelle, le poil, 1 & les os dès belles à quatre pieds leur font dangereux 



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RECVEIL DES 

àleurpaft à manger. La chair des oifeaux de riuierc cft indifférente, ne 
trop bonne ne trop mauuaife. Toutesfoisl? plus nuifanteeft celle des 
grands oifeaux de riuiere , comme des Oycs, 6c des Cignes, & ceux là 
quifontdc nature fcche, comme les Cigognes, 6c les Grues. La chair 
desOursleur cft faine, & au ffi celle de Porc non trop gras. Les oifeaux 
de proye endurent des maladies 6c de l’efprit & du corps. Les maladies 
du-corps font cogn eues par leur efmutiiTcment, & quand ils ont leur 
plume toute reboufehee , ou qu’ils tiennent les y eux fermez , auec dif- 
ficulté de leur voix, 6c f’ils font long temps fans manger ne boire. C’cft 
fignede fânté quand leur efmutüfement cft blanc , 6c d’vne feule cou- 
leur, qui n’eft ne trop liquide 6c clair, ne trop cfpais &dur. Onguerift* 
les oifeaux de proye comme les hommes. On les gu crift par dicte: 8c 
alors, on leur baillé, apres auoirefté long temps fans mangcrdela chair 
trem pee en vinaigre. O n les gu erift au m par vomilfemcnt , qu’on pro- 
uoquepar cottonou chanure méfiez àuec la chair qu’on leurdonnç, 
&fïonlaiflcdcpetisosenleurchair : carentreles belles qui mangent 
chair, elles reiettent feules la viande parlabouchc. Ce qui leur fait ar- 
uallerla chanure, ou cotton,& lesoflclcts, c’cft leur gourmandifc&vo- 
racité. On guerift aufli les oifeaux de proye pair purgation , qui fc fait 
ou auec aloës, ou rheubarbe, ou erithodanon, poiurc,maûic, feuilles 
de laurier, & auec myrrhe. Quiplus cft , ils endurent bien les plus forts 
médicaments, aufsi bien qu’ils fontlafeignee 6c le cautcre. Les oifeaux 
de proye aiment fur toutes les herbes , la moite 6c la fauge : & fur tous 
les arbres, le faille & le fapin. S'ils boiucnt fouucntdu ungd’oifeau c- 
ftant tout chaud, ilscn d euicnnent plus forts & puifiànts. Ils aiment 
& fetrouuent bien d’eftre mis au Soleil, & d’auoir l’eau à commande- 
ment , &. de faire exercice , comme font tous autres oifeaux. Le pour 
mon auec le fiel d’vn porc leur eft bon, donné fouucnt enpaft, car cela, 
les purge. Si tu veux qu’ils changent deplume&depoil,baillcleurà 
manger des rats ou fourisfaupoudrcz de poudre depetits poiffons : ou 
leurdonnç delachair degelines nourries de forpens. Les oifeaux de. 
pfoye difficrentfbrt en grandeur, ayans tous leur plumage madré 6c 
diuctfifiécôme de Caches: ils font leurs nids ésli eux hauts & pierreux*. 
6c couucntvingtiours. Pline enmerdefeize fortes d’efpcccs.. On dit 
aufsi qùeles Pigeons cognoiflcnt bien le naturel de tous ces oifeaux: 
car quand ils aduifenr ceux qui prennent leur proye envolant, qu’ils- 
farrcftcnrtoutcoy : mais fi c’cftde ceux qui prennent leur proye à ter- 
re, ils f’en volent incontinent en haut contre leur naturcL 

W . ' 4. 



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OISEAVX ;DE PROYE. 122 

En vnc partie de Thrace, leshabitans & les oifeaux de proyc gib- 
boyent 6c chaflent és oifeaux enfcmble,& comme en communité : car- 
ies habitas de ce pays là font leuer les oieaux des builfons 6c des bois, 
& ces oifeaux de proye font fi fai dis à cclà, que les voyâs voiler ils vol- 
lent 6c prennent le deflus, les fàifant déprimer en terre, lefquels font 
prinsparces oifeleurs qui les départent à ces oifeaux de proye qui les 
rabattent. " 




De L dîner fit c des Faucons , & comme on cognoifl les meilleurs. 

1 E voijs declareray feulement cômc il faut gouucrn cries Fau- 
' cons : car le fçachant,facilemêt on fçaura gouucrn cr tous les 
autres. Il y a ae pîufieurs fortes de Faucôs , quelques vns font 
muez de bois y les autres font fors, St les autres font muez, 6c 
tiénent du fors,lcs autres font appeliez niais , qui ont cfté pfins au nid. 
Et fi y a de grands Faucons^de moyens,& de petits, qui font di&rertts 
en plumes,pays 6C nature. Les vns fc paifsét d’oifeaux marins 6c de ma- 
rais,lefquels font appeliez Faucôs riucreux:Il y en a qui fc paifsét d’oi- 
feaux cnâpcftres, corne de Corneilles, Eftourncaux, Merles, Mauuis. 
Il y a vne maniéré de Faucons qu’on appelle apprins de repaire; autres 
qui font appeliez paflans : autres qui paflent par deflus la mcr^St vien- 
nent de loingtain pays en autre région, qui font appeliez Faucons pè- 
lerins d’outrcmcr.Les plus hardis Faucôs de tous font ceux du Roiau- 
me de Cyprc,qui font fort petits 6c deroufle plume, commefont ceux 
•de Sardaigne : 6c prennent le Cigne, la Grue 6c 1e Hairon» Toutesfois 
Jes plus à prifer fôt ceux qui ne font ne trop grâds netrop petits, qu'on 
appelle Faucons morans,lefqucls on prendfurlafalaifcdelamcr, que 
nous auons nômé Pèlerins, parcequ’ils n’ont gueres eflé ne fejourné 
en leurs pays.Le Faucon pèlerin a groflès cfpaulcs ,-&lcs aifles lôgues, 
6c en filât côme la queue d’vn Efperuier, les pénesrôdes, que la queue 
foit de plein pouce, que le bout ne foit blâc,& que les nerfs de la aueüe 
foiêt bien vermeils. Paur-cftré bon il doit auoir les pieds femblaDlcs à 
ceux d’vn Butor, bien fendus Sc verds,les ongles noirs, bié poin&us 6c 
«renchants.Quelacoulour du bec qu’il doit auoir groflet,& pieds, foit 
tout vnc: ayant les narines grandes &ouuertes. Il doit auoir lesfour- 
cils vn peu hauts 6c gros, 6c les yeux grands 6c caucz, 6c la- telle vn 
yeu voultec, 6c rondette pat deflus. Et quand il eft fcor, qu’il face 
vnpeude barbettefoubs lcboc,de fa plume. Ildoit auoir Iecol lonej 

H ij 



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RECVEIL DES 

& haute poitrine, 8e vn peu rondette furies cfpaulcs, àlaffemblcr du 
col. Il doitfeoirrargefurlcpoing,peureuers,mordant 8e famillcux. 
Ses plumes doiuent eftrc blanches 8e coulourecs de vermeil, bien 
notices 8e groffesdes fourcils blancs, la telle grife ,8e les iouès blâches, 
coulourecs de vermeilles plumes , 8e le dos de couleur bife, comme le 
dos d’vne Oy c,8e les plum'es larges 8e rondes, enuironné de bianc bien 
coulouré:8e ne doit point eftrc gouet,8efe doit entrefuir de plumes, 
de pied 8e de bec.Faucon de telle forte, fera bon furtous,fileft bien 
gouuerné. 



Comme on doit mettre en mrroy porter le Fttucon. 

N Faucon nouueau prins , doi». dire chillé en telle ma- 
nière, que quand la chillure lafchera , que le Faucon voyc 
déliant, pour vcoir la chair deuantluyrcaril fouffre moins 
quandillavoidàplaindcuantfoy , que fil lavoid par der- 
rière :8e ne doit point eftrc chillé trop eftroit ny ne doit 
eftrc le fil dequoy il eft chille trop dtlié,ne noué fur la tefte, mais 
doit eftrc retors. Vn Fauconnouueau doit auoir nouueau arroy, com- 
me vn grand blanc, 8e nouueauxgcâs, le tout de cuir de Cerf, au cela 
leffi. de cuir attachée au gant : puis faut auoir vnc petite brochette 
pendue àvne petite corde , dç laquelle foit manié fouuent le Faucon, 
car plus eft manié 8e tou chè, 8e plus f en affaire , 8e auffi que la main le 
falift d’auantage , 8e qu’il fepo'urroitblefTcrdefon bec en le maniant. 
Illuy fautdcux.fonnettcs , afin qu’on le puiffe mieux trouuer, ouye 
remuer, 8e gratter. Il doit auoir u^chapperon de bon eu jr , bien fait, 
8e bien en forme, fort cfteuee 8e boffuë endroit l'es yeux, bien profond, 
affez eftroit par défions, afin qu’il tienne bien à.fa tefte , mais qu’il ne le 
bleffe. On luy doit aufsi vn peu cfpointer les ongles, 8e le bec , non pas 
tant qu’ils faignent. 




Comme on doit effriter vn Fducon,& mettre Hors de fntuxgine. 



N dit que le Faucon for , qui a efc prins bien à heure fur 
la falaifc , 8e cftoit paffé la mer , eft celuy où y a plus d’aftài- 
re, auffi eft il le meilleur. Faut donc apres l’auoirmisentel 
ordre que deffus ÿ paiftre ccft oyfeau de bonne chair, 8e 
chaude, de Couloms 8e autres oyfeaûxvifs.à pleine gorge , deux fois lc A 




I 



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OISEAVX DE PKOYE, ! . 125 

iour,iüfquefc à trois iouracar il nc luy fàut-o fier tout àvn coup lavie de 
quoy il vfoit: 6c c fiant nouueau, il mange plusvolontiers la chair chau-t 
de, que autre. En luy baillant à mâger, on le’dqithucher, afin qu'il co- 
gnoilïc quand on luy voudra donner à manger,en luy oftant lcchap- 
peronen pâix:puis on luy doit donner deux bcc[uees de chair ou trois, 
6c apres luy auoir remis fonchapperon, baille luycn encore autant: 
mais prens garde qu’il Toit tellement chillé qu’il n’y voye goutte. Les 
trois ioürs paiTez,li tu le vois friand à la chau^tc qu’il mange vqlôticrs, 
reftrains luy fa viande, ckff à dire ,qnctu luy donnes moins&fouuét, 
qu’il n’aye en gorge qu’vnbien peu vers les vefprcs , en le tenant lon- 
guement la nuiâ auantqUe tùlc couches, le mettant couché fur vn 
tréteau bien feant, afin qu’on lepuiffela nui&relb ciller. • Puis fe doit 
leucr deuant lciour fur le poing , auec là chair d’difeietvif. Quan don 
luy aura tenu celle icigle deux ou trois nuiôs, < te qu’on voyequclc 
Faucon foit plus mât qu’il ne fouloit , 6c qui! fa!ce ligne de/eureté 6c 
foit aigre de la bonne chair* fi luy mue fa viande, en luy donnant petit 
•& fouuent chair de cœur, de Porc , ou deMoupon’. Sur lefoir quaiid 
il fera nuid, fans le prendre, l’œil luy fait vnpeulafchédo fil deqUoÿ 
il eft chillé, *en luy iettant de l’eau au vifagequand Unie mettra cou- 
cher, afin qu’il aitmoins defommeil, 6c le veillant route la nuiét, en le 
tenant fur le poing le chappcron hors la telle. Que fil audit trop veu,. 
6c qu’il feift ligne d’eftre vn peu efiroy é , foijrpoité en licii obfcutyfors 
qu’on voye mettre le chapp'eron: puis foitabeché debonnechair^ 6c 
foit veillé par pluficurs nuiéts, tant qu’itfoit mat , 6c qu’il dorme lur le 
poing par iour : combien quclelaillcrvn peu d’ormir fcurcmen « 4 *eft 
vne chofe qui bien l’alïcurc. Au matin au point du îonf* qu’il trefuid la 
chair chaude dequoy il fera abeché. Or parce qu’il y ^ des F aucbttS de 
diuerfes fortes, car lvn cïîrmué de bois , l’autre eftprmsdetepâiftt , r -'tk 
a eflé à luy longuement, l’autreeft for, duquel a uoivs pârlé, encorcs 
qu’ils foient ou forts , ou muets, ou niais, fi fontilsdé diuerfe nature, 

E arcc les faut gouuerp cr diuerffcmenr : ; qui ell la caufc $Vnfpeût 

ailler reiglcs propres: car ceux qu’on trouue amiables* dé doux a fiai- 
tement , 6c de bonne fin , doiuént eftrc affairez fans leur donn er grand 
peine. Et quand l’auras mis en tel citât, tant pour voiler, comme de 
luy faire auoirfaim, fi tu vois ligne defeureté , tinfoy pourras ofter fort 
cnapcrèin deioür,loingdcgens, en luy donnarïrvnebequeede bon- 
ne chair, puis luy remets tout en paix, en luy ehdbpHahcencores vn 
pcu.Surtout, fautfe garder de luy oûcrfon thape/oïvou-reme.trc ,.en 



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REC VE IL DES 

lieu où il puifle auoir cffroy, car cela perdrait ton oifeau. Quâd il aura 
apprins à voiries gens, fi tu vois qu’il eult faim,o{leluylcchapperan, 
8c luy donne vnc bccqucc de chair, luy monftrantdroiél à ton vifage, 
. car par cela il n’aura peur des p.crfonnes. Et quand il fera nuiét , lui (bit 
coupé le fil dcquoiilferachillé,8t nc foit vc|llé,litu le vois aflez aficu- 
ré entre les gens, mais foit mis fur yn tréteau auprès de toi, afind’cRre 
réucillélanuiâdeux ou trois fois, & le mets fur le poing deuant iour: 
car trop veiller fon Faucon n’eftpasb.on^qui aflcurcrlcpcut par autre 
vqye.Quefiparbongouuernement Sé pour luy auoir efté courtois, & 
gardé d'effroy, St veillé ton ôifeau fc trouuc feur , St qu’il mange St fe 
batte à la chair deuant les gens, donne luy lors delà enair lauee cnl’a- 
bechantau matin, fi qu’il ait la lotie de la gorge pleine : laquelle met* 
tras tremper en eau claire vn.derayio.ur, St luy feras battre deuant les 
gens, en luy baillant au matin à S oleil leuant l’aille d’vne poulie. Et au 
loir en luy remettantlechapperon,prcnslcpied d’vnCônil, oud’vn 
Lieure, qui foit coupé au deflus des orteils, Stefcorchê, en o liant les 
.ongles, lefaifantcrcmpercnbonne eau, St vnpeu efpraint,que tu luy 
donn eras,auec vnejoin&c du gros de l'aifle d’vne géline. S e 'faut bien 
donner de garde de bailler plumes à ton oifeau, s’il n’eft bien feur, au- 
trement il nef oferoitietterfur ton poing, carilfaut qu’il foit tenu, 8c 
alors qu’itfcra ligne de ictter,oftc luy le chapperon tout en paix, par la 
ttrauérCjenJuy doontancpar deux fois de la chair lauee, St l’autre iour 
de là plume, félon que ton oifeau fera nctdedans le corps : quand il au- 
ra ictté fa plumc, fi luy remets le chapperonfânslay donner à man- 
gar,afin qu’il iette fa glette. E liant curé de plume St de glette , foit abc- 
ebé de chair chaude, deuant les gens, deux outroisbecheesà la fois:. 
Sf au /oirfais luy tirer L’aille d’vne geline, au (fi deuant les gens. Situlc 
tro.uues bien leur, St de bonne fin St aigre, adonc eft temps de le faire 
manger furie leurre. Il faut regarder li les plumes que ton Faucon iett c 
fontprdes 3tglettcufes,8t li l’ordure cil decouleuriaune, car alors faut 
mettre peine de le rendre net par dedans , auec plumes St chair lauee. 
Que filéftacjt, ne luy donnes pas fi fortes plumes;, qui font pieds de 
Lieures Stdc Conntis, mais luy faut donner plum.equi ,eft prinCe fur 
lajoinâe de l’aille d’vne vieille geline, oula joinéte mefinede l’aille, ou 
bien celle du col, dccouppee par entre les joinétures, quatre ou cinq 
foiSjlaucc Sttrempce en eau froide. Pour la fin de ce chapitre ileft tref- 
ccctain qu’il faut plus longtemps à affairer 8t veiller vn Faucon *mué 
de bois, qu’ilnefaiél vn Soc, qui a efté ptins en paflant.: St aufli qu’il 



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OISE A vk DE PROYE. ' 124 

y aiplas d’ affaire à vn Fauconprins de repaire , & qui a efté bien lon- 
guementàluyjqù’iln'y aà yn-qnieftéaepré. » 

Commcon doit leurrer vn F ave on nouucttu affûte. 

Yantque mbnftrcr le leurre à. vn Faucon nouueau, faut 
confiacrcr trois chofcs. La première qu’il foit bien feur 
de gens, de chiens & de cheuaux. La. fécondé, qu’il ait 
grand faim, en regardant l’heure du matin & du foir. La 
tierce, qu’il foit net dedans. Ilfaut que le leurre foit bien 
encharné d’vn cofté & d’autre, & cftre cnlieu fecfet,q.uandtu voudra$ 
alonger la leffe à ton Faucon&le defehapperonner, en l’abechanc 
furie leurre fur ton poing, puis luy faut ofter, & le cacher qu’il ne le 
vo.yc. Et quand ton Faucon fera defeharné, iette ton leurre fi près de 
toy qu’illc puiffe prendre, delalonguctir de la leffe : &fil le prend feu- 
lement , on doit crier hae , hac , & le paiftre furie leurre contre terre, 
en luy donnât deffus, la cuifle d’vnc poulette toute chaude, & le cœur. 
Si tu las ainfi leurré au vcfprc, ne luy donne qu’vn peu à manger :& 
{bit leurré fi à heure , que quand il aura efté accouftumé , tu luy puiffes 
donner delà plume, &vnofletd’vneioin<ftc,_& le lendemain foit mis 
furie poingau pain du iour : & lors qu’il aura icttéfa plume, &fa 
glette, foit abcché d’vn peu de bône chair chaude.Lt lendemain quâd 
U fera grand iour, & temps de le paiftre , prens vnc corde , & l’attache à 
fa leffe, &t t’en va en vn pré bien net & biemvny , & l’abcchc fur le leur- 
re, comme deuanteft dit, puis le defcharnc&fi tuvoyqu’ilaitbonnc 
faim, & ait prins le leurre roid cment , fi 1 e baille à tenir à quelqu’vn qui 
bien le lafehe au leurre. Adonctudois defployer la corde,. & le traire 
arriéré quatre ou cinq foisr&celuy qui le tient doit tenir à la main dex- 
tre le chappcrô dudit Faucon. Que u le Faucon viciât bien au leurre, & 
qu’il le préneincQtihent à: roîdcmét, laifîc le mâger deux ou troisbe- 
quees, puis le defcharne,& l’ofte de deffusle leurre, &luy mets le chap- 
peron : & puis le rebaille à celuy qui le ten oit , & l'eflongn e, & le leurre 
ainfi de plus loin g, & le paiscôtre terrefur le leurre, en huant & criant 
bac , hàe , & ainfi le leurreras chacun iour de plus loing en plus loingr, 
tât qu’il foit bien duit de venir au leurre, -écae le prendre feuremenr: 
apres foit leurré entre les gens, en fe gard ant qu’il ne vienne Chiens ou 
autre chofedequoyilaitcffroy.Etenl’oftantde deffus lcfeurrc, mets 
luy lechapperon furie leurre. Et eftant bien leurré à pied, faut le 
leurrer k cbieual : ce qui fe fera plus aifément , fi qqand tu le loutre 




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re.cveilde;s 

à pied, tu fais venir dcscheiuux> auprès xho ton Fâucon y afin qu’il les 
voye en les approchant d e luy quand il mangera fur le leurre,en les fai- 
fant tourner autour de lui, mais que lescheuaux foient paifibles, afin 
qu’ils ne lui facent peur; Dauantage^pour mieux dire l’accouftumcr a- 
uecles chenaux, fie qu’il les cognoifle , porte le Faucon fur le leurre, 
quand il thangerajcn>haucpres du chenal; oulcportt à cheual, St le fais 
mangerenerb lescheuaux. Et quand il lésaura-bienaccoùftumez, fie 
qu’il ne fera nul fcmblant de les craindre, ru le pourras bien facilement 
leurrer à cheual en crfte maniéré. Faut que celui qui tien dra le Faucon 
pour leiaiffèr aller au leutrefoità pied, fit celuy qui aura le leurre fera à 
cheual: ^qnand il branfliera lbn leurre, celui qui tientle Faucon lui 
ofterale chaperon par la drouëre, fit celui qui tient le leurre doit huer 
fit crier, Hac, hac. Que fil prend le leurre roidement pardeflus, fit ne 
douteny gensny cheuaux, ofte lui laobccanne, St-foit leurré déplus 
loing^&en plusiongufctirecJEtpourfairc venir le Faucon nouueau,fit 
laccompagner-cn la compagnie des autres, faut nece flair ement que 
deux tiénentles F au cons, fit deux qui les leurrent : mais celui qui tien- 
dra le Faucon nouueau, ne laiflera pas fi toft aller le fien au leurre com- 
me fera l’autre. Adonc feraietté au Faucon nouueau le leurre , St quâd 
ilfcracheutfurloleurrc, fon maiftre le doit porter furfon leurre, man- 
ger auec les autres Faucons. Cela faifant trois ou quatre fois il les fuy- 
ulraincôtinentjfitles aimera. Et fi voulez qu’il aime les Chiens, ce qui 
eftnecc(Taite,iesfauCappellerautourdclui, quand on fera tirer, plu- 
mer,ou manger fon Faucon. 

Comme on doit baigner ,/dire voiler hnyrle change 
àvn Faucon nouueau. 

S Vand ton Faucon aura bien eftélcurré à pied fit à cheual, 
fie qu’il fera ptéft d’eftreiette amont, fit il aura mangé de 
bonne chairfur le leurre, fit qu'il fera tout hors de fauuagi- 
ne, fit fera vn peu recouuré fiteffbrcé de lapeine qu’on luy 
aura donnée^ fit aura lcsçuiflesplus pleines de chair , offre lui de l’eau 
pour fe baigner. Regarde quand le temps fera beau, clair fit tempéré: 
puis prens vn baflin u profôd quefoifeau foit en l’eau iufques aux cuif- 
fcs,foit cmply d’eau, fit mis en fieu fccret : puis ayat donné chair chau- 
de à ton Faucon, fit leurréau matin, apporteleen lieu haut,& là le tiens 
au Soleil iufques à ce qu’il ait enduit fa go rge , lui ayant ofté fon chap- 

peron. 



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OISEAVX DE PROYE. nj 

pcron, afin qu’il fcmanic ; celafàit, remets luy le chapperon, & le 
mets bien près dubafsin. S’il veut faillir fur l’herbe ou dedans l’eau , fi 
le laifics aller : 6c afin qu’il fente l’eau , frappe d’vne vergettè dedans , 6c 
le laide là baigner tant comme il voudra. Quandilfcrafcmblantde 
l’en aller, mets de la chair en ton poing, &luy tends: &: te garde qu’il 
ne faille hors, fans faillir fur ton poing, afin de luy donner vnc btchee. 
Puis lcuc-le, & le tiens au Soleil , &il fe maniera 6c pourrondra fur ton 
poing oufurtongenoüil. S’il ne fc veut baigner au bafsin, elfaycdelc 
baigner en eau de riuicre. Lebaing donne à l’oifeau grand’ fcurcté , af- 
pre faim, 6c bon courage , leiour qu’il fera baigné , ne luy donne chair 
lauee. Pour bien ictter en haut . 6c taire voiler .on Faucon nouueau , le 
lendemain qu'il le fera baigné , monte à chcual le matin , ou au vcfpr**, 
alors qu’il a grand faim, &choifis les champs, & le pays où n’y ait ne 
Coulombs ncCorncilles,puis prèds tonleurrebicn encharné d’vnco- 
fré & d’autre, 6c ayan t ofté le chapperon , abechc-lc fur le leurre , l’ay ât 
«fié de deflus, remets luy le chapperon , puis t’en allant tout bellement 
contrclcvent, oftcluy le chapperon. Mais auant qu’il choiffiflc au- 
cune chofc , ne qu’il fesbate , mctslc hors dedeflus ton poing tout en 
paix, & comme il tournoy cra , en allant lcjtrot du chcual , iette luy le 
leurre, & nelclaiflcgucres tournoyer. Et continue cela tousles iours 
tant au foir qu’au matin. Qu.e fi tu vois que ton Faucon ncfoit bien 
duit de tournoyer en uiron toy, & de choir au leurre, &nefaitfem- 
blant d’aimer les autres Faucons, faut le faire voiler aucc vnquiayme 
les autres , & qui ne fe bouge de nul change , prcm : erement aux Per~ 
drix: car les Faucôs ne les chafler gueres loing.Et fi ton Faucon a chaf- 
fé, 6c il rcuien t, vnc , deux , ou trois fois , iette luy le leurre., 6c le paifts 
furledeftrende ton chcual , & puis le paifts fur le leurre contre terre, 
de bonne chair chaude, pour le refoudre en voilant, afin qu’il reuienne 
plus legercment de fa chalfc. Et fi l’oifcau à quoy tu voiles cft prins, fais 
luy en manger au ec l’autre Faucon : 6c quand il en aura vn peu mangé, 
ofte-le, & le pais furie leurre. 

Situ voiles de ton Faucon aux oifeaux de riuicre, 6c qu’il en foitvn 
bien prenable : demeure , 6c le mets fous le vent, 6c ofte à ton Faucon 
le chapperon, & le laiffez aller auec les autres.Qjand tu veux faire ton 
Faucon hautain, 6c qu’il prenne fon haut, il faut faire voiler auec le 
tien vn Faucon bien hautain: mais que le tien foit bien duit de re- 
to urner fes chalfes , 6c qu’il ayme bien les Faucons qu’il trouue. Que fi 



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RECVEIL DES 

les oifcaux d c riuierc font dedans vn cftang , qui ne foie pas grâd, ou en 
vncbellcfraifche,ondoitlaifTer aller le Faucon hautain, & celuyqui 
tient le nouueau, doit cftrc bien arriereau dclfus du ven t:& quand ver- 
ra Ton bon , il le doit dcchappcronncr , que fil Te bat, c’cft pour aller à 
l’autre: lors le doit aller, il tirera contre le vent droit à l’autre au con- 
tremont. Et auant qu’il famatiflfe d'aller apres l'autre , qu’on luy lourde 
les oifeaux, quand le Faucon hautain fera à poinû, &luy facefourdre 
fur la queüc. S’ilprend l’oifeau, donne luy à manger le cœur & la poi- 
trine auec l’autrc.Si ton Faucon va au change, & il prend Coulomb ou 
Corneille, ou autre oifeau de change , qu'il mange, ou la mange ,nelc 
rudoyetmais rcprens-leau leurre, en luy donnât vncbccquce de chair, 
&luy mctslechapperon, & apres n’en voile de deux iours: & quand 
tu en voileras, n’en voile à faute, il tu peux. Que fi par aucune manière 
tunelepouuois garder d'aller au change, fais pour le dernier remede 
ce qui f enfuit. Siton Faucon a prias oiieau de change , U ardues auant 
qu’il l’ait magé,ayc du fie] de geline & en oingts la poitrine de l’oifcau 
qu’il aura prias, qui fera çfcorchcc&dcfcouucrte, &luy en baille à 
manger peu , afin ou’il ne foit greué , car il laiettera , & fil ne la iette , fi 
n’aura-il courage de voiler tel oifeau, & en haïra la chair. Ou bien mets 
defliis quelque autre chofe amere, comme poudre de myrre, ouicu- 
nes vers menus detranchcz , mais que l’amertume ne foit trop forte. 
Que fi l’amertume auoit dehaittê ton oifeau, moûille luy fa chair en 
eau fuccrec. Aucuns leur mettent deux fonnettes à chacun pied , ou 
leur coufent les groflès pennes des ailles. Eteftbon, cncoresqu’il 
vienne du change , luy içttcr le leurre , ou faire four dre vn oifeau de ri- 
uicre blefie, afin qu’iUc prenne. 




Comme ônfù B prendre le Héron àfon Faucon . 

j’Faircfon Faucon bon Haironnier, faut quetu luy mettes en 
fafprefàim, &auoirvn Héron vif, duquel tu feras vne tome 
[à ton Faucon, ainfi. Au matin quand il fera heure de paiftre 
ton oifeau fi tu vois qu’il ait faim, v'aà vnpré, &kiflcallcrlc 
Héron , apres luy auoir brifé les pieds & le bec , & te cache derrière vn 
buiiïon: & lors celuyqui tiendra le Faucon luy ofterafon chapperon, 
lequel fera au deflousdu vent: & fil ne veut prcndrcle Héron, iette 
luy le leurre quetu auras tout preft : fil le prend, fais luy la cure , en 
luy donnant premiercméntle cœur ,& quand ilaura mangé a baille le 



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OISEAVX DE PROYE. 

Héron à celui qui a laiffé aller le Faucô, lequel en fc tirât vn peu loing, 
le toumoyera par l'aille. Lors oftc le chappcrô à ton Faucon,&IclailIè 
aller au branle: &queceluy quibranlelcHeronneleiette : mais qu’il 
actéde a lelailTer cheoir iufqucs à ce que le Faucon le prenne au bran- 
le, puis delcouure la poitrine au Hairon, & la fais manger à ton Fau- 
con , & aulsi la mouëlle qui forcira de l’os de fon aille couppee par le 
bout,quenousappellonslagarde. Cclalàiâ, ictteluy le Hairon, en 
continuant deux ou trois iours,tu l’acharneras à prendre le Hairon, 6c 
b laimer : ce qui fe fera encore mieux fi au commencement il cft accô- 
pagnéd’vnbon Faucon Haironnicr. Lors ayant trouuê le Hairon 
feant, faut que tu le mettes auec ton Faucon nouueau en haut lieu, au 
delTus du vent, & que celuy qui a le Faucon Haironnierfàce ch^ricr le 
Hairon :Sc quand il auralailTe aller fon Faucon au Hairon, qu’il re- 
garde fi le Hairon qui voilera prendra fa monftre, car alors ne lailTc 
pas aller ton Faucon apres, & ne luy oftc pas le chappcron : mais f’il fe 
defconfit,& qu’il fonde en l'eau, & que le Faucon Haironnier le débat- 
te, adoncofte le chappcron à ton nouueau Faucon, adcleuc, ôc filfe 



batjlaiflc le aller audebatis. 

Comme on fera aymer'àjon Faucon les antres quand ït Us hait. 

‘ LyaaucunsFaucortsqui ne veulent voiler auec les autres, fc 
tirenr arrière, & ne bouget : les autres les vont prédre en voi- 
lant au hauclonnicr. V n Faucon hait à feoir & voiler auec les 



autres, ou pour doute qu’il a d’eux , ou qu’il ne les aime : ce- 
luy qui les hait,lcs prcd,qui les craint,fenfîiit. Pour remcdc,faut auoir 
vn Lanier amiable, qui foitmis fur la perche auec celuy qui hait les au- 
- très, allez loing, de iour, en leur baillant à tous dcux^vnc bequee 
de chair en paflant,lcs approchant peu à peu : & eftans prcsl’vn de l’aur- 
tre, mettre de la chair entr’eux, afin que l’vn & l’autre la becquent: 
puis quand il ne feranul fcmblant de courir fus au Lanier, faut au foir 
Jepaiftrcdcbonnechair, & le mettre geftr hors à la gelce, furvncpcr- 
chcjfilcftgras &fort,&lêlailTer làtroisou quatre heures, cependant 
'tenez voftre Lanier près du feu : puis mettez le furie poing, cependant 
fii&es apporterlc Faucon, & luy mettez le chappcron, & le mettez en- 
tre le Lanier 6c voftre cofté : 6c lors le Faucon qui fentira la chair du 
Lanicr,dc tirera contrcluy,ôcfapprocherapourla chaleur. Et foient 
ainfilaiflez fans dormir l’vn & l’autre, iufqucs à ce que vous voyez que 
le Faucô aie grand’ faim de dormir, puis luy oftez tout b client ét le cha- 
peron, & foit en lieu qu’il ne voye tout ainfi toute lanuiâ fur voftre 



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RE C VE IL DES. 

poin g.E t quan d il fc ra iour, fau tics remettre à là p crche Tvn au près de 
l’autre, routesfois qu’ils ne puiflent aduenir l’vn à l’autre. Cela lait pat 
■deux nuids , mettez l’vn &Tautregefir hors à lagelee, la troifiefme 
nuid près l’vn del’autre, qu’ils fc puiflent ioindre fur la perche.Et quâd 
vous verrez qu’ils-fc feront approchez l’vii auprès de l’autre pour a- 
uoir chaleur, oftezleur les chaperons puis faites les manger, gcfir.& 
leurrer cnfemble,£t mettez peine de lui quérir fon aduantage. 

Comme on doit ejfemer , ce fl k dire, bailler la cure à vnfAHCon r 

Es Faucons fontplus forts a eflfcmer les vns que les autres; 
car tantplusvnFaucôaeftéàmaiftre, il eft plus fort à ef- 
femer : & vn Faucon vieil muè de bois, qui n’a qu’vnc mue 
par main d’homme, eft de plus léger eflement que n’eft vn 
Fauron moins vieil, qui a eÜé plus longuement à main d'homme; la 
raifoneft qu’vn Faucon cftant à lui,fe nourrit plus nettemêt & mieux 
félon fa nature, & de meilleures chairs, qu’il ne faid parle gouucrnc- 
ment d’homme. Ce n’eft donc pas de merueilles fil n’eft fi ord dedâs, 
quand luy-mefme fc paift,que quand on le paift : car leFaucon qui eft 
àtoy, mange gloutement plume & cuir, & n’eft repeu en la mue de fi 
nettes viandes, & ne digere fi bien, & n’a l’air en fes ncçelfitez, comme 
celui qui eft à foy-mefme. 

Quand tu mets ton Faucon hors là mue, fil eft gras (ce que cogrioi- 
ftras fil a les cuifles grafles êc pleines de chair, & que la chair de la poi- 
drine foit aufli haute comme en eft l’os) 8c fil eft bien mué, ôc qu’il ait 
fes pennes fermes, donne lui à manger quand il voudra mordre en la 
chair, au matin, vnc becqucc ou deux de chair chaude, neluy eivdon- 
nant au vefpre que bien peu, fil nefaifoit trop froid. S’il mange, bien 
fans quon l’efforce, baille lui la chair lauee ainfi préparée. Prcns les 
aiflcsd’vne Poulette pour le matin, &laue en deux eaux, fie’ eft chair 
de Lieure oudeBœufentrois. Le lendemain matin, donnes luy vnc 
cuifîèdeGelincbien chaude, & à midy chair trempée, bonne grofle 
gorgc,le laiflantieufncriufqucs au vefpre bien tard : & fil amis faviâ- 
de aual, 8c qu’il ne foit rien demeuré en la gorgeydonne luy vq pende 
chair chaude, cpme tu as fait au matin : ôc ainfi foit gouverné iufqoes 
à ce qu’il foit temps de lui donner plume : ce que fçauras 1 par. trois li- 
gnes. Le premier, quand trouueras au bout del’aifledu Faucon vne 
chair plus ieune 6c molle qu’aupatauant qu’il niangeaft chair lauee. Le 




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RECVEIL DES OISEAVX DE PROYE. 127 
fccond,fi les cfmcuts font clairs & blancs, & que le noir quieft parmy 
foitbiennoir, fans autre ordure mcfice parmy. Le tiers, fil a grand’ 
faim &afpre,& qu’il plume volontiers. On baille plume faide, ou de 
pieds de Lieure,ou de Connil , ou du cotton de la plume qui eft fur la 
ioinde de Taille d’vnc vieille Gelinc.Prcns doncJcpied de deuâtd’vn 
Licure, & foit efcorché du dos d’vn coufteau, tant que les os & les on- 
gles en tombent : afin de moudre les os des ottelets, qu’il faut couper 
& mettre en belle eau froide & claire, puis fefprains , & luy en donnes' 
deux bequees.Et quand tu le mettras à laperche, nettoyele delïbubs, 
afin de voir fi Teûncut eft enueloppé de tay es , & plein de glete & d’or- 
dure:que fiilcftainfi, continué cefte plume iufqvlcs à trois nuids ou 
quatre, & de la chair lauee, comme delfus eft did. Et fi tu vois les plu- 
mes digérées & moulues, & qu’il y ait grande cure & ordure , prens le 
col d’vne vieille Geline,& le couppe tout au long par entre deuxioin- 
des,& mets les ioin des en eau froide, & les donnes à manger à ton 
r aucon,fans autre chofè : & on luy donc ces ioin dures parce qu’il met 
aual en la meule la chair qui eft fur les ioindes, & la confit, & les os de- 
meurent,qui font aigus & cornus, qui defrôpent les tay es & l’ordure, 
& portent aucceux : Et luy en dônez par trois nuids, en lui baillant 
fur iour chair lauee, corne il eft dit. Et puis retourne à lui donner plu- 
me,felon laforce&necefsité deton Faucon. Etne t’esbahis fi le Fau- 
cô qu’on eflemc eft aucuncsfois quinzeiours auant qu’il vueille mager 
plume :aufsi qu’aucuns Faucôsprennét en vn mois pluftoft cfTcment 
que d’autres en cinq femain es, félon qu’ils font de plus forte nature, ou 
nourrizde plus nettes viandes viandes, ou qu’ils ont cfté plus longue- 
ment en main d'homme. Quand tu auras traid le Faucon delamuë, & 
il a fes grofles pennes fomm ees, ou il en a encor au tuyau , ne luy don- 
nes chair lauee, mais chair d’oifeaux vifs à bonne gorge, & le tiens en 
l’air, autrement fes plumes fc pourroient affaiter & an eantir. 

F I N. 

Ii iij 



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TABLE GENERALE G ON: 

TENANT LES CHOSES PRINCI- 

PALES TRAITE- ES EN CE PRE- 

fent volume de la Fauconnerie. 



Le cbijfrejtgnifie tefueillet , & la lettre la page. 




îglc , de fes efpeces , de fa 
couleur 8 c forme. j4-b 
[de l’Aigle fauue , qu’on no- 
me Aigle Royal. 104.I» 
Me l’Aigle noire. lotfa 
de combien d’cfpcces il y a d’Aigles. 
104.3 

Aiguilles cfpcces de filandres . pires que 
toutes les autres. zy.b 

Aiguilles qui font dedans le oôrps de 
l’oifeau. 8i.b 

Aifiedcl’oifeau rompue , comment eft 
remife. }8.b 

Aide de l’oifeau alcntie& pendante , le 
moyen d'y remedier. 39.a-49.b- 

Aifie difioquee , comment eft guerie, 
lbid.b 

quand l’oifeau ne fouftient bien fes Ai- 
les la caufe 8 c le reinede. 7<>.a 

Aifteron rompu , quels remèdes font 
propres pour le racouftrec* 33-b 
Aleine bonne de foifeau comme doit 
eftrc confcruce. 14.fi 

Aleine puante de l’oifeau , qu'elle en eft 
la caufe , & le rem e de. • 51. a 

Aloes comment doit eftre donné aux 
oifeaux yolans. 47.b.77.b 

l’Appctit de manger comment reuient 
àloifcau. 35.3.39.3.69^ 

Apoftumes qui (-engendrent aucunes- 
fois dedans le corps des z8.b 

8xa 




Afme autrem ent dit pan tais , la caufe & 
le remède. 80.fi.95d> 

Aureillcs malades des oifeaux à caufe de 
rheume ou froidure. iS.b 

Autour oifeau propre à ht yollerie. 4*b 
Autour .de fes cfpcces , bonne fottne 8 c 
condition. 59. b 

de l’Autour femelle. io?.b 

elcâion des Autours. 88. b 



R 



TJ Aigner l’oifeau deproye quand lu» 
J3 eftlajn. 67.0 

quand l’oifeau eft enuenimé parlé bai. 

gnereneauenuenimee. ibid. 

Baigner vnnouueau Faucon. 125.x 

Barbillons , maladie , qui vient dedans 
le bec des oifeaux , 8 c de 1 fes remèdes 
ty.b 

Bec de l’oiléau malade, comme protnent 
8 c iegucrift. 2241 

pour renouueler le Bec rompu , ou refer- 
rerlcbccdefioind. 65. b 

Bleflcure d’oifeau par coup , comment 
fe gucrift. 4041 

du mal de la Bouche des oifeaux. 

9 $- b 

Brancher oifeau. fj.b 



1 Atharres des oifeaux. 
ioo.a 



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TABLE. 



Caufes 8c lignes du mal de telle des oi- 
feaux, 1 • - tj.b 

Chaleur grande dedans lecorps de l’oi- 
feau,lcs Agnes 8c le remède. 8z.b 

Chairs vfablcs 8c bonnes. xoo.b 

Chairs reftauratiues. ibid. 

Chairs laxatiues. • ’ ibid. 

Chairs défendues. ibid 

Chancre , mal des oifeaux., lès caufes 8c 
lîgncs,& comment feguetift zo.a 
Chancre, qui vient aux oifeaux de cha- 
leur defoye.' •-.? i}.b.j6.b 

Change, Aller au change,hayr le chan- 
ge. , «j.a.b 

Clouds ou galles aux pieds des oifeaux, 
les caufcs 8c çemedes. 41^.84. b 

Complexion des Faucons 1 , & comme 
ils le doiuenr medcciner. 99>b 

des Concuflions dedans le corps. yj.b 
des chofes Cordiales 8c conrortaciues 
iot.a 

Corbeau ,oifeau de proye. 4.b 

Coup en l’œil dcl’oifeau cômc ïeguc- 
rift. ; i7.b.7?.a 

Couronne du bec «maladie des oifeaux, 
defes caufes 8c lignes, 8c desxemedcs 
propres pour la guérite i?.a 

mal de Crqye^de les caufes 8c remèdes. 
j 3 .b. 8 j.b, i : 

Cuiflcsouiaïnbes enflées des oifeaux, 
qu’elles en font les caufes 8c remedes. 
4i.a 

Cure de l’oifeau qu’elle doit eftre. 66.x 
xt6.b 

dequoy on donne les Cures. roi.b 

D 

D Efgluer oifeau. 64.* 

Différence des faucons. i.a.7.b; 
Différence qu'il j a entre le Faucon Pe- 
lerin,8cleFauconGentiI. 8.b 
Digeftionmauuailc dcl'oifcau,la caufe 
8clqremedc< >6iu 



quandl’oifcauDortfouuent pour l'eu 
tieillcr. 7J.b 

E ' ■ 

E Merillon oifeau propre à la volerie 
4.b.n8.a 

Emerilion, de là forme , de fon vol 8c 
proye. j7.a 

quand l’oifeauxie peut Emutir, les li- 
gnes ,8c le remede. 6f.b 

quand loifeau n’Enduit bien là gorge, 
la caufe 8c le remede. £8.b 

quand l’oilèau Enduit bien là gorge, 
mais apres il la rend, la caufe 8c le re- 
mede. ibid. 

Enflcure des picds,cuiflcs& ïambes des 
oilèaux lescaufes 8c remedes. 4 i.b 
4a,a.7^.a.84-a 

Enflcure 8C vifeolite des paupières de 
l’oifcau. y 6.1 

Enflcure des yeux de l’oifeau, 8c le re- 
mede. ., ibid. 

Enfeigncmenspourconlcruer tousoi- 
Icaux de proye eu lànté, io.b 

Epileplie des oifeaux, la caufe,lignes 8c 
remede. ai.b.7j.b.$j.a 

Elchauffçment de foye des oifeaux. 
2y.a 

quand l’oifeau ell Efgaré,ou on ne peur 
ouïr fes fonderies, ce qu’il faut faire, 
7 i.b 

Elpeces diuerfes de Faucons. i.a.y4.a 
Elperuier ,oifeau propre à la vollerie. 

4 -b . 

Efpcruier 8c de là' nature. £o.b 

de HtfperUier , de là bonne forme 8c 
. bonté. 6ia 

comme il faut chiller l’Elperuier nou- 
ueaû 8c mettre en ordonnance, tfi.b 
comme on doit aifaiter vn Elperuier 8c 
comme il doit eltre mis en arroy. 

6t. 

la maniéré de faire voler fon Efperuiec 
. no un eau 



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TJ 

‘nouaeatu _ 

de l’eleâion de rEfperuier. 88 .t 

de VECpetuiet femelle. m.a 

pour faire cflemcrEfpcruieTs , Autours 
ou Tiercelets , fans leur faire force 
89. b 

pour clTcmcr 6 c faire les Faucons. 

90.2 

Eflcmcr vn Faucon, c*eft luy bailler 
la cure. iitf.b 

ElTemcnt de Faucon comme Te doit 
Bure. làmcûne. 



F 



P Our faire aaoir Faim à l’oifeau qui 
efttroppu,quandonle veut fai- 
re voler. 7i.a.io.b 

Faucon eft vn nom general compre- 
nant tout nilèau du leurre & de 
proye. i.a 

Faucon dit Gerfaut & de là nature, 

3 - a . 

Faucon dit Sacre,& de là nature 
3 -b 

Faucon Lanier 6c de fon naturel, ibid. 
Faucon T unilien,& de là nature, 

4 ‘* 

Faucon Heronnier. ji.nj.b 

Faucon di& Gentil, & de là nature 

i.b 

Faucon dift Pclcrin,& de là nature» 
z.a 

Faucon did Tartarct,& de là nature. 
a.a 

Faucon quand doibt eftre prins , là 
bonne forme, qualité 6 c condition. 

55 *b 

Faucon hayant les. Autres oifeaux de 
proye. nd.b 

diucrfité des Faucons , 6 c comment 



BLE. 

on cognoilt qui font les meilleurs^ 
m.a 

comme on doit mettre en arroy, 6 c 
porter le Faucon. ibid.b 

comme on doibt allaiter vn Faucon, 
mettre hors de làuuagine. 
ibid. 

comme on doibt leurrer vn Faucon 
nouucauaffaité. ii4.a 

des Faucons. loy.b.m.b 

Faucons Gentils differens des autres 
7 *b 

Faucons comment fc doiuent perdre 
en l’aire ou au nid. ^g.b 

duFau-perdrieux. u8.b 

du Feu qui le donne aux nasilles des 
oifeaux pour les embellir. 

19. b 

Fleure des oifeaux , 6c le ligne 6c le rc- 
mede. 8j,a 

Filandres de la gorge, leuh caulès & re- 
mèdes. xCA 

Filandres des eftraines 6c des reims, 
leurs lignes , leurs caufcs & r emedes 
a 7 .a 

Filandres des cuillcs , leurs caulès .& 
remedes, 27.b.8i.b 

Filandres vulgairement appellees ai- 
guilles ay.b 

Filandre, les elpeces d’icelles, les li- 
ghes , leur caule & le rcracdc. 

11 * 

Filandres dedans le corps de l’oifeau^ 
la caufe, les lignes, & leremede. 

81. b. 

Flegme engendré au golir de I’oifeau* 
le ligne, la caule & leremede. 

7$. D. 

Fontaine qui eft au pied de l’oifeau^ 
comment eft mcdicâmentee&guerie. 
84. b. 

Foye dcloifeau efehauffé, la caule, le 
ligne 6 c le rem ede. ez 9. a 

K x 



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T AB 

pour les infirmités de Foye, & la mé- 
decine. f 8.b 



G 

G Ailes & clouds aux pieds des oi- 
lcaux,les caufes .lignes & re- 
mèdes. 4*.b.8j.a 

Gentil Faucon, & de là nature, i. b 

« 3 .b 

Gentil en quoy diffèrent au Pelerin. 

8. b 

Gentils Faucons en quoy different des 



autres. 7, b 

Gerfaut Faucon x & dc fa nature, 3.1 
ioS.a 

Gerfaut delà nai fiance , forme ; condi- 
tion & proye. j9.à 

delà Goutte des reins. 97>b 

Gratelle & demangeaifon des pieds 
desoifeaux. 4j.b 



H 

H Ayr le change à vn nouueau Fau- 
con. 7a.a.ij.b 

pour faire l'oifeau Hardy a la proye , & 
voler grands oifeaux. ’ 7i.h 
du Haut mal , donc les oifeaux tom- 
bent par fois. za.b.75 b 

HcrilTon nement de l'oifeau 4 es caufes,. 

lignes & le remede. 77.4 

Héron à prendre par Te Faucon. 1 
du Hobreau. 11 6. b 

HoBier , oifeau propre à k vol cric.. 

I -, , / 

I Atnbe ou cui/Terompuëde l’oifeau, [ 
quels moyens faut tenir pour la 



L E 

' guarir.’ ■ 3jb 

pour rom pre la ïambe à l’ oifeau , queb 
moyens doit on tenir. 43.» 

quand l’oifeau Iettc fa viande. 984 
Inftruâion pour appriuoifet oifeaux. 
6 . b 

• l 

•*$ 

L A nier Faucon , te de fon naturel 

3 -b 

Lanier , de là nai fiance , forme , paff 
& proye. 37b 

pour faire le Lanier gruier. 7i.b 
au Lanier femelle,. & de fon Lanerct 
maffe. njb 

pour faire le Lardon. . ioi.b 

pour bien faire l’oifeau au Leurre , & 
pour le bien faire voler au gibbicr. 
70a 

pour faire vn oifeau à la guife de Ion.’ 
bar die. 90a 

Lumbriques qui font petits vers de- 
dans le corps de l’oilcaü. 81b 



U 

O fléau Maigre comme doit eftrt 
mis fus, & le ligne de maigreur 
ou de maladie. 69. a-jfb 

Maladies & médecines qui font dedar 
le corps des oifeaux. ïo-a 

Mal dvs. oreilles venu aux oifeaux L 
caufedc rheume. »*b 

Mal des yeux des oifeaux , à caufedc 
rheume ou diffillation fie ccrucau. 
i4.b 

Mal de l’ongle qui vient en l’oeil 
Faucons. vj.b 

Mal dc$.malchouëtes,fes caufcs, ligue*» 



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TABLE. 



&remedesl i2.a 

Mal du bec, de Tes caufcs , lignes & re- 
mèdes. ai.a 

Mal fubtil,de Tes caufcs , lignes & remè- 
des, ji.b.8i.b 

Mal delà pierre, ou delà croyc qui ad- 
uient aux boyaux des oifeaux. 

13. b . 

Mal de foye aduenant aux oifeaux , fes 
caufes, lignes & rcmedes. 
iy.a 

des Maladies delà fuperfluité. 94 .a 
Manger hatif de l’oileau luy caufe quel- 
quesfois maladies. 6 y a 

Mafchoüeres , maladie qui vient dedâs 
le bec des oifeaux. ha 

Médecine fe doit donner aux oifeaux, 
apres auoir confîdcrc'la difpofition 
«a iccux & la qualité du temps pour 
les bailler. 74.b 

Médecines laxatiues, 8 c les dozes. 
ioo.b 

Mcdin ,cft vnc pièce d’argét monnoyé 
& de quel prix. 9.b 

Milan, oifeau de proyc. 4.b 

Morfondure qui aduient aux oifeaux 
par quelque accident. 32-b 

duMouchctmafle. m.a 

Mouches comment fe peuuent ofter 
aux Fau cons , ou faite mourir. 

4 9 * 

Moyen aifé 8 c propre pour conferuer 
loifeau en fàntc,&en bonne haleine. 
i4-b 

Moyens pour bien inftruire &‘gouucr- 
ner Faucons & autres oifeaux. 
tf.b 

Mue. La façon de mettre les oifeaux en 
muë. 45, b 



quels moyens fon t propres pour auan- 
cervn oifeau du Muë. 46a 

quels moyens font bons à garder pour 
faire que tous oifeaux fe portent bien 
en la muë. ibid.b 

comment on doit traiter Faucons 
près qu’on les a leuez hors de la Mue. 
ibid. 

pour oifeau forçant de la Muë ^ gras, 

■ 8 c orgueilleux rendre familier. 

7Î-* 

quand l'oifèau perd le manger apres la 
Muë,remede pour luy donner ap- 
pétit. ibid.b 

pour Muer le pennage de l’oifèau en 
blanc. 7j.b 

pour M ucr l’oifèau en quel temps, 8 c c. 
7i.a 

les chofes qui font Muër. ioi.a 

N 



N Ârillcs 8 c le bec des oifeaux mafa- 
des,par quels rcmedes fe gucrif- 
fenr. i*.a 

Nature diuerfe des Faucons. i.a.7.b 
Nature du mafle 8 c de la femelle des oi- 
féaux de proyc. 54a 

Naturel des Faueôs 8 c oifeaux de proie 
cft different. 7*b 

Niais oifeau. < 5 j.b 

des N ocumens de la vertu. . yj.b& 
^4*a 

des noms des oifeaux de proye. 

"4-a 

Nourriture des Faucons, & comme il 
les faut choifir. «4-b 



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TABLE. 



O 

O Eufs eftansfai&s parlesFaucons, 
deuiénent malades & en danger 
de mourir. 48. a.7j.a 

Oifeau dcgoufté, remedes pour luy fai- 
re venir l’appetir. 3j.a 

Oifeau trop maigre comme doit cftre 
remis fus. 35.b. 

Oifeau alenty 6c pareffeux , ce qu’il luy 
faut faire. ibid. 

Oifeau qui a cité bielle de coup , quels 
remèdes font propres pour le guarir. 
40.a. 

Oifeau fe grattant 6c démangeant, les 
pieds, les moyens pour y obuier, 

4j.b. 

Oifeaux autres qué~ Faucons de leurre 
6c de poing , 6c dckiir nature. 
4 .b ‘ 

Oifeaux de tiuiere. j.a 

pour tenir les Oifeaux fains & en bon 
eftat. ?i.b 

de tous Oifeaux de proye, qui feruent 
à la Fauconnerie. n?.a 

pour Oifeler toutes maniérés d'oi- 
feaux. 9 là 

l’Ongle,mal qui vient en l'œil des Fau- 
cons. i7-b 

pour O ngle rompu renouueler. 

70 .b 

les Qnglcs des oifeaux cftans rompus 
quels remèdes font propres pour les 
guarir. 4 8.a 

quand les Ongles fe dcfcharnent,ou 
viennent droiâs 6c non crochus; 
le ligne de ce, la,caufe,& le reraede. 
8j.a 

Oppilation , le ligne , la caufe 6c le re- 
mede. -j6& 

Oz rompu, ou hors de fon lieu, pour 
le faite prendre. 8o.a 



P 

P Alais qui enfleaux oifeaux par froi- 
dure 6 c rheume de telle. 11a 

Pan tais dela'gorge, fes caufes & remè- 
des. ;o.a 

Pantais venant de froidure, fes caufcs 
& remèdes. 30 S. 

Paptais , qui tient aux reins 6c ron- 

gnons, les lignes, caufe 6 c remedes. 
31. b 

Pantais , les lignes, caufe 6c remedes. 
8o.b 

Paupières del’oifeau, voyez Poupieres 
cydelTouz. y 6 a. 

Paft & chair bonne 8c mauuaife pour 
paiftre oifeau. ^4-b 

P elerin Faucon, & de là nature. xa 
Pèlerin Faucô en quoy différée au Fau- 
con GentiL 8.b 

ele&ion du Faucon Pèlerin. 881. 
du Faucon Pelerin . 113. b 

pour muer le Pennage de l’oifeaucn 
blanc. 73-b 

pour Penne froiffee redreffer ,ou rom- 
pue entrer , ou defiointe referrer ,ou 
perdue renouueller. 64.» 

pour Penne rompue d’vn coftc , 6c qui 
tient de l’autre. ibid. 

Penne arrachée par force, ou tirée en ' 
faing le moyen de la faire reuenir. 
jo.b 

Pennes des ailes , rompues, par quels 
. moyens les doit on racouftrer. 4 j.b 

Pepie « maladie des oifeaux , de fes eau- 
îès,lignes,&remedes. io.b.7*.b 
pour defaccouftumer oifeau delby Pet 
cher en arbre. 7i.a 

quand l’oifeau le bat trop à la Perche. 
7î * b 

Pieds enflez de l’oifeau, quels en font 
les caufcs 6c remedes. 4 i.b 



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TA 

pierre,maladie des oifeaux, Tes efpeces. 

caufes 8c lignes. 23^.83.0.9^ 
Playe reccuë par l’oifcau en heurtant. 

79 jb 

desPlayesquifontenloiièau. 99. a 
Podagre autrement nommée clouds 
8c galles, la caufe & le remede. 84.b 
97 ,a 

aux Podagres oifeaux comment faut 
rompre la iambe. 4j.a 

Porter & contregarder l’oifeau, & luy 
accouftumer les chiens. tfy.b 

maladie de Poulmon de l’oifeau, & le 
remede. 8o.b 

Poux comment fe peuuent ofter aux 
Faucons,ou faire mourir. 49.2.78.2 
xoi.b 

Poupicres d’oifeaux malades par froi- 
dure derheume. 17.2 

Poupieres de l’oifeau enflées , & le re- 
mede. 7&a 

purger l'oifeau en tout temps , luy taire 
bon appétit & bon ventre. 67.2 



R Amage oifeau. tf3.b 

Raucitc feichc de l’oifcau. 77.b 
Rccepte pour garderies oiièaux en làn- 
te. 13.2 

Remede pour le mal de rheume enra- 
ciné de long temps. 15 .a 

autre Remede pour la maladie defluf. 

di&c. 16. a 

Remede pour defeharger l’oifeau du 
rheume de la telle. y itf.a 
Remede pour ofter rheumes Sceaux de 
la tefte en lieu de tirer. iz.b 

Remede contre le mal qui aduient à 
l’oifcau par trop haftiuement man- 
ger. . tfy.a 



BLE. v 

Remede pour faire aimer à iô n FauCofc 
les autres. n6.a, \ 

Remedes propres pour guarir le mal de ' 
tefte des oifeaux. ij.b 

Remedes pour guarir les oiièaux qui 
ont mal aux yeux. I4.b 

Remedes pour le mal de rheume enra- 
ciné de long temps. xy.a 

Remedes pour le mal des aureilles qui 
vient aux oifeaux. itf.b 

Remedes pour le mal de paupières. 

I7.a ■’ 

Remedes propres pour guarir le mal 
d’ongle. 17.br 

Remedes pour guarir l’oifèau quia 
coup en l’oeil. iy.b 

R emedes pour le mal de la tay e en l’oeil 
des oiièaux iS.a 

Remedes pour le mal des narilles &du 
bec. 19.2 

Remedes propres pour l’oifeau qui ne 
enduit 8 c ne pafle fa gorge. 33.b 
Remedes pour guarir l’oifeau quire*. 

met fa chair & ne peut enduire. 34-b 
Remedes pour remettre l’oiicau deA 
goufté. 35a 

Remedes pour vn oifeau alenty &pa- 
reflèux. jj.b 

Remedes pour remettre fus vn oiieau, 
quand il eft trop maigre. jj.b 

Remettre iâ chair , 8c ne pouuoir en- 
durer. 34.b 

pour bien faire Rcuenir l’oifeau, quand 
il a volé,ôc la caufe pourquoy nere- 
uient. 70. b 

Rheumcs,aufquels font fubie&s lesoi- 
fèaux,lc remede. u.b.ij.b.ié.a 
Rheume enraciné de long téps,& qui 
procédé de ftoidure. ij.a 

Rheume delà tefte comme doit eftre 
defehargé de l’sifeau. 16.9, 

Rheume au cerueau dcl’oifcau»la caufe 
& le remede. 74,b 

KkÛ) 



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TABLE. 



Rheume fec au cerueaude l’oifcau, les 
lignes, caufes & remèdes. 7 J.a 

Rheume engendré au cerueau de l’oi* 
lèau pat fumee , le ligne & le remede. 
75 -» 

S 



S Acre Faucon,& de là nature. • j.b 
Sacre, & fes efpcces , condition & 
proyc. y8.a 

du Sacre,& Ton Sacrer. io8.b 

Saffic Faucon , &des autres Faucons. 
. 8p.a 

SangalTemblé & figé au.v entre dcl’oi- 
fcau, 5 c le remede. 8i.a 

Sangfues qui entrent dedans la gorge 
des oifeaux,ou narillcs. 2 1.0.77 .a 

Santé de l'oifcau , comment doit cftrc 
conlcruee. i'o.b.i4.b 

les lignes communs deSanté en l’oifeau 
deproye. £8.a 

pour entretenir l’oifeau en Santé, &le 
preferuer de maladie. 66 . a 

pour cognoiltre la Santé de tous oi- 
feaux. 9 j.a 

pour cognoiltrela Santé & la maladie, 
par 1a cure & par l’cfmut. 94-a 
Signes communs de la maladie enoi- 
lèau de proyc. 74 b 

les Signes dçs infirmités vniuerfclle- 
nient. 93.4 

Soif de Tollèau,'la caulè & Icrcmedc. 
tfy.b. 

Soroifeau. 6 y b 

Surdité des oreilles , ligne, la caulè & le 
remede. 76.2 

T 

T Aigne,qui viét aux ailes & queues 
des oilcaux, àc de fes efpcces. 



jS.b.7$.b 

Taigne des oifeaux , première cfpccel , 
37 ,a 

Taigne des oifeaux fécondé efpece. 
ibid.b 

Taigne des oifeaux, troilicfme efpece. 
38 a 

du Faucon Tartaror,oudeTartarie,ou 
Barbarie. 2.2.114.2 

Taye en l'œil des oilèaux,qu aucuns ap- 
pellent verole. >8.a 

Thraciens & les oifeaux de proye , gib- 
boient cnfcmblc aux oifeaux. 122.* 
du Tiercelet malle. iotf.b.n-j.b 

delaTignolle, & delàmedecine. 

99 - » 

T remblement de l'oifcau,& le remede. 

79.2 

du Faucon T unicien, ou Punicien. 44 

114.2 



V 



T\V grand Vautour cendré. io£.b 
LJ du moyen Vautour,brun & blaa- 
chaftre. 107a 

V enes des iambes de l’oilèau eftoupees, ' 
pour le garentir des enflures. 44.2 
pour eftancherlcs Vencs del’oilèau , 1 e 
remede. 79.b 

pourcflargirlc Ventre & le boyau de 
l’oifeau. - 6 j . b 

Ventolité engendrée au corps de l’oi- 
fçau,lcs lignes & le remede. ij.a 
98.fi 

V erole des oilcaux commen tfc guarift. 
18. a 

V ers ou filandres,maladies des oilcaux 
. de quatre clpcces. 2S.27.18.Jc 

* 9 -b 



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TABLE. 

VcflîcenflccenUplantedci’oifcau, 3 c Y 

leremede. 85. b '\T Eux malades des oifcaux,à caufede 

Vol pour le gros. j.b X rheume, oudiftillation de ccr- 

Volerie des champs. j.b ueau. i4.b 

quand l'oifeau n’a volonté de V olcr^lc Y eux de l’oifeau enflez,& le remede. 

retnede. 7i.a 7 €a 

Voler vnnouueau Faucon. iaja contre le mal des Yeux de l’oifeau. 7f.tj 



Fin de tâTable de la Fauconnerie. 





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-VS-